Capitaine

Camille Alexis ROCHEREAU

(1912 - 1945)

PAGE D’ACCUEIL

 

Camille Alexis ROCHEREAU

 

Liens :

Camille ROCHERAU, lieutenant en 1938 (ci dessus)

Max et Jean ROCHEREAU en 2005 (ci-dessous)

 

Max et Jean ROCHEREAU - EPALes deux frères Max et Jean ROCHEREAU, arrivés à l’Ecole des Pupilles de l’Air en 1954 et 1955 à l’âge de 11 ans, sont deux de nos camarades orphelins, qui n’ont pas connu leur père mort glorieusement pour la France pendant ou des suites de la guerre 1939/1945.

 

En 1939, ce jeune aviateur, comme beaucoup d’autres, avait moins de 30 ans. Ceux qui, déjà mariés avant la déclaration de guerre où pendant celle-ci ont eu des enfants avant de disparaître, victime de leur devoir, n’ont probablement pas eu la chance de les prendre souvent dans leur bras…

 

Les mères de ces enfants trop vite orphelins ne connurent leur mari qu’au cours de brèves permissions. À l’âge où leurs fils ou filles furent en mesure de vouloir vraiment savoir qui était leur père, elles n’avaient pas forcément autre chose en mémoire que des souvenirs intimes dont elles n’avaient pas à parler. La carrière militaire de l’homme qui avait trop rapidement partagé leur destinée, quelques dizaines d’années plus tôt, n’était sans doute pour elles que ce qu’elles avaient pu en lire sur son livret militaire…

 

« L’Ecole des Pupilles de l’Air de Grenoble », en donnant à ces veuves la possibilité de prendre en charge les garçons, et « La Maison des Ailes d’Echouboulain » les filles, à partir de leur sixième, permirent heureusement d’aider un peu ces familles.

 

Ce que l’on connaît aujourd’hui de Camille Alexis ROCHEREAU est rassemblé ci-dessous...

 

A noter que Max et Jean ROCHEREAU furent élèves de la même classe de sixième à l’E.P.A. de Grenoble en 1955/1956, dans laquelle se trouvait aussi un autre jeune garçon nommé Jacques GUICHARD : il était le fils de l’aspirant GUICHARD, mort à 23 ans... et qui faisait partie de l’équipage du Marauder B-26 que pilotait le capitaine ROCHEREAU avec 7 hommes à bord, tous tués le 20 juillet 1945 lorsque l’avion s’écrasa au sol au beau milieu d’un lac salé du sud tunisien...

 

François Xavier BIBERT (2008 et 02/2016)

 

 

 

 

02/02/2016 - Page en cours de rédaction...

... en attente des documents d’archives que la famille Rochereau possède, mais ne retrouve pas... !!!

 

 

 

 

 

 

États de Service

 

ROCHEREAU Camille Alexis

Né le 1 octobre 1912 – PARIS (14ième)

Marié – 3 enfants :

Max

Michel (décédé en bas âge)

Jean

 

(à compléter)


 

Désignations des différentes formations

Positions diverses Ecoles

Mission ou le militaire a servi

 

 

1

 

Grades successivement obtenus

 

 

2

 

Dates correspondant à chacune des inscriptions colonnes 1 et 2

3

 

 

 

Observations

 

 

4

SupAéro

 

 

 

Recrutement : entrée en service

 

15-10-1936

Autres diplômés de SupAéro dans le même recrutement :

Decker

Debras

de Chambeaudoin d'Erceville

Brunet

Auvigne

Vaquer

Turrel

Lefèvre

 

Sous-lieutenant

15_10-1936

 

 

Lieutenant

20-10-1938

 

Pau ?

 

 

 

Brevet de pilote

N°.27458

 

10-09-1939

par 36ème E.A.

Marrakech ?

 

 

 

 

Capitaine

??-??-????

 

C.I. B-26 de Djedeïda (Tunisie)

 

??- ??- ????

Centre d’Instruction pour les pilotes de

Martin B-26 « Marauder »

Décédé au cours d’un vol d’entraînement à Sidi El Hani (Tunisie)

 

20-07-1945

7 tués : D.S.A.C

(Décédés en Service Aérien Commandé)

 

 

 

 

 

Date de la cessation du service 20-07-1945

Motif de la cessation du service : Décédé en Service Aérien Commandé

 

 

Camille ROCHEREAU - Mémoire des Hommes

Camille Rochereau sur le site « Mémoire des Hommes »

 

Accident B-26 de Alexis ROCHEREAU

 

Dans le fichier officiel des accidents de l’Armée de l’Air

Capitaine ROCHEREAU – Commandant VERNON – Sous-lieutenant DEPRETTE – Aspirants MARTINI et GUICHARD – Sergent PALLET et DURANT CASSELIN

 

 

 

 

 

Compléments

 

 

 

Journal officiel - Admission Camille ROCHEREAU dans l'Armée de l'Air

 

Journal officiel du 3 octobre 1939

 

 

 

 

Camille ROCHEREAU aux commandes de son B-26 Marauder

 

Profil 4 vues - B-26 Marauder

Camille Alexis ROCHEREAU aux commandes de son

Martin « Marauder »B-26

Profil 3 vues du

Martin Marauder B-26

 

 

 

 

 

 

Le Centre d'Instruction sur B-26

C.I. B-26 - DJEDEïDA

 

Début mai 1944, les Américains informèrent leurs alliés français de leur intention de fermer leurs deux Training Centers, dont celui consacré au B-26 ( Note FXB : situé à Télergma ). Désormais il appartiendra aux Français de reprendre à leur compte cette partie de l'instruction. Cela expliquera la décision de créer, à compter du 1er juillet 1944, le Centre d'Instruction sur B-26, le C.I. B-26. Dans un premier temps, il avait été prévu de maintenir le CI. B-26 sur le terrain de Télergma, les Américains cédant à la France tout le matériel qui s'y trouvait affecté : avions, matériel technique, matériel d'instruction au sol, campements, couchages. En fin de compte, cette nouvelle unité sera positionnée à Djedeïda, en Tunisie (20 km à l’ouest de Tunis).

 

Ancien aérodrome de DJEDEÏDA - Tunisie

Inutilisée depuis 1946, la plateforme aérienne de Djedeïda est toujours parfaitement visible

Google maps -2016

 

Constitué à sa base par du personnel indigène et par des prisonniers italiens, le C.I. B-26 était formé autour d'un noyau central, l'escadrille d'instruction qui regroupait les instructeurs français. Dans un premier temps, les instructeurs français seront secondés par des instructeurs américains chargés d'assurer la transition. Une première dotation de dix-huit B-26 dont deux modifiés pour le remorquage de cibles, sera confiée au C.I. B-26. Il s agissait des appareils qui œuvraient déjà dans le cadre du Training Center de Télergma.

La mise en route du C.I. B-26 connaîtra quelques difficultés inhérentes à la rapidité des décisions prises en ce sens. Le transfert du matériel de l'ex Training Center de Télergma se fit non sans de multiples difficultés, liées à des problèmes d'enregistrement administratif à tous les niveaux.

Extrait de : « Les Marauders Français » de Patrick Ehrhardt (2000)

Documents complémentaires : remerciements à Franck Roumy

 

 

 

Carnet de vol CI B-26

 

Capitaine CHARITAT - CI B-26

Capitaine CHARITAT

Chef de l’Escadrille d’Instruction

 

Commandant ALBERTUS - CI B-26

Commandant ALBERTUS

Commandant du Centre d’Instruction B-26

Couverture d’un Carnet de Vol

Signatures et tampon d’avril 1945

 

 

 

Profil Marauder B-26

 

Profil Marauder B-26

Martin B-26 B 10

Bombing Training Center (US)

Printemps 1944 – Télergma (Algérie)

Infographie : Pierre André Tilley

Martin B-26 C 20

C. I. B-26 (Centre d’instuction sur B-26)

Eté 1944 – Djedeïda (Tunisie)

Infographie : Jacques Davy

 

 

 

Capitaine Camille Alexis ROCHEREAU

1945 – Capitaine

Camille Alexis ROCHEREAU

 

 

 

Accident du MARTIN B.26 C « Marauder »

42.107769 du C.I. B-26

20 juillet 1945

 

 

 

Télégramme du Ministère de l'Air - Accident Camille ROCHEREAU

21/07/1945 - Télégramme officiel du Ministère de l’Air annonçant l’accident

 

 

 

20/07/1945 – La dernière page du carnet de vol de Camille ROCHEREAU

« Bombardement individuel – Avion percute le sol en flammes – Mort en Service Aérien Commandé »

 

 

RAPPORT de la GENDARMERIE de KAIROUAN

 

 

Le 20 juillet 1945, à 10 heures 36, un coup de téléphone de la station des chemins de fer de Grazézia (*) avertissait les gendarmes de Kairouan qu’un avion s’était abattu en flammes de la Sebkha de Sidi El Hani.

A 11 heures 45 ceux-ci arrivaient sur les lieux et relevaient l’emplacement qui est le suivant : lac desséché appelé Sebkha de Sidi El Hani. Endroit où se trouvait l’avion : approximativement à 10 kilomètre au sud de la station de chemin de fer de Sidi El Hani, à l’est de l’embouchure se l’Oued (El) Mekta et à 3 kilomètres de cette embouchure vers l’intérieur de la Sebka. En plan il y a 25 kilomètres de Kairouan et 45 par les pistes. Les coordonnées sont les suivantes : 255-542.

En ce lieu, le sol est absolument plat. Il est formé de sable salé. Le sous-sol est très humide, par suite des dernières pluies. On y enfonce très facilement et très probablement un bout de fer. La réverbération u est très forte.

Au moment de l’accident le temps était clair, le vent presque nul venait du Nord-Est.

Un avion type B.26 « Marauder » a percuté obliquement dans le sol, face à l’est. Ses deux moteurs et sa cabine sont enfoncés dans le sable où ils ont provoqué trois gouffres accolés de 3 mètres de profondeur, sur 3 mètres de largeur. L’ensemble de ses trous forme une tranchée orientée nord est sud ouest.

De ces trous s’échappent de grosses flammes et de fumées. Il est impossible d’approcher du brasier.

Les ailes de l’avion se trouvent sur le bord côté ouest de la tranchée. La carlingue et la queue sont sur le même coté, à la suite des ailes, mais la queue légèrement en diagonale. L’aile gauche est à peu près intacte. L’aile droite est écrasée et brûlée. La carlingue et l’empennage de la queue sont complètement démolis et affaissés. Ils ne portent pas de trace de l’incendie qui ravage l’avion. Les ailerons de queue sont à peu près intacts. Celui de droite est toutefois légèrement endommagé. Il porte une légère trace de feu, son gouvernail de profondeur qui est entoilé a complètement brûlé.

On relève sur la carlingue, non loin de la queue le n° E X. Le dessus de l’aile droite porte une étoile.

Sur un rayon de 50 mètres côté ouest de la tranchée des débris de mica jonchent le sol. Un cône métallique qui semble être l’extrémité postérieure de l’avion se trouve à 15 mètres à l’arrière de l’avion. Il porte un feu de position de couleur rouge, il est brisé.

On peut croire que/supposer, d’après ce que l’on voit, qu’à son arrivée au sol l’avion piquait légèrement du nez et avait l’aile droite plus basse que l’aile gauche.

De la distance à laquelle le feu nous oblige à rester, on aperçoit dans la cabine trois corps humains qui sont la proie des flammes. Il est impossible de tenter de les retirer, faute de moyens matériels et par suite de la température élevée.

A 15 mètres en avant de l’avion, à hauteur du moteur droit, le cadavre d’un homme de 23 ans environ taille 1m 66, de corpulence moyenne, au teint légèrement rosé, avec des cheveux blonds et frisés est allongé sur le dos. Il a du tomber d’une grande hauteur, car il est enfoncé dans le sol. La tête s’est aplatie sous la violence du choc et tous ses membres se sont brisés. Il a les avant bras reployés sur la poitrine et les jambes allongées. Il est vêtu d’un pantalon de toile verte, maintenu par une ceinture américaine à boucle noire. Ce vêtement achève de se consumer. Les pieds sont chaussés de sandale de cuir rouge ; IL est tête nue. Il porte de légères traces de brûlures sur le haut du corps. Les bras et les jambes sont plus brûlés.

A 25 mètres en haut de l’avion se trouvent des débris de ferraille une porte et un pistolet, signaleur. Devant l’avion et plus particulièrement vers sa droite, le sable est noirci par des projections d’essence enflammés.

A 200 mètres en avant de l’avion, au sud-est, un débris portant 2 feux de position. A 300 mètres plus loin ; un autre débris porte le n°2107 englobé dans un cercle qui peut être un O ou un zéro, et de l’autre côté le numéro 7769 dans un grand chiffre 2.

Une vingtaine d’indigènes de la région étaient sur les lieux avant les gendarmes. Ils disent avoir vu l’avion à une hauteur de 400 mètres environ, venant du sud est et allant vers le nord-ouest. De la fumée noire s’échappait de la queue. Quinze à vingt secondes après l’avion amorçait un virage sur l’aile gauche, la fumée devenait plus épaisse de seconde en seconde. Un bruit assez fort de sirène se faisait entendre pendant environ 3 (8 ?) secondes et l’avion piquait au sol à toute vitesse. A son arrivée au sol il y aurait eu une explosion. Des débris se serait détachés avant l’arrivée au sol.

A 18 heures, des officiers de la base aérienne de Djedeïda sont arrivés sur les lieux accompagnés du Commandant d’Armes de Kairouan. L’avion accidenté est bien un « Marauder » de la base de Djedeïda qui effectuait des exercices de bombardement sur la Sebkha de Sidi El Hani. IL y avait à bord un commandant, un capitaine, deux sous-lieutenants et trois sergents.

Le 21 juillet 1945, la base aérienne de Djedeïda (Tunis) a envoyé sur les lieux son équipe d’incendie. Elle a retiré les cadavres des débris de l’appareil. Les corps identifiés sont ceux du Commandant VERNON, du capitaine ROCHEREAU et du sous-lieutenant DEPRETTE. Le corps retrouvé à l’avant de l’appareil est celui de l’aspirant GUICHARD. Le reste des ossements n’a pas été identifié.

Les restes et les corps ont été placés dans des cercueils et déposés à la morgue de l’hôpital de Kairouan en attendant que l’avion qui doit les transporter à Djedeïda.

D’après les enquêteurs l’avion aurait pris feu en plein vol pendant un transfert d’essence.

Un indigène des environs MOHAMED BEN BELGACEM, âgé de 43 ans, demeurant à Sidi El Hani a dit aux gendarmes :

« Il était entre 10 et 11 heures, j’étais au donar Zerdoub. J’ai vu un avion venir du sud. IL était très haut. A un moment il s’est mis à laisser une grosse trace de fumées allant en s’épaississant, puis il a viré à sa gauche. J’ai entendu une sirène et l’avion a piqué vers le sol. A u moment du contact avec le sol j’ai entendu une forte explosion. Je n’ai vu personne sauter en parachute. Je n’ai rien vu se détacher de l’avion. C’est moi qui ai fait téléphoner à la gendarmerie de la gare de Grazézia »

D’autres indigènes ont dit sensiblement la même chose.

 

(*) Aujourd’hui El Khazazia sur la ligne maintenant désaffectée Sousse–Kasrine.

 

 

Sidi El Hani - Accident Marauder

 

Cartre Michelin de Tunisie 1942

Localisation de l’accident

Carte Michelin de 1942

 

 

Ancienne garede Grazézia (El Khazazia)

De nos jours, l’ancienne gare de Grazézia

maintenant El Kkazazia

 

 

 

 

 

En savoir plus sur le centre de Djedeïda...

 

 

Monsieur Alain CROSNIER qui a écrit un bel ouvrage en deux tomes « L'armée de l'Air en AFN - 1940/1967 », édité par « Histoire & Collections », encore disponibles dans le commerce, nous a proposé de compléter cette page par ce qu’il a écrit au sujet du centre de Djedeïda. Nous l’en remercions vivement.

L'Armée de l'Air en AFN - Jean CROSNIER   Armée de l'Air en AFN - Jean CROSNIER

Lien pour commander « L’Armée de l’Air en AFN – 1940/1967 » d’Alain Crosnier

 

De très nombreux personnels navigants français déjà formés étaient passés par les Training alliés (USAAF et RAF) mis en place dès 1943 en Algérie sous l’égide du Northwest African Training Command pour leur permettre de se familiariser avec les appareils américains ou britanniques, puis de se former aux dernières méthodes de combat avant d’être affectés dans les groupes opérationnels. Les chasseurs avaient subi cette phase d’entraînement à Berteaux sur matériel américain (P-38, P-39, P-40 et P-47), et à Sétif sur avion britannique (Spitfire). Les personnels du bombardement quant à eux avaient rejoint le N°1 Bombardment Training Center de Télergma pour être lâchés sur matériel américain (B-25 et B-26). En mai 1944, les autorités américaines décidaient de fermer à terme leurs deux Training Centers et priaient les responsables de l’armée de l’Air de prendre désormais en compte la transformation de ses équipages sur les nouveaux appareils de chasse et de bombardement ainsi que l’entraînement opérationnel. Initialement prévu à Télergma, le nouveau centre d’instruction devait être créé par simple transfert sur place à l’armée de l’Air des appareils, du matériel technique et d’instruction ainsi que des locaux alors utilisés par le Training Center. Il n’en sera rien, le nouveau centre devant s’installer en Tunisie.

En effet, les terrains de Djedeïda, repris aux Allemands en novembre 1942, étaient remis en condition pour accueillir des unités de l’USAAF : 17th BG et 319th BG sur B-26 en juin 1943, 27th, 71st et 94th FS sur P-38 Lightning en octobre. Désormais libres depuis leurs départs pour l’Italie en novembre et décembre 1943, l’armée de l’Air allait pouvoir en disposer.

Pour assurer la transition avec l’armée de l’Air, des instructeurs américains étaient détachés un temps au C.I. B-26. Le centre était réparti en deux noyaux principaux, la base et la piste séparés par l’oued Medjerda. L’installation du centre s’avérait difficile dans les premiers mois. L’arrivée de baraques en bois permettra un campement un peu moins sommaire. Transférés du Training Center, vingt B-26 Marauder constituaient une première dotation rapidement mise en place ; elle sera portée à vingt-quatre appareils en ligne et huit en volant. Pour le remorquage des manches destinés à l’entraînement des mitrailleurs, deux Bloch 174 étaient affectés ; l’un sera rapidement brisé à Tunis El-Aouina, l’autre ne sera que peu utilisé vu son état. Le matériel technique destiné à la mise en œuvre et au support des B-26 se faisait attendre. Il en était de même pour l’ensemble des outils pédagogique destinés aux salles de cours qui ne seront installés que très progressivement. Il fallait en deux mois apprendre à du personnel d’origine très diverse le fonctionnement, la tactique d’emploi et l’utilisation en combat du B-26, bombardier moyen équipé du viseur Norden, système de visée très complexe et classé secret à l’époque. À titre d’exemple, fin février 1945 un premier contingent de mécaniciens et spécialistes du G.B.M.I/34 Béarn rejoignait le centre pour débuter sa transformation sur Marauder. Début mai, au terme de 5 156 heures de vol, la transformation du groupe était considérée comme terminée avec seize équipages aptes au combat.

Alain Crosnier - 2016

Droits réservés

B-26 Marauder - Djedeida

B-26C n° 41-34907 du C.I. B-26 de Djedeïda - Entre 31/07/44 et 31/10/45

 

Ecorché du nez - B-26 Marauder

Ecorché du nez du B-26 Marauder

 

B-26 Marauder- Djedeida

Dégroupage d'un B-26 Marauder du C.I. B-26 de Djedeida.

 

B-26 Marauder - Djedeida

B-26 Marauder n° 41-35024 du C.I. B-26 accidenté le 5/04/1945 à Djedeïda

Atterrissage train rentré. Sur le nez de l'appareil, la mention « Le rescapé ».

 

Premières interventions

Alors que le 8 mai 1945 marquait la fin des hostilités en Europe, des soulèvements engendrant des troubles très graves éclataient dans le Constantinois.

Opérant depuis Djedeïda, les Marauder du groupe Béarn étaient engagés contre les rassemblements de forces rebelles lors de 59 missions aériennes de reconnaissance, d’intimidation, de bombardement et mitraillage, de contrôle photographique. À l’été, une amélioration sensible du campement était enregistrée avec l’établissement d’une adduction d’eau, la fin de l’aménagement des casernements et des puisards d’écoulement d’eaux usées. Le projet de déplacer le C.I. B-26 à Oujda au Maroc avec les autres écoles de l’armée de l’Air, faisait naître de l’inquiétude parmi le personnel qui se voyait mal attaquer les travaux d’une nouvelle installation, labeur long et fatigant en été. La fin des hostilités amenait l’état-major à étudier la possibilité de faire exécuter dans les groupes de bombardement les exercices constituant la 2ème phase du training : travail en formation, entraînement de leader. La nécessité de former des équipages pour les formations non équipées de B-26 (escadrilles de police et sécurité) incitait à créer un Training analogue à celui de Djedeïda. On s’orientait alors vers une transformation du centre actuel en un Training du bombardement et, ultérieurement un Training du transport, constitué en plusieurs escadrilles chacune dotée du type de matériel (B-26, Ju.88, ou Wellington) que les personnels formés retrouveraient lors de leurs affectations, l’instruction 2ème phase se faisant alors dans les groupes ou escadrilles. En octobre 1945, on envisageait une dissolution du C.B. B-26, les stagiaires 2ème phase devant terminer le 20 du mois, les stagiaires 1ère phase devant clôturer leur stage début novembre, retard dans les prévisions dues aux interdictions de vol prononcées à la suite d’accidents sur B-26 et au bouleversement occasionné par la démobilisation et la relève massive du personnel au sol. Ainsi, la mi-novembre était-elle projetée pour la fermeture du centre.

 

E.P.B – École de Perfectionnement Bombardement

À une date qui n’a pu être établie mais qui pourrait vraisemblablement se situer en décembre 1945, le C.I. B-26 prenait la nouvelle appellation d’École de Perfectionnement Bombardement. Un rapport du 11 décembre indiquait que l’E.P.B. 26 n’assurait plus que l’entraînement des pilotes sur B-26, cinq équipages et une trentaine d’autres PN étant en instance d’affectation. L’E.P.B. était dissoute le 28 février 1946... alors que ni son commandant, ni le commandant de l’Air en Tunisie, n’avaient eu connaissance du report à la date du 31 mars de cette dissolution. Les dix B-26 Marauder encore en état de vol étaient convoyés sur le terrain de Tunis El-Aouina avec un détachement léger d’entretien. En juillet 1946, l’École de perfectionnement bimoteurs à Marrakech reprenait le sigle d’E.P.B. sous une autre forme.

 

Liste des B-26 - Djedeida   Liste des B-26 - Djedeida

 

 

 

 

Recherches et mise en page :

François-Xavier BIBERT- Février 2016/mars 2017

Remerciements pour leur aide :

Jean-Paul BONORA, Alain CROSNIER, Henri GUYOT, Lucien MORAREAU, Bernard PALMIERI, Jean ROCHEREAU, Franck ROUMY

 

Liens

Site personnel de François-Xavier Bibert

 

Ecole des Pupilles de l’Air – Le cinquantenaire de la promotion 1955

 

Plaquette de présentation de l’EPA en 1960

 

Carte ferroviaire Algérie-Tunisie

Carte ferroviaire partielle Algérie - Tunisie