Cette page est une annexe à la page : Victoires aériennes - Chasse française - 1939/1945

faisant partie du domaine : GROUPE DE CHASSE GC III/6 (3/6)

du SITE PERSONNEL de FRANÇOIS XAVIER BIBERT

 

 

Sergent Yves « Robert » PÉLISSIER

Tunis le 22 juin 1916 - Ozoir-la-Ferrière le 10 août 1995

GC I/4, GC III/1

 

Robert Pélissier

 

Sergent Robert PÉLISSIER

Pilote au GC III/1 en 1940

 

Les principaux documents présentés ci-dessous proviennent des archives familiales de la famille PÉLISSIER

Compléments FXB : merci à Alain Coste, Daniel Gilberti, Henri Guyot, Lionel Persyn er Bernard Philippe pour leur aide

 

Historique résumé du Groupe de Chasse III/1 par le capitaine POMPE

 

Robert PÉLISSIER est né le 22 juin 1916 à Tunis.

Son père, Marius PÉLISSIER originaire de Cuxac d’Aude près de Narbonne a quitté la métropole quelques années auparavant pour venir travailler à la colonie dans la Poste tunisienne. Il a rencontré et épousé Antonia HARMELIN, habitante de Roknia, une petite localité du Constantinois : née à Dourbes (Alpes de Hautes Provence), elle était arrivée en Algérie tout enfant lorsque ses parents avaient obtenu une petite concession agricole comme beaucoup de ces modestes et courageux colons français venus tenter leur chance en Afrique du Nord au début du siècle.

En 1917, Marius profite de ses congés pour se rendre à Cuxac d’Aude afin de présenter à ses parents son épouse et son jeune fils. Malheureusement cette année là, la grippe espagnole frappe violemment en Europe et la jeune famille qui se trouve dans un hôtel à Marseille en attendant le bateau qui va leur permettre de regagner la Tunisie est violemment atteinte par la contagion de la terrible et foudroyante maladie. Si le jeune Robert et sa mère survivent, Marius décède à l’hôtel où son père devra venir chercher le corps pour le ramener à Cuxac d’Aude, afin de pouvoir l’inhumer. Marius qui avait déjà reçu son ordre de mobilisation pour partir en guerre ne connaîtra donc pas celle-ci. Sa jeune veuve Antonia PÉLISSIER-HARMELIN, avec son fils Robert, regagne Roknia où elle va vivre dorénavant chez ses parents, avec ses frères et sœurs.

Le 17 février 1923, elle de remariera avec un homme veuf, André EHRLACHER originaire de Guélaât Bou Sba dans le constantinois, qui avait lui-même déjà trois filles. Elle les élèvera avec Robert comme ses propres enfants.

Passionné comme beaucoup d’adolescents à cette époque par l’essor de l’aviation, le jeune homme qui a fait ses études à Constantine s’engage en octobre 1935 pour trois ans dans l’Armée de l’Air, à BLIDA, où est située la Base Aérienne 201. Il a 19 ans révolus.

L’aviation d’Algérie a eu la chance de voir arriver à sa tête en 1930 le colonel Joseph VUILLEMIN, chef charismatique qui va lui donner une impulsion nouvelle. L’activité militaire sur le vieil aérodrome « Hussein-Dey » d’Alger disparaît progressivement au profit de « Maison-Blanche » et de Blida qui accueillent les escadrilles du 1er G.A.A. (Groupement Aviation d’Afrique) commandé par le célèbre lieutenant-colonel Pierre WEISS, expérimenté, poète et écrivain de talent (voir sa biographie sur ce site).

 

 

Base aérienne de Blida en 1936

 

La base aérienne de BLIDA en 1936

 

A Blida, le 1er Groupe de la 1ère Escadre d’Algérie, qui prend la suite du 1er G.A.A., poursuit le travail entamé, assure le perfectionnement des jeunes pilotes et l’entraînement des réservistes, tout en jouant un rôle important dans le développement de l’aviation saharienne par des missions de reconnaissance.

 

 

Carte déroulande Aler-Gabès

 

Carte déroulante pour les vols d’entraînement

sur l'itinéraire Alger-Gabès

avec le cachet de la Base 201 de Blida

 

 

Potez 25 - 1er GAA

 

Potez 25 du 1er G.A.A.

 

Il n’est encore composé cependant que d’une seule escadrille ne disposant que de vieux POTEZ 25 TOE qui portent l’insigne de la SAL 71.

 

Insigne SAL 71 - 1er GAA

Insigne SAL 71

1er G.A.A. de Blida

 

En juillet 1936, Robert PÉLISSIER est affecté à l’Ecole de pilotage de Royan où il va être finalement breveté pilote militaire avec le numéro 25.442 en novembre 1936 ; il est alors nommé caporal/chef.

Pourquoi Royan ? Devant la menace du réarmement allemand décidé par Hitler, l'état-major français, pris au dépourvu, alors que le développement de notre aviation militaire accusait déjà un retard considérable en matériel et en qualification, se décida enfin à lancer en 1935 des programmes de construction d’avions plus modernes et de formation de nouveaux mécaniciens et de pilotes militaires.

Cependant, les deux écoles de pilotage de l'époque, Istres et Avord, ne suffisaient pas. Pour accélérer les choses on décida d'utiliser certaines écoles civiles et c’est ainsi que l’école CAUDRON de Royan-Médis, parmi d’autres, entreprit de former des pilotes militaires, tout en conservant son statut d'école civile.

Robert PÉLISSIER fit partie en 1936 de la seconde et, provisoirement dernière promotion de l’Ecole CAUDRON. En effet, avec l’Arrivée du Front Populaire, les priorités politiques ne furent plus les mêmes en 1937 et 1938 ; on sait à quoi cela conduisit d’un point de vue militaire au moment de l’invasion de la France par l’Allemagne en mai 1940 ! En catastrophe, une troisième promotion fut appelée à l’été 1939, mais sa formation ne put évidemment pas être terminée. Cependant, de nombreux élèves répondirent à l’appel du Général de Gaulle et s’engagèrent dans les F.A.F.L. (Forces Aériennes Française Libres) où ils se couvrirent de gloire. Mais la plupart y perdirent la vie : lire « Cap Sans Retour » de Germaine L’Herbier Montagnon.

En 1936, ce n’était pas facile l'école René Caudron ! Lever à 5h 00. Cours techniques de 6h 00 à 8h 00 dispensés par un pilote d'Air France, puis de 8h 00 à 9h 30 exercices militaires avec maniement du fusil Lebel. On sortait enfin les avions des hangars, et à partir de 10h 00, les petits biplans CAUDRON C.272 « Luciole » de 100 CV prenaient l’air avec un élève et son moniteur en double commandes. On volait encore l’après–midi jusqu’à 17h 30 et on reprenait les cours jusqu’à 20h 00...

 

 

Caudron C.272 "Luciole"

 

Caudron C.272 « Luciole »

 

Les élèves étaient ensuite lâchés en solo et pouvaient alors subir l’examen du brevet militaire qui comprenait des épreuves théoriques et de pratique : il leur fallait en particulier effectuer en vol solo un circuit triangulaire avec montée à 5 000 mètres au-dessus de la Gironde.

 

 

Caudron C.490

 

Caudron C.490

 

L'instruction n'était pas terminée pour autant car l'élève pilote passait ensuite sur CAUDRON C.490, un biplan plus puissant doté d'un moteur de 240 CV, puis sur CAUDRON Simoun. Cet avion monoplan, rapide pour l'époque car bien profilé et entièrement fermé, était par contre d'un pilotage délicat. L’année de formation se terminait par quelques séances d’acrobaties sur « Luciole » : les élèves avaient alors une centaine d'heures de vol à leur actif et ils pouvaient alors rejoindre des unités opérationnelles.

 

 

Caudron C.620 "'Simoun"

 

Caudron C.630 « Simoun »

 

L’école Caudron devait aussi disposer de quelques POTEZ 25, puisque sur les rares photos que Robert PÉLISSIER possède de cette époque apparaît cet avion biplan, qui était robuste un biplace d’entraînement extrêmement répandu à cet époque.

 

 

Potez 25.55 "F-APFB"

 

Potez 25.55 « F-APFB » n° 457 immatriculé en janvier 1937 au nom de « Caudron »

 

 

Robert Pélissier - Ecole Caudron de Royan-Médis
 Robert Pélissier - Ecole Caudron - Royan-Médis
 Robert Pélissier - Ecole Caudron - Royan Médis

 

Robert PÉLISSIER à l’Ecole Caudron de Royan-Médis

 

Nota : Entre 1936 et 1940, environ 200 pilotes ont obtenu leur brevet à l’ÉCOLE de PILOTAGE CAUDRON de ROYAN-MÉDIS. Mais il y avait également, au sein de la caserne Champlain de Royan, une école de mécaniciens, annexe de celle de Rochefort. L'École de pilotage utilisait en outre des terrains de dégagements sommaires, tel celui de Corme Écluse.

Il existe quelques photographies bien connues d’un groupe de Morane Saulnier 405 qui étaient en service à l’École de Rochefort (*), prise lors d’un passage de ces appareils à Royan Médis. Ils ont encore leur peinture d'origine, bien fatiguée, et portent encore certaines marques du GC I/7 où ils servaient auparavant. Contrairement à ce que l’on peut lire ailleurs, aucun de ces appareils n’ont été ensuite transférés au CIC de Chartres.

(*) Se trouvaient au moins à Rochefort les  MS 405 n° 1, 3, 5 et 9.

Merci à Alain Coste pour ces précisions

 

Ecole de pilotage de Royan Médis - Morane Saulnier 405

 

Les élèves de l’Ecole Caudron de Royan n’ont donc jamais eu de Morane 405 ou 406 à leur disposition pour leur formation.

Fin 1939 (rapport d'inspection du 16 décembre), il y avait à l'école de Royan, 13 Luciole, 17 Aiglon, 13 Simoun, 1 Pélican, et 1 Phalène. Tous des CAUDRON, ce qui est bien normal ! Un peu plus tard, des MS.230 et des Hanriot 436 sont arrivés.

Avec l’invasion de la France et la progression des forces allemandes vers la région parisienne, il est décidé fin mai de transférer l’école de pilotage EP 101 de Saint-Cyr à Royan : Partent successivement pour Agen, onze Aiglon, deux MS 230, un Hanriot 436 (le 24 mai); un phalène le 25 mai; un Aiglon, deux MS 230, une Hanriot 435 le 26 mai; un Aiglon le 27 mai et un MS 230 le 29 mai. Mais entre temps, il y a sans doute eu pas mal de mouvements...

Le 26 mai ont sait que 89 avions de l'EP 101 étaient présents sur les terrains de Royan. Beaucoup des quelques aviateurs français qui décidèrent courageusement de gagner l’Angleterre après l’appel du 18 juin le firent à partir de Royan avec des appareils « empruntés » sans l’accord de leur hiérarchie...

Merci à Didier Lecocq pour ces précisions

 

Lire un article de M. André BERLAND sur l’« École de Pilotage CAUDRON de Royan » paru dans le Bulletin municipal de Médis en juillet 1999

 

Après cette année d’apprentissage et sa promotion au grade de sergent, Robert PÉLISSIER est affecté en juin 1937 à la 1ère escadrille, SPA 95 de la 4ème Escadre de Chasse Mixte stationnée sur la Base Aérienne 112 de Reims, qui a été équipée quelques mois plus tôt de Dewoitine 500.

 

 

Dewoitine 500 - 1ére escadrille - GC I/4

 

Dewoitine 500 de la 1ère Escadrille du GC I/4

 

Dewoitine 500 - 1ère escadrille - GC I/4

 

 

Insigne SPA 85 - GC I/4

Insigne SPA 95

1ère escadrille GC I/4

 

 

Livret individuel de Robert Pélissier   Carnet de solde individuel de Robert Pélissier      Carnet de vol de Robert Pélissier  

 

Livret individuel – Carnet de solde - Carnet de vol du Sergent PÉLISSIER

1ère escadrille du GC I/4

 

Son « carnet de vol » est ouvert en septembre 1938. Il totalise à cette date 275h 45 de vol. Il effectuera au cours de ce mois 7 vols sur les Dewoitine 500 n°67, 79 et 143 pour un total de 7h 30, certifiés par le capitaine O’ BYRNE, commandant la 1ère escadrille, le capitaine de SAINT-ALBIN, commandant le 1er Groupe et le colonel CANTON, commandant la 4ème Escadre.

 

 

Carnet de vol de Robert Pélissier - Décembre 1938 - GC I/4

 

Carnet de Vol du Sergent PÉLISSIER – Décembre 1938

1ère escadrille du GC I/4

 

En octobre, à la fin de son engagement initial de trois ans, il se réengage, obtient une permission d’un mois pour tout le mois de novembre, et continue ensuite ses vols sur Dewoitine 500 ou 501 jusqu’à la mi-avril 1939. Après plus de 50 heures de vol au sein de la première escadrille du GC I/4 à Reims, il peut alors rejoindre l’A.F.N. où il est affecté sur la Base de Sidi Ahmed de Bizerte, au sein de la seconde escadrille du 5ème G.A.A., faisant partie de la 42ème Demi-Brigade Aérienne.

Celle-ci porte l’insigne « Tête de Renard au monocle » de la SPA 84 que va dorénavant arborer le sergent PÉLISSIER sur les avions qu’il pilotera jusqu’en juin 1940.

 

Insigne SPA 84 - 5ème GAA - GC III/1

Insigne SPA 84

2ème escadrille 5ème G.A.A.

1ère escadrille GC III/1

 

Cette unité vient de remplacer ses Nieuport-Delage 622, sesquiplans (1) complètement dépassés par des Dewoitine 510, monoplans métalliques à ailes basses, certes plus modernes, mais appareils toujours équipés d’un train d’atterrissage fixe et d’un poste de pilotage ouvert, qui ne sont toujours pas les chasseurs modernes tant attendus par les aviateurs français.

 

(1) Un sesquiplan est un biplan dont l'aile inférieure a une surface équivalant à la moitié de celle  de l'aile supérieure

 

 

Nieuport Delage Nid 622

 

Nieuport Delage Nid 622

 

 

Dewoitine 510 - 5ème GAA - Capitaine Pompe

 

Dewoitine 510 n°289 du capitaine POMPE

Commandant la 1ère escadrille du 5ème G.A.A. de Sidi-Ahmed

 

Après deux vols de contrôle sur Morane Saulnier MS.230 le 25 avril, d’abord en double commande, puis en solo, Robert PÉLISSIER est lâché dès le 27 pour un vol de 45 minutes sur un D.510 de sa nouvelle unité.

 

A la déclaration de guerre, le 5ème G.A.A. va occuper le terrain de desserrement de Pont-du-Fahs, avant de retourner à Sidi-Ahmed où à partir du 11 octobre ses Dewoitine 510 sont enfin remplacés par des Morane Saulnier MS.406, appareil qui sans être l’avion idéal pour affronter bientôt les Messerschmitt allemands vu les retards accumulés dans son programme de développement et de construction, est enfin un avion fermé à train rétractable dont la vitesse dépasse les 400 km/h.

 

 

Morase Saunier MS 405

 

Printemps 1938 - Morane Saulnier MS.405 n°1, tête de série du MS .406 – Sans doute à Reims

Photographie de la collection personnelle de Robert PÉLISSIER

 

 

Mprane 406 en vol - Robert PELISSIER

 

Exceptionnelle photographie d’un Morane Saulnier 405 en vol - Sans doute également à Reims en 1938

Malheureusement la date, le lieu et des informations sur l’appareil restent imprécis ce jour

Document de la collection personnelle de Robert PÉLISSIER

Nota : cette photographie a été publiée en 1978 dans le n°100 du « Fana de l’Aviation » : l’appareil porterait le numéro de série « 11 » d’après la légende

 

Robert PÉLISSIER effectue son premier vol sur Morane Saulnier 406 le 15 octobre 1939 ; l’entraînement des pilotes a été intense au cours des mois précédents, puisqu’il a en effet volé depuis son arrivée au Groupe une trentaine d’heures aux commandes de Dewoitine 510, d’un Caudron Simoun, appareil de liaison, pour une prise en main, et qu’il a pu s’entraîner à la voltige plus de 4 heures avec un moniteur sur Morane Saulnier MS.230 avant d’effectuer sur ce même appareil un vol acrobatique de contrôle le 6 juillet avec son commandant d’escadrille, le capitaine POMPE.

Le 5ème G.A.A. devient alors le troisième groupe de la première escadre de chasse, sous le nom de GC III/1. A la mi-novembre 1939 ses personnels sont envoyés en Métropole sur la base de Marignane à Marseille via le paquebot « Jules Grévy », mais ses avions et son échelon roulant sont restés sur place en Tunisie. Une belle occasion perdue de faire traverser la Méditerranée à des précieux matériels qui feront défaut par la suite. Le Groupe devra donc attendre quelque temps pour recevoir des nouveaux Morane et poursuivre son équipement. Une fois opérationnel, comme tous ceux déjà constitués que la France compte, le GC III/1 va aller occuper sur le front différents terrains de campagne :

 

Lire l’historique du « Groupe de Chasse GC III/1 » sur le site « Traditions Air » rédigé par Henri Guyot

 

Voir aussi l’historique officiel rédigé par le capitaine Pompe en 1942 : document original conservé par la famille Pélissier

 

 

Persan Beaumont

du 22 décembre 1939 au 10 janvier 1940

Chantilly/Les Aigles

du 10 janvier au 3 mars 1940

Velaine en Haye - Toul/Croix de Metz

du 3 mars au 13 avril 1940

Rouen/Boos

du 13 avril au 5 mai 1940

Norrent Fontes - Moerbecke - Maldeghem

du 5 mai au 17 mai 1940

Plessis-Belleville

du 17 mai au 3 juin 1940

Valence

du 4 au 5 juin 1940

Nangis – Rozay en Brie

du 5 au 10 juin 1940

Valence

du 10 juin au 27 juillet 1940

 

La seconde escadrille du GC III/1, arbore pour la part l’insigne « Le canard en vol » de la SPA 93.

 

Insigne SPA 93 - GC III/1

Insigne SPA 93

1ère escadrille 5ème G.A.A.

2ème escadrille GC III/1

 

Le Groupe est commandé par le commandant PAOLI, avec pour commandant d’escadrilles, le capitaine POMPE pour la 1ère et le capitaine ROUGEVIN-BAVILLE pour la 2ème Il sera un des seuls groupes à conserver ses appareils Morane Saulnier MS.406 jusqu’à l’armistice, sans recevoir un avion plus moderne, Bloch 152 ou Dewoitine 520 et il est également un des rares qui ait du attendre le 9 mars 1940 pour subir son premier engagement, et l’attaque allemande du 10 mai 1940 pour enregistrer sa première victoire, mais à la fin de la campagne de France il en comptera 29 sûres et 5 probables.

 

 

Pilotes du GC III/1 - 13 novembre 1939

 

Etat-major

 

            Cdt                      Paoli                                                                               Commandant du groupe.

            Cne                     Le Bideau                                                                     Adjoint.

            Lt                         Doyen                                                                            Officier mécanicien.

            Lt                         Priet                                                                                Médecin.

 

1ère escadrille - Spa 84

 

            Cne                     Pompe                                                                           Commandant d’escadrille

            Lt                         de Mallmann

            Lt                         Marche

            s/Lt                      Calmel

            Adt                      Crémieu

            Adt                      Gagnaire

            Adt.                     Guingo

            S/c                       Cazade

            S/c                       Paulhan

            Sgt                      Davila

            Sgt                      Gruet

            Sgt                      Pélissier

            Sgt                      Pralon

 

2ème escadrille - Spa 93

 

            Cne                     Rougevin-Baville                                                        Commandant d’escadrille

            Lt                         Tariel

            s/L                       Abrioux

            s/L                       Goumy

            A/c                       Bassaget

            Adj                       Saussol

            S/c                       Castillon

            S/c                       Déchanet

            S/c                       Finochietti

            S/c                       Vallière

            Sgt                      Doublet

            Sgt                      Durand

            Sgt                      Lagrange

 

 

 

Echelon roulant du GC III/1 - Velaine en Haye - 10 mars 1940

 

Départ de l'échelon roulant du GC III/l de Velaine-en-Haye le 10 mars 1940, en direction de Toul/Croix-de-Metz.

Le quatrième MS 406 qui porte le numéro 10 est l’appareil du sergent PÉLISSIER

Autres appareils : n° 733 codé « 1 », n°730 codé « 7 », n° 895 codé «01 » ...

Photographie R. SAUSSOL – Collection Lionel Persyn

 

Personnels du GC III/1 - 1939/1940

 

Personnels du GC III/1 en 1939/1940

Robert PÉLISSIER est le 6ème à partir de la droite

 

 

 

Préparation de mission - GC III/1

 

 

Retour de mission - GC III/1

Devant le Morane Saulnier n° 733 – Codé « 1 » de la 1ère escadrille,

Robert PÉLISSIER et deux autres pilotes du GC III/I simulent pour les photos une préparation et un retour de mission...

 

 

Hiver - GC III/1  Hiver - GC III/1
  Hiber - GC III/1

 

Pendant le long hiver 1939-1940 sans doute à Chantilly

Pilotes et mécaniciens du Groupe de chasse GC III/1

 

 

Robert Pélissier - GC III/1 - MS 406

 

 

Robert Pélissier - GC III/1 - MS 406

Robert PÉLISSIER

L’appareil codé « 3 » au second plan est le Morane Saulnier 406 n°780

 

 

Robert Pélissier - GC III/1 - MS 406

 

 

Robert Pélissier - GC III/1 - MS 406

 

Robert PÉLISSIER (à droite) devant un Morane Saulnier MS 406 du GC III/1 en 1940

 

 

GC III/1 - MS 406

 

Dans un hangar du GC III/1

Date et lieu à préciser

 

De janvier au 10 mai 1940, le groupe a finalement peu volé et le sergent PÉLISSIER a participé à 10 sorties de guerre sur son Morane habituel, le n°588 codé « 10 », sans être engagé contre l’ennemi. Absent du Groupe sans doute pour des raisons médicales du 4 avril au 29 mai 1940, il ne participe donc pas aux violentes missions que son Groupe a du assumer lors des trois premières semaines de la campagne de France, à partir du terrain de Norrent Fontes, à l’ouest de Béthune, le 10 mai, puis des terrains avancés et exposés de Moerbecke et de Maldeghem en Belgique pour appuyer les armées belges et hollandaises du 11 au 13 mai, et de nouveau de Norrent Fontes jusqu’au 17 mai, pour se reconstituer, avant de s’installer à Plessis Belleville pour défendre alors le nord-est parisien. Le 20 mai, après de très durs combats, de nombreuses victoires mais aussi de lourdes et cruelles pertes, le Groupe ne dispose plus que d’une dizaine de Morane. Quelques appareils sont remplacés, mais les combats du 26 mai et un violent bombardement du terrain le même jour anéantissent une douzaine d’appareils. A cette date le Groupe ne peut plus mettre en ligne que 6 appareils et ceux qui vont lui arriver sont dans un état lamentable. C’est donc un Groupe complètement exsangue que le sergent PÉLISSIER va retrouver le 29 mai 1940.

Comme le Morane n°588 a été détruit lors du bombardement du 26 mai, on lui affecte alors un nouvel appareil, le n°792 codé « 10 », mais il n’est pas sûr que les mécaniciens ait eu le loisir de poser cette marque sur l’appareil !

Le 3 juin, le terrain du GC III/1 est de nouveau sévèrement bombardé. Quelques appareils sont mis hors service, mais heureusement sans perte humaine...

Le 4 juin le Groupe est déplacé à Valence/Trésorerie, via Lyon, en raison de l’entrée en guerre vraisemblable de l’Italie...

Le 6 juin, le GC III/1 est ramené au Nord sur le terrain Nangis au sud-est de Paris...

Le 8 juin le sergent PÉLISSIER participe à une mission menée par deux patrouilles triples (18 avions au total ; 1 patrouille triple est composée de 3 patrouilles simples, soit 9 avions) afin d’escorter deux avions de reconnaissances Potez 63-11 au nord de Beauvais. C’est son baptême de feu. Grosse frayeur quand 3 Messerschmitt BF 109 dispersent le dispositif français avant de s’enfuir sans résultat...

Le 9 juin, le Groupe se déplace d’une quinzaine de kilomètres, de Nangis à Rozay en Brie...

Le 10 juin sera à la fois son jour de gloire et un très mauvais souvenir. Le GC III/1 participe vers 14h 30 à une mission de couverture aux coups dans la région de Rethel avec d’autres formations, en s’envolant de l’aérodrome avancé de Connantre. La patrouille de l’adjudant GAGNAIRE, ayant le s/c CAZADE et le sgt PÉLISSIER comme équipiers surprend un Henschel 126 du 5.(H)/13 et passe à l’attaque. Le monomoteur de reconnaissance percute le sol quelques minutes plus tard. La victoire confirmée sera attribuée aux trois pilotes, ce qui leur vaudra une citation (voir ci-dessous).

Malheureusement, au retour, la patrouille est surprise par un feu nourri de la « flak » allemande. Le Morane 406 n°618 codé « 14 » de l’adjudant Edgard GAGNAIRE, as au 7 victoires homologuées et aux 2 probables bascule et explose au sol tuant son pilote. Le sergent Robert PÉLISSIER pose son avion en feu à l’est de Soissons à proximité de la forêt de Retz, mais il peut l’évacuer sans problème, tandis que le s/c CAZADE, qui a pu observer la scène et s’assurer que son camarade qui lui a fait un geste du bras était indemne, peut rentrer à Rozay-en-Brie, mais avec un appareil durement touché. Le sergent PÉLISSIER n’aura pas cette chance, car s’étant posé dans une zone qu’il ne savait pas encore conquise par les forces allemandes, il sera fait immédiatement prisonnier, à son grand étonnement.

 

 

Carnetde vol de Robert Pélissier - 10 mai 1940 - Vainqueur et abattu.

 

Carnet de Vol du Sergent PÉLISSIER – Juin 1940

1ère escadrille du GC III/1

 

« 10 06 1940 – M 406 792 – Tiré par troupes au sol – Obligé de des poser chez l’ennemi – Région Villers Cotterêts

Aperçu sain et sauf par s/c CAZADE et porté disparu à cette date »

 

 

Carnet de vol de la 1ère escdrille du GC III/1 - 10 mai 1940

 

« Cahier d’ordres » de la 1ère escadrille du GC III/1 pour la journée du 10 juin 1940 à Nangis

Transcription :

GAGNAIRE (MS n°14) – CAZADE – PÉLISSIER (MS n°10) – Couverture aux coups dans la région de Rethel

Place de la patrouille dans le dispositif : patrouille intermédiaire d’un dispositifs de 3 patrouilles doubles.

Rendez vous à Connantre.

La mission n’a lieu qu’à 14h 30.

R.A.S.sur le secteur à part des tirs de D.C.A. A la fin de la mission, un Henschel 126 est attaqué par la patrouille de GAGNAIRE et descendu (il percute le sol) ; il semble que c’est l’adjt. GAGNAIRE qui ait tiré la rafale décisive. Prise par l’heure, la patrouille est obligée de rentrer. Elle fait cap S.O. et reste à basse altitude pour faire reconnaître ses cocardes des Français. Soudain, du sol, sont tirés des rafales d’obus de petit calibre et traçantes. L’adjt. GAGNAIRE, touché, s’engage sur le dos et percute le sol. 10 km plus loin, le sergt. PÉLISSIER est obligé de se poser en feu. Son atterrissage, suivi des yeux par CAZADE est très normal. PÉLISSIER est vu sortant calmement de son appareil, faisant route vers une ferme voisine et agitant les bras ; ce geste est interprété « Tout va bien ». CAZADE se disposait à atterrir mais à son tour est tiré su sol ; il est obligé de dégager en faisant route au sud. CAZADE se croyait aux environs de Provins, tiré accidentellement du sol par des Français, mais une reconnaissance dans ce secteur, en voiture, ne nous à pas permis de trouver la trace de nos 2 Morane.

Il est à craindre que la région fût occupée par l’ennemi.

 

 

 

Message de M. Bernard PHILIPPE – Historien de la Chasse Française de 1939/1940 (19 février 2015)

 

Il y a une vingtaine d'années quand j'habitais à Villers Cotterêts, j'ai rencontré Monsieur Henri Garnier qui avait sillonné à bicyclette la région sud du département de l'Aisne en 1940. Avec quelques camarades de son âge, il avait alors 18 ans, il avait découvert pas mal d'épaves d'avions français et les avait photographiées. C'est lui qui a prévenu Madame L'Herbier Montagnon pour l'avion d'Edgard Gagnaire. J'avais pris des notes et fait retirer ses documents personnels, aujourd'hui, ils sont utiles...

Voici à peu près le déroulement du dernier vol de Gagnaire et Pélissier : Ils ont été touchés par la « flak » puisque les Allemands occupaient déjà cette région. Gagnaire est tombé près d'un hangar de la ferme de Corbeny à Trugny qui est proche de Bruyères‑sur‑Fère. Son Morane n° 618 a entièrement brûlé, le pilote a été retrouvé carbonisé, même le moteur avait fondu. Il était né le 14 février 1907 à Puymangou, il y a été réinhumé après la guerre, car ce n’est que par l'enquête des IPSA qu'il fut identifié.

Comme signalé par Cazade dans son rapport, Pélissier s'est posé à 10 km de son chef de patrouille, à Monthiers très précisément. Bien que le Morane 406 ait brûlé, le numéro est encore visible sur la photo. Monsieur Garnier avait récupéré une plaque du moteur sur laquelle étaient notées ces inscriptions : Moteur HS 12 Y – 31 septembre 1939 - Hélice Sauvière Type 351 -  Pales 4436 A. Les 3 pales portent les numéros A 3306 - B 3363 -C 3388. Moyeu de l'hélice Type 410-7, numéro 901 AO.

 

L’épave du Morane Saulnier 406 n°792 de Robert PÉLISSIER à Monthiers, phographiée par M. Henri Garnier, après l’armistice

Carte de situation de Monthiers

Profil du Morane Saulnier 406 n°730 - GC III/1 – 1ère escadrille « Renard au monocle »

Adjudant Edgard GAGNAIRE – As aux 7 victoires homologués

 

 

Citation du sergent Robert Pélissier

 

Citation du sergent Robert PÉLISSIER

 

« Jeune pilote allant et adroit, volontaire pour toutes les missions.

A descendu le 10 juin 1940, avec sa patrouille, un avion multiplace ennemi qui s’est écrasé au sol »

 

 

 

Lettre de Robert Pélissier à ses parents - Prisonnier en Allemagne  Lettre de Robert Pélissier à ses parents - Prisonnier en Allemagne

 

 

Transcription :

 

4 juillet 1940

 

Bien chers parents

 

Vous devez certainement être très inquiet ne recevant plus de nouvelles mais j’espère que cette lettre arrivera assez vite pour vous rassurer étant donné que je suis prisonnier depuis le 10 juin.

Je n’ai pas à me plaindre car j’ai été très bien reçu et bien  xxxxxxxxxxx et comme dans ma chute, je n’ai eu aucune blessure mon état de santé est satisfaisant. Je ne pourrais vous écrire longuement étant donné le manque de place, mais ce qui est nécessaire que vous sachiez c’est que vous pouvez m’écrire et m’envoyer des colis de 1 à 5 kg. autant qu’il vous plaira, n’oubliez pas quelques nécessaires de toilette et du tabac, je vous dirai au fur et à mesure ce dont j’ai besoin.

Je vous quitte très chers maman, papa, Jo, Bellou Denise et Danielle en vous embrassant affectueusement comme je vous aime.

Yves

 

D’Allemagne où il est prisonnier, première lettre de Robert PÉLISSIER à sa famille, à Roknia (Algérie)

 

 

Le GC III/1 reçoit l’ordre dans la nuit de retourner à Valence où il arrive dans la journée du 11 juin. A partir de cette date il n’effectue plus que quelques missions, avant d’être replié sur Orange/Caritat le 19 juin, puis sur Marignane le 21 où il se trouve lors des armistices du 22 juin avec l’Allemagne et du 24 juin avec l’Italie.

Le Groupe qui ne regagne pas l’A.F.N. comme certains autres est finalement dissout le 12 août 1940. 5 pilotes ont été tués et 4 ont été faits prisonniers. Il totalise une trentaine de victoires, homologuées ou probables. Il a aussi perdu beaucoup d’avions.

 

 

Morane Saunier MS 406 du GC III/1 à Marignane après l'armistice

 

La bataille de France est terminée pour les Morane 406 survivants du GC III/1

Ci-dessus, trois d’entre eux à Marignane photographiés par le lieutenant

Jacques Du BOUCHER, dont le « O » au centre sur lequel il volait

Collection Lionel Persyn

 

Historique résumé du Groupe de Chasse III/1 par le capitaine POMPE

 

Robert PÉLISSIER, est emmené en Allemagne. Il fera ce long trajet jusqu’à la mer baltique, à pied dans une colonne de prisonniers encadrée de chaque côté de la route par de très jeunes cavaliers allemands qui exécutent purement et simplement les plus faibles d’une balle dans la tête lorsqu’ils ne peuvent plus suivre le rythme. Robert se distinguera en aidant à avancer pendant de longues journées un de ses jeunes camarades de 19 ans très affaibli. Il ne restera interné en Allemagne que seulement 9 mois. En effet, suite « officiellement » à des problèmes de santé, il est libéré pour un rapatriement sanitaire début mars 1941. En fait de nombreux pieds-noirs prisonniers ont pu profiter du fait que les Allemands avaient une peur panique d’être contaminés par le virus du paludisme ; ils ont pu ainsi, moyennant quelques complicités avec les médecins français du camp, qui en déclaraient de temps en temps quelques uns « malades de la malaria », regagner la France occupée. Par contre, en tant que Pilote, Robert PÉLISSIER avait été prévenu : s’il était dans l’avenir de nouveau fait prisonnier sur un quelconque théâtre d’opération en tant que pilote, il serait fusillé sans autre forme de procès. Il a donc du accepter de signer un document précisant cette menace.

Après bien des péripéties, il regagne l’Algérie via la Suisse, l’hôpital de Toulon, où il peut démontrer que « sa malaria » ne fût que fictive, et Marseille. Il débarque finalement en Algérie à Philippeville et il obtient une permission de convalescence de 4 mois qu’il passe au milieu des siens à Roknia. Il en a bien besoin pour se reconstituer tellement il est amaigri et en mauvais état général. Il y retrouve également sa fiancée...

 

 

Robert Pélissier - Marseille - Retour de captivité

 

 

Robert pélissier - Marseille - Retour de captivité

 

Mars 1941 - Robert PÉLISSIER portant toujours ses habits de prisonnier

rencontre par hasard sur la Canebière à Marseille deux anciens du GC III/1

dont le sergent Jean LAGRANGE à gauche

 

« A ce vieux Robert PÉLISSIER pour mieux se rappeler comment nous t’avons déniché sur la Canebière. Nos embrassades, c’était pas du chiqué comme tu l’as si bien dit.

Signé : Lagrange

1 à 0 pour le « con de Guillaume »

Salon de Provence 41 »

 

 

"Etat de liquidation d crédit" - Robert- Pélissier - Centre Administratif de l'Air de Blida

 

« Etat de liquidation de crédit » du sergent Robert PÉLISSIER à son retour de captivité

 

 

Roknia - Carte de situation

 

Le 10 août 1941, une fois sur pied, il peut se réengager comme P.N. (Personnel Navigant) sur la base de Sidi-Ahmed à titre rétroactif à la date du 10 octobre 1940, du fait de sa captivité. Il est affecté au Dépôt de Stockage rattaché administrativement au Groupement de chasse 24, dont font partie le GC II/7 (à Sidi Ahmed avec des Dewoitine 520) et l’E.C.N. 3/13 (Escadrille de Chasse de Nuit à Gabès avec des Potez 631), mais il ne pilote plus conformément à ce qu’il a dû accepter en contrepartie de sa libération.

Il se marie le 4 octobre 1941 et le jeune couple peut s’installer alors à Bizerte. Une petite fille Michèle naîtra en juin 43.

Bientôt nommé sergent-chef, Robert sera rayé des cadres de l’aviation en novembre 1942, au moment du débarquement anglo-américain en A.F.N. Mais sa carrière militaire ne s’arrêtera pas là, puisqu’il sera rappelé en 1943 pour reprendre la lutte au sein du 51ème G.A.A. (Groupement Artillerie de l’Air). Il servira sur le sol de métropole en 1944, pour poursuivre et finalement refouler l’A²llemand au-delà du Rhin, jusqu’à l’armistice du 8 mai 1945.

 

 

Certificat de bonne conduite - Robert Pélissier

 

Certificat de « Bonne Conduite » du sergent-chef Robert PÉLISSIER

dévivré par le Groupement de Chasse n°24 à Sidi-Ahmed

 

 

En Afrique du Nord, « L'Artillerie de l'air » fait suite à partir de 1942 aux « Sections de Défense de Terrains », qui avaient été particulièrement inefficace en 1939/1940, avec des Personnels non spécialisés et un armement désuet. Elle est placée pour cela sous les ordres directs des commandants de terrains, et non plus comme précédemment rattachée aux organes administratifs des bases.

 

Insigne du 51ème G.A.A

Insigne du 51ème G.A.A.

 

La « Brigade d'Artillerie de l'Air » est ainsi composée de deux Régiments (R.A.A) constitués chacun de Groupes (G.A.A), dont le 51ème, équipés de canon de 40 mm Bofors et de 90 mm contre les attaques aériennes à basse et moyenne altitudes. De sa création à la fin de la guerre, la Brigade d'artillerie de l'air assure la défense et la protection anti-aérienne de 53 aérodromes ou points sensibles. Elle est engagée pour la première fois pendant la campagne de Tunisie en décembre 1942, et après avoir défendu les terrains de Corse fin 1943, elle débarque en Provence en 1944 et défend alors les terrains occupés par l’Armée de l’Air Française de la vallée du Rhône, de la Lorraine, et de l’Alsace lors de la fulgurante progression de l’Armée du Général de Lattre de Tassigny vers l’Allemagne. Elle participe aux combats de 1945 en Allemagne avant d’être dissoute en 1946.

Au moment de sa dissolution, les Régiments 1 et 2 comprenaient les groupes 50 « Strasbourg », 51 « Metz », 52 « Adam », 53 « Ventoux », 54 « Vendôme » et 55 « Verdun ».

Une des batteries du 51ème G.A.A., dans lequel a servi Robert PÉLISSIER, était commandé par un Pied-noir comme lui, Milhe POUTINGON, agriculteur à Lourmel, également pilote militaire. Dans la réserve, il avait été rappelé comme capitaine pour commander la 1ère escadrille du G.A.O.A 583 au Levant en 1939, avant d’être remobilisé en janvier 1943 pour servir dans l’artillerie anti-aérienne.

De 1943 à 1946 le 51ème G.A.A. a assuré la défense des terrains de Bône, Alger, Sidi-Ahmed, Lyon, Dijon, Dôle, Tavaux, Besançon-Thise, Luxeuil, Saschsenheim, Unterreixiengen, Trêves et Coblence.

 

 

Canon BOFORS de 409 - Dijon-Longvic - 1944

 

 

Système de défense anti aérien de Dijon-Longvic - 1944

Canon Anti Aérien Bofors « 10.44 long RN canal » du 51ème GAA en position à Dijon-Longvic

Collection Daniel Gilberti

Plan des défenses aériennes de Dijon Longvic en 1944

Collection Daniel Gilberti

 

 

Précisions de M. Daniel GILBERTI, historien de la BA 102 de Dijon

A l'automne 1944, l'activité aérienne de la base aérienne de Dijon, partagée entre les forces aériennes américaines et l'Armée de l'Air, nécessite obligatoirement une défense antiaérienne.

Cette mission est alors dévolue au 213ème groupe de défense antiaérienne de l'armée américaine, qui met en œuvre une batterie sous commandement américain et une batterie sous commandement français :

- le 894th AAA Aw Bn, commandé par le capitaine Sherman E.Lyke met en œuvre la batterie  B, composée de 8 canons" Bofors"  de 40mm, protégée par un quadri tube M51 de 50mm

- le 51ième groupe d'artillerie de l'air (51ième GAA) commandé par le lieutenant colonel Ader mettant en œuvre la 2ème batterie (lieutenant St Pierre et commandant Assorin) de même composition que l'unité américaine.

Dans la région se trouvent également les 50ème et 55ème GAA à Dôle et Besançon.

La première batterie du 51ème GAA est sans doute déjà à Luxeuil

Les 3ème et 4ème batteries du 51ème GAA sont à Tavaux.

Chaque batterie dispose de 8 canons de 40 mm Bofors, 8 mitrailleuses lourdes à refroidissement par eau et 2 lance-roquettes.

 

Compléments (mars 2015) :

Après la mise en ligne de cette page, la famille de Monsieur Ernest BOHN, également pied-noir, et qui a servi au 51ème GAA avec Robert PÉLISSIER en 1944-1945, nous a transmis les quelques photographies ci-dessous. Nous l’en remercions bien sincèrement.

 

 

 

 

5Ième GAA - Ernest BOHM

 

Ernest BOHM au 51ème GAA

En haut : Dijon (à gauche) – Luxeuil (à droite)

En bas : Vers l’Allemagne (à gauche) – Darmstadt (à droite) : la motocyclette est une « prise de guerre » !

 

51ème GAA - Ernest BOHM

 

 

51ème GAA - ERnest BOHM

 

 

Patrick BOHN, fils d’Ernest, nous a également fait part de l’anecdote suivante :

« Un jour, en Allemagne, un convoi du 51ème groupe d’artillerie était en train de rejoindre une base allemande qui venait d’être prise par les troupes alliées (sans doute Rosenheim) ; un G.M.C. avec en remorque un canon Bofors venait de tomber dans un fossé. Robert PÉLISSIER, dans un second convoi, arriva sur les lieux. On lui rapporta l’accident et on lui annonça que son copain BOHN avait perdu la vie... Cette nouvelle était fausse, mais l'avance rapide en Allemagne a alors séparé alors les différentes batteries du Groupe... Après l'arrêt des combats, Ernest BOHN est resté en Allemagne jusque fin 1945 pour instruire les nouvelles recrues. Robert PÉLISSIER, pour sa part, est rentré en Algérie, mais il n'a pas eu le coeur d'aller voir les Parents de son ami, pensant à leur peine.... En 1947, la famille PÉLISSIER, venue se reposer à Philippeville après les moissons, passa un jour devant la brasserie « l'Excelsior » où Ernest BOHN était attablé, lequel reconnaissant son ami, l'a interpellé. Il paraît que Robert PÉLISSIER, n'en croyant pas ses yeux, a pali, puis les deux anciens camarades de combat  se sont serrés longuement dans les bras l’un de l’autre. C'est ainsi qu'ils se sont retrouvés après la guerre... Un peu plus tard, leur ami Pierre CREMIEU, surnommé « Popeye », ancien pilote de chasse de l’escadrille SPA 84 « Renard au monocle » du GC III/1, deviendra « chef pilote » à l'aéroclub de Philippeville ; le poste était vacant, et c’est Robert PÉLISSIER qui lui avait communiqué l’information... (Voir plus loin le lien : « Aéroclub de Philippeville »)

 

 

De retour à Roknia en juin 1945 et rendu à la vie civile, il a le malheur de perdre sa jeune fille quelques jours plus tard. Deux garçons naîtront par la suite ; Jean-Jacques en 1946 et Claude en 1948. Réserviste rattaché à la BA 140 de Blida, la Médaille Militaire lui sera attribuée et il sera nommé adjudant de réserve dans le corps PN (Personnel Navigant) en 1951.

 

 

Roknia en 1956

 

Roknia dans les années 1950

Photographie de le famille PÉLISSIER

 

Ayant repris l’exploitation agricole de ses beaux-parents : il mettra en valeur le domaine jusqu’à ce que les événements d’Algérie l’obligent à être rapatrié en métropole avec toute sa famille 1962. Il était devenu Maire de la petite bourgade de Roknia et il pouvait de nouveau voler sur les différents petits appareils de tourisme de l’Aéroclub de Philippeville pour lequel il consacrait une partie de son temps libre. Il dut tout abandonner, comme des centaines de milliers de ces pieds-noirs qui avaient si longtemps crus que la France ne les laisserait pas tomber...

 

 

Reportage sur Roknia - Paris-Match - 17 mars 1956

 

 

Reportage sur Roknia - Paris-Match - 17 mars 1956

 

Paris-Match N° 362 - 17/03/1956 – Extraits – « Roknia - Le Désespoir des Français d'Algérie »

 

La famille s’installe finalement dans la région de Carpentras ou Robert pourra acquérir une exploitation agricole d’arbres fruitiers. Il passera les dernières années de sa retraite à Ozoir-la-Ferrière, pas loin des domiciles de ses fils qui habitaient la région parisienne depuis longtemps.

C’est là qu’il est décédé le 10 août 1995 à l’âge de 79 ans.

Le monde étant petit, Ozoir la Ferrière ne se situe qu’à 25 km de Rozay-en-Brie, là où se situait le petit aérodrome de campagne d’où il avait décollé pour sa dernière mission du 10 juin 1940 à bord de son Morane 406 n°792. Il a bien cherché à faire découvrir ce lieu à ses fils, mais le temps faisant, la nature avait repris ses droits et il ne put retrouver ce lieu avec précision.

Par contre il a dû pouvoir se recueillir sur la stèle du sergent pilote Raymond ROBERT, du Groupe de Chasse GC I/3, tombé glorieusement, âgé de 22 ans, à Favière, aux commandes de son Dewoitine 520 n°114, à seulement 4 kilomètres d’Ozoir-la-Ferrière... L’histoire ne dit pas si les routes de Raymond ROBERT et de Robert PÉLISSIER s’étaient croisées au cours de ces tragiques journées de 1940, où la fine fleur de l’aviation française fit face à l’agression nazie avec tant de courage et d’esprit de sacrifice, sur des matériels obsolètes et aux ordres d’un état major complètement dépassé par les événements.

 

Les habitants de Roknia - Robert, Jean-Jacques et Claude Pélissier - 1956

 

Double page de Paris-Match n°362 du 17 mars 1956

« A cinquante ans d’intervalle, tout le village réuni devant le Café-Restaurant devenu Café-Épicerie pour la photo de famille.

Le nombre des habitants a peu changé. Tous ceux qui sont sur cette photo récente sont les fils et petit-fils de ceux qui sont sur la vieille photo. Ce sont eux aussi des pionniers. »

1 : Robert PÉLISSIER

et ses deux fils

2 : Jean-Jacques

3 : Claude

 

 

Jean Jacques et Claude PÉLISSIER

François-Xavier Bibert

Droits réservés : 2014-2015

 

ANNEXE

Appareils  sur  lesquels  Robert PÉLlSSIER a volé

Supérieurs  hiérarchiques  ayant  signé  son  carnet de vol

 

CARNET  DE  VOL  DE  ROBERT  PÉLISSIER

Unité

Mois

Appareil

 

Cdt Escadrille

Cdt Groupe

Cdt Escadre

 

 

 

 

(signature)

(signature)

(signature)

REIMS

 

 

 

 

 

 

GC I/4 - 1ère escadrille

sept-38

Dewoitine 500 n°47

Pilote

cne. O'Byrne

cne. Saint-Albin

lt-col. Canton

 

 

Dewoitine 500 n°79

Pilote

 

 

 

 

 

Dewoitine 501 n°149

Pilote

 

 

 

GC I/4 - 1ère escadrille

oct-38

Dewoitine 500 n°47

Pilote

cne. O’Byrne

cne. Saint-Albin

lt-col. Canton

 

 

Dewoitine 500 n°34

Pilote

 

 

 

 

 

Dewoitine 500 n°79

Pilote

 

 

 

 

 

Dewoitine 501 n°204

Pilote

 

 

 

GC I/4 - 1ère escadrille

nov-38

Dewoitine 500 n°47

Pilote

cne. O’Byrne

cne. Saint-Albin

lt-col. Canton

GC I/4 - 1ère escadrille

déc-38

Dewoitine 500 n°47

Pilote

cne. O’Byrne

cne. Saint-Albin

lt-col. Canton

 

 

Dewoitine 500 n°34

Pilote

 

 

 

GC I/4 - 1ère escadrille

janv-39

Dewoitine 500 n°47

Pilote

cne. O’Byrne

cne. Hertaut

cdt. Mioche

 

 

Dewoitine 500 n°34

Pilote

 

 

 

GC I/4 - 1ère escadrille

févr-39

Dewoitine 500 n°96

Pilote

cne. O’Byrne

cne. Hertaut

cdt. Mioche

 

 

Dewoitine 500 n°143

Pilote

 

 

 

 

 

Dewoitine 501 n°204

Pilote

 

 

 

 

 

Dewoitine 500 n°47

Pilote

 

 

 

GC I/4 - 1ère escadrille

mars-39

Dewoitine 500 n°82

Pilote

cne. O’Byrne

cne. Hertaut

cdt. Mioche

 

 

Dewoitine 500 n°96

Pilote

 

 

 

 

 

Dewoitine 500 n°143

Pilote

 

 

 

 

 

Dewoitine 500 n°94

Pilote

 

 

 

 

 

Dewoitine 501 n°204

Pilote

 

 

 

 

 

Dewoitine 501 n°222

Pilote

 

 

 

GC I/4 - 1ère escadrille

avr-39

Dewoitine 500 n°47

Pilote

cne. O’Byrne

cne. Hertaut

cdt. Mioche

 

 

Dewoitine 500 n°96

Pilote

 

 

 

 

 

Dewoitine 500 n°79

Pilote

 

 

 

 

 

Potez 630 n°5

Passager

 

 

 

SIDI - AHMED

 

 

 

 

 

 

42ème 1/2 Brigade - 5ème groupe - 1ère escadrille

avr-39

MS 230 n°??

Pilote

cne. Pompe

cne.Paoli

 

 

 

Dewoitine 500 n° ?

Pilote

 

 

 

42ème 1/2 Brigade - 5ème groupe - 1ère escadrille

mai-39

Dewoitine 510 n°295

Pilote

cne. Pompe

cne.Paoli

 

 

 

Dewoitine 510 n°286

Pilote

 

 

 

 

 

Dewoitine 510 n°277

Pilote

 

 

 

 

 

Dewoitine 510 n°299

Pilote

 

 

 

 

 

Dewoitine 510 n°298

Pilote

 

 

 

42ème 1/2 Brigade - 5ème groupe - 1ère escadrille

juin-39

Dewoitine 510 n°295

Pilote

cne. Pompe

cne.Paoli

 

 

 

Dewoitine 510 n°286

Pilote

 

 

 

 

 

Dewoitine 510 n°298

Pilote

 

 

 

 

 

Dewoitine 510 n°299

Pilote

 

 

 

 

 

Simoun n°211

Passager

 

 

 

 

 

Simoun n°211

Pilote

 

 

 

 

 

MS 230 n°263

Pilote

 

 

 

42ème 1/2 Brigade - 5ème groupe - 1ère escadrille

juil-39

Dewoitine 510 n°298

Pilote

cne. Pompe

cdt.Paoli

 

 

 

Dewoitine 510 n°293

Pilote

 

 

 

 

 

Dewoitine 510 n°288

Pilote

 

 

 

 

 

Dewoitine 510 n°285

Pilote

 

 

 

 

 

Dewoitine 510 n°274

Pilote

 

 

 

 

 

Dewoitine 510 n°286

Pilote

 

 

 

 

 

MS 230 n°263

Pilote

 

 

 

42ème 1/2 Brigade - 5ème groupe - 1ère escadrille

août-39

Dewoitine 510 n°274

Pilote

cne. Pompe

cdt.Paoli

 

 

 

Dewoitine 510 n°286

Pilote

 

 

 

 

 

Dewoitine 510 n°288

Pilote

 

 

 

 

 

Dewoitine 510 n°298

Pilote

 

 

 

42ème 1/2 Brigade - 5ème groupe - 1ère escadrille

sept-39

Dewoitine 510 n°288

Pilote

cne. Pompe

cdt.Paoli

 

42ème 1/2 Brigade - 5ème groupe - 1ère escadrille

oct-39

Potez 65

Passager

cne. Pompe

cdt.Paoli

 

 

 

MS 406 n°38

Pilote

 

 

 

 

 

MS 406 n°64

Pilote

 

 

 

 

 

MS 406 n°26

Pilote

 

 

 

 

 

MS 406 n°26

Pilote

 

 

 

 

 

MS 406 n°368

Pilote

 

 

 

 

 

Douglas

Passager

 

 

 

EN CAMPAGNE

 

 

 

 

 

 

GC III/1 - 1ère escadrille

nov-39

MS 406 n°518

Pilote

cne. Pompe

cdt.Paoli

 

 

 

MS 406 n°513

Pilote

 

 

 

 

 

MS 406 n°506

Pilote

 

 

 

 

 

MS 406 n°617

Pilote

 

 

 

 

 

MS 406 n°588

Pilote

 

 

 

 

 

MS 406 n°730

Pilote

 

 

 

 

déc-39

MS 406 n°588

Pilote

cne. Pompe

cdt.Paoli

 

 

 

MS 406 n°447

Pilote

 

 

 

 

 

MS 406 n°780

Pilote

 

 

 

 

 

MS 406 n°532

Pilote

 

 

 

 

 

MS 406 n°757

Pilote

 

 

 

 

janv-40

MS 406 n°588

Pilote

cne. Pompe

cdt.Paoli

 

 

 

MS 406 n°447

Pilote

 

 

 

 

 

MS 406 n°759

Pilote

 

 

 

 

févr-40

MS 406 n°588

Pilote

cne. Pompe

cdt.Paoli

 

 

 

MS 406 n°757

Pilote

 

 

 

 

 

MS 406 n°702

Pilote

 

 

 

 

 

MS 406 n°588

Pilote

 

 

 

 

mars-40

MS 406 n°588

Pilote

cne. Pompe

cdt.Paoli

 

 

 

MS 406 n°447

Pilote

 

 

 

 

 

MS 406 n°857

Pilote

 

 

 

 

 

MS 406 n°916

Pilote

 

 

 

 

avr-40

MS 406 n°588

Pilote

cne. Pompe

cdt.Paoli

 

 

mai-40

MS 406 n°618

Pilote

lt. Leenhardt

cdt.Paoli

 

 

juin-40

MS 406 n°792

Pilote

lt. Leenhardt

cdt.Paoli