ÉCOLE Nationale des MINES de DOUAI

1969

« EN N’AVANT MARCHE »

Journal de l’Association des Élèves

 

Numéro 1

...sans suite... parce que censuré !!!

 

 

 

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La promotion de l’Ecole des Mines, entrée à l’Ecole en 1965 et sortie en 1969, est la première qui bénéficia d’un diplôme d’Ingénieur après 4 ans d’étude. Ce fût une rupture pour la Direction et les Professeurs de l’Ecole, qui précédemment avaient la responsabilité de former des « Maîtres mineurs » destinés presque exclusivement à des postes de maîtrise et de maîtrise supérieur pour les exploitations minières françaises et principalement pour les H.P.N.P.C., les Houillères du Nord et du Pas de Calais. Cependant beaucoup d’anciens devenaient ingénieurs quelques années plus tard.

 

Jusqu’en 1964 ce sont des Mineurs ayant déjà effectué un minimum de 500 jours de fond, la plupart comme ouvrier, qui étaient littéralement « usinés » en trois années d’études intensives et de stages industriels pratiques, avec un ordre et une discipline, sans doute nécessaires étant donné les objectifs, mais que les jeunes des lycées ne pouvaient pas forcément appréhender.

 

Les relations entre les nouveaux arrivés, « jeunes garnements écervelés » selon le redoutable Monsieur GONNET, Ingénieur en Chef des Mines et Directeur de l’Ecole, et les anciens, pour la plupart adultes avec des responsabilités familiales, furent globalement excellentes et éminemment enrichissantes et stabilisantes pour la jeune génération.

 

Mais la Direction et le corps professoral de l’administration des mines eurent du mal à virer leur cuti et à s’adapter rapidement à cette nouvelle population d’élèves ; ceux-ci n’étaient d’ailleurs pas très méchants et pas très rebelles mais ils ne s’attendaient pas exactement à la rigueur plus que militaire des lieux, dont l’internat obligatoire et spartiate était la partie visible de l’iceberg. Ils portèrent pendant 4 ans sans broncher le costume et la cravate, eurent les cheveux coupés courts et n’écoutèrent pas de « postes de radio portatifs » interdits par le règlement intérieur puisque seule la radio officielle située dans « la salle de détente » était autorisée après le déjeuner !!!

 

Beaucoup comprirent que les traditions de l’école et sa spécificité étaient une chance inouïe pour eux pour rentrer mieux armés dans la vie professionnelle et que cela pouvait faire accepter quelques petites tracasseries… Mais ils pensaient aussi qu’un peu plus de mesure ne nuirait pas à leur épanouissement. La création du « Cercle des Elèves » et sa transformation en organe représentatif de ceux-ci entreprise d’ailleurs avant 1968, année qui fût traversée sans une heure de cours perdue, grâce justement aux structures mises en place, resta en travers de la gorge de certains. Et quand en 1969 le Président des Elèves que j’étais lança « En N’avant Marche » qui se voulait être le « journal périodique et régulier » de l’association que je présidais, la coupe dut déborder. Les moyens d’impression nous furent refusés pour le numéro suivant !!!

 

A titre historique il peut être amusant et révélateur des évolutions sociologiques de lire près de 40 plus tard ce numéro de « En N’avant Marche » et de chercher à comprendre où et en en quoi « la violence des attaques contre certains professeurs » avait conduit à la censure de cette publication !!!

 

Mais tout cela reste anecdotique : à cette époque le respect pour nos aînés était grand, la transmission de l’« EXPÉRIENCE » en plus du « SAVOIR » était acceptée. Personne n’avait encore sombré dans cette nouvelle utopie qui a voulu nous faire croire que, l’« ÉLÈVE » valait le « MAÎTRE » avec les résultats que l’on connaît…

 

J’ai gardé ce numéro historique de « En N’avant Marche » en souvenir. Internet permet aujourd’hui d’en assurer la mise à disposition pour ceux qui n’eurent pas ce réflexe. Il a été numérisé dans la forme qu’il avait et sa version « PDF » en est une image exacte. Elle peut être récupérée et conservée par les nostalgiques.

 

Complément 2014 : J’avais également conservé un exemplaire du « Tiré à part » du Bulletin N°24 de « l’Association Amicale des Anciens Élèves », présentant l’Ecole en 1969 afin de la promouvoir, document rédigé en commun par la Direction, les Élèves et les Anciens Élèves... ce qui démontre bien que malgré quelques conflits générationnels tout ce beau monde pouvait faire cause commune dans l’intérêt général ! A la veille de l’année 2015, qui sera celle du cinquantenaire le l’entrée à l’École de la première promotion d’ « Élèves Ingénieurs » douaisiens ‑ nous étions seulement 26 !!! – j’ai fait la transcription de ce document pour que les jeunes générations puissent comprendre que c’est aussi un peu par la qualité de leurs Vénérables Anciens que notre École a pu devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Ce document est accessible par le lien ci-dessous :

 

Présentation de l’Ecole Nationale Technique des Mines de Douai en 1969

 

 

François Xavier BIBERT (envoyer un message)

 

 

COUVERTURE

 

 

 

 

 

En

 

N’avant

 

Marche

 

 

Journal Périodique de

L’Association du Cercle des Élèves

de l’Ecole des Mines

de DOUAI

 

RÉDACTEUR :C. BESSON (3ème Année)

 

RESPONSABLES :

 

              1 ère Année :    LEFEBVRE

 

              2 ème Année :    MEURISSE

 

              4 ème Année :    LALLART

 

 

NUMÉRO  1

 

MAI-JUIN 1969

S O M M A I R E

----------------

 

 

              - EDITORIAL

 

              - LA VIE DU CERCLE

 

                       -ASSEMBLEE GENERALE DU 29 AVRIL 1969

 

                       -VACANCES DE NEIGE AU CHAMP DU FEU

 

                       -LE RALLYE DU CERCLE DES ELEVES

 

              - POÉSIE

 

              - ACTIVITES SPORTIVES

 

              - LECTURES POUR TOUS

 

              - A VOUS DE JOUER

 

              - AVEZ-VOUS VU ?

 

              - PARTISANS DU OUI ET DU NON

 

              - ILS CONTESTENT

 

              - COUP D’ŒIL SUR LES PAYS SCANDINAVES

 

              - MATCH PROFESSEURS ELEVES

 

 

 

ÉDITORIAL

 

 

Le Cercle des Elèves arrive maintenant à maturité.

 

 

Il possédait jusqu'alors son Club Electronique, son Bar, ses Activités Culturelles, sa Section Photo, son Ciné-club, ses responsables et ses problèmes...,

 

 

Il va désormais assurer la parution régulière de son journal.

 

Ainsi étoffé, le Cercle ressemble enfin à une Association d'Elèves digne de ce nom.

 

Mais ces signes extérieurs de vitalité et de richesses ne sont pas une fin en soi. Il faut trouver derrière cette façade, l'engagement inconditionnel des divers responsables et la participation effective de tous les membres, de NOUS TOUS !

 

Comme vous le savez, notre Association à deux objectifs principaux :

 

- d'abord, représenter les élèves partout où ils doivent l'être, c'est-à-dire auprès de la Direction de l'Ecole, de l'Association des Anciens Elèves, des autres Ecoles d'Ingénieurs et de tous les groupements extérieurs à l'Ecole dont les activités nous intéressent,

 

- créer et gérer ensuite de nombreuses activités extrascolaires, pour permettre à chacun de trouver des dérivatifs à ses seules préoccupations de programmes et de notation.

 

Le Journal du Cercle des Elèves devra répondre à ces deux buts :

 

Il permettra d'une part à ceux qui ne s'intéressent que de loin aux activités du Cercle, de trouver néanmoins sans trop de fatigue, l'information indispensable concernant les résultats des travaux de leurs responsables,

 

Il permettra d'autre part au groupe de rédaction que j'espère de plus en plus important d'être responsable et de réaliser un travail difficile mais passionnant, et procurera à tous, nous l'espérons un peu de détente et de bonne humeur.

 

Le Journal est notre affaire et non l'affaire de quelques "mordus" qui l'animent. Ses rubriques sont ouvertes à tous. Sa parution ne pourra se poursuivre que s'y chacun participe à sa rédaction et apporte ses critiques et suggestions.

 

A nous de jouer !

 

 

François Xavier BIBERT

Président du Cercle des Élèves

1968-1969

 

 

 

 

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LA VIE DU CERCLE

 

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE du 22 AVRIL 1969

 

 

 

C'est en présence de Messieurs GRAGEZ et ROGEZ et de membres de la Direction et du corps enseignant que s'est déroulée l'assemblée générale réunissant tous les élèves avant le départ en stage des 3ème Année. Messieurs CALLOU et DEFRANCE s’étaient faits excuser.

 

Le président BIBERT dressa le rapport moral des activités de l'année en cours. Dans son intervention il retraça l'historique du Cercle depuis sa fondation en l954 et souligna l'importance de la réforme de 1968 qui a permis de regrouper au sein du Cercle les activités des élèves les concernant tous et d'assurer La représentativité des élèves à l'intérieur et à l'extérieur de l'Ecole par l'intermédiaire de commissions décentralisées. La participation de tous les élèves est assurée par une représentation équitable de toutes les promotions ; 1’information de tous sur les diverses activités a été amplement développée « Le résultat principal est que le Cercle est devenu essentiellement 1'organe représentatif des élèves et qu'il est considéré comme tel par la Direction de l'Ecole, par l'Association des Anciens Elèves, par les écoles et les associations d'ingénieurs de la région. Son rôle de gérant d'activités existe toujours et celles-ci continuent naturellement d'être largement développées mais ce n'est plus ce sujet qui fait l'essentiel des grands problèmes. C'est pourquoi vous êtes de plus en plus concernés. Le Cercle n'est pas l'affaire de quelques animateurs mais de l'ensemble de ses membres qui s'expriment par les actes de leurs responsables ».

 

Abordant le problème des relations avec la Direction il se félicita de voir que la commission administration intérieure a toujours été mise au courant des grands problèmes qui se posent renseignement audio-visuel, laboratoires, discipline générale etc.). Le dialogue s'est également instauré à un échelon officiel, et les points suivants ont été retenus :

 

- 4 élèves assisteront désormais aux réunions du Conseil de Perfectionnement,

 

- les élèves qui pourraient faire l’objet d'une sanction en fin d'année scolaire seront entendus par le Comité d'Enseignement ; les présidents de promotion auront à leur sujet un entretien avec Monsieur CALLOU,

 

- l'idée d'une épreuve sportive et d'une visite médicale sérieuse lors du concours d’entrée a été envisagée,

 

- le système de contrôle des connaissances sera amélioré,

 

- l'Ecole informe les élèves sur le fonctionnement de son budget. Ces réunions périodiques avec la Direction seront officialisées par un Arrêté Ministériel précisant leur fréquence, leur but et leur portée. Lors d'une prochaine réunion le problème des bourses et les problèmes qui se posent aux élèves mariés seront évoqués. D'un autre côté, le Cercle discute avec la Direction des positions qu'il prend à l'extérieur de l'Ecole.

 

Les bonnes relations entre le Cercle et l'Association des Anciens Elèves se doivent d'être soulignées à l'heure où certains de ces groupements éclatent par formation d'associations de jeunes anciens. Une coopération efficace a pu s'instaurer sur les problèmes de l'Ecole, sur la question de l'admission des élèves de DOUAI a l'école des mines de PARIS, sur les relations DOUAI - ALÈS et sur la position à adopter face aux demandes d'associations venant de l'extérieur de l'école. « Je vous rappelle que trois élèves, le Président, le Vice-président et un membre de seconde année du Cercle sont membres du Comité de l'Association. Réciproquement, j'ai annoncé avant-hier à Paris à .l'assemblée générale des Anciens Elèves que nous souhaitons que le Président de l'Association et un membre n'appartenant pas à la Direction de l'Ecole fassent partie de notre bureau ».

 

On peut, de plus signaler que les élèves rédigeront désormais trois pages du bulletin relatives à la vie de l'Ecole, que des réunions périodiques entre L'Association et le Cercle se développeront dans l'avenir, de même que le parrainage des nouvelles promotions par des anciens élèves. Monsieur ROGEZ a eu l'heureuse initiative de fixer au 15 novembre la prochaine réunion du Comité de l'Association pour permettre à de nombreux anciens d'assister ce soir-là au bal de l’Ecole. Sur la proposition du Cercle, 1’ Association a décide de modifier son régime de cotisations : celles-ci sont fixées au demi-tarif pour les 4 premières années au lieu d'être nulles pendant 2 ans (service national), ce qui revient financièrement au même mais est susceptible d'accélérer 1’intégration des jeunes à l'Association pour qu'ils y jouent pleinement leur rôle.

 

« Par les moyens mis à notre disposition par Messieurs GRAGEZ et ROGEZ, aussi bien. que par leur soutien moral, le Cercle a pu mener à bien son programme 1968-69, J'ai donc l'honneur d'annoncer à Monsieur GRAGEZ et à Monsieur ROGEZ que nous avons décidé de les nommer membres honoraires du Cercle des Elèves »

 

BIBERT aborde alors le chapitre relations extérieures, traçant un tableau de la structure des diverses associations d'ingénieurs (CNIF, FASFID, ICF, UASIF, URGI). Il signale que 80% des élèves de 4ème Année sont inscrits aux I.C.F. en tant qu'ingénieurs stagiaires. Il insiste sur la position hostile qu'il a prise face au projet de création d'un bureau de jeunes I.C.F. qui n'aurait comme résultat qu'un éclatement à plus ou moins long terme des structures en place et qui n'a aucune raison d'être sans définition, très précise, de ses buts et de son programme. Il a donc proposé une formule plus ambitieuse : une fédération régionale d'associations d'élèves dans le cadre de l’URGI en parallèle avec la FASFID.


 

La création d'une fédération nouvelle pourrait être en effet plus efficace qu'un replâtrage dans le cadre des I.C.F. mais les contacts avec les autres écoles se sont avérés peu encourageants, étant donné que leurs associations d'élèves semblaient manquer du minimum de structuration et de la représentativité nécessaire à une telle entreprise.

 

MILVILLE, responsable des activités culturelles présente un bilan très positif. Pour la 1ère fois le Cercle a subventionné deux activités de vacances : un déplacement aux sports d'hiver à Noël et la participation aux fouilles archéologiques de Sémussac à Pâques ; ces premières expériences ont été de totales réussites. En ce qui concerne les activités purement culturelles, en plus de son rôle d'information, le Cercle a directement subventionné la participation des élèves aux spectacles suivants :

 

Festival cinématographique Renoir (à Arras)

Les propriétaires des clés

L'escalier

Le pneu ~ Encore 5 minutes

Faust (Lille)

Orchestre de Paris

Percussions de Strasbourg (Arras)

 

Le ciné-club a normalement fonctionné avec les films que l'on a pu obtenir. Le club « électronique » a mis au point un totaliseur de points pour le ping-pong. Le club photo a réuni une importante documentation qui est à la disposition de chacun. Son démarrage effectif est prévu pour la mi-mai. Le journal démarre sous les meilleurs auspices. Le rallye a eu une participation exceptionnelle (34 voitures, 140 personnes).

 

L'activité de la commission foyer a été perturbée par le déficit du bar. Il est demandé à chacun de prendre conscience qu'un tel service collectif ne peut se faire qu'avec une scrupuleuse honnêteté de tous.

 

TASSIN, trésorier, présente un résultat très satisfaisant pour la commission finances ; la comparaison du bilan de cette année avec celui de l'exercice précédent fait apparaître de nets progrès. Il fait un bref rappel des décisions prises cette année :

 

- les sommes attribuées en tant que subventions sont destinées à participer aux frais d'activités qui peuvent intéresser l'ensemble des promotions.

 

- l'année prochaine il y aura une demande commune de fonds auprès des professeurs, des entreprises et des anciens qui regroupera Association sportive et Cercle.

 

- cette année, il sera laissé en caisse un fond de roulement minimum de 700 Frs, ce fond de roulement sera porté par la suite à 1 100 Frs afin de permettre le fonctionnement des activités dès la rentrée.

 

Il présente ensuite le bilan provisoire :

 

 

 

ACTIF       cotisations des élèves       835,00

  entreprises                           1330,00

  corps enseignant                       925,00

  anciens                               2110,00

  don de l'école                         831,00

  recettes diverses                      213,90

  don de l'exercice précédent            771,25

                                      ------

  TOTAL                                 7016,15

 

PASSIF      frais de fonctionnement      942,30

  Monôme                                 235,30

  banquet de Ste Barbe                    82,00

  club photo                             362,40

  club électronique                      208,65

  ciné-club                               71,14

  concerts et théâtre                    382,35

  sports d'hiver                         330,00

  fouille de Sémussac                    160,00

  commission foyer                       269,60

  rallye                                 100,00

  don à l'association sportive           260,00

  taxe de tenue de compte                  5,00

  solde                                 3606,41

                                       -----

  TOTAL                                 7016,15

 

La réunion s'est terminée par l'élection du bureau directeur 1969‑1970. Il y a eu un candidat à chaque poste. Sur 76 votants, ont obtenu :

 

Président           :                MILVILLE    :     66 voix

Vice-président      :                MARTIN      :     43 voix

Trésorier           :                CORMONT     :     62 voix

Secrétaire général  :                DUPOND      :     58 voix

 

Responsable de la commission activités culturelles   :    DUCROCQ  : 54 voix

Responsable de la commission foyer                   :    MOHEN    : 7l voix

 

 

Le Président BIBERT leva la séance en ces termes : « J'espère que le bureau  1969-1970 rencontrera les mêmes facilités que nous avons connues cette année et qu'inversement il ne se heurtera pas aux mêmes difficultés. Si chacun est prêt à apporter sa quote-part au travail des responsables, tout n'en ira que mieux ».

 

 

DUFLOT

Secrétaire Général

 

 

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VACANCES DE NEIGE au CHAMP du FEU

 

 

Le Cercle des Elèves pour répondre aux désirs de ses membres, c'est-à-dire :

 

 

- créer de nouvelles activités,

- resserrer les liens entre promotions,

- aborder un sport impraticable dans notre région,

 

a organisé cet hiver des vacances de neige dans Les Vosges, à la station du « Champ du Feu ».

 

Cette station présente le double avantage :

 

- de se situer suffisamment près de DOUAI pour que le voyage n'empiète pas par trop sur la durée de notre stage de neige,

 

-                                                  de posséder un enneigement suffisant pour nos modestes besoins.

 

Grâce à la présence au sein de l'Ecole d'un élève ingénieur, très bon skieur, nous avons donc pu nous livrer aux joies de la neige, dans les meilleures conditions d'enseignement, du ski et, il faut le reconnaître, de sécurité.

 

Cette première expérience constituant le prélude à un voeu du Cercle des Elèves qui est de permettre a ses membres, en les subventionnant, de s'évader du monde scolaire a été suivi, en avril, à l'occasion des fêtes de Pâques d’une seconde initiative du même genre : les fouilles archéologiques de Sémussac (Région de ROYAN.). A mon avis, ces deux expériences dénotent chez les élèves un souci de se dégager d'un contexte presque professionnel et de s'intéresser à des activités ne relevant pas directement des sciences et techniques.

 

 

 

 

MILVILLE

(3ème année)

 

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LE RALLYE du CERCLE des ÉLÈVES

 

25 Avril 1969

 

 

35 équipages, 6 voitures de contrôle, plus de 150 participants, le premier rallye du Cercle des Elèves a connu un franc succès.

 

14h30 : Départ des équipages de l'Ecole par un grand soleil et dans une joyeuse pagaille.

 

15H30 : Au premier contrôle, la première voiture arrive dans le mauvais sens. L’auteur de cet exploit, VIGNAUD, se classera néanmoins dans les vingt premiers.

 

Monsieur MICHEL est alors largement en tête.

 

LALLART est toujours en course, mais il naviguerait en direction de SAINT-OMER.

 

16H30 : le Curé de Pecquencourt, las d'être dérangé dans ses méditations ante vespérales, affiche à la porte de son église des résultats plus ou moins farfelus que les candidat sont sensés trouver dans le lieu saint.

 

Tout le monde profitera des tuyaux, sauf LALLART qui est signalé à la frontière Belge.

 

Monsieur MICHEL laisse le contrôle de la course à notre Directeur, Monsieur CALLOU.

 

L'amortisseur avant gauche de la Renault d'ADAM commence à donner des signes de fatigue sur les mauvais pavés de la route d'Ecaillon.

 

17H30 : La bataille fait rage entre Auberchicourt et Aubigny-au-bac. WACQUIER et CACHEUX font arrêter l'éolienne d'un brave paysan qui arrose son champ pour compter les pales, mais se trompent d’éolienne.

 

LALLART est dans les parages, PIVONT, roulant sur une voie ferrée, l'a croisé.

 

Messieurs MAGOT, ROGEZ et CLEMENT font le rallye ensemble et puisent abondamment les renseignements demandés à la terrasse des cafés.

 

18h00 : Au troisième contrôle PRODENT passe en tête. Ses passagers LEPRINCE ET WARLOUZET faisant office de frein à main, il réussit à ne pas casser son oeuf lors du démarrage en côte imposé.


ADAM par contre casse définitivement son amortisseur, réalise une belle omelette, et reste en extase devant le mortier ainsi obtenu.

 

ARDIN pour sa part est resté bloqué à BRUNEMONT devant un voilier qui n’était pas gréé règlementairement.

 

LALLART, à la même heure, refait le plein pour la troisième fois, à Saint-Amand.

 

18H30 : Plus une gousse d'ail à ARLEUX. WAQUIER a tout pris, plus les frites, les sandwichs et les canettes qu'il a pu trouver pour l’assaisonnement.

 

LERICHE voulant bassement tricher en imitant un camarade se précipite vers une magnifique botte de foin. La botte de foin était malheureusement dans une fosse à purin.

 

Monsieur DAUL, réussit l'exploit d'arriver en voiture au dolmen. Le fait d'être le seul à avoir vu les trois cailloux de ses yeux lui vaut 50 points de bonification, ce qui compense les 50 points de pénalité encourus au départ pour tricherie (ouverture prématurée de l'enveloppe).

 

Monsieur GERENTE, équerre, règle graduée et planche à dessin en main, redécouvre les joies du contrôle des connaissances de Topographie.

 

19h30 : Drame à l'Ecole des Mines, Madame JOUVENELLE attend de pouvoir commencer le service alors que ceux qui mènent la course visitent encore les églises de la région.

 

LALLART trouve enfin le premier contrôle Son compteur kilométrique finit de boucler son troisième tour.

 

20h00 : Les objets Les plus hétéroclites s'entassent sous le préau. Monsieur GERENTE fait sensation avec sa caravane.

 

Très tard, Madame JOUVENELLE voyant LALLART arriver commence le service. La soirée se termina dans la nuit et dans une très bonne ambiance.

 

Les organisateurs, rouges de confusion (et non malheureusement d'un abus de boisson.) reçoivent des compliments chaleureux de tous les participants, sauf de LALLART.

 

Le classement définitif s'établit comme suit :

 

1. PRODENT - WARLOUZET - LEPRINCE

(Une bouteille de Whisky et deux disques 30 cm)

 

2. M. et Mme CAILLOU

(Une bouteille de Whisky)

 

3. Melle BARBEAUX et PLETROWSK1 - MAGDALOU - MONGRUER

(2 bouteilles de Cognac)

 

4. LAMBERT -GUERBERT

(2 disques 30 cm)

 

5. BELLEMONT

(1 disque 30 cm)

 

6. RENER

(1 disque 30 cm)

 

7. M. et Mme. DAUL

(1 bouteille de Triple Sec)

 

8. CACHEUX – WACQUIER

(2 bouteil1es d’Armagnac)

 

9. BROUTIN

(1 disque 45 tours)

 

10. DUCROCQ – LEFEBVRE

(2 disques 45 tours)

 

11. M. et Mme. MICHEL

(1 bouteille de Triple Sec)

 

12- M. LEFEVRE

(1 disque 45 tours)

 

Tous les autres participants touchèrent des lots de consolation. 50.000 Frs de lots furent distribués au total.

 

LALLART, brillant dernier pour sa part, a hérité d'une magnifique boussole.

 

Le Cercle des Elèves donne rendez-vous à l'année prochaine à tous pour un nouveau rallye.

 

 

 

BIBERT

(4éme ANNÉE)

 

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POÉSIE

 

 

Dans cette page, nous avons l'intention de reprendre les poèmes que vous nous aurez proposés. Nous espérons que vous serez nombreux à répondre à cette invitation pour montrer que nous avons plus que jamais besoin de la poésie, ce langage de liberté qui fait tomber tous les masques de la vie.

 

Voici d'ailleurs deux remarques sur la poésie :

 

 

 

« La poésie dévoile dans toute la force du terme.

Elle montre nues sous une lumière qui secoue les torpeurs, les choses surprenantes qui nous environnent et que nos sens enregistrent machinalement ».

 

COCTEAU

 

 

 

« Un poète est un professeur dans les cinq sens corporels qui sont dans cet ordre : la vue, le tact, l'ouïe, l'odorat et le goût ».

 

LORCA

 

POURQUOI VIENS-TU….

 

 

 

Pourquoi viens-tu me déranger

Toi qui es mon rêve incarné

Aurais-tu donc réalité

Et j’ai peur

Tu me fais peur

 

Sous les frondaisons ombragées

Apparaît ton profil carné

Te voici ma finalité

Et j'ai froid

Tremblant d'effroi

 

Me voici à la croisée

Des chemins

Sur quoi allais-je miser

Pour demain

 

Mon regard traînait sur les bois

Et à l'instant choisi par moi

Sur le chantier de mousse tendre

Est venue

Mon inconnue

 

Et te voici nue devant moi

Et roulant suc le sol froid

 

J'entends les mots que j'aime entendre

Souffle court

Les doigts trop gourds

 

Tout me paraît bien parfait

A créer

Mon coeur est insatisfait

Délivré

 

Brusquement je me suis levé

Mon long chemin .j'ai regardé

Le soleil déjà s'y pointait

Et la brume cacha la lune

 

Fini le temps où je rêvais

Les premiers pas j'ai hasardé

Le poids du monde me venait

Tel qu'il est

Sans lourd secret

 

Un refrain m'a réveillé

Au matin

Allais-je à jamais quitter

Les copains.

 

 

M. DUFLOT

(3ème année)

 

 

 

 

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ACTIVITÉS SPORTIVES

 

CHAMPIONNATS ASSU

 

FOOT-BALL - HAND-BALL

 

 

L'Ecole participait pour la première fois aux Championnats ASSU de Foot-Ball et de Hand-Ball. Nous ne connaissions pas la valeur des équipes que nous allions rencontrer. C'était évidemment se lancer un peu dans l'aventure que de vouloir goûter à la compétition universitaire. De plus, nous savions que les difficultés seraient grandes pour constituer ces deux équipes car, d'une part l'effectif de l'école est restreint et, d'autre part, il y a toujours une promotion en stage pendant la période du sport collectif. Néanmoins, nous avons abordé les premiers matches avec le "moral" et, à leur grande satisfaction, nos joueurs ont constaté qu'ils pourraient bien souvent imposer leur loi.

 

 

  Résultats obtenus en foot-ball

 

ENM DOUAI              DROIT CATHO            3-0

ENM DOUAI              DROIT 5                4-0

CSV VALENCIENNES 2     ENM DOUAI              0-2

MEDECINE 2             ENM DOUAI              1-2

ENM DOUAI              ICAM2                  7-0

SEMINAIRE ACADEMIQUE   ENM DOUAI              4-2

ENM DOUAI              CPEM                   3-3

 

A l'issue de ces matches disputés dans la poule Honneur n°3, l'Ecole a obtenu la seconde place. Elle a pu aussi participer, avec les autres équipes classées premières et secondes des poules Honneur, aux rencontres finales pour l'accession en Excellence.

 

Malheureusement, nous n'avons pas eu de chance pour le premier match éliminatoire : quelques malades dans l'équipe et un terrain très gras ont entraîné notre chute devant le CSV VALENCIENNES 1 (3-1).

 

Nous ne sommes donc pas montés dans la poule supérieure, mais l'Ecole s'est quand même classée cinquième sur vingt-cinq équipes qui participaient au Championnat Honneur.

 

 

  Résultats obtenus en Hand-ball

 

ENM DOUAI              SCIENCES ECO-CATHO     34- 3

ISA                    ENM DOUAI              4-24

ENM DOUAI              ISEN                   24-13

CSV VALENCIENNES       ENM DOUAI              20-9

ENM DOUAI              IEI                    18-18

LETTRES                ENM DOUAI              26-19

TS ARMENTIERES 2       ENM DOUAI              12-33

 

 

Notre équipe de hand-ball avait dominé le Championnat Honneur pendant le mois de décembre. Malheureusement, le départ des Secondes Années en stage entraîna la perte, de très bons éléments. L'Ecole dut alors s'incliner par deux fois devant des équipes qu'elle aurait eues à sa portée si elle avait été au complet. Elle termina le championnat à la troisième place de la poule Honneur n°2. Cela ne lui permit pas de participer aux rencontres finales d'accession en Excellence mais, lors des matches de classement, elle réussit à se hisser au cinquième rang sur dix huit équipes engagées dans le Championnat Honneur. Il est intéressant de noter que les deux équipes qui ont battu notre formation ont obtenu les deux premières places de la poule finale, ce qui ne donne que plus de valeurs à la performance de l'équipe de Hand-ball de l'Ecole.

 

Nous pouvons être satisfaits de ces premiers résultats obtenus par nos deux équipes et, si nous avons abordé avec appréhension la compétition universitaire, domaine qui nous était totalement inconnu au départ, nous sommes maintenant assurés que noire niveau, vis-à-vis des autres écoles et facultés, nous permettra d'avoir notre place dans cette compétition.

 

Ont participé à ces rencontres :

 

HAND-BALL : MAGDALOU - TYMRUK - LENNE - GAUDOIN – GUERBERT – BROUTIN - WARLOUZET - RAMACKERS - STREBELLE - PIVONT - COKENPOT - DUBORPER - BOCQUET P, - DHUMERELLE - LAO - BESSON - LECLERCQ –QUAZZO

 

FOOT-BALL : LERICHE - PRODENT - ADAM - DOUCHET – CACHEUX – VINCENT - JOLY - CARPENTIER G. - MOHEN - ALEKSANDROWICZ - KOPP - MEURISSE - HOURRIEZ - DANGREVILLE - JACQUET - TOUBEAU - LEFEBVRE - GAYRARD - LEPRINCE - DUCROCQ – MAJ.

 

 

 

PRODENT

(4ème année)

 

 

PING – PONG

 

UN TOURNOI A SURPRISES

 

 

La compétition de tennis de table organisée, chaque année a été remportée par LEFEBVRE actuellement élève de 1ère ANNEE.

 

Cependant, si cette victoire était prévisible, la façon dont elle fut acquise peut paraître surprenante.

 

La première phase, de la compétition, une éliminatoire en 7 poules de 5 permit de faire ressortir les 16 meilleurs pongistes de l'Ecole.

 

La sélection parmi ces derniers se fit par élimination directe et donna les résultats ci-dessous :

 

 

 

ROMAC             DHUMERELLE

DHUMERELLE

                                      LEFEBVRE

LEFEBVRE          LEFEBVRE

DOUCHET

                                                         LEFEBVRE

DUCROCQ           DUCROCQ

PRODENT          

                                      DUCROCQ

MAJ               MAJ

JONAS

                                                                           LEFEBVRE

ADAM              ADAM

NOWACZYK

                                      PAWELCZYK

PAWELCZYK         PAWELCZYK

CACHEUX

                                                        PAWELCZYK

BESSON            BESSON

BOCQUET

                                      BESSON

WAQUIER           WAQUIER

LECLERCQ

 

 

On peur remarquer l'étonnant cheminement de PAWELCZYK actuellement en Section Complémentaire qui élimina respectivement CACHEUX, ADAM, BESSON, sur le score sans appel de 2-0.

 

En finale opposé à LEFEBVRE, il se comporta bri11amment, enlevant à la surprise générale le premier set, mais devant néanmoins s'incliner par 3 sets à 1.

 

DHUMERELLE

 

VOILE

 

L'Ecole de Voile de BRUNEMONT réserve ses séances du mercredi après-midi aux élèves de l'Ecole des Mines».

 

Les horaires (13h. départ Ecole - retour vers l7H30) permettent aux judokas de « échauffer » à la barre d'un voilier.

 

Cette activité sportive est largement ouverte à tous et il y a encore des places libres.

 

Le but de l'Ecole est de montrer ce qu'est un bateau, certes, mais surtout, d'apprendre à chacun à composer harmonieusement avec les forces naturelles. C'est autant une Ecole d'hommes qu'une activité sportive.

 

Ajoutez à cela l'ambiance « voile », faite de la camaraderie et de l'estime qui soudent les équipages, et vous comprendrez que ce sport devienne vite une passion.

 

Sur un plan plus pratique, et pour dissiper certaines craintes, je précise que l'on ne chavire jamais, sauf - précisément - pour l'exercice de chavirage ( !).

 

Le conseiller technique est prêt à. accueillir les nouvelles vocations. Alors… à bientôt.

 

 

J-C-ARDIN

(4ème année)

 

 

 

 

 

AVIRON

 

La pratique du sport de l'aviron dans le cadre de l'Ecole des Mines de DOUAI est une réalité.

 

Depuis le mois d'octobre 1968, une dizaine d'élèves sont venus régulièrement aux séances d'initiation, puis d’entraînement, sous la direction de M. COLLERE.

 

Les élèves de la promotion 1967 ont suivi un entraînement plus technique, en vue de se présenter aux Championnats d'Académie ASSU. Ceux-ci se sont déroulés à BOULOGNE-sur-MER, le Dimanche 27 Avril. Les résultats ont été très encourageants :

 

En quatre barré :

 

1. FACULTE des SCIENCES LILLE       6'22" sur 1500m

 

2. E.N.M. DOUAI                           6’42"

  (BARBOTIN - BEHAEGEL -BOCQUET - TESSE)

 

3.     I.D.N.                             7’05"

 

4. E.N.M. DOUAI                           7'44"

  (FRANCO - BARBEAU - FAUQUEMBERGUE - DEWAELE - PHAM : Barreur)

 

Pour une première sortie notre quatre a fait bonne impression, et aurait pu espérer une victoire. Malheureusement il lui manquait quelques dizaines de kilomètres dans les bras.

 

En huit universitaire nous sommes champions d'académie. Il se composait ainsi : BARBOTIN (67/2), BEHAEGEL (67/2), BOCQUET (67/2), TESSE (67/2), CORMONT (66/3), DELENCRE (68/1), TOUBEAU (67/2), DEWAELE (68/1).

 

Bien que nous n'ayons pas eu d'adversaire dans notre catégorie, c'est déjà une performance que d’avoir pu présenter un huit. Aucun club universitaire n'ayant pu le faire cette année.

 

En conclusion, il faut espérer que nous pourrons décrocher une victoire avant la fin de la saison, sinon l'année prochaine. En tous cas, c’est bien parti. Allez mon quatre !

 

 

 

BARBOTIN.

 

 

JUDO

 

 

L'année scolaire 1968-1969 a vu la création d'une nouvelle activité sportive à l'Ecole des Mines : le JUDO.

 

Cette activité a connu un réel succès, puisque les vingt-deux kimonos mis à la disposition des élèves par la Direction furent toujours utilisés.

 

Les séances d'entraînement ont lieu dans le dojo de l'Institut douaisien sous la direction de M. DELATTE, diplômé d'état.

 

Elles ont lieu le Mercredi et le Vendredi, soir.

 

Le bilan de l'année est satisfaisant, puisque neuf judokas ont passé avec succès le grade"ceinture jaune"

 

 

 

 

WARLOUZET

 

 

 

 

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LECTURES POUR TOUS

 

 

FREUD : Edition PARIS MATCH/TCHOU

par Roger MAUGE

 

 

 

Ce livre, écrit dans un style journalistique, est le texte des émissions de Radio Télé Luxembourg consacrées à FREUD. A ce titre, il est évident que cet ouvrage n'a pas la portée scientifique et philosophique de l'oeuvre de Freud. Néanmoins le style utilisé permet sans trop de difficultés de saisir les grandes lignes de la psychanalyse et de montrer l'incidence du complexe d'oedipe, donc une forme de la sexualité, sur notre comportement et, paradoxalement, sur la religion.

 

Pour illustrer l'optique dans laquelle le livre a été écrit, je dois citer Jean Farran, directeur de RTL.

 

« Notre propos n'est pas de diffuser la culture... Notre propos est de la traduire de telle sorte qu'elle devienne accessible au plus grand nombre. La bourgeoisie n'a pas inventé une culture qui lui soit propre ; comme l'a dit Jean-Paul Sartre : il n'y a pas de culture bourgeoise. Mais il y a une classe, sociale - la bourgeoisie - qui bénéficie dans une proportion sans rapport avec son importance de la culture »

 

Ce livre n'a donc pas la teneur des « trois essais sur la théorie de la sexualité » de Sigmund Freud ou encore « l'interprétation des Rêves », mais donne une idée globale de ce que fut la vie de ce docteur et philosophe juif Sigmund Freud.

 

 

 

 

MILVILLE

 

 

LE SINGE NU

de DESMOND MORRIS

 

 

 

Un singe, dans une nature hostile, fait jaillir d'une souche échauffée la première étincelle de l'histoire : le feu.

 

Trois singes, dans quelques mois, partiront pour une grande première spatiale : la marche sur la lune.

 

Entre ces deux événements. un petit demi million d'années et toujours le même « singe nu » que l'orgueil de 1'homme a dénommé «homo sapiens », toujours le même « singe nu » qui, malgré ses énormes progrès techniques, n'en est pas moins resté un simple phénomène biologique, soumis à toutes les lois fondamentales du comportement animal.

 

De tels propos peuvent surprendre et pourtant Monsieur DESMOND MORRIS, licencié en zoologie, auteur d'un best-seller américain, « le singe nu », les tient tout au long des 273 pages de son oeuvre, s'ingéniant à étudier les mobiles fondamentaux (origine, sexe, éducation, exploration, combat, confort) de cette espèce qui a brillamment réussi.

 

« Le singe nu », une enquête menée par un jeune savant réputé qui se fonde sur les recherches les plus récentes et sur des années d'observation. Le « singe nu », un document captivant dont l'humour a fait dire à ARTHUR KOESTLËR :

 

« Quand on se regarde dans une glace, après avoir lu ce livre, on ne se voit plus de la même façon ».

 

 

 

MEURISSE

 

 

TRIBUNE LIBRE

Un bock avec Théophraste

 

 

 

Dernièrement je retrouve dans un fond de poche un billet de 1OO Drachnes grecques (ceci représente environ 15 de nos francs actuels), et je me rends dans une grande banque douaisienne.

 

La porte est close. Je passe par une petite porte latérale sous le nez d'un concierge rapidement mis en confiance par la grosse serviette d'écolier que je balance avec décontraction.

 

Une porte, deux portes, une double porte, grillages, systèmes d'alarme… Une pièce immense absolument vide. Je suis dans la banque.

 

Derrière les guichets strictement grillagés, 50 paires d'yeux me sui vent d'un regard concupiscent. Je suis le client. Je me précipite au guichet des changes. Le préposé rapidement dépassé par mon problème sombre parmi ses registres.

 

Le chef de service accourt, suivi du sous-chef. On s'explique, les pages des registres crépitent. Quelques uniformes s'approchent. Au bout d'une petite heure je me trouve devant une véritable file d'attente en ne sachant plus qui est devant le guichet, qui est derrière.

 

Une question fuse : Etes-vous à DOUAI pour longtemps Monsieur ? Je ne saisis pas immédiatement toute la perversité de la question. Je débite mon curriculum vitae. Ils ont l'air déçus. Ils m'avaient pris pour un grec.

 

Je remplis une dizaine de formulaires. Je jette ici et là quelques signatures. Je me râpe les mains à quelques mètres de papier carbone. Après un sprint d'une centaine de mètres, je rattrape le tout à la caisse. Je tends les mains avides. Il y tombe trois formulaires que je signe et contresigne. On me les retire, pour me rendre un petit bout de papier.

 

Je m'étonne. On s'excuse. On me propose un reçu. Saisi d'une fatigue immense je refuse poliment.

 

Je suis retourné à la banque deux mois plus tard et à la suite d'une convocation avec un ami pour faire plus sérieux.

 

La grande salle est toujours vide. Une jeune femme me reçoit en m'appelant par mon nom ; je suis connu ici. On s'inquiétait de ne point me revoir. Après quelques petites formalités, une petite centaine de mètres de course à pieds je touche mes quinze francs. On ne me décompte même rien pour toutes les formalités.

 

Tout ceci m'a laissé bien rêveur. Quelques temps après j'ai renouvelé ma petite expérience avec une obligation belge au porteur relative aux dommages de guerre. Les résultats ont dépassé toutes mes espérances. Je n'ai pas pu la monnayer. Mais j'ai réussi à occuper la moitié du personnel pendant deux bonnes heures.

 

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Parkinson avait bien raison. Arrivée a un certain degré de développement une administration se suffit à elle-même. Elle peut vivre en cercle fermé. Il suffit de lui fournir suffisamment de papiers. Elle peut assurer le travail d'un millier de personnes alors que toute activité extérieure a cessé depuis longtemps.

 

Alors imaginez des milliers de jeunes gens, un billet de 100 Drachnes en poche, se présentant dans toutes les grandes banques parisiennes l'un après l'autre. Je ne donne pas une semaine à l'économie française pour se paralyser.

 

Imaginez le gouvernement saisi d'un nouveau projet de loi sur la réglementation des changes, les débats passionnés à l'Assemblée, la protestation grecque devant les Nations Unies. La crise enfin…

 

Ne voilà t'il pas un joli imbroglio. Et tout cela par la faute d'un petit morceau de papier représentant 15 de nos francs actuels.

 

Allez, allez ! Les barricades, la grève, l'insurrection, les pavés, tout cela est démodé, inefficace. L'élément révolutionnaire de demain, c'est la pâte a papier.

 

J'ai beaucoup ri jadis en lisant Clochemerle. Mais ce que peut entraîner la construction d'une vespasienne n'est rien à côté de ce qui arrive lorsque l'on veut changer un tout petit billet de 100 Drachnes au guichet, d'une grande banque française.

 

 

 

 

 

Jean-Pierre LALLART

(4ème Année)

 

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AVEZ-VOUS VU ?

 

 

Z (« IL CONTINUE DE VIVRE » VIVRE" en GREC ANCIEN)

Film de COSTA GAVRAS d'après

L’oeuvre de VASSILI VASSILIKOS

 

Yves MONTAND – Jean-Louis TRINTIGNANT - Irène PAPAS.

 

 

 

Un député, non violent, d'une humanité foncière, meurt des suites d'un accident. Le juge d'instruction, nouvellement nommé, trouve l'explication de la police, trop peu satisfaisante et entreprend l'autopsie de ce qui est en fait un film politique.

 

On a parlé de film politique, d'oeuvre engagée... Quel que soit le label que l'on ait pu lui donner, « Z »" sort de l'ornière salie par l'éros-cinéma ou le comique-gros-budget. COSTA GAVRAS; en nous rappelant notre contexte social, nous sort de notre fausse tranquillité, nous les anesthésiés de la société de consommation. Il ne faut pas nous leurrer, si la lettre « Z » a vraiment été tracée sur les murs d'Athènes (après l'assassinat d'un député pacifiste et la prise de pouvoirs par les colonels), ce fait ne reste pas typiquement athénien. Gravas se situe dans ce pays indéterminé pour analyser dans le fait, le processus d'acheminement vers toute dictature qu'elle soit de gauche ou de droite.

 

Les scènes de violences ne font-elles pas penser aux matraquages du quartier latin ?

 

L'assassinat de Lambrakis à celui de Kennedy, Martin L. King ?

 

« Z », symbole de l'exemplarité du martyr, nous montre avant tout .une idée, un homme qui avec la foi pour seule arme, lutte contre un parti politique armé mais pourri (a signaler l'étonnante interprétation d'Yves MONTAND, qui dans la peau de son personnage, reste pathétique sans grandiloquence).

 

En s'expliquant sur son film, GAVRAS dit d'ailleurs :

 

« Le thème de cette aventure filmée que représente pour moi « Z » n’est pas un plaidoyer en faveur d'un parti politique quelconque, mais un plaidoyer en faveur d'un homme et d'une idée, avant même que cet homme devienne gouvernement et cette idée étiquette politique ».

 

En face de faits précis, ce plaidoyer devient même un réquisitoire contre un système où tout, y compris la justice, n'est que parodie.

 

A l’intimidation permanente de cette police officielle, le juge (J‑L. TRINTIGNANT) oppose une obstination fondée sur le respect absolu de l'évidence, s’efforce de surmonter le climat de terreur qui pèse sur cette affaire, sans élever la voix, il cherche la VERITE en homme consciencieux, en juge méticuleux.

 

En dernière analyse, on peut dire, qu'en accordant la priorité au fait, sans vouloir entraîner le spectateur dans une débauche audio-visuelle très a la mode (GODART, CLOUZOT...)COSTA GAVRAS a fait de son film un cri-constat. Comme Christian de CHALONGE (« O DALTO ») il fait un reportage qui appelle à la réflexion ; du grand cinéma qui malheureusement bien souvent ne bénéficie pas de la distribution qu'il mérite.

 

 

 

 

J. TYMRUK

 

 

 

 

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A VOUS DE JOUER…

 

 

VERTICAL :

 

 

 1. Attribués - Sur une carte de visite

 2. Prix d'un "âne" qui n'a pas soif

    Dieu de l'antiquité

 3. Propriétaire de Monsieur de la Jonche-

    raie - Soleil de Londres

 4- Intenterons

 5 » Partie cintrée d'une voûte

 6. Fin de participe

 7. Appel phonétique - Initiales d'un

    de nos Lorrains.- Suc naturel

 8. Sel de l'acide urique - Objet de la

    haine du non violent

 9. Vient après le -principal

10. Demi-séisme - Frustres

 

HORIZONTAL :

 

  A. Nous le serons,.. peut-être !

  B. Matière à se frapper la tête selon Bazin

     Celle du bois est réputée comme dangereuse

  C. Immense estuaire - Pomme

  D. Il est fer U en sa matière

  E. Mâle du faucon

  F. Formes larvaires de certains crustacés -3ëme personne

  G. Réfléchi - Demi romain de Zola - Certain bizuth le sera

  H. A ce train nous les rejoindrons à brève échéance

  I. Je le fus, hélas ! La candidate de Juin ne l'était pas

  J. Nous le cherchons souvent - Hameau régional.

 

 

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LA VIE A L ÉCOLE

 

LES  PARTISANS  du  OUI

LES  PARTISANS  du  NON

 

 

La nouvelle claqua comme l'élastique du slip d'une starlette lors d’une panne d'électricité.

 

Jusqu'à cette heure, la promotion 67/2 avait su se distinguer pour son originalité à ce point de vue et voilà que tout était soudain remis en cause.

 

Bien que critiquée pour sa nonchalance et ses faibles participations aux activités de l’école elle avait su résister aux sollicitations Oh ! combien nombreuses.

 

Bien sûr cette originalité n'était pas sans créer de multiples différents entre ses membres, divisés en deux classes bien marquées : les partisans du OUI et les partisans du NON (en nombres sensiblement égaux). Sans cesse ces deux blocs s'affrontaient en des querelles verbales interminables. Les premiers prêchant la vie plus facile et la stabilité, les  seconds prétendant qu'un NON était la seule solution pour voir son argent filer dans ses doigts (non dans les doigts des autres) ainsi qu'un certain côté plaisant de l'aventure. Les uns faisaient valoir l'indépendance, les autres, que le monde actuel interdit pratiquement la solitude.

 

De temps à autre, un centriste se laissait, au hasard d'un dimanche convaincre par l'armée appuyant le parti qui défendait les intérêts de celle-ci. On a même vu des extrémistes virer entièrement de bord. Alors, c était la grande panique au sein de l'autre parti, celui du NON.

 

En effet, ces nouveaux arrivants, choyés par la classe sociale qui voyait son avenir dans le OUI, constituaient des éléments dynamiques de publicité, clamant à tout vent les avantages de leur récente prise de position. Laquelle classe sociale était pourtant, dans certaines régions, bien peu ou mal représentée.

 

Mais les problèmes d'un parti vont au delà de ceux des individus et ces nouvelles recrues étaient bien vite oubliées ou lancées dans une vie monotone et sans attraits car le succès semblait être une fin en soi. Et les opportunistes, alors, se rendant compte de la duperie venaient rejoindre, et ainsi grossir, les rangs du clan adverse, lequel n'avait rien à leur proposer sinon qu'une vie nouvelle.

 

Nombreuses furent ces périodes de déséquilibres, où la promotion semblaient sombrer toute entière pour les autres, enfin se rendre à l'évidence pour les uns.

 

Des exemples dans les promotions précédentes prouvaient clairement que leur vocation d'essuyer les plâtres se transformait en celle de laver la vaisselle. Et ceci était exploité par les partisans du NON.

 

Pourtant régulièrement un 1ère, 3ème ou 4ème année choisissait « la stabilité » malgré les problèmes que sa position d'étudiant posait. Et ceci était exploité par les partisans du OUI.

 

Enfin, les arguments principaux se résumaient ainsi :

 

- les 67/2 allaient frapper l'opinion en prouvant que le OUI est évitable,

 

- les 67/2 allaient faire comme les autres puisque ceux-ci ne semblaient pas trop malheureux. (N'avait-on pas constater l'échec des dirigeants russes qui voulaient abolir l'idée de famille).

 

Mais, au delà des affrontements politiques, les deux bureaux directeurs étaient conscients de la nécessité de conserver l'originalité de la promotion. Et un accord secret enrayait l'action des partisans du OUI, réduits à des fréquents et longs « discours » transcrits sur le papier et à la lecture de « tracts » que j'ai la charge d'amener à 10 heures tous les jours.

 

Cet état de chose dura ainsi presque DIX SEPT MOIS. La nouvelle remettait tout en cause, cette particularité n'existerait plus.

 

La 67/2 sera donc une promo comme les autres puisque le 29 mars dernier un de ses éléments a PRONONCE le OUI.

 

N.D.L.R.

 

L'auteur de ces quelques lignes tient a préciser que toute ressemblance n'est pas du tout un hasard. Mais il présente ses plus sincères félicitations a toute personne se reconnaissant.

 

 

 

 

CHENAULT

 

 

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LA VIE A L ÉCOLE

 

DE L'INFORMATION A L'ÉCOLE DES MINES

 

 

Les « pères tranquilles » de l'option fer ne sont pas d'accord ! Ils contestent l'objectivité de l'O.I.E.N.M.D. (Office de l'Information de l'Ecole). Nationale des Mines de Douai). Ils veulent une diffusion complète et instantanée de toutes les informations.

 

Le fait d'avoir été exilés dans une salle satellite, de devoir grelotter devant un fantôme de radiateur, d'endurer un éclairage un peu juste le soir, n'est pas une raison pour que, de plus, ils soient sevrés des informations qui leur sont dues.

 

Je ne sais pourquoi, mais ils ne sont jamais au courant des grandes lignes de l'histoire de l'E.N.M. si ce n'est par Historia (la dernière communication de cet hebdomadaire remontant a la promotion 1924-1926). Il est certain qu'avoir son étude en salle 411 les met totalement hors du rayon d'action du président porte-nouvelles, rayon d'action qui s'étend d'ailleurs plus vers le centre de la ville que vers ces quelques pauvres métallos. La rareté des cours communs coupe court à toute velléité qu'ils pourraient avoir de transmettre ce qu'ils sont censés savoir.

 

Mais, diriez-vous, le tableau d'affichage ?

 

D'abord il faut pouvoir s'en approcher ; tout le monde n'a pas ce don, et pour peu qu'ils y passent en coup de vent.... Car c'est là un nouveau drame ; la concentration des élèves, perdus dans leurs projets, ne leur permet pas d'ouïr le faible tintement, venu des entrailles du rez-de-chaussée, qui les invite aux agapes quotidiennes. Quant lit-on le tableau d'affichage ? Avant le repas ; c'est-à-dire qu'il faut arriver en salle de jeu un peu avant celui-ci. Pour cela il faut entendre la sonnette or, ils n'entendent pas la machine infernale (venue de l'enfer par rapport a leur situation élevée) ils arrivent en retard et n'ont par conséquent, pas le temps de lire les nouvelles fraîches. Arriver en retard a tout de même un avantage ; cela permet de ne pas s'attarder à faire le service à table.... ce qu'un T.P. trop connu pour le nommer a compris depuis longtemps d'ailleurs.

 

Mais revenons au tableau d'affichage. Il ne se prête pas tellement à une lecture rapide (la dernière tentative de lecture complète a provoqué chez le challenger, un peu enveloppé physiquement - mais non il n'est pas gros - un traumatisme profond : il était a jeun et ayant manqué le repas il a voulu faire Boum Boum !).

 

Heureusement que le Cercle a son propre tableau, cela permet presque d'y voir clair entre la dernière réunion de judo, le tournoi de dames et le prochain concert à l'auditorium de DOUAI.

 

Bien sur les nombreuses notes de service concernant les consultations générales occupent une place considérable par rapport à leur libellé. Cependant la concentration massive d'élèves qu'elles provoquent dès leur affichage pose des problèmes de lecture et de circulation (Personne ne travaille pour les notes mais tout de même…).

 

L'O.S.T. (Organisation Scientifique du Tableau) trouverait certainement là matière à applications. Dans ce cadre, quelque hardie novatrice autodidacte avait tenté un regroupement des informations par colonne et par promotion. Essai malheureusement non transformé… dommage.

 

Les petits « pères tranquilles » ne sont pourtant pas intouchables. Levés dès que l'aurore s'est confirmée (environ 8H.), tard couches (21H30 pour ne pas rater la dernière sonnerie) ils ne comprennent pas l'injuste sevrage dont ils sont l'objet.

 

Malgré les vertus du « bouche à oreille », du « téléphone arabe » et du « tam-tam africain », il n'en reste pas moins que vu :

 

- le nombre d'émetteurs,

- la quantité sensiblement égale de récepteurs,

- les interférences, fadding et autres phénomènes parasites,

- les postes clandestins et subversifs,

 

IL EXISTE UN PROBLEME DE L'INFORMATION A L'ECOLE DES MINES.

 

 

P. DRIEUX

(4ème année)

 

 

 

 

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COUP D’ŒIL SUR LES PAYS SCANDINAVES

 

 

 

 

 

 

Tout Scandinave digne de ce nom, pour peu que vous le provoquiez, tiendra à vous entretenir éloquemment de la fraternité qui lie les trois nations nordiques. Il vous dira aussi cependant qu'il est essentiel pour l'étranger de comprendre à quel point Suédois, Norvégiens et Danois sont différents malgré des caractéristiques communes.

 

 

Un rapide coup d'oeil sur la carte du Nord de l'Europe nous apprend que les Danois vivent dans cette charmante presqu'île qui pointe au Nord du continent européen ; les Norvégiens sont à gauche et les Suédois à droite de la grande péninsule Scandinave. Tous trois se dévisagent mutuellement avec cette cordialité un peu dédaigneuse qui marque souvent les rapports entre cousins vite froissés mais toujours prêts à s'entendre quand les événements le demandent.

 

 

En Scandinavie, on ne court pas après le temps, on en jouit. Comme on ne peut ni en remonter le cours, ni se débattre contre lui, les Scandinaves en suivent paisiblement le courant, et font ainsi du temps un allié et non un ennemi. Oui, bien sur, la vie est courte, mais courir sans relâche ne peut que la raccourcir, ou tout au moins en réduire l'agrément. C'est pourquoi, un bon repos, chez les Nordiques se prolonge pendant des heures, bien qu'ils ne cherchent pas sciemment à faire durer leurs plaisirs. L'essentiel est de passer le temps sans but précis, tranquillement, à loisir. Tout comme les Anglais aiment faire la queue, tout .comme les Américains gaspillent leur énergie en se précipitant d'un endroit à un autre, tout comme les Français parlent sans cesse,...les Scandinaves eux se baignent. La mode assez répandue de la baignade sans costume n'est pas due à l'érotisme ; elle n'est pas née non plus du désir de se montrer tel que l'on est ; elle vient simplement du désir d'être caressé par le soleil un peu parcimonieux et de communier avec la nature. Ces Scandinaves, s'ils renoncent aux costumes de bains, n'en renoncent pas moins à la morale. L'atmosphère est plus saine que dans beaucoup d'autres pays. Il y a moins de curiosités cachées, de sots ricanements, de plaisanteries que presque partout ailleurs.

 

 

LES SUÉDOIS SONT FORMALISTES

 

 

Tous les suédois ont un titre et chacun en fait usage pour s'adresser à son prochain. On raconte l'histoire de deux suédois se rencontrant en croisière. Ils ne peuvent pas décemment entamer une conversation puisqu'ils ne se connaissent pas. C'est alors que l'un d'entre eux a l'idée d'interpeller l'autre : « Monsieur le Passager du Bateau...". D'habitude on ne s'adresse pas aux gens à la deuxième personne, mais bien à la troisième, comme s'ils n'étaient pas là : « Si Monsieur le Mécanicien du Garage est de cet avis... » et ainsi de suite. Les suédois ne se contentent pas de dire"tack" (merci), mais ils prononcent le mot une douzaine de fois à toute vitesse. Si un chauffeur de taxi, par exemple vous mitraille de « tack tack tack », soyez persuadé que le pourboire que vous lui avez donné est exagéré.

 

 

Tous les aspects de la vie sociale sont réglés d'après un code soigneusement fixé dans ses moindres détails et qui ne permet aucun imprévu. Si vous êtes invité à dîner, vous devez offrir des fleurs à votre hôtesse. De même l'invité n'aura pas à porter un toast à la santé de ses hôtes, mais on attendra de lui un petit discours de circonstance avant de prendre congé. En plus, après deux ou trois jours, il aura à exprimer par un petit mot son appréciation « de la dernière occasion ».

 

 

La Suède est la patrie de l'isolationnisme et chacun de ses citoyens est un îlot. Ce sont des gens très convenables, bienveillants, d'une honnêteté scrupuleuse. Ils tiennent parole, mais il est rare qu'ils en prononcent une. Ils sont d'un naturel un peu somnolent et vivent repliés sur eux-mêmes Lors d'une conférence de presse, il est rare qu'un journaliste suédois songe à poser une question. Ce n'est pas de sujets épineux ou indiscrets qu'il se garde, mais des questions tout court. Son point de vue est que, si quelqu’un a quelque chose à dire, il le dira.

 

 

La Suède est un des rares pays dont la classe moyenne ait conservé la prépondérance politique et sociale. Le parti socialiste est comme il se doit, modéré et non marxiste. Cependant la classe moyenne suédoise n'a pas l'inébranlable sentiment de sécurité de l'aristocratie britannique, la simplicité rustique des pêcheurs norvégiens, ni la débordante vitalité des petits industriels danois. Par contre, les suédois sont peut-être plus ouverts que leurs voisins aux influences spirituelles et artistiques qui font partie de leur patrimoine. C'est pourquoi Stockholm est une des plus belles capitales de l'Europe et c'est aussi pourquoi la Suède est un des rares pays où l'architecture jouisse de la première place parmi les Beaux-Arts. Il semble que les suédois s'expriment plus aisément, plus librement en pierre et en béton qu'en paroles.

 

 

Il n'est pas aisé de faire une grosse fortune en Suède de nos jours, mais il est facile d'y vivre confortablement. Les suédois ne courent pas après l'argent ; c'est l'argent qui court après eux. Il n'y a pas de chômage. Bien au contraire là facilité avec laquelle les gens changent d'emploi constitue un vrai problème. Tel qui quitte son bureau à l'heure du déjeuner n'y retournera pas parce qu'entre-temps l'idée lui est venue de changer de situation.

 

 

LA SOLIDITÉ NORVÉGIENNE

 

 

En Norvège pendant l'été, tous les bureaux ferment à 15 Heures et les magasins peu après. En Italie les boutiques restent ouvertes très tard dans la nuit. S'il vous arrive d'avoir besoin d'une tomate à Rome ou d'une guitare à Naples à minuit moins vingt, vous n'aurez aucune difficulté à vous les procurer. Et pourtant les Norvégiens ont la réputation d'être travailleurs et les Italiens la réputation inverse. Mais pendant les heures de travail, les Norvégiens ont sans doute un rendement supérieur. Pénétrant dans un bureau vers midi, il vous arrivera de trouver un employé, ou un Ministre d'Etat, tenant un sandwich d'une main, écrivant de l'autre, tout en parlant au téléphone.

 

 

Ils travaillent cependant sans se presser. Ils font tout leur possible pour achever la besogne courante mais ce qui ne pas être fait aujourd'hui attendra le lendemain.

 

 

Les Norvégiens détestent avant tout la vie coude à coude. Ils furent de tout temps une nation de pêcheurs et de paysans indépendants et préfèrent vivre sur eux-mêmes. Il y a bien sûr, des villes en Norvège mais uniquement parce que c'est un mal nécessaire de la vie moderne. Le coeur des Norvégiens demeure rivé à la neige, aux forêts et à la mer. Des milliers d'entre eux possèdent des îlots dans le fjord d'Oslo, au sud de l'immense côte Ouest. Il en est d'autres qui vivent au fond de vallée ou de forêts pratiquement inaccessibles. Bien des gens rêvent, à l'occasion, d'être ruinés pour avoir une raison de se retirer dans leur chalet ou dans leur île. D'autres font des économies pendant toute l'année pour pouvoir passer l'été dans 1'inconfort le plus complet. La vie mondaine et la vie des affaires se déroulent sous le signe d'une facile et charmante familiarité. En Norvège personne ne se soucie d'habiter un « beau quartier » et de même la situation sociale ne détermine pas le mode de vie. Le snobisme y est complètement inconnu. Les Norvégiens se contentent de jouir des simples plaisirs de la vie : la nature, un beau temps, un bon livre… Peu leur importe la situation du voisin, ou ce qu'il possède. Ils vivent leur vie personnelle. En Norvège, ou bien il ne fait jamais nuit, ou bien il fait noir tout le temps. En été la nuit dure moins de deux heures et elle n'est jamais plus obscure que notre crépuscule. En hiver, il fait nuit dès 15 heures et l'obscurité dure jusqu'à dix heures le lendemain matin. Ces interminables soirées font que les Norvégiens sont des lecteurs invétérés. La Norvège connaît les plus forts tirages du monde entier par tête d'habitant. Beaucoup de Norvégiens écrivent en secret des poèmes ou des pièces de théâtre, car pendant les longues heures de nuit, ils écrivent autant qu'ils lisent. Comme ils n'ont pas de vrais problèmes, les Norvégiens s'ingénient à s'en fabriquer. C'est ainsi que la Norvège à deux langues, le Riksmaal qui est le langage des villes et le norvégien rustique, ou tout au moins populaire, le Landsmaal. Tout le monde comprend ces deux langages. Mais vous ne voudriez tout de même pas que cette nation soit privée du dernier problème qui lui reste ? Puisqu'il y a deux langages, ils ont adopté la solution qui s'imposait : ils en ont créé un troisième, le Samnorsk. Le Parlement a désigné une commission de linguistes pour unifier le langage et élaborer un Samnorsk officiel et obligatoire. Les membres de cette commission pensent que leur travail serait peut-être terminé dans une centaine d'années, à condition de mettre les bouchées doubles. Ce problème est donc lui aussi en voie de solution…

 

 

LES DANOIS SONT HEUREUX

 

 

Les Danois sont peut-être le plus vieux peuple d'Europe. Leurs ancêtres se sont installés au Gutland alors que la période glaciaire en sortait. Pendant une grande partie de leur histoire, ils ont été un peuple belliqueux. A l'époque des Vikings, ils ont conquis l'Angleterre, remonté la Seine, ravagé Paris et se sont battus ensuite contre les Suédois et les Norvégiens auxquels les lie aujourd'hui un amour presque fraternel.

 

 

S'étant ainsi débarrassés de bonne heure de leurs instincts agressifs, les Danois ont pu ensuite se consacrer à la joie de vivre. Ils se sont arrangés pour combiner socialisme et amusement. Et Copenhague est de l'avis quasi-unanime une des capitales les plus gaies d'Europe.

 

 

Ses habitants sont des gens très décontractés qui ont une passion pour le sandwich et une fierté bien légitime pour leur logis. Dire aux Danois qu'ils vivent confortablement est bien le compliment qu'ils apprécieront le plus. Ils sont enchantés de leur réputation d'hospitalité, de gaîté et de bonne humeur. Mais il faut être mis en garde contre la cuisine danoise. Elle est dangereusement bonne. Au restaurant ou chez des amis, il vous arrivera souvent de regarder votre assiette avec terreur et de vous demander s'il est possible à un être humain d'absorber une telle quantité de nourriture. Quelques minutes après, vous découvrirez que vous avez tout mangé. C'est un choc redoutable.

 

La femme danoise jouit de nombreux privilèges. Toutes les situations lui sont accessibles depuis la résidence du parlement jusqu'aux travaux industriels lourds. Elle fume même le cigare, et non seulement chez elle, tous rideaux baissés, mais sans embarras ni vergogne dans les cafés élégants ou à la terrasse des hôtels. Lorsqu'une belle blonde vous tendra un porte-cigares bien garni, ne prenez pas un air ahuri, prenez un cigare.

 

Tout comme la Norvège et la Suède, le Danemark est en avance de plusieurs dizaines d'années sur la plupart des autres pays en matière de législation sociale. Il n'y a pas de taudis et les différences de classe sont réduites au minimum.

 

 

Dans un monde ou des millions d'hommes sont encore privés de bien-être, la démocratie scandinave offre comme un signal d'encouragement.

 

 

L'histoire de petites nations qui s'occupent de leurs affaires et qui procurent à l'homme moyen une plus juste part des bienfaits et des responsabilités dans la collectivité où il est né ne fournit pas de nouvelles sensationnelles à la « une ». Mais c'est l'histoire qui semble s'écrire chaque jour en Scandinavie.

 

 

 

A. ROMAC

 

 

 

 

 

 

 

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LA VIE A L ÉCOLE

 

MATCH PROFESSEURS-ÉLÈVES

 

Prenez onze optionnaires Fer, onze optionnaires T.P., vingt trois professeurs et onze élèves, donnez leur une tenue sportive, commandez un temps couvert, quelques spectateurs enthousiastes et passionnés, remuez et précipitez le tout sur un tapis vert, ajoutez un zeste de citron à la pause, vous passerez alors un après-midi fort agréable où chacun trouvera sa dose de sensationnel, de jamais vu, d’inouï.

 

Cet après-midi, beaucoup l'ont apprécié le mercredi 23 Avril 1969 à l'occasion des matches de foot-ball qui opposèrent enseignants et enseignés et, en lever de rideau de cette rencontre, les optionnaires Fer aux optionnaires T.P.

 

Les esprits, déjà conditionnés par une campagne de pronostics - qui, pour la petite histoire, ne prévoyaient en aucun cas ou à quelques rares exceptions près la victoire des enseignants - s'échauffèrent dès le coup d'envoi de la première rencontre.

 

L'équipe Fer, dont les noms des différents joueurs n'étaient pas sans rappeler curieusement ceux d'une certaine peuplade bretonne invincible, se rua d'entrée à l'assaut du mur de l'équipe dite « béton » qui encaissa avec brio et efficacité cette difficile contrainte de compression. Le mur craqua pourtant par sept fois : quatre fois grâce au rapide joueur cuivrix et trois fois grâce à l'habile aciérix. Devant tant de réussite, l'équipe T.P. n'avait plus qu'à s'incliner, chose qu'elle fit d'ailleurs non sans résignation, deux buts de G. WARLOUZET et un de M.  RENER ne redonnant qu'un faible espoir aux supporters déjà résignés

 

MATCH PROFESSEURS-ELEVES : Temps couvert et incertain - Terrain gras -Bon arbitrage de M. VINCENT - BUTS : M. GERENTE pour les professeurs (38è et 81è) - MEURISSE (68è) et ALEKSANDROWICZ (89è) pour les élèves.

 

Ce fut un match inouï, féroce même. Un match intense, chargé d'électricité. Fête du foot-ball avant tout, avec la participation d'un public enthousiaste.

 

L'équipe des professeurs était construite selon les règles du plus pur éclectisme : la physique côtoyait les langues, l'électronique la mécanique, la métallurgie les mines, le tout réalisant un ensemble fort homogène qui dérouta plus d'un joueur adverse et désespéra plus d'un supporter par trop optimiste.

 

Ce fut d'ailleurs cette formation qui ouvrit le score a la 38è minute sur un tir de M. GERENTE. Le match était lancé et ne devait plus décevoir ceux qui avaient daigné se déplacer.

 

Sur le terrain, la bataille se poursuivait « au couteau ». Bataille farouche, impitoyable, sans concession, donnant à la rencontre des accents de vérité.

 

La cavalerie des professeurs donna quelques signes d'essoufflement à la 68è minute, après un but de MEURSIIE, mais reprit confiance à la 81è grâce à un tir transformé de M. GERENTE. Rassemblant toutes leurs forces, s'efforçant, de mieux jouer pour surprendre l'adversaire, les élèves tentèrent alors l'impossible exploit. Vaincus, humiliés quelques instants plus tôt, ils redressaient la tête, relevaient un incroyable défi.

 

Mais dans le camp d'en face, on n'était nullement enclin a laisser se dilapider un capital si précieusement amassé : intimidation de l'adversaire par des cris perçants, surmultiplication des joueurs, appel aux forces internationales, tout était bon pour vaincre.

 

Où allaient ils donc chercher ces ressources nouvelles, ce supplément énergétique qui redonnaient des ailes aux plus meurtris ? Mais, la machine " « Elèves » était inexorablement en marche. Un but de l'ailier ALEXAMDROWICZ remit tout en cause à la 89è minute, accordant un match nul mérité à une valeureuse équipe « Elèves ».

 

Un match pour rien ? Non, un excellent divertissement où presque vaincus et presque vainqueurs s'exprimèrent dans une discipline inhabituelle pour certains (qui ne sont pas toujours ceux que l'on pourrait croire).

 

 

 

 

 

C. MEURISSE

 

 

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Scanné à partir d’un original

Mise en page conforme à l’original.

11/2004 – F-X. BIBERT

 

 

 

DOS DU JOURNAL

 

 

 

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