ÉCOLE Nationale des MINES de
DOUAI
1969
« EN N’AVANT
MARCHE »
Journal de l’Association des
Élèves
Numéro 1
...sans suite... parce que
censuré !!!
La promotion de l’Ecole des Mines, entrée à l’Ecole en 1965
et sortie en 1969, est la première qui bénéficia d’un diplôme d’Ingénieur après
4 ans d’étude. Ce fût une rupture pour la Direction et les Professeurs de
l’Ecole, qui précédemment avaient la responsabilité de former des
« Maîtres mineurs » destinés presque exclusivement à des postes de
maîtrise et de maîtrise supérieur pour les exploitations minières françaises et
principalement pour les H.P.N.P.C., les Houillères du Nord et du Pas de Calais.
Cependant beaucoup d’anciens devenaient ingénieurs quelques années plus tard.
Jusqu’en 1964 ce sont des Mineurs ayant déjà effectué un
minimum de 500 jours de fond, la plupart comme ouvrier, qui étaient
littéralement « usinés » en trois années d’études intensives et de
stages industriels pratiques, avec un ordre et une discipline, sans doute
nécessaires étant donné les objectifs, mais que les jeunes des lycées ne
pouvaient pas forcément appréhender.
Les relations entre les nouveaux arrivés, « jeunes
garnements écervelés » selon le redoutable Monsieur GONNET, Ingénieur en
Chef des Mines et Directeur de l’Ecole, et les anciens, pour la plupart adultes
avec des responsabilités familiales, furent globalement excellentes et
éminemment enrichissantes et stabilisantes pour la jeune génération.
Mais la Direction et le corps professoral de
l’administration des mines eurent du mal à virer leur cuti et à s’adapter
rapidement à cette nouvelle population d’élèves ; ceux-ci n’étaient
d’ailleurs pas très méchants et pas très rebelles mais ils ne s’attendaient pas
exactement à la rigueur plus que militaire des lieux, dont l’internat
obligatoire et spartiate était la partie visible de l’iceberg. Ils portèrent
pendant 4 ans sans broncher le costume et la cravate, eurent les cheveux coupés
courts et n’écoutèrent pas de « postes de radio portatifs » interdits
par le règlement intérieur puisque seule la radio officielle située dans
« la salle de détente » était autorisée après le déjeuner !!!
Beaucoup comprirent que les traditions de l’école et sa
spécificité étaient une chance inouïe pour eux pour rentrer mieux armés dans la
vie professionnelle et que cela pouvait faire accepter quelques petites
tracasseries… Mais ils pensaient aussi qu’un peu plus de mesure ne nuirait pas
à leur épanouissement. La création du « Cercle des Elèves » et sa
transformation en organe représentatif de ceux-ci entreprise d’ailleurs avant
1968, année qui fût traversée sans une heure de cours perdue, grâce justement
aux structures mises en place, resta en travers de la gorge de certains. Et
quand en 1969 le Président des Elèves que j’étais lança « En N’avant
Marche » qui se voulait être le « journal périodique et
régulier » de l’association que je présidais, la coupe dut déborder. Les
moyens d’impression nous furent refusés pour le numéro suivant !!!
A titre historique il peut être amusant et révélateur des
évolutions sociologiques de lire près de 40 plus tard ce numéro de « En
N’avant Marche » et de chercher à comprendre où et en en quoi « la
violence des attaques contre certains professeurs » avait conduit à la
censure de cette publication !!!
Mais tout cela reste anecdotique : à cette époque le
respect pour nos aînés était grand, la transmission de
l’« EXPÉRIENCE » en plus du « SAVOIR » était acceptée.
Personne n’avait encore sombré dans cette nouvelle utopie qui a voulu nous
faire croire que, l’« ÉLÈVE » valait le « MAÎTRE » avec les
résultats que l’on connaît…
J’ai gardé ce numéro historique de « En N’avant
Marche » en souvenir. Internet permet aujourd’hui d’en assurer la mise à
disposition pour ceux qui n’eurent pas ce réflexe. Il a été numérisé dans la
forme qu’il avait et sa version « PDF » en est une image exacte. Elle
peut être récupérée et conservée par les nostalgiques.
Complément 2014 :
J’avais également conservé un exemplaire du « Tiré à part » du
Bulletin N°24 de « l’Association Amicale des Anciens Élèves »,
présentant l’Ecole en 1969 afin de la promouvoir, document rédigé en commun par
la Direction, les Élèves et les Anciens Élèves... ce qui démontre bien que
malgré quelques conflits générationnels tout ce beau monde pouvait faire cause
commune dans l’intérêt général ! A la veille de l’année 2015, qui sera
celle du cinquantenaire le l’entrée à l’École de la première promotion d’
« Élèves Ingénieurs » douaisiens ‑ nous étions seulement
26 !!! – j’ai fait la transcription de ce document pour que les
jeunes générations puissent comprendre que c’est aussi un peu par la qualité de
leurs Vénérables Anciens que notre École a pu devenir ce qu’elle est aujourd’hui.
Ce document est accessible par le lien ci-dessous :
Présentation
de l’Ecole Nationale Technique des Mines de Douai en 1969
COUVERTURE
En
N’avant
Marche
Journal Périodique de
L’Association du Cercle des Élèves
de l’Ecole des Mines
de DOUAI
RÉDACTEUR :C.
BESSON (3ème Année)
RESPONSABLES :
1 ère Année : LEFEBVRE
2 ème Année : MEURISSE
4 ème Année : LALLART
NUMÉRO 1
MAI-JUIN 1969
----------------
-ASSEMBLEE GENERALE DU 29 AVRIL 1969
-VACANCES DE NEIGE AU CHAMP DU FEU
-LE RALLYE DU CERCLE DES
ELEVES
- COUP D’ŒIL SUR LES PAYS SCANDINAVES
Le Cercle des
Elèves arrive maintenant à maturité.
Il possédait
jusqu'alors son Club Electronique, son Bar, ses Activités Culturelles, sa
Section Photo, son Ciné-club, ses responsables et ses problèmes...,
Il va désormais
assurer la parution régulière de son journal.
Ainsi étoffé, le
Cercle ressemble enfin à une Association d'Elèves digne de ce nom.
Mais ces signes
extérieurs de vitalité et de richesses ne sont pas une fin en soi. Il faut
trouver derrière cette façade, l'engagement inconditionnel des divers
responsables et la participation effective de tous les membres, de NOUS TOUS !
Comme vous le
savez, notre Association à deux objectifs principaux :
- d'abord,
représenter les élèves partout où ils doivent l'être, c'est-à-dire auprès de la
Direction de l'Ecole, de l'Association des Anciens Elèves, des autres Ecoles
d'Ingénieurs et de tous les groupements extérieurs à l'Ecole dont les activités
nous intéressent,
- créer et gérer
ensuite de nombreuses activités extrascolaires, pour permettre à chacun de
trouver des dérivatifs à ses seules préoccupations de programmes et de
notation.
Le Journal du
Cercle des Elèves devra répondre à ces deux buts :
Il permettra
d'une part à ceux qui ne s'intéressent que de loin aux activités du Cercle, de
trouver néanmoins sans trop de fatigue, l'information indispensable concernant
les résultats des travaux de leurs responsables,
Il permettra
d'autre part au groupe de rédaction que j'espère de plus en plus important
d'être responsable et de réaliser un travail difficile mais passionnant, et
procurera à tous, nous l'espérons un peu de détente et de bonne humeur.
Le Journal est
notre affaire et non l'affaire de quelques "mordus" qui l'animent.
Ses rubriques sont ouvertes à tous. Sa parution ne pourra se poursuivre que s'y
chacun participe à sa rédaction et apporte ses critiques et suggestions.
A nous de jouer
!
Président
du Cercle des Élèves
1968-1969
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE du 22 AVRIL 1969
C'est en
présence de Messieurs GRAGEZ et ROGEZ et de membres de la Direction et du corps
enseignant que s'est déroulée l'assemblée générale réunissant tous les élèves
avant le départ en stage des 3ème Année. Messieurs CALLOU et DEFRANCE s’étaient
faits excuser.
Le président
BIBERT dressa le rapport moral des activités de l'année en cours. Dans son
intervention il retraça l'historique du Cercle depuis sa fondation en l954 et
souligna l'importance de la réforme de 1968 qui a permis de regrouper au sein
du Cercle les activités des élèves les concernant tous et d'assurer La
représentativité des élèves à l'intérieur et à l'extérieur de l'Ecole par
l'intermédiaire de commissions décentralisées. La participation de tous les
élèves est assurée par une représentation équitable de toutes les promotions ;
1’information de tous sur les diverses activités a été amplement développée « Le résultat principal est que le
Cercle est devenu essentiellement 1'organe représentatif des élèves et qu'il
est considéré comme tel par la Direction de l'Ecole, par l'Association des
Anciens Elèves, par les écoles et les associations d'ingénieurs de la région.
Son rôle de gérant d'activités existe toujours et celles-ci continuent
naturellement d'être largement développées mais ce n'est plus ce sujet qui fait
l'essentiel des grands problèmes. C'est pourquoi vous êtes de plus en plus
concernés. Le Cercle n'est pas l'affaire de quelques animateurs mais de
l'ensemble de ses membres qui s'expriment par les actes de leurs
responsables ».
Abordant le
problème des relations avec la Direction il se félicita de voir que la
commission administration intérieure a toujours été mise au courant des grands
problèmes qui se posent renseignement audio-visuel, laboratoires, discipline
générale etc.). Le dialogue s'est également instauré à un échelon officiel, et
les points suivants ont été retenus :
- 4 élèves
assisteront désormais aux réunions du Conseil de Perfectionnement,
- les élèves qui
pourraient faire l’objet d'une sanction en fin d'année scolaire seront entendus
par le Comité d'Enseignement ; les présidents de promotion auront à leur sujet
un entretien avec Monsieur CALLOU,
- l'idée d'une
épreuve sportive et d'une visite médicale sérieuse lors du concours d’entrée a
été envisagée,
- le système de
contrôle des connaissances sera amélioré,
- l'Ecole
informe les élèves sur le fonctionnement de son budget. Ces réunions
périodiques avec la Direction seront officialisées par un Arrêté Ministériel
précisant leur fréquence, leur but et leur portée. Lors d'une prochaine réunion
le problème des bourses et les problèmes qui se posent aux élèves mariés seront
évoqués. D'un autre côté, le Cercle discute avec la Direction des positions
qu'il prend à l'extérieur de l'Ecole.
Les bonnes
relations entre le Cercle et l'Association des Anciens Elèves se doivent d'être
soulignées à l'heure où certains de ces groupements éclatent par formation
d'associations de jeunes anciens. Une coopération efficace a pu s'instaurer sur
les problèmes de l'Ecole, sur la question de l'admission des élèves de DOUAI a
l'école des mines de PARIS, sur les relations DOUAI - ALÈS et sur la position à
adopter face aux demandes d'associations venant de l'extérieur de
l'école. « Je vous rappelle que
trois élèves, le Président, le Vice-président et un membre de seconde année du
Cercle sont membres du Comité de l'Association. Réciproquement, j'ai annoncé
avant-hier à Paris à .l'assemblée générale des Anciens Elèves que nous
souhaitons que le Président de l'Association et un membre n'appartenant pas à
la Direction de l'Ecole fassent partie de notre bureau ».
On peut, de plus
signaler que les élèves rédigeront désormais trois pages du bulletin relatives
à la vie de l'Ecole, que des réunions périodiques entre L'Association et le
Cercle se développeront dans l'avenir, de même que le parrainage des nouvelles
promotions par des anciens élèves. Monsieur ROGEZ a eu l'heureuse initiative de
fixer au 15 novembre la prochaine réunion du Comité de l'Association pour
permettre à de nombreux anciens d'assister ce soir-là au bal de l’Ecole. Sur la
proposition du Cercle, 1’ Association a décide de modifier son régime de
cotisations : celles-ci sont fixées au demi-tarif pour les 4 premières
années au lieu d'être nulles pendant 2 ans (service national), ce qui revient
financièrement au même mais est susceptible d'accélérer 1’intégration des
jeunes à l'Association pour qu'ils y jouent pleinement leur rôle.
« Par les moyens mis à notre
disposition par Messieurs GRAGEZ et ROGEZ, aussi bien. que par leur soutien
moral, le Cercle a pu mener à bien son programme 1968-69, J'ai donc l'honneur d'annoncer
à Monsieur GRAGEZ et à Monsieur ROGEZ que nous avons décidé de les nommer
membres honoraires du Cercle des Elèves »
BIBERT aborde
alors le chapitre relations extérieures, traçant un tableau de la structure des
diverses associations d'ingénieurs (CNIF, FASFID, ICF, UASIF, URGI). Il signale
que 80% des élèves de 4ème Année sont inscrits aux I.C.F. en tant qu'ingénieurs
stagiaires. Il insiste sur la position hostile qu'il a prise face au projet de
création d'un bureau de jeunes I.C.F. qui n'aurait comme résultat qu'un
éclatement à plus ou moins long terme des structures en place et qui n'a aucune
raison d'être sans définition, très précise, de ses buts et de son programme.
Il a donc proposé une formule plus ambitieuse : une fédération régionale d'associations
d'élèves dans le cadre de l’URGI en parallèle avec la FASFID.
La création
d'une fédération nouvelle pourrait être en effet plus efficace qu'un replâtrage
dans le cadre des I.C.F. mais les contacts avec les autres écoles se sont
avérés peu encourageants, étant donné que leurs associations d'élèves
semblaient manquer du minimum de structuration et de la représentativité
nécessaire à une telle entreprise.
MILVILLE,
responsable des activités culturelles présente un bilan très positif. Pour la
1ère fois le Cercle a subventionné deux activités de vacances : un déplacement
aux sports d'hiver à Noël et la participation aux fouilles archéologiques de
Sémussac à Pâques ; ces premières expériences ont été de totales réussites. En
ce qui concerne les activités purement culturelles, en plus de son rôle
d'information, le Cercle a directement subventionné la participation des élèves
aux spectacles suivants :
Festival
cinématographique Renoir (à Arras)
Les
propriétaires des clés
L'escalier
Le pneu ~ Encore
5 minutes
Faust (Lille)
Orchestre de
Paris
Percussions de
Strasbourg (Arras)
Le ciné-club a
normalement fonctionné avec les films que l'on a pu obtenir. Le club
« électronique » a mis au point un totaliseur de points pour le
ping-pong. Le club photo a réuni une importante documentation qui est à la
disposition de chacun. Son démarrage effectif est prévu pour la mi-mai. Le
journal démarre sous les meilleurs auspices. Le rallye a eu une participation
exceptionnelle (34 voitures, 140 personnes).
L'activité de la
commission foyer a été perturbée par le déficit du bar. Il est demandé à chacun
de prendre conscience qu'un tel service collectif ne peut se faire qu'avec une
scrupuleuse honnêteté de tous.
TASSIN,
trésorier, présente un résultat très satisfaisant pour la commission finances ;
la comparaison du bilan de cette année avec celui de l'exercice précédent fait
apparaître de nets progrès. Il fait un bref rappel des décisions prises cette
année :
- les sommes
attribuées en tant que subventions sont destinées à participer aux frais
d'activités qui peuvent intéresser l'ensemble des promotions.
- l'année
prochaine il y aura une demande commune de fonds auprès des professeurs, des
entreprises et des anciens qui regroupera Association sportive et Cercle.
- cette année,
il sera laissé en caisse un fond de roulement minimum de 700 Frs, ce fond de
roulement sera porté par la suite à 1 100 Frs afin de permettre le
fonctionnement des activités dès la rentrée.
Il présente
ensuite le bilan provisoire :
ACTIF cotisations
des élèves 835,00
entreprises 1330,00
corps
enseignant 925,00
anciens 2110,00
don
de l'école 831,00
recettes
diverses 213,90
don
de l'exercice précédent 771,25
------
TOTAL 7016,15
PASSIF frais de fonctionnement 942,30
Monôme 235,30
banquet de Ste Barbe 82,00
club photo 362,40
club électronique 208,65
ciné-club 71,14
concerts et théâtre 382,35
sports d'hiver 330,00
fouille de Sémussac 160,00
commission foyer 269,60
rallye 100,00
don à l'association sportive 260,00
taxe de tenue de compte 5,00
solde 3606,41
-----
TOTAL 7016,15
La réunion s'est
terminée par l'élection du bureau directeur 1969‑1970. Il y a eu un
candidat à chaque poste. Sur 76 votants, ont obtenu :
Président : MILVILLE : 66
voix
Vice-président : MARTIN : 43
voix
Trésorier : CORMONT : 62
voix
Secrétaire
général : DUPOND : 58
voix
Responsable
de la commission activités culturelles : DUCROCQ : 54
voix
Responsable
de la commission foyer : MOHEN : 7l
voix
Le Président BIBERT
leva la séance en ces termes : « J'espère
que le bureau 1969-1970 rencontrera les mêmes facilités que nous avons
connues cette année et qu'inversement il ne se heurtera pas aux mêmes
difficultés. Si chacun est prêt à apporter sa quote-part au travail des
responsables, tout n'en ira que mieux ».
DUFLOT
Secrétaire
Général
VACANCES
DE NEIGE au CHAMP du FEU
Le Cercle des
Elèves pour répondre aux désirs de ses membres, c'est-à-dire :
- créer de
nouvelles activités,
- resserrer les
liens entre promotions,
- aborder un
sport impraticable dans notre région,
a organisé cet
hiver des vacances de neige dans Les Vosges, à la station du « Champ du
Feu ».
Cette station
présente le double avantage :
- de se situer
suffisamment près de DOUAI pour que le voyage n'empiète pas par trop sur la
durée de notre stage de neige,
-
de
posséder un enneigement suffisant pour nos modestes besoins.
Grâce à la
présence au sein de l'Ecole d'un élève ingénieur, très bon skieur, nous avons
donc pu nous livrer aux joies de la neige, dans les meilleures conditions
d'enseignement, du ski et, il faut le reconnaître, de sécurité.
Cette première
expérience constituant le prélude à un voeu du Cercle des Elèves qui est de
permettre a ses membres, en les subventionnant, de s'évader du monde scolaire a
été suivi, en avril, à l'occasion des fêtes de Pâques d’une seconde initiative
du même genre : les fouilles archéologiques de Sémussac (Région de
ROYAN.). A mon avis, ces deux expériences dénotent chez les élèves un souci de
se dégager d'un contexte presque professionnel et de s'intéresser à des
activités ne relevant pas directement des sciences et techniques.
MILVILLE
(3ème
année)
LE RALLYE du CERCLE des ÉLÈVES
25 Avril 1969
35 équipages, 6
voitures de contrôle, plus de 150 participants, le premier rallye du Cercle des
Elèves a connu un franc succès.
14h30 :
Départ des équipages de l'Ecole par un grand soleil et dans une joyeuse
pagaille.
15H30 :
Au premier contrôle, la première voiture arrive dans le mauvais sens. L’auteur
de cet exploit, VIGNAUD, se classera néanmoins dans les vingt premiers.
Monsieur MICHEL
est alors largement en tête.
LALLART est toujours
en course, mais il naviguerait en direction de SAINT-OMER.
16H30 :
le Curé de Pecquencourt, las d'être dérangé dans ses méditations ante
vespérales, affiche à la porte de son église des résultats plus ou moins
farfelus que les candidat sont sensés trouver dans le lieu saint.
Tout le monde
profitera des tuyaux, sauf LALLART qui est signalé à la frontière Belge.
Monsieur MICHEL
laisse le contrôle de la course à notre Directeur, Monsieur CALLOU.
L'amortisseur
avant gauche de la Renault d'ADAM commence à donner des signes de fatigue sur
les mauvais pavés de la route d'Ecaillon.
17H30 :
La bataille fait rage entre Auberchicourt et Aubigny-au-bac. WACQUIER et
CACHEUX font arrêter l'éolienne d'un brave paysan qui arrose son champ pour
compter les pales, mais se trompent d’éolienne.
LALLART est dans
les parages, PIVONT, roulant sur une voie ferrée, l'a croisé.
Messieurs MAGOT,
ROGEZ et CLEMENT font le rallye ensemble et puisent abondamment les
renseignements demandés à la terrasse des cafés.
18h00 : Au
troisième contrôle PRODENT passe en tête. Ses passagers LEPRINCE ET WARLOUZET
faisant office de frein à main, il réussit à ne pas casser son oeuf lors du
démarrage en côte imposé.
ADAM par contre
casse définitivement son amortisseur, réalise une belle omelette, et reste en
extase devant le mortier ainsi obtenu.
ARDIN pour sa
part est resté bloqué à BRUNEMONT devant un voilier qui n’était pas gréé
règlementairement.
LALLART, à la
même heure, refait le plein pour la troisième fois, à Saint-Amand.
18H30 :
Plus une gousse d'ail à ARLEUX. WAQUIER a tout pris, plus les frites, les
sandwichs et les canettes qu'il a pu trouver pour l’assaisonnement.
LERICHE voulant
bassement tricher en imitant un camarade se précipite vers une magnifique botte
de foin. La botte de foin était malheureusement dans une fosse à purin.
Monsieur DAUL,
réussit l'exploit d'arriver en voiture au dolmen. Le fait d'être le seul à
avoir vu les trois cailloux de ses yeux lui vaut 50 points de bonification, ce
qui compense les 50 points de pénalité encourus au départ pour tricherie
(ouverture prématurée de l'enveloppe).
Monsieur
GERENTE, équerre, règle graduée et planche à dessin en main, redécouvre les
joies du contrôle des connaissances de Topographie.
19h30 :
Drame à l'Ecole des Mines, Madame JOUVENELLE attend de pouvoir commencer le
service alors que ceux qui mènent la course visitent encore les églises de la
région.
LALLART trouve
enfin le premier contrôle Son compteur kilométrique finit de boucler son
troisième tour.
20h00 :
Les objets Les plus hétéroclites s'entassent sous le préau. Monsieur GERENTE
fait sensation avec sa caravane.
Très tard,
Madame JOUVENELLE voyant LALLART arriver commence le service. La soirée se
termina dans la nuit et dans une très bonne ambiance.
Les
organisateurs, rouges de confusion (et non malheureusement d'un abus de
boisson.) reçoivent des compliments chaleureux de tous les participants, sauf
de LALLART.
Le classement
définitif s'établit comme suit :
1. PRODENT -
WARLOUZET - LEPRINCE
(Une bouteille
de Whisky et deux disques 30 cm)
2. M. et Mme
CAILLOU
(Une bouteille
de Whisky)
3. Melle
BARBEAUX et PLETROWSK1 - MAGDALOU - MONGRUER
(2 bouteilles de
Cognac)
4. LAMBERT
-GUERBERT
(2 disques 30
cm)
5. BELLEMONT
(1 disque 30 cm)
6. RENER
(1 disque 30 cm)
7. M. et Mme.
DAUL
(1 bouteille de
Triple Sec)
8. CACHEUX –
WACQUIER
(2 bouteil1es
d’Armagnac)
9. BROUTIN
(1 disque 45
tours)
10. DUCROCQ –
LEFEBVRE
(2 disques 45
tours)
11. M. et Mme.
MICHEL
(1 bouteille de
Triple Sec)
12- M. LEFEVRE
(1 disque 45
tours)
Tous les autres
participants touchèrent des lots de consolation. 50.000 Frs de lots furent
distribués au total.
LALLART,
brillant dernier pour sa part, a hérité d'une magnifique boussole.
Le Cercle des Elèves
donne rendez-vous à l'année prochaine à tous pour un nouveau rallye.
(4éme
ANNÉE)
Dans cette page,
nous avons l'intention de reprendre les poèmes que vous nous aurez proposés. Nous
espérons que vous serez nombreux à répondre à cette invitation pour montrer que
nous avons plus que jamais besoin de la poésie, ce langage de liberté qui fait
tomber tous les masques de la vie.
Voici d'ailleurs
deux remarques sur la poésie :
« La poésie dévoile dans toute la force
du terme.
Elle montre nues sous une lumière qui secoue
les torpeurs, les choses surprenantes qui nous environnent et que nos sens
enregistrent machinalement ».
COCTEAU
« Un poète est un professeur dans les
cinq sens corporels qui sont dans cet ordre : la vue, le tact, l'ouïe, l'odorat
et le goût ».
LORCA
POURQUOI VIENS-TU….
Pourquoi viens-tu me déranger
Toi qui es mon rêve incarné
Aurais-tu donc réalité
Et j’ai peur
Tu me fais peur
Sous les frondaisons ombragées
Apparaît ton profil carné
Te voici ma finalité
Et j'ai froid
Tremblant d'effroi
Me voici à la croisée
Des chemins
Sur quoi allais-je miser
Pour demain
Mon regard traînait sur les
bois
Et à l'instant choisi par moi
Sur le chantier de mousse
tendre
Est venue
Mon inconnue
Et te voici nue devant moi
Et roulant suc le sol froid
J'entends les mots que j'aime
entendre
Souffle court
Les doigts trop gourds
Tout me paraît bien parfait
A créer
Mon coeur est insatisfait
Délivré
Brusquement je me suis levé
Mon long chemin .j'ai regardé
Le soleil déjà s'y pointait
Et la brume cacha la lune
Fini le temps où je rêvais
Les premiers pas j'ai hasardé
Le poids du monde me venait
Tel qu'il est
Sans lourd secret
Un refrain m'a réveillé
Au matin
Allais-je à jamais quitter
Les copains.
M.
DUFLOT
(3ème
année)
CHAMPIONNATS ASSU
FOOT-BALL - HAND-BALL
L'Ecole
participait pour la première fois aux Championnats ASSU de Foot-Ball et de
Hand-Ball. Nous ne connaissions pas la valeur des équipes que nous allions
rencontrer. C'était évidemment se lancer un peu dans l'aventure que de vouloir
goûter à la compétition universitaire. De plus, nous savions que les
difficultés seraient grandes pour constituer ces deux équipes car, d'une part
l'effectif de l'école est restreint et, d'autre part, il y a toujours une
promotion en stage pendant la période du sport collectif. Néanmoins, nous avons
abordé les premiers matches avec le "moral" et, à leur grande
satisfaction, nos joueurs ont constaté qu'ils pourraient bien souvent imposer
leur loi.
Résultats obtenus en foot-ball
ENM
DOUAI DROIT CATHO 3-0
ENM
DOUAI DROIT 5 4-0
CSV
VALENCIENNES 2 ENM DOUAI 0-2
MEDECINE
2 ENM DOUAI 1-2
ENM
DOUAI ICAM2 7-0
SEMINAIRE
ACADEMIQUE ENM DOUAI 4-2
ENM
DOUAI CPEM 3-3
A l'issue de ces
matches disputés dans la poule Honneur n°3, l'Ecole a obtenu la seconde place.
Elle a pu aussi participer, avec les autres équipes classées premières et
secondes des poules Honneur, aux rencontres finales pour l'accession en
Excellence.
Malheureusement,
nous n'avons pas eu de chance pour le premier match éliminatoire :
quelques malades dans l'équipe et un terrain très gras ont entraîné notre chute
devant le CSV VALENCIENNES 1 (3-1).
Nous ne sommes
donc pas montés dans la poule supérieure, mais l'Ecole s'est quand même classée
cinquième sur vingt-cinq équipes qui participaient au Championnat Honneur.
Résultats obtenus en Hand-ball
ENM
DOUAI SCIENCES ECO-CATHO 34- 3
ISA ENM DOUAI 4-24
ENM
DOUAI ISEN 24-13
CSV
VALENCIENNES ENM DOUAI 20-9
ENM
DOUAI IEI 18-18
LETTRES ENM DOUAI 26-19
TS
ARMENTIERES 2 ENM DOUAI 12-33
Notre équipe de
hand-ball avait dominé le Championnat Honneur pendant le mois de décembre.
Malheureusement, le départ des Secondes Années en stage entraîna la perte, de
très bons éléments. L'Ecole dut alors s'incliner par deux fois devant des
équipes qu'elle aurait eues à sa portée si elle avait été au complet. Elle
termina le championnat à la troisième place de la poule Honneur n°2. Cela ne
lui permit pas de participer aux rencontres finales d'accession en Excellence
mais, lors des matches de classement, elle réussit à se hisser au cinquième
rang sur dix huit équipes engagées dans le Championnat Honneur. Il est
intéressant de noter que les deux équipes qui ont battu notre formation ont
obtenu les deux premières places de la poule finale, ce qui ne donne que plus
de valeurs à la performance de l'équipe de Hand-ball de l'Ecole.
Nous pouvons
être satisfaits de ces premiers résultats obtenus par nos deux équipes et, si
nous avons abordé avec appréhension la compétition universitaire, domaine qui
nous était totalement inconnu au départ, nous sommes maintenant assurés que
noire niveau, vis-à-vis des autres écoles et facultés, nous permettra d'avoir
notre place dans cette compétition.
Ont participé à
ces rencontres :
HAND-BALL
: MAGDALOU - TYMRUK - LENNE - GAUDOIN – GUERBERT – BROUTIN - WARLOUZET -
RAMACKERS - STREBELLE - PIVONT - COKENPOT - DUBORPER - BOCQUET P, - DHUMERELLE
- LAO - BESSON - LECLERCQ –QUAZZO
FOOT-BALL
: LERICHE - PRODENT - ADAM - DOUCHET – CACHEUX – VINCENT - JOLY -
CARPENTIER G. - MOHEN - ALEKSANDROWICZ - KOPP - MEURISSE - HOURRIEZ -
DANGREVILLE - JACQUET - TOUBEAU - LEFEBVRE - GAYRARD - LEPRINCE - DUCROCQ –
MAJ.
PRODENT
(4ème
année)
PING – PONG
UN TOURNOI A SURPRISES
La compétition
de tennis de table organisée, chaque année a été remportée par LEFEBVRE actuellement
élève de 1ère ANNEE.
Cependant, si
cette victoire était prévisible, la façon dont elle fut acquise peut paraître
surprenante.
La première
phase, de la compétition, une éliminatoire en 7 poules de 5 permit de faire
ressortir les 16 meilleurs pongistes de l'Ecole.
La sélection
parmi ces derniers se fit par élimination directe et donna les résultats
ci-dessous :
ROMAC DHUMERELLE
DHUMERELLE
LEFEBVRE
LEFEBVRE LEFEBVRE
DOUCHET
LEFEBVRE
DUCROCQ DUCROCQ
PRODENT
DUCROCQ
MAJ MAJ
JONAS
LEFEBVRE
ADAM ADAM
NOWACZYK
PAWELCZYK
PAWELCZYK PAWELCZYK
CACHEUX
PAWELCZYK
BESSON BESSON
BOCQUET
BESSON
WAQUIER WAQUIER
LECLERCQ
On peur
remarquer l'étonnant cheminement de PAWELCZYK actuellement en Section
Complémentaire qui élimina respectivement CACHEUX, ADAM, BESSON, sur le score
sans appel de 2-0.
En finale opposé
à LEFEBVRE, il se comporta bri11amment, enlevant à la surprise générale le
premier set, mais devant néanmoins s'incliner par 3 sets à 1.
DHUMERELLE
VOILE
L'Ecole de Voile
de BRUNEMONT réserve ses séances du mercredi après-midi aux élèves de l'Ecole
des Mines».
Les horaires
(13h. départ Ecole - retour vers l7H30) permettent aux judokas de
« échauffer » à la barre d'un voilier.
Cette activité
sportive est largement ouverte à tous et il y a encore des places libres.
Le but de
l'Ecole est de montrer ce qu'est un bateau, certes, mais surtout, d'apprendre à
chacun à composer harmonieusement avec les forces naturelles. C'est autant une
Ecole d'hommes qu'une activité sportive.
Ajoutez à cela
l'ambiance « voile », faite de la camaraderie et de l'estime qui
soudent les équipages, et vous comprendrez que ce sport devienne vite une
passion.
Sur un plan plus
pratique, et pour dissiper certaines craintes, je précise que l'on ne chavire
jamais, sauf - précisément - pour l'exercice de chavirage ( !).
Le conseiller
technique est prêt à. accueillir les nouvelles vocations. Alors… à bientôt.
J-C-ARDIN
(4ème
année)
AVIRON
La pratique du sport
de l'aviron dans le cadre de l'Ecole des Mines de DOUAI est une réalité.
Depuis le mois
d'octobre 1968, une dizaine d'élèves sont venus régulièrement aux séances
d'initiation, puis d’entraînement, sous la direction de M. COLLERE.
Les élèves de la
promotion 1967 ont suivi un entraînement plus technique, en vue de se présenter
aux Championnats d'Académie ASSU. Ceux-ci se sont déroulés à BOULOGNE-sur-MER,
le Dimanche 27 Avril. Les résultats ont été très encourageants :
En quatre
barré :
1. FACULTE des
SCIENCES LILLE 6'22" sur 1500m
2. E.N.M. DOUAI 6’42"
(BARBOTIN - BEHAEGEL -BOCQUET - TESSE)
3. I.D.N. 7’05"
4. E.N.M. DOUAI 7'44"
(FRANCO - BARBEAU - FAUQUEMBERGUE - DEWAELE -
PHAM : Barreur)
Pour une première
sortie notre quatre a fait bonne impression, et aurait pu espérer une victoire.
Malheureusement il lui manquait quelques dizaines de kilomètres dans les bras.
En huit
universitaire nous sommes champions d'académie. Il se composait ainsi :
BARBOTIN (67/2), BEHAEGEL (67/2), BOCQUET (67/2), TESSE (67/2), CORMONT (66/3),
DELENCRE (68/1), TOUBEAU (67/2), DEWAELE (68/1).
Bien que nous
n'ayons pas eu d'adversaire dans notre catégorie, c'est déjà une performance
que d’avoir pu présenter un huit. Aucun club universitaire n'ayant pu le faire
cette année.
En conclusion,
il faut espérer que nous pourrons décrocher une victoire avant la fin de la
saison, sinon l'année prochaine. En tous cas, c’est bien parti. Allez mon
quatre !
BARBOTIN.
JUDO
L'année scolaire
1968-1969 a vu la création d'une nouvelle activité sportive à l'Ecole des Mines
: le JUDO.
Cette activité a
connu un réel succès, puisque les vingt-deux kimonos mis à la disposition des
élèves par la Direction furent toujours utilisés.
Les séances
d'entraînement ont lieu dans le dojo de l'Institut douaisien sous la direction
de M. DELATTE, diplômé d'état.
Elles ont lieu
le Mercredi et le Vendredi, soir.
Le bilan de
l'année est satisfaisant, puisque neuf judokas ont passé avec succès le grade"ceinture
jaune"
WARLOUZET
LECTURES
POUR TOUS
FREUD : Edition PARIS MATCH/TCHOU
par Roger MAUGE
Ce livre, écrit
dans un style journalistique, est le texte des émissions de Radio Télé Luxembourg
consacrées à FREUD. A ce titre, il est évident que cet ouvrage n'a pas la
portée scientifique et philosophique de l'oeuvre de Freud. Néanmoins le style
utilisé permet sans trop de difficultés de saisir les grandes lignes de la
psychanalyse et de montrer l'incidence du complexe d'oedipe, donc une forme de
la sexualité, sur notre comportement et, paradoxalement, sur la religion.
Pour illustrer
l'optique dans laquelle le livre a été écrit, je dois citer Jean Farran,
directeur de RTL.
« Notre
propos n'est pas de diffuser la culture... Notre propos est de la traduire de
telle sorte qu'elle devienne accessible au plus grand nombre. La bourgeoisie
n'a pas inventé une culture qui lui soit propre ; comme l'a dit Jean-Paul
Sartre : il n'y a pas de culture bourgeoise. Mais il y a une classe, sociale -
la bourgeoisie - qui bénéficie dans une proportion sans rapport avec son
importance de la culture »
Ce livre n'a
donc pas la teneur des « trois essais sur la théorie de la
sexualité » de Sigmund Freud ou encore « l'interprétation des
Rêves », mais donne une idée globale de ce que fut la vie de ce docteur et
philosophe juif Sigmund Freud.
MILVILLE
LE SINGE NU
de DESMOND MORRIS
Un singe, dans une
nature hostile, fait jaillir d'une souche échauffée la première étincelle de
l'histoire : le feu.
Trois singes,
dans quelques mois, partiront pour une grande première spatiale : la marche sur
la lune.
Entre ces deux
événements. un petit demi million d'années et toujours le même « singe
nu » que l'orgueil de 1'homme a dénommé «homo sapiens », toujours le
même « singe nu » qui, malgré ses énormes progrès techniques, n'en
est pas moins resté un simple phénomène biologique, soumis à toutes les lois
fondamentales du comportement animal.
De tels propos
peuvent surprendre et pourtant Monsieur DESMOND MORRIS, licencié en zoologie,
auteur d'un best-seller américain, « le singe nu », les tient tout au
long des 273 pages de son oeuvre, s'ingéniant à étudier les mobiles
fondamentaux (origine, sexe, éducation, exploration, combat, confort) de cette
espèce qui a brillamment réussi.
« Le singe
nu », une enquête menée par un jeune savant réputé qui se fonde sur les
recherches les plus récentes et sur des années d'observation. Le « singe
nu », un document captivant dont l'humour a fait dire à ARTHUR
KOESTLËR :
« Quand on
se regarde dans une glace, après avoir lu ce livre, on ne se voit plus de la
même façon ».
MEURISSE
TRIBUNE LIBRE
Un bock avec Théophraste
Dernièrement je
retrouve dans un fond de poche un billet de 1OO Drachnes grecques (ceci
représente environ 15 de nos francs actuels), et je me rends dans une grande
banque douaisienne.
La porte est
close. Je passe par une petite porte latérale sous le nez d'un concierge
rapidement mis en confiance par la grosse serviette d'écolier que je balance
avec décontraction.
Une porte, deux
portes, une double porte, grillages, systèmes d'alarme… Une pièce immense
absolument vide. Je suis dans la banque.
Derrière les
guichets strictement grillagés, 50 paires d'yeux me sui vent d'un regard
concupiscent. Je suis le client. Je me précipite au guichet des changes. Le
préposé rapidement dépassé par mon problème sombre parmi ses registres.
Le chef de
service accourt, suivi du sous-chef. On s'explique, les pages des registres
crépitent. Quelques uniformes s'approchent. Au bout d'une petite heure je me
trouve devant une véritable file d'attente en ne sachant plus qui est devant le
guichet, qui est derrière.
Une question fuse :
Etes-vous à DOUAI pour longtemps Monsieur ? Je ne saisis pas immédiatement
toute la perversité de la question. Je débite mon curriculum vitae. Ils ont
l'air déçus. Ils m'avaient pris pour un grec.
Je remplis une
dizaine de formulaires. Je jette ici et là quelques signatures. Je me râpe les
mains à quelques mètres de papier carbone. Après un sprint d'une centaine de
mètres, je rattrape le tout à la caisse. Je tends les mains avides. Il y tombe
trois formulaires que je signe et contresigne. On me les retire, pour me rendre
un petit bout de papier.
Je m'étonne. On
s'excuse. On me propose un reçu. Saisi d'une fatigue immense je refuse
poliment.
Je suis retourné
à la banque deux mois plus tard et à la suite d'une convocation avec un ami pour
faire plus sérieux.
La grande salle
est toujours vide. Une jeune femme me reçoit en m'appelant par mon nom ; je
suis connu ici. On s'inquiétait de ne point me revoir. Après quelques petites
formalités, une petite centaine de mètres de course à pieds je touche mes
quinze francs. On ne me décompte même rien pour toutes les formalités.
Tout ceci m'a
laissé bien rêveur. Quelques temps après j'ai renouvelé ma petite expérience
avec une obligation belge au porteur relative aux dommages de guerre. Les résultats
ont dépassé toutes mes espérances. Je n'ai pas pu la monnayer. Mais j'ai réussi
à occuper la moitié du personnel pendant deux bonnes heures.
----------------------------
Parkinson avait
bien raison. Arrivée a un certain degré de développement une administration se
suffit à elle-même. Elle peut vivre en cercle fermé. Il suffit de lui fournir
suffisamment de papiers. Elle peut assurer le travail d'un millier de personnes
alors que toute activité extérieure a cessé depuis longtemps.
Alors imaginez
des milliers de jeunes gens, un billet de 100 Drachnes en poche, se présentant
dans toutes les grandes banques parisiennes l'un après l'autre. Je ne donne pas
une semaine à l'économie française pour se paralyser.
Imaginez le
gouvernement saisi d'un nouveau projet de loi sur la réglementation des
changes, les débats passionnés à l'Assemblée, la protestation grecque devant
les Nations Unies. La crise enfin…
Ne voilà t'il
pas un joli imbroglio. Et tout cela par la faute d'un petit morceau de papier
représentant 15 de nos francs actuels.
Allez,
allez ! Les barricades, la grève, l'insurrection, les pavés, tout cela est
démodé, inefficace. L'élément révolutionnaire de demain, c'est la pâte a
papier.
J'ai beaucoup ri
jadis en lisant Clochemerle. Mais ce que peut entraîner la construction d'une
vespasienne n'est rien à côté de ce qui arrive lorsque l'on veut changer un
tout petit billet de 100 Drachnes au guichet, d'une grande banque française.
Jean-Pierre
LALLART
(4ème
Année)
Z (« IL CONTINUE DE VIVRE » VIVRE" en
GREC ANCIEN)
Film de COSTA GAVRAS d'après
L’oeuvre de VASSILI VASSILIKOS
Yves MONTAND – Jean-Louis TRINTIGNANT - Irène PAPAS.
Un député, non violent,
d'une humanité foncière, meurt des suites d'un accident. Le juge d'instruction,
nouvellement nommé, trouve l'explication de la police, trop peu satisfaisante
et entreprend l'autopsie de ce qui est en fait un film politique.
On a parlé de
film politique, d'oeuvre engagée... Quel que soit le label que l'on ait pu lui
donner, « Z »" sort de l'ornière salie par l'éros-cinéma ou le
comique-gros-budget. COSTA GAVRAS; en nous rappelant notre contexte social,
nous sort de notre fausse tranquillité, nous les anesthésiés de la société de
consommation. Il ne faut pas nous leurrer, si la lettre « Z » a
vraiment été tracée sur les murs d'Athènes (après l'assassinat d'un député
pacifiste et la prise de pouvoirs par les colonels), ce fait ne reste pas
typiquement athénien. Gravas se situe dans ce pays indéterminé pour analyser
dans le fait, le processus d'acheminement vers toute dictature qu'elle soit de
gauche ou de droite.
Les scènes de
violences ne font-elles pas penser aux matraquages du quartier latin ?
L'assassinat de
Lambrakis à celui de Kennedy, Martin L. King ?
« Z »,
symbole de l'exemplarité du martyr, nous montre avant tout .une idée, un homme
qui avec la foi pour seule arme, lutte contre un parti politique armé mais
pourri (a signaler l'étonnante interprétation d'Yves MONTAND, qui dans la peau
de son personnage, reste pathétique sans grandiloquence).
En s'expliquant
sur son film, GAVRAS dit d'ailleurs :
« Le thème
de cette aventure filmée que représente pour moi « Z » n’est pas un
plaidoyer en faveur d'un parti politique quelconque, mais un plaidoyer en
faveur d'un homme et d'une idée, avant même que cet homme devienne gouvernement
et cette idée étiquette politique ».
En face de faits
précis, ce plaidoyer devient même un réquisitoire contre un système où tout, y
compris la justice, n'est que parodie.
A l’intimidation
permanente de cette police officielle, le juge (J‑L. TRINTIGNANT) oppose
une obstination fondée sur le respect absolu de l'évidence, s’efforce de
surmonter le climat de terreur qui pèse sur cette affaire, sans élever la voix,
il cherche la VERITE en homme consciencieux, en juge méticuleux.
En dernière
analyse, on peut dire, qu'en accordant la priorité au fait, sans vouloir
entraîner le spectateur dans une débauche audio-visuelle très a la mode
(GODART, CLOUZOT...)COSTA GAVRAS a fait de son film un cri-constat. Comme
Christian de CHALONGE (« O DALTO ») il fait un reportage qui appelle
à la réflexion ; du grand cinéma qui malheureusement bien souvent ne bénéficie
pas de la distribution qu'il mérite.
J.
TYMRUK
VERTICAL :
1. Attribués - Sur une carte de visite
2. Prix d'un "âne" qui n'a pas soif
Dieu de l'antiquité
3. Propriétaire de Monsieur de la Jonche-
raie - Soleil de Londres
4- Intenterons
5 » Partie cintrée d'une voûte
6. Fin de participe
7. Appel phonétique - Initiales d'un
de nos Lorrains.- Suc naturel
8. Sel de l'acide urique - Objet de la
haine du non violent
9. Vient après le -principal
10. Demi-séisme - Frustres
HORIZONTAL :
A. Nous le serons,.. peut-être !
B. Matière à se frapper la tête selon Bazin
Celle du bois est réputée comme dangereuse
C. Immense estuaire - Pomme
D. Il est fer U en sa matière
E. Mâle du faucon
F. Formes larvaires de certains crustacés
-3ëme personne
G. Réfléchi - Demi romain de Zola - Certain
bizuth le sera
H. A ce train nous les rejoindrons à brève
échéance
I. Je le fus, hélas ! La candidate de Juin ne
l'était pas
J. Nous le cherchons souvent - Hameau
régional.
LES
PARTISANS du OUI
LES
PARTISANS du NON
La nouvelle claqua
comme l'élastique du slip d'une starlette lors d’une panne d'électricité.
Jusqu'à cette
heure, la promotion 67/2 avait su se distinguer pour son originalité à ce point
de vue et voilà que tout était soudain remis en cause.
Bien que
critiquée pour sa nonchalance et ses faibles participations aux activités de
l’école elle avait su résister aux sollicitations Oh ! combien nombreuses.
Bien sûr cette
originalité n'était pas sans créer de multiples différents entre ses membres,
divisés en deux classes bien marquées : les partisans du OUI et les
partisans du NON (en nombres sensiblement égaux). Sans cesse ces deux blocs
s'affrontaient en des querelles verbales interminables. Les premiers prêchant
la vie plus facile et la stabilité, les
seconds prétendant qu'un NON était la seule solution pour voir son
argent filer dans ses doigts (non dans les doigts des autres) ainsi qu'un
certain côté plaisant de l'aventure. Les uns faisaient valoir l'indépendance,
les autres, que le monde actuel interdit pratiquement la solitude.
De temps à
autre, un centriste se laissait, au hasard d'un dimanche convaincre par l'armée
appuyant le parti qui défendait les intérêts de celle-ci. On a même vu des
extrémistes virer entièrement de bord. Alors, c était la grande panique au sein
de l'autre parti, celui du NON.
En effet, ces
nouveaux arrivants, choyés par la classe sociale qui voyait son avenir dans le
OUI, constituaient des éléments dynamiques de publicité, clamant à tout vent
les avantages de leur récente prise de position. Laquelle classe sociale était
pourtant, dans certaines régions, bien peu ou mal représentée.
Mais les
problèmes d'un parti vont au delà de ceux des individus et ces nouvelles
recrues étaient bien vite oubliées ou lancées dans une vie monotone et sans
attraits car le succès semblait être une fin en soi. Et les opportunistes,
alors, se rendant compte de la duperie venaient rejoindre, et ainsi grossir,
les rangs du clan adverse, lequel n'avait rien à leur proposer sinon qu'une vie
nouvelle.
Nombreuses
furent ces périodes de déséquilibres, où la promotion semblaient sombrer toute
entière pour les autres, enfin se rendre à l'évidence pour les uns.
Des exemples
dans les promotions précédentes prouvaient clairement que leur vocation
d'essuyer les plâtres se transformait en celle de laver la vaisselle. Et ceci
était exploité par les partisans du NON.
Pourtant
régulièrement un 1ère, 3ème ou 4ème année choisissait « la
stabilité » malgré les problèmes que sa position d'étudiant posait. Et
ceci était exploité par les partisans du OUI.
Enfin, les
arguments principaux se résumaient ainsi :
- les 67/2
allaient frapper l'opinion en prouvant que le OUI est évitable,
- les 67/2
allaient faire comme les autres puisque ceux-ci ne semblaient pas trop
malheureux. (N'avait-on pas constater l'échec des dirigeants russes qui
voulaient abolir l'idée de famille).
Mais, au delà
des affrontements politiques, les deux bureaux directeurs étaient conscients de
la nécessité de conserver l'originalité de la promotion. Et un accord secret
enrayait l'action des partisans du OUI, réduits à des fréquents et longs
« discours » transcrits sur le papier et à la lecture de
« tracts » que j'ai la charge d'amener à 10 heures tous les jours.
Cet état de
chose dura ainsi presque DIX SEPT MOIS. La nouvelle remettait tout en cause,
cette particularité n'existerait plus.
La 67/2 sera
donc une promo comme les autres puisque le 29 mars dernier un de ses éléments a
PRONONCE le OUI.
N.D.L.R.
L'auteur de ces quelques
lignes tient a préciser que toute ressemblance n'est pas du tout un hasard.
Mais il présente ses plus sincères félicitations a toute personne se
reconnaissant.
CHENAULT
DE L'INFORMATION A L'ÉCOLE DES MINES
Les « pères
tranquilles » de l'option fer ne sont pas d'accord ! Ils contestent
l'objectivité de l'O.I.E.N.M.D. (Office de l'Information de l'Ecole). Nationale
des Mines de Douai). Ils veulent une diffusion complète et instantanée de
toutes les informations.
Le fait d'avoir
été exilés dans une salle satellite, de devoir grelotter devant un fantôme de
radiateur, d'endurer un éclairage un peu juste le soir, n'est pas une raison
pour que, de plus, ils soient sevrés des informations qui leur sont dues.
Je ne sais
pourquoi, mais ils ne sont jamais au courant des grandes lignes de l'histoire
de l'E.N.M. si ce n'est par Historia (la dernière communication de cet
hebdomadaire remontant a la promotion 1924-1926). Il est certain qu'avoir son
étude en salle 411 les met totalement hors du rayon d'action du président
porte-nouvelles, rayon d'action qui s'étend d'ailleurs plus vers le centre de
la ville que vers ces quelques pauvres métallos. La rareté des cours communs
coupe court à toute velléité qu'ils pourraient avoir de transmettre ce qu'ils
sont censés savoir.
Mais,
diriez-vous, le tableau d'affichage ?
D'abord il faut
pouvoir s'en approcher ; tout le monde n'a pas ce don, et pour peu qu'ils y
passent en coup de vent.... Car c'est là un nouveau drame ; la concentration
des élèves, perdus dans leurs projets, ne leur permet pas d'ouïr le faible
tintement, venu des entrailles du rez-de-chaussée, qui les invite aux agapes
quotidiennes. Quant lit-on le tableau d'affichage ? Avant le repas ;
c'est-à-dire qu'il faut arriver en salle de jeu un peu avant celui-ci. Pour
cela il faut entendre la sonnette or, ils n'entendent pas la machine infernale
(venue de l'enfer par rapport a leur situation élevée) ils arrivent en retard
et n'ont par conséquent, pas le temps de lire les nouvelles fraîches. Arriver
en retard a tout de même un avantage ; cela permet de ne pas s'attarder à faire
le service à table.... ce qu'un T.P. trop connu pour le nommer a compris depuis
longtemps d'ailleurs.
Mais revenons au
tableau d'affichage. Il ne se prête pas tellement à une lecture rapide (la
dernière tentative de lecture complète a provoqué chez le challenger, un peu
enveloppé physiquement - mais non il n'est pas gros - un traumatisme profond :
il était a jeun et ayant manqué le repas il a voulu faire Boum Boum !).
Heureusement que
le Cercle a son propre tableau, cela permet presque d'y voir clair entre la
dernière réunion de judo, le tournoi de dames et le prochain concert à
l'auditorium de DOUAI.
Bien sur les
nombreuses notes de service concernant les consultations générales occupent une
place considérable par rapport à leur libellé. Cependant la concentration
massive d'élèves qu'elles provoquent dès leur affichage pose des problèmes de
lecture et de circulation (Personne ne travaille pour les notes mais tout de
même…).
L'O.S.T.
(Organisation Scientifique du Tableau) trouverait certainement là matière à
applications. Dans ce cadre, quelque hardie novatrice autodidacte avait tenté
un regroupement des informations par colonne et par promotion. Essai
malheureusement non transformé… dommage.
Les petits
« pères tranquilles » ne sont pourtant pas intouchables. Levés dès
que l'aurore s'est confirmée (environ 8H.), tard couches (21H30 pour ne pas
rater la dernière sonnerie) ils ne comprennent pas l'injuste sevrage dont ils
sont l'objet.
Malgré les
vertus du « bouche à oreille », du « téléphone arabe » et
du « tam-tam africain », il n'en reste pas moins que vu :
- le nombre
d'émetteurs,
- la quantité
sensiblement égale de récepteurs,
- les
interférences, fadding et autres phénomènes parasites,
- les postes
clandestins et subversifs,
IL EXISTE UN PROBLEME DE
L'INFORMATION A L'ECOLE DES MINES.
P.
DRIEUX
(4ème
année)
COUP
D’ŒIL SUR LES PAYS SCANDINAVES
Tout Scandinave
digne de ce nom, pour peu que vous le provoquiez, tiendra à vous entretenir éloquemment
de la fraternité qui lie les trois nations nordiques. Il vous dira aussi
cependant qu'il est essentiel pour l'étranger de comprendre à quel point
Suédois, Norvégiens et Danois sont différents malgré des caractéristiques
communes.
Un rapide coup
d'oeil sur la carte du Nord de l'Europe nous apprend que les Danois vivent dans
cette charmante presqu'île qui pointe au Nord du continent européen ; les
Norvégiens sont à gauche et les Suédois à droite de la grande péninsule
Scandinave. Tous trois se dévisagent mutuellement avec cette cordialité un peu
dédaigneuse qui marque souvent les rapports entre cousins vite froissés mais
toujours prêts à s'entendre quand les événements le demandent.
En Scandinavie,
on ne court pas après le temps, on en jouit. Comme on ne peut ni en remonter le
cours, ni se débattre contre lui, les Scandinaves en suivent paisiblement le
courant, et font ainsi du temps un allié et non un ennemi. Oui, bien sur, la
vie est courte, mais courir sans relâche ne peut que la raccourcir, ou tout au
moins en réduire l'agrément. C'est pourquoi, un bon repos, chez les Nordiques
se prolonge pendant des heures, bien qu'ils ne cherchent pas sciemment à faire
durer leurs plaisirs. L'essentiel est de passer le temps sans but précis,
tranquillement, à loisir. Tout comme les Anglais aiment faire la queue, tout
.comme les Américains gaspillent leur énergie en se précipitant d'un endroit à
un autre, tout comme les Français parlent sans cesse,...les Scandinaves eux se
baignent. La mode assez répandue de la baignade sans costume n'est pas due à
l'érotisme ; elle n'est pas née non plus du désir de se montrer tel que l'on
est ; elle vient simplement du désir d'être caressé par le soleil un peu
parcimonieux et de communier avec la nature. Ces Scandinaves, s'ils renoncent
aux costumes de bains, n'en renoncent pas moins à la morale. L'atmosphère est
plus saine que dans beaucoup d'autres pays. Il y a moins de curiosités cachées,
de sots ricanements, de plaisanteries que presque partout ailleurs.
LES SUÉDOIS SONT FORMALISTES
Tous les suédois
ont un titre et chacun en fait usage pour s'adresser à son prochain. On raconte
l'histoire de deux suédois se rencontrant en croisière. Ils ne peuvent pas
décemment entamer une conversation puisqu'ils ne se connaissent pas. C'est
alors que l'un d'entre eux a l'idée d'interpeller l'autre : « Monsieur le
Passager du Bateau...". D'habitude on ne s'adresse pas aux gens à la
deuxième personne, mais bien à la troisième, comme s'ils n'étaient pas là :
« Si Monsieur le Mécanicien du Garage est de cet avis... » et ainsi
de suite. Les suédois ne se contentent pas de dire"tack" (merci),
mais ils prononcent le mot une douzaine de fois à toute vitesse. Si un
chauffeur de taxi, par exemple vous mitraille de « tack tack tack »,
soyez persuadé que le pourboire que vous lui avez donné est exagéré.
Tous les aspects
de la vie sociale sont réglés d'après un code soigneusement fixé dans ses
moindres détails et qui ne permet aucun imprévu. Si vous êtes invité à dîner,
vous devez offrir des fleurs à votre hôtesse. De même l'invité n'aura pas à
porter un toast à la santé de ses hôtes, mais on attendra de lui un petit
discours de circonstance avant de prendre congé. En plus, après deux ou trois
jours, il aura à exprimer par un petit mot son appréciation « de la
dernière occasion ».
La Suède est la
patrie de l'isolationnisme et chacun de ses citoyens est un îlot. Ce sont des
gens très convenables, bienveillants, d'une honnêteté scrupuleuse. Ils tiennent
parole, mais il est rare qu'ils en prononcent une. Ils sont d'un naturel un peu
somnolent et vivent repliés sur eux-mêmes Lors d'une conférence de presse, il
est rare qu'un journaliste suédois songe à poser une question. Ce n'est pas de
sujets épineux ou indiscrets qu'il se garde, mais des questions tout court. Son
point de vue est que, si quelqu’un a quelque chose à dire, il le dira.
La Suède est un
des rares pays dont la classe moyenne ait conservé la prépondérance politique et
sociale. Le parti socialiste est comme il se doit, modéré et non marxiste.
Cependant la classe moyenne suédoise n'a pas l'inébranlable sentiment de
sécurité de l'aristocratie britannique, la simplicité rustique des pêcheurs
norvégiens, ni la débordante vitalité des petits industriels danois. Par
contre, les suédois sont peut-être plus ouverts que leurs voisins aux
influences spirituelles et artistiques qui font partie de leur patrimoine.
C'est pourquoi Stockholm est une des plus belles capitales de l'Europe et c'est
aussi pourquoi la Suède est un des rares pays où l'architecture jouisse de la
première place parmi les Beaux-Arts. Il semble que les suédois s'expriment plus
aisément, plus librement en pierre et en béton qu'en paroles.
Il n'est pas
aisé de faire une grosse fortune en Suède de nos jours, mais il est facile d'y
vivre confortablement. Les suédois ne courent pas après l'argent ; c'est
l'argent qui court après eux. Il n'y a pas de chômage. Bien au contraire là
facilité avec laquelle les gens changent d'emploi constitue un vrai problème.
Tel qui quitte son bureau à l'heure du déjeuner n'y retournera pas parce
qu'entre-temps l'idée lui est venue de changer de situation.
LA SOLIDITÉ NORVÉGIENNE
En Norvège
pendant l'été, tous les bureaux ferment à 15 Heures et les magasins peu après.
En Italie les boutiques restent ouvertes très tard dans la nuit. S'il vous
arrive d'avoir besoin d'une tomate à Rome ou d'une guitare à Naples à minuit
moins vingt, vous n'aurez aucune difficulté à vous les procurer. Et pourtant
les Norvégiens ont la réputation d'être travailleurs et les Italiens la
réputation inverse. Mais pendant les heures de travail, les Norvégiens ont sans
doute un rendement supérieur. Pénétrant dans un bureau vers midi, il vous
arrivera de trouver un employé, ou un Ministre d'Etat, tenant un sandwich d'une
main, écrivant de l'autre, tout en parlant au téléphone.
Ils travaillent
cependant sans se presser. Ils font tout leur possible pour achever la besogne
courante mais ce qui ne pas être fait aujourd'hui attendra le lendemain.
Les Norvégiens
détestent avant tout la vie coude à coude. Ils furent de tout temps une nation
de pêcheurs et de paysans indépendants et préfèrent vivre sur eux-mêmes. Il y a
bien sûr, des villes en Norvège mais uniquement parce que c'est un mal
nécessaire de la vie moderne. Le coeur des Norvégiens demeure rivé à la neige,
aux forêts et à la mer. Des milliers d'entre eux possèdent des îlots dans le
fjord d'Oslo, au sud de l'immense côte Ouest. Il en est d'autres qui vivent au
fond de vallée ou de forêts pratiquement inaccessibles. Bien des gens rêvent, à
l'occasion, d'être ruinés pour avoir une raison de se retirer dans leur chalet
ou dans leur île. D'autres font des économies pendant toute l'année pour
pouvoir passer l'été dans 1'inconfort le plus complet. La vie mondaine et la
vie des affaires se déroulent sous le signe d'une facile et charmante
familiarité. En Norvège personne ne se soucie d'habiter un « beau
quartier » et de même la situation sociale ne détermine pas le mode de
vie. Le snobisme y est complètement inconnu. Les Norvégiens se contentent de
jouir des simples plaisirs de la vie : la nature, un beau temps, un bon livre…
Peu leur importe la situation du voisin, ou ce qu'il possède. Ils vivent leur
vie personnelle. En Norvège, ou bien il ne fait jamais nuit, ou bien il fait
noir tout le temps. En été la nuit dure moins de deux heures et elle n'est
jamais plus obscure que notre crépuscule. En hiver, il fait nuit dès 15 heures
et l'obscurité dure jusqu'à dix heures le lendemain matin. Ces interminables
soirées font que les Norvégiens sont des lecteurs invétérés. La Norvège connaît
les plus forts tirages du monde entier par tête d'habitant. Beaucoup de
Norvégiens écrivent en secret des poèmes ou des pièces de théâtre, car pendant
les longues heures de nuit, ils écrivent autant qu'ils lisent. Comme ils n'ont
pas de vrais problèmes, les Norvégiens s'ingénient à s'en fabriquer. C'est
ainsi que la Norvège à deux langues, le Riksmaal qui est le langage des villes
et le norvégien rustique, ou tout au moins populaire, le Landsmaal. Tout le
monde comprend ces deux langages. Mais vous ne voudriez tout de même pas que
cette nation soit privée du dernier problème qui lui reste ? Puisqu'il y a deux
langages, ils ont adopté la solution qui s'imposait : ils en ont créé un
troisième, le Samnorsk. Le Parlement a désigné une commission de linguistes
pour unifier le langage et élaborer un Samnorsk officiel et obligatoire. Les
membres de cette commission pensent que leur travail serait peut-être terminé
dans une centaine d'années, à condition de mettre les bouchées doubles. Ce
problème est donc lui aussi en voie de solution…
LES DANOIS SONT HEUREUX
Les Danois sont
peut-être le plus vieux peuple d'Europe. Leurs ancêtres se sont installés au
Gutland alors que la période glaciaire en sortait. Pendant une grande partie de
leur histoire, ils ont été un peuple belliqueux. A l'époque des Vikings, ils
ont conquis l'Angleterre, remonté la Seine, ravagé Paris et se sont battus
ensuite contre les Suédois et les Norvégiens auxquels les lie aujourd'hui un
amour presque fraternel.
S'étant ainsi
débarrassés de bonne heure de leurs instincts agressifs, les Danois ont pu
ensuite se consacrer à la joie de vivre. Ils se sont arrangés pour combiner
socialisme et amusement. Et Copenhague est de l'avis quasi-unanime une des
capitales les plus gaies d'Europe.
Ses habitants
sont des gens très décontractés qui ont une passion pour le sandwich et une
fierté bien légitime pour leur logis. Dire aux Danois qu'ils vivent
confortablement est bien le compliment qu'ils apprécieront le plus. Ils sont
enchantés de leur réputation d'hospitalité, de gaîté et de bonne humeur. Mais
il faut être mis en garde contre la cuisine danoise. Elle est dangereusement
bonne. Au restaurant ou chez des amis, il vous arrivera souvent de regarder
votre assiette avec terreur et de vous demander s'il est possible à un être
humain d'absorber une telle quantité de nourriture. Quelques minutes après,
vous découvrirez que vous avez tout mangé. C'est un choc redoutable.
La femme danoise
jouit de nombreux privilèges. Toutes les situations lui sont accessibles depuis
la résidence du parlement jusqu'aux travaux industriels lourds. Elle fume même
le cigare, et non seulement chez elle, tous rideaux baissés, mais sans embarras
ni vergogne dans les cafés élégants ou à la terrasse des hôtels. Lorsqu'une
belle blonde vous tendra un porte-cigares bien garni, ne prenez pas un air
ahuri, prenez un cigare.
Tout comme la
Norvège et la Suède, le Danemark est en avance de plusieurs dizaines d'années
sur la plupart des autres pays en matière de législation sociale. Il n'y a pas
de taudis et les différences de classe sont réduites au minimum.
Dans un monde ou
des millions d'hommes sont encore privés de bien-être, la démocratie scandinave
offre comme un signal d'encouragement.
L'histoire de
petites nations qui s'occupent de leurs affaires et qui procurent à l'homme
moyen une plus juste part des bienfaits et des responsabilités dans la
collectivité où il est né ne fournit pas de nouvelles sensationnelles à la
« une ». Mais c'est l'histoire qui semble s'écrire chaque jour en
Scandinavie.
A.
ROMAC
MATCH PROFESSEURS-ÉLÈVES
Prenez onze
optionnaires Fer, onze optionnaires T.P., vingt trois professeurs et onze
élèves, donnez leur une tenue sportive, commandez un temps couvert, quelques spectateurs
enthousiastes et passionnés, remuez et précipitez le tout sur un tapis vert,
ajoutez un zeste de citron à la pause, vous passerez alors un après-midi fort
agréable où chacun trouvera sa dose de sensationnel, de jamais vu, d’inouï.
Cet après-midi,
beaucoup l'ont apprécié le mercredi 23 Avril 1969 à l'occasion des matches de
foot-ball qui opposèrent enseignants et enseignés et, en lever de rideau de
cette rencontre, les optionnaires Fer aux optionnaires T.P.
Les esprits,
déjà conditionnés par une campagne de pronostics - qui, pour la petite
histoire, ne prévoyaient en aucun cas ou à quelques rares exceptions près la
victoire des enseignants - s'échauffèrent dès le coup d'envoi de la première
rencontre.
L'équipe Fer,
dont les noms des différents joueurs n'étaient pas sans rappeler curieusement
ceux d'une certaine peuplade bretonne invincible, se rua d'entrée à l'assaut du
mur de l'équipe dite « béton » qui encaissa avec brio et efficacité
cette difficile contrainte de compression. Le mur craqua pourtant par sept fois
: quatre fois grâce au rapide joueur cuivrix et trois fois grâce à l'habile
aciérix. Devant tant de réussite, l'équipe T.P. n'avait plus qu'à s'incliner,
chose qu'elle fit d'ailleurs non sans résignation, deux buts de
G. WARLOUZET et un de M. RENER ne redonnant qu'un faible espoir aux
supporters déjà résignés
MATCH PROFESSEURS-ELEVES
: Temps couvert et incertain - Terrain gras -Bon arbitrage de M. VINCENT -
BUTS : M. GERENTE pour les professeurs (38è et 81è) - MEURISSE (68è) et ALEKSANDROWICZ
(89è) pour les élèves.
Ce fut un match
inouï, féroce même. Un match intense, chargé d'électricité. Fête du foot-ball
avant tout, avec la participation d'un public enthousiaste.
L'équipe des
professeurs était construite selon les règles du plus pur éclectisme : la
physique côtoyait les langues, l'électronique la mécanique, la métallurgie les
mines, le tout réalisant un ensemble fort homogène qui dérouta plus d'un joueur
adverse et désespéra plus d'un supporter par trop optimiste.
Ce fut d'ailleurs
cette formation qui ouvrit le score a la 38è minute sur un tir de
M. GERENTE. Le match était lancé et ne devait plus décevoir ceux qui
avaient daigné se déplacer.
Sur le terrain,
la bataille se poursuivait « au couteau ». Bataille farouche, impitoyable,
sans concession, donnant à la rencontre des accents de vérité.
La cavalerie des
professeurs donna quelques signes d'essoufflement à la 68è minute, après un but
de MEURSIIE, mais reprit confiance à la 81è grâce à un tir transformé de
M. GERENTE. Rassemblant toutes leurs forces, s'efforçant, de mieux jouer
pour surprendre l'adversaire, les élèves tentèrent alors l'impossible exploit.
Vaincus, humiliés quelques instants plus tôt, ils redressaient la tête,
relevaient un incroyable défi.
Mais dans le camp
d'en face, on n'était nullement enclin a laisser se dilapider un capital si
précieusement amassé : intimidation de l'adversaire par des cris perçants,
surmultiplication des joueurs, appel aux forces internationales, tout était bon
pour vaincre.
Où allaient ils
donc chercher ces ressources nouvelles, ce supplément énergétique qui
redonnaient des ailes aux plus meurtris ? Mais, la machine
" « Elèves » était inexorablement en marche. Un but de
l'ailier ALEXAMDROWICZ remit tout en cause à la 89è minute, accordant un match
nul mérité à une valeureuse équipe « Elèves ».
Un match pour
rien ? Non, un excellent divertissement où presque vaincus et presque
vainqueurs s'exprimèrent dans une discipline inhabituelle pour certains (qui ne
sont pas toujours ceux que l'on pourrait croire).
C.
MEURISSE
Scanné
à partir d’un original
Mise
en page conforme à l’original.
11/2004
– F-X.
DOS DU JOURNAL