Cette page est une
annexe à la page : Victoires aériennes - Chasse française -
1939/1945
faisant partie du
domaine : GROUPE
DE CHASSE GC III/6 (3/6)
du SITE PERSONNEL de FRANÇOIS XAVIER BIBERT
Tunis
le 22 juin 1916 - Ozoir-la-Ferrière le 10 août 1995
GC I/4, GC III/1
Pilote au GC III/1 en
1940
Les principaux documents
présentés ci-dessous proviennent des archives familiales de la famille
PÉLISSIER
Compléments FXB : merci
à
Historique résumé
du Groupe de Chasse III/1 par le capitaine POMPE
Robert PÉLISSIER est né
le 22 juin 1916 à Tunis.
Son père, Marius PÉLISSIER
originaire de Cuxac d’Aude près
de Narbonne a quitté la métropole quelques années auparavant pour venir
travailler à la colonie dans la Poste tunisienne. Il a rencontré et épousé
Antonia HARMELIN, habitante de Roknia, une petite
localité du Constantinois : née à Dourbes (Alpes de
Hautes Provence), elle était arrivée en Algérie tout enfant lorsque ses parents
avaient obtenu une petite concession agricole comme beaucoup de ces modestes et
courageux colons français venus tenter leur chance en Afrique du Nord au début
du siècle.
En 1917, Marius profite de ses
congés pour se rendre à Cuxac d’Aude afin de présenter à ses parents son épouse
et son jeune fils. Malheureusement cette année là, la grippe espagnole frappe
violemment en Europe et la jeune famille qui se trouve dans un hôtel à
Marseille en attendant le bateau qui va leur permettre de regagner la Tunisie
est violemment atteinte par la contagion de la terrible et foudroyante maladie.
Si le jeune Robert et sa mère survivent, Marius décède à l’hôtel où son père
devra venir chercher le corps pour le ramener à Cuxac d’Aude, afin de pouvoir
l’inhumer. Marius qui avait déjà reçu son ordre de mobilisation pour partir en
guerre ne connaîtra donc pas celle-ci. Sa jeune veuve Antonia
PÉLISSIER-HARMELIN, avec son fils Robert, regagne Roknia où elle va vivre
dorénavant chez ses parents, avec ses frères et sœurs.
Le 17 février 1923, elle de
remariera avec un homme veuf,
Passionné comme beaucoup
d’adolescents à cette époque par l’essor de l’aviation, le jeune homme qui a
fait ses études à Constantine s’engage en octobre 1935 pour trois ans dans
l’Armée de l’Air, à BLIDA, où est située la Base Aérienne 201. Il a 19 ans
révolus.
L’aviation d’Algérie a eu la
chance de voir arriver à sa tête en 1930 le colonel Joseph
VUILLEMIN, chef charismatique qui va lui donner une impulsion nouvelle.
L’activité militaire sur le vieil aérodrome « Hussein-Dey » d’Alger
disparaît progressivement au profit de « Maison-Blanche » et de Blida
qui accueillent les escadrilles du 1er G.A.A. (Groupement Aviation
d’Afrique) commandé par le célèbre lieutenant-colonel
|
La
base aérienne de BLIDA en 1936 |
A Blida, le 1er
Groupe de la 1ère Escadre d’Algérie, qui prend la suite du 1er
G.A.A., poursuit le travail entamé, assure le perfectionnement des jeunes
pilotes et l’entraînement des réservistes, tout en jouant un rôle important
dans le développement de l’aviation saharienne par des missions de
reconnaissance.
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Carte déroulante pour les vols d’entraînement sur l'itinéraire Alger-Gabès avec le cachet de la Base 201 de Blida |
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Potez
25 du 1er G.A.A. |
Il n’est encore composé cependant
que d’une seule escadrille ne disposant que de vieux POTEZ 25 TOE qui portent
l’insigne de la SAL 71.
Insigne SAL 71
1er
G.A.A. de Blida
En juillet 1936, Robert
PÉLISSIER est affecté à l’Ecole de pilotage de Royan où il va être finalement breveté
pilote militaire avec le numéro 25.442 en novembre 1936 ; il est alors
nommé caporal/chef.
Pourquoi Royan ? Devant la
menace du réarmement allemand décidé par Hitler, l'état-major français, pris au
dépourvu, alors que le développement de notre aviation militaire accusait déjà
un retard considérable en matériel et en qualification, se décida enfin à
lancer en 1935 des programmes de construction d’avions plus modernes et de
formation de nouveaux mécaniciens et de pilotes militaires.
Cependant, les deux écoles de
pilotage de l'époque, Istres et Avord, ne suffisaient pas. Pour accélérer les
choses on décida d'utiliser certaines écoles civiles et c’est ainsi que l’école
CAUDRON de Royan-Médis, parmi d’autres, entreprit de former des pilotes
militaires, tout en conservant son statut d'école civile.
Robert PÉLISSIER fit partie en
1936 de la seconde et, provisoirement dernière promotion de l’Ecole CAUDRON. En
effet, avec l’Arrivée du Front Populaire, les priorités politiques ne furent
plus les mêmes en 1937 et 1938 ; on sait à quoi cela conduisit d’un point
de vue militaire au moment de l’invasion de la France par l’Allemagne en mai
1940 ! En catastrophe, une troisième promotion fut appelée à l’été 1939,
mais sa formation ne put évidemment pas être terminée. Cependant, de nombreux
élèves répondirent à l’appel du Général de Gaulle et s’engagèrent dans les
F.A.F.L. (Forces Aériennes Française Libres) où ils se couvrirent de gloire.
Mais la plupart y perdirent la vie : lire « Cap
Sans Retour » de Germaine L’Herbier Montagnon.
En 1936, ce n’était pas facile
l'école René Caudron ! Lever à 5h 00. Cours techniques de 6h 00
à 8h 00 dispensés par un pilote d'Air France, puis de 8h 00 à
9h 30 exercices militaires avec maniement du fusil Lebel. On sortait enfin
les avions des hangars, et à partir de 10h 00, les petits biplans CAUDRON
C.272 « Luciole » de 100 CV prenaient l’air avec un élève et son
moniteur en double commandes. On volait encore l’après–midi jusqu’à 17h 30
et on reprenait les cours jusqu’à 20h 00...
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Caudron
C.272 « Luciole » |
Les élèves étaient ensuite
lâchés en solo et pouvaient alors subir l’examen du brevet militaire qui
comprenait des épreuves théoriques et de pratique : il leur fallait en
particulier effectuer en vol solo un circuit triangulaire avec montée à
5 000 mètres au-dessus de la Gironde.
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Caudron
C.490 |
L'instruction n'était pas
terminée pour autant car l'élève pilote passait ensuite sur CAUDRON C.490, un
biplan plus puissant doté d'un moteur de 240 CV, puis sur CAUDRON Simoun. Cet avion
monoplan, rapide pour l'époque car bien profilé et entièrement fermé, était par
contre d'un pilotage délicat. L’année de formation se terminait par quelques
séances d’acrobaties sur « Luciole » : les élèves avaient alors
une centaine d'heures de vol à leur actif et ils pouvaient alors rejoindre des
unités opérationnelles.
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Caudron
C.630 « Simoun » |
L’école Caudron devait aussi
disposer de quelques POTEZ 25, puisque sur les rares photos que Robert
PÉLISSIER possède de cette époque apparaît cet avion biplan, qui était robuste
un biplace d’entraînement extrêmement répandu à cet époque.
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Potez
25.55 « F-APFB » n° 457 immatriculé en janvier 1937 au nom de
« Caudron » |
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Robert
PÉLISSIER à l’Ecole Caudron de Royan-Médis |
Nota : Entre 1936 et 1940, environ 200 pilotes ont obtenu leur
brevet à l’ÉCOLE de PILOTAGE CAUDRON de ROYAN-MÉDIS. Mais il y avait également,
au sein de la caserne Champlain de Royan, une école de mécaniciens, annexe de
celle de Rochefort. L'École de pilotage utilisait en outre des terrains de
dégagements sommaires, tel celui de Corme Écluse.
Il existe quelques photographies bien connues d’un groupe de
Morane Saulnier 405 qui étaient en service à l’École de Rochefort (*), prise lors d’un
passage de ces appareils à Royan Médis. Ils ont encore leur peinture
d'origine, bien fatiguée, et portent encore certaines marques du GC I/7 où ils
servaient auparavant. Contrairement à ce que l’on peut lire ailleurs, aucun de ces
appareils n’ont été ensuite transférés au CIC de Chartres.
(*) Se trouvaient au moins à Rochefort les MS 405 n° 1, 3, 5 et 9.
Merci à
Les élèves de l’Ecole Caudron de Royan n’ont donc jamais eu de
Morane 405 ou 406 à leur disposition pour leur formation.
Fin 1939 (rapport d'inspection du 16 décembre), il y avait à
l'école de Royan, 13 Luciole, 17 Aiglon, 13 Simoun, 1 Pélican, et 1 Phalène.
Tous des CAUDRON, ce qui est bien normal ! Un peu plus tard, des MS.230 et
des Hanriot 436 sont arrivés.
Avec l’invasion de la France et la progression des forces
allemandes vers la région parisienne, il est décidé fin mai de transférer
l’école de pilotage EP 101 de Saint-Cyr à Royan : Partent
successivement pour Agen, onze Aiglon, deux MS 230, un Hanriot 436 (le 24 mai);
un phalène le 25 mai; un Aiglon, deux MS 230, une Hanriot 435 le 26 mai; un
Aiglon le 27 mai et un MS 230 le 29 mai. Mais entre temps, il y a sans doute eu
pas mal de mouvements...
Le 26 mai ont sait que 89 avions de l'EP 101 étaient
présents sur les terrains de Royan. Beaucoup des quelques aviateurs français
qui décidèrent courageusement de gagner l’Angleterre après l’appel du 18 juin
le firent à partir de Royan avec des appareils « empruntés » sans
l’accord de leur hiérarchie...
Merci à Didier Lecocq
pour ces précisions
Après cette année
d’apprentissage et sa promotion au grade de sergent, Robert PÉLISSIER est
affecté en juin 1937 à la 1ère escadrille, SPA 95 de la 4ème
Escadre de Chasse Mixte stationnée sur la Base Aérienne 112 de Reims, qui a été
équipée quelques mois plus tôt de Dewoitine 500.
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Dewoitine
500 de la 1ère Escadrille du GC I/4 |
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Insigne SPA 95
1ère
escadrille GC I/4
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Livret individuel – Carnet de solde - Carnet de vol du 1ère escadrille du GC I/4 |
Son « carnet de vol »
est ouvert en septembre 1938. Il totalise à cette date 275h 45 de vol. Il effectuera
au cours de ce mois 7 vols sur les Dewoitine 500 n°67, 79 et 143 pour un total
de 7h 30, certifiés par le capitaine O’ BYRNE, commandant la 1ère
escadrille, le capitaine de SAINT-ALBIN, commandant le 1er Groupe et
le colonel CANTON, commandant la 4ème Escadre.
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Carnet de Vol du 1ère escadrille du GC I/4 |
En octobre, à la fin de son
engagement initial de trois ans, il se réengage, obtient une permission d’un
mois pour tout le mois de novembre, et continue ensuite ses vols sur Dewoitine
500 ou 501 jusqu’à la mi-avril 1939. Après plus de 50 heures de vol au sein de
la première escadrille du GC I/4 à Reims, il peut alors rejoindre l’A.F.N. où
il est affecté sur la Base de Sidi Ahmed de Bizerte, au sein de la seconde
escadrille du 5ème G.A.A., faisant partie de la 42ème
Demi-Brigade Aérienne.
Celle-ci porte l’insigne
« Tête de Renard au monocle » de la SPA 84 que va dorénavant arborer
le sergent PÉLISSIER sur les avions qu’il pilotera jusqu’en juin 1940.
Insigne SPA 84
2ème escadrille 5ème G.A.A.
1ère
escadrille GC III/1
Cette unité vient de remplacer
ses Nieuport-Delage 622, sesquiplans (1) complètement
dépassés par des Dewoitine 510, monoplans métalliques à ailes basses, certes
plus modernes, mais appareils toujours équipés d’un train d’atterrissage fixe
et d’un poste de pilotage ouvert, qui ne sont toujours pas les chasseurs
modernes tant attendus par les aviateurs français.
(1) Un sesquiplan est un biplan
dont l'aile inférieure a une surface équivalant à la moitié de celle de
l'aile supérieure
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Nieuport
Delage Nid 622 |
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Dewoitine 510 n°289 du capitaine POMPE Commandant la 1ère escadrille
du 5ème G.A.A. de Sidi-Ahmed |
Après deux vols de contrôle sur
Morane Saulnier MS.230 le 25 avril, d’abord en double commande, puis en solo,
Robert PÉLISSIER est lâché dès le 27 pour un vol de 45 minutes sur un D.510 de
sa nouvelle unité.
A la déclaration de guerre, le
5ème G.A.A. va occuper le terrain de desserrement de Pont-du-Fahs,
avant de retourner à Sidi-Ahmed où à partir du 11 octobre ses Dewoitine 510
sont enfin remplacés par des Morane Saulnier MS.406, appareil qui sans être
l’avion idéal pour affronter bientôt les Messerschmitt allemands vu les retards
accumulés dans son programme de développement et de construction, est enfin un
avion fermé à train rétractable dont la vitesse dépasse les 400 km/h.
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Printemps 1938 - Morane Saulnier MS.405 n°1, tête de série du
MS .406 – Sans doute à Reims Photographie de la
collection personnelle de Robert PÉLISSIER |
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Exceptionnelle photographie d’un Morane Saulnier 405 en vol - Sans
doute également à Reims en 1938 Malheureusement la date, le lieu et des informations sur
l’appareil restent imprécis ce jour Document de la collection personnelle de Robert PÉLISSIER Nota : cette
photographie a été publiée en 1978 dans le n°100 du « Fana de
l’Aviation » : l’appareil porterait le numéro de série
« 11 » d’après la légende |
Robert PÉLISSIER effectue son
premier vol sur Morane Saulnier 406 le 15 octobre 1939 ; l’entraînement
des pilotes a été intense au cours des mois précédents, puisqu’il a en effet
volé depuis son arrivée au Groupe une trentaine d’heures aux commandes de
Dewoitine 510, d’un Caudron Simoun, appareil de liaison, pour une prise en
main, et qu’il a pu s’entraîner à la voltige plus de 4 heures avec un moniteur
sur Morane Saulnier MS.230 avant d’effectuer sur ce même appareil un vol
acrobatique de contrôle le 6 juillet avec son commandant d’escadrille, le
capitaine POMPE.
Le 5ème G.A.A.
devient alors le troisième groupe de la première escadre de chasse, sous le nom
de GC III/1. A la mi-novembre 1939 ses personnels sont envoyés en
Métropole sur la base de Marignane à Marseille via le paquebot « Jules
Grévy », mais ses avions et son échelon roulant sont restés sur place en
Tunisie. Une belle occasion perdue de faire traverser la Méditerranée à des
précieux matériels qui feront défaut par la suite. Le Groupe devra donc
attendre quelque temps pour recevoir des nouveaux Morane et poursuivre son
équipement. Une fois opérationnel, comme tous ceux déjà constitués que la
France compte, le GC III/1 va aller occuper sur le front différents
terrains de campagne :
Persan Beaumont |
du 22 décembre 1939 au 10 janvier 1940 |
Chantilly/Les Aigles |
du 10 janvier au 3 mars 1940 |
Velaine en Haye - Toul/Croix
de Metz |
du 3 mars au 13 avril 1940 |
Rouen/Boos |
du 13 avril au 5 mai 1940 |
Norrent |
du 5 mai au 17 mai 1940 |
Plessis-Belleville |
du 17 mai au 3 juin 1940 |
Valence |
du 4 au 5 juin 1940 |
Nangis – Rozay en
Brie |
du 5 au 10 juin 1940 |
Valence |
du 10 juin au 27 juillet 1940 |
La seconde escadrille du GC
III/1, arbore pour la part l’insigne « Le canard en vol » de la SPA
93.
Insigne SPA 93
1ère escadrille 5ème G.A.A.
2ème
escadrille GC III/1
Le Groupe est commandé par le
commandant PAOLI, avec pour commandant d’escadrilles, le capitaine POMPE pour
la 1ère et le capitaine ROUGEVIN-BAVILLE pour la 2ème Il
sera un des seuls groupes à conserver ses appareils Morane Saulnier MS.406
jusqu’à l’armistice, sans recevoir un avion plus moderne, Bloch 152 ou
Dewoitine 520 et il est également un des rares qui ait du attendre le 9 mars
1940 pour subir son premier engagement, et l’attaque allemande du 10 mai 1940
pour enregistrer sa première victoire, mais à la fin de la campagne de France
il en comptera 29 sûres et 5 probables.
Pilotes du GC III/1 - 13 novembre 1939 Etat-major Cdt Paoli Commandant du groupe. Cne Le
Bideau Adjoint. Lt Doyen Officier mécanicien. Lt Priet Médecin. 1ère
escadrille - Spa 84 Cne Pompe Commandant d’escadrille Lt de
Mallmann Lt Marche s/Lt Calmel Adt Crémieu Adt Gagnaire Adt. Guingo S/c Cazade S/c Paulhan Sgt Davila Sgt Gruet Sgt Pélissier Sgt Pralon 2ème
escadrille - Spa 93 Cne Rougevin-Baville Commandant d’escadrille Lt Tariel s/L Abrioux s/L Goumy A/c Bassaget Adj Saussol S/c Castillon S/c Déchanet S/c Finochietti S/c Vallière Sgt Doublet Sgt Durand Sgt Lagrange |
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Départ de l'échelon roulant du GC III/l de Velaine-en-Haye le
10 mars 1940, en direction de Toul/Croix-de-Metz. Le quatrième MS 406 qui porte le numéro
10 est l’appareil du sergent PÉLISSIER Autres appareils : n° 733 codé
« 1 », n°730 codé « 7 », n° 895 codé «01 » ... Photographie R.
SAUSSOL – Collection Lionel Persyn |
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Personnels du GC III/1 en 1939/1940 Robert PÉLISSIER est le 6ème
à partir de la droite |
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Devant le Morane Saulnier n° 733 – Codé « 1 » de la 1ère
escadrille, Robert PÉLISSIER et deux autres pilotes du GC III/I simulent
pour les photos une préparation et un retour de mission... |
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Pendant le long hiver 1939-1940 sans doute à Chantilly Pilotes et mécaniciens du Groupe de
chasse GC III/1 |
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Robert PÉLISSIER L’appareil codé « 3 » au second plan
est le Morane Saulnier 406 n°780 |
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Robert
PÉLISSIER (à droite) devant un Morane Saulnier MS 406 du GC III/1 en 1940 |
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Dans un hangar du GC III/1 Date et lieu à préciser |
De janvier au 10 mai 1940, le
groupe a finalement peu volé et le sergent PÉLISSIER a participé à 10 sorties
de guerre sur son Morane habituel, le n°588 codé « 10 », sans être
engagé contre l’ennemi. Absent du Groupe sans doute pour des raisons médicales
du 4 avril au 29 mai 1940, il ne participe donc pas aux violentes missions que
son Groupe a du assumer lors des trois premières semaines de la campagne de
France, à partir du terrain de Norrent
Comme le Morane n°588 a été
détruit lors du bombardement du 26 mai, on lui affecte alors un nouvel
appareil, le n°792 codé « 10 », mais il n’est pas sûr que les
mécaniciens ait eu le loisir de poser cette marque sur l’appareil !
Le 3 juin, le terrain du GC
III/1 est de nouveau sévèrement bombardé. Quelques appareils sont mis hors
service, mais heureusement sans perte humaine...
Le 4 juin le Groupe est déplacé
à Valence/Trésorerie, via Lyon, en raison de l’entrée en guerre vraisemblable
de l’Italie...
Le 6 juin, le GC III/1 est
ramené au Nord sur le terrain Nangis au sud-est de Paris...
Le 8 juin le sergent PÉLISSIER
participe à une mission menée par deux patrouilles triples
(18 avions au total ; 1 patrouille triple est composée de 3 patrouilles simples, soit 9
avions) afin d’escorter deux avions de reconnaissances Potez 63-11 au nord de
Beauvais. C’est son baptême de feu. Grosse frayeur quand 3 Messerschmitt
BF 109 dispersent le dispositif français avant de s’enfuir sans
résultat...
Le 9 juin, le Groupe se déplace
d’une quinzaine de kilomètres, de Nangis à Rozay
en Brie...
Le 10 juin sera à la fois son
jour de gloire et un très mauvais souvenir. Le GC III/1 participe vers
14h 30 à une mission de couverture
aux coups dans la région de Rethel avec d’autres formations, en s’envolant
de l’aérodrome avancé de Connantre. La patrouille de l’adjudant GAGNAIRE, ayant
le s/c CAZADE et le sgt PÉLISSIER comme équipiers surprend un Henschel 126 du
5.(H)/13 et passe à l’attaque. Le monomoteur de reconnaissance percute le sol
quelques minutes plus tard. La victoire confirmée sera attribuée aux trois
pilotes, ce qui leur vaudra une citation (voir ci-dessous).
Malheureusement, au retour, la
patrouille est surprise par un feu nourri de la « flak » allemande.
Le Morane 406 n°618 codé « 14 » de l’adjudant Edgard GAGNAIRE, as au
7 victoires homologuées et aux 2 probables bascule et explose au sol tuant son
pilote. Le sergent Robert PÉLISSIER pose son avion en feu à l’est de Soissons à
proximité de la forêt de Retz, mais il peut l’évacuer sans problème, tandis que
le s/c CAZADE, qui a pu observer la scène et s’assurer que son camarade qui lui
a fait un geste du bras était indemne, peut rentrer à Rozay-en-Brie, mais avec
un appareil durement touché. Le sergent PÉLISSIER n’aura pas cette chance, car
s’étant posé dans une zone qu’il ne savait pas encore conquise par les forces
allemandes, il sera fait immédiatement prisonnier, à son grand étonnement.
|
Carnet de Vol du 1ère escadrille du GC III/1 |
« 10 06 1940 – M
406 792 – Tiré par troupes au sol – Obligé de des poser chez l’ennemi –
Région Villers Cotterêts
Aperçu sain et sauf
par s/c CAZADE et porté disparu à cette date »
|
« Cahier
d’ordres » de la 1ère escadrille du GC III/1 pour la journée du 10 juin
1940 à Nangis |
Transcription : GAGNAIRE
(MS n°14) – CAZADE – PÉLISSIER (MS n°10) – Couverture aux coups dans la
région de Rethel Place de
la patrouille dans le dispositif : patrouille intermédiaire d’un
dispositifs de 3 patrouilles doubles. Rendez vous à Connantre. La mission n’a lieu qu’à 14h 30. R.A.S.sur le secteur à part des tirs de D.C.A. A la fin de la
mission, un Henschel 126 est attaqué par la patrouille de GAGNAIRE et
descendu (il percute le sol) ; il semble que c’est l’adjt. GAGNAIRE qui
ait tiré la rafale décisive. Prise par l’heure, la patrouille est obligée de
rentrer. Elle fait cap S.O. et reste à basse altitude pour faire reconnaître
ses cocardes des Français. Soudain, du sol, sont tirés des rafales d’obus de
petit calibre et traçantes. L’adjt. GAGNAIRE, touché, s’engage sur le dos et percute
le sol. 10 km plus loin, le sergt. PÉLISSIER est obligé de se poser en
feu. Son atterrissage, suivi des yeux par CAZADE est très normal. PÉLISSIER
est vu sortant calmement de son appareil, faisant route vers une ferme
voisine et agitant les bras ; ce geste est interprété « Tout va
bien ». CAZADE se disposait à atterrir mais à son tour est tiré su
sol ; il est obligé de dégager en faisant route au sud. CAZADE se
croyait aux environs de Provins, tiré accidentellement du sol par des Français,
mais une reconnaissance dans ce secteur, en voiture, ne nous à pas permis de
trouver la trace de nos 2 Morane. Il est à craindre que la région fût occupée par l’ennemi. |
Message de M. Bernard PHILIPPE – Historien de la Chasse
Française de 1939/1940 (19 février 2015) Il y a une vingtaine
d'années quand j'habitais à Villers Cotterêts, j'ai rencontré Monsieur Henri
Garnier qui avait sillonné à bicyclette la région sud du département de
l'Aisne en 1940. Avec quelques camarades de son âge, il avait alors 18 ans,
il avait découvert pas mal d'épaves d'avions français et les avait
photographiées. C'est lui qui a prévenu Madame
L'Herbier Montagnon pour l'avion d'Edgard Gagnaire. J'avais pris des
notes et fait retirer ses documents personnels, aujourd'hui, ils sont
utiles... Voici à peu près le
déroulement du dernier vol de Gagnaire et Pélissier : Ils ont été
touchés par la « flak » puisque les Allemands occupaient déjà cette
région. Gagnaire est tombé près d'un hangar de la ferme de Corbeny à Trugny
qui est proche de Bruyères‑sur‑Fère. Son Morane n° 618 a
entièrement brûlé, le pilote a été retrouvé carbonisé, même le moteur avait
fondu. Il était né le 14 février 1907 à Puymangou, il y a été réinhumé après
la guerre, car ce n’est que par l'enquête des IPSA qu'il fut identifié. Comme signalé par Cazade
dans son rapport, Pélissier s'est posé à 10 km de son chef de patrouille, à
Monthiers très précisément. Bien que le Morane 406 ait brûlé, le numéro est
encore visible sur la photo. Monsieur Garnier avait récupéré une plaque du
moteur sur laquelle étaient notées ces inscriptions : Moteur HS 12 Y –
31 septembre 1939 - Hélice Sauvière Type 351 - Pales 4436 A. Les 3 pales portent les
numéros A 3306 - B 3363 -C 3388. Moyeu de l'hélice Type 410-7, numéro 901 AO. L’épave du Morane Saulnier 406 n°792 de Robert PÉLISSIER à
Monthiers, phographiée par M. Henri Garnier, après l’armistice Carte
de situation de Monthiers Profil du Morane Saulnier 406 n°730 - GC III/1 – 1ère
escadrille « Renard au monocle » Adjudant Edgard GAGNAIRE – As aux 7 victoires homologués |
|
Citation
du sergent Robert PÉLISSIER |
« Jeune pilote
allant et adroit, volontaire pour toutes les missions.
A descendu le
10 juin 1940, avec sa patrouille, un avion multiplace ennemi qui s’est
écrasé au sol »
|
Transcription : 4
juillet 1940 Bien chers parents Vous devez certainement être très inquiet ne recevant plus de
nouvelles mais j’espère que cette lettre arrivera assez vite pour vous rassurer
étant donné que je suis prisonnier depuis le 10 juin. Je n’ai pas à me plaindre car j’ai été très bien reçu et
bien xxxxxxxxxxx et comme dans ma chute, je n’ai eu aucune blessure mon
état de santé est satisfaisant. Je ne pourrais vous écrire longuement étant
donné le manque de place, mais ce qui est nécessaire que vous sachiez c’est
que vous pouvez m’écrire et m’envoyer des colis de 1 à 5 kg. autant
qu’il vous plaira, n’oubliez pas quelques nécessaires de toilette et du
tabac, je vous dirai au fur et à mesure ce dont j’ai besoin. Je vous quitte très chers maman, papa, Jo, Bellou Denise et
Danielle en vous embrassant affectueusement comme je vous aime. Yves |
D’Allemagne
où il est prisonnier, première lettre de Robert PÉLISSIER à sa famille, à Roknia
(Algérie) |
Le GC III/1 reçoit l’ordre dans
la nuit de retourner à Valence où il arrive dans la journée du 11 juin. A
partir de cette date il n’effectue plus que quelques missions, avant d’être replié
sur Orange/Caritat le 19 juin, puis sur Marignane le 21 où il se trouve lors
des armistices du 22 juin avec l’Allemagne et du 24 juin avec l’Italie.
Le Groupe qui ne regagne pas
l’A.F.N. comme certains autres est finalement dissout le 12 août 1940. 5
pilotes ont été tués et 4 ont été faits prisonniers. Il totalise une trentaine
de victoires, homologuées ou probables. Il a aussi perdu beaucoup d’avions.
|
La bataille de France est terminée pour les Morane 406
survivants du GC III/1 Ci-dessus, trois d’entre eux à
Marignane photographiés par le lieutenant Jacques Du
BOUCHER, dont le « O » au centre sur lequel il volait Collection
Lionel Persyn |
Historique résumé du
Groupe de Chasse III/1 par le capitaine POMPE
Robert PÉLISSIER, est emmené en
Allemagne. Il fera ce long trajet jusqu’à la mer baltique, à pied dans une
colonne de prisonniers encadrée de chaque côté de la route par de très jeunes
cavaliers allemands qui exécutent purement et simplement les plus faibles d’une
balle dans la tête lorsqu’ils ne peuvent plus suivre le rythme. Robert se
distinguera en aidant à avancer pendant de longues journées un de ses jeunes
camarades de 19 ans très affaibli. Il ne restera interné en Allemagne que
seulement 9 mois. En effet, suite « officiellement » à des problèmes
de santé, il est libéré pour un rapatriement sanitaire début mars 1941. En fait
de nombreux pieds-noirs prisonniers ont pu profiter du fait que les Allemands avaient
une peur panique d’être contaminés par le virus du paludisme ; ils ont pu
ainsi, moyennant quelques complicités avec les médecins français du camp, qui
en déclaraient de temps en temps quelques uns « malades de la
malaria », regagner la France occupée. Par contre, en tant que Pilote,
Robert PÉLISSIER avait été prévenu : s’il était dans l’avenir de nouveau
fait prisonnier sur un quelconque théâtre d’opération en tant que pilote, il
serait fusillé sans autre forme de procès. Il a donc du accepter de signer un
document précisant cette menace.
Après bien des péripéties, il
regagne l’Algérie via la Suisse, l’hôpital de Toulon, où il peut démontrer que
« sa malaria » ne fût que fictive, et Marseille. Il débarque
finalement en Algérie à Philippeville et il obtient une permission de
convalescence de 4 mois qu’il passe au milieu des siens à Roknia. Il en a bien
besoin pour se reconstituer tellement il est amaigri et en mauvais état
général. Il y retrouve également sa fiancée...
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Mars 1941 - Robert PÉLISSIER portant toujours ses habits de
prisonnier rencontre par hasard sur la Canebière à
Marseille deux anciens du GC III/1 dont le sergent Jean LAGRANGE à gauche |
« A ce vieux Robert
PÉLISSIER pour mieux se rappeler comment nous t’avons déniché sur la Canebière.
Nos embrassades, c’était pas du chiqué comme tu l’as si bien dit.
Signé :
Lagrange
1 à 0 pour le
« con de Guillaume »
Salon de Provence
41 »
|
« Etat
de liquidation de crédit » du sergent Robert PÉLISSIER à son retour de
captivité |
Le 10
août 1941, une fois sur pied, il peut se réengager comme P.N. (Personnel
Navigant) sur la base de Sidi-Ahmed à titre rétroactif à la date du 10 octobre 1940,
du fait de sa captivité. Il est affecté au Dépôt de Stockage rattaché
administrativement au Groupement de chasse 24, dont font partie le GC II/7 (à
Sidi Ahmed avec des Dewoitine 520) et l’E.C.N. 3/13 (Escadrille de Chasse de
Nuit à Gabès avec des Potez 631), mais il ne pilote plus conformément à ce
qu’il a dû accepter en contrepartie de sa libération.
Il se
marie le 4 octobre 1941 et le jeune couple peut s’installer alors à Bizerte.
Une petite fille Michèle naîtra en juin 43.
Bientôt
nommé sergent-chef, Robert sera rayé des cadres de l’aviation en novembre 1942,
au moment du débarquement anglo-américain en A.F.N. Mais sa carrière militaire
ne s’arrêtera pas là, puisqu’il sera rappelé en 1943 pour reprendre la lutte au
sein du 51ème G.A.A. (Groupement Artillerie de l’Air). Il servira
sur le sol de métropole en 1944, pour poursuivre et finalement refouler
l’A²llemand au-delà du Rhin, jusqu’à l’armistice du 8 mai 1945.
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Certificat de
« Bonne Conduite » du sergent-chef Robert PÉLISSIER dévivré par le
Groupement de Chasse n°24 à Sidi-Ahmed |
En
Afrique du Nord, « L'Artillerie de l'air » fait suite à partir de
1942 aux « Sections de Défense de Terrains », qui avaient été
particulièrement inefficace en 1939/1940, avec des Personnels non spécialisés
et un armement désuet. Elle est placée pour cela sous les ordres directs des
commandants de terrains, et non plus comme précédemment rattachée aux organes
administratifs des bases.
Insigne du 51ème
G.A.A.
La
« Brigade d'Artillerie de l'Air » est ainsi composée de deux
Régiments (R.A.A) constitués chacun de Groupes (G.A.A), dont le 51ème, équipés
de canon de 40 mm Bofors et de 90 mm contre les attaques aériennes à basse et
moyenne altitudes. De sa création à la fin de la guerre, la Brigade d'artillerie
de l'air assure la défense et la protection anti-aérienne de 53 aérodromes ou
points sensibles. Elle est engagée pour la première fois pendant la campagne de
Tunisie en décembre 1942, et après avoir défendu les terrains de Corse fin
1943, elle débarque en Provence en 1944 et défend alors les terrains occupés
par l’Armée de l’Air Française de la vallée du Rhône, de la Lorraine, et de
l’Alsace lors de la fulgurante progression de l’Armée du Général de Lattre de
Tassigny vers l’Allemagne. Elle participe aux combats de 1945 en Allemagne
avant d’être dissoute en 1946.
Au
moment de sa dissolution, les Régiments 1 et 2 comprenaient les groupes 50
« Strasbourg », 51 « Metz », 52 « Adam », 53
« Ventoux », 54 « Vendôme » et 55 « Verdun ».
Une des
batteries du 51ème G.A.A., dans lequel a servi Robert PÉLISSIER, était commandé
par un Pied-noir comme lui, Milhe POUTINGON, agriculteur à Lourmel, également
pilote militaire. Dans la réserve, il avait été rappelé comme capitaine pour
commander la 1ère escadrille du G.A.O.A 583 au Levant en 1939, avant
d’être remobilisé en janvier 1943 pour servir dans l’artillerie anti-aérienne.
De 1943
à 1946 le 51ème G.A.A. a assuré la défense des terrains de Bône, Alger, Sidi-Ahmed,
Lyon, Dijon, Dôle, Tavaux, Besançon-Thise, Luxeuil, Saschsenheim,
Unterreixiengen, Trêves et Coblence.
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Canon Anti Aérien
Bofors « 10.44 long RN canal » du 51ème GAA en position
à Dijon-Longvic Collection Daniel
Gilberti |
Plan des défenses
aériennes de Dijon Longvic en 1944 Collection Daniel
Gilberti |
Précisions
de M. Daniel GILBERTI, historien de la BA 102 de Dijon A l'automne 1944, l'activité aérienne de la
base aérienne de Dijon, partagée entre les forces aériennes américaines et
l'Armée de l'Air, nécessite obligatoirement une défense antiaérienne. Cette mission est alors dévolue au 213ème
groupe de défense antiaérienne de l'armée américaine, qui met en œuvre une
batterie sous commandement américain et une batterie sous commandement
français : - le 894th AAA Aw Bn, commandé par le
capitaine Sherman E.Lyke met en œuvre la batterie B, composée de 8 canons"
Bofors" de 40mm, protégée par un
quadri tube M51 de 50mm - le 51ième groupe d'artillerie de l'air
(51ième GAA) commandé par le lieutenant colonel Ader mettant en œuvre la 2ème
batterie (lieutenant St Dans la région se trouvent également les
50ème et 55ème GAA à Dôle et Besançon. La première batterie du 51ème GAA est
sans doute déjà à Luxeuil Les 3ème et 4ème batteries du 51ème GAA
sont à Tavaux. Chaque batterie dispose de 8 canons de 40
mm Bofors, 8 mitrailleuses lourdes à refroidissement par eau et 2
lance-roquettes. |
Compléments (mars 2015) :
Après la mise en ligne de cette page, la
famille de Monsieur Ernest BOHN, également pied-noir, et qui a servi au 51ème
GAA avec Robert PÉLISSIER en 1944-1945, nous a transmis les quelques photographies
ci-dessous. Nous l’en remercions bien sincèrement.
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Ernest BOHM au 51ème
GAA En haut : Dijon
(à gauche) – Luxeuil (à droite) En bas : Vers
l’Allemagne (à gauche) – Darmstadt (à droite) : la motocyclette est une
« prise de guerre » ! |
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« Un jour, en Allemagne, un convoi
du 51ème groupe d’artillerie était en train de rejoindre une base allemande
qui venait d’être prise par les troupes alliées (sans doute Rosenheim) ;
un G.M.C. avec en remorque un canon Bofors venait de tomber dans un fossé.
Robert PÉLISSIER, dans un second convoi, arriva sur les lieux. On lui rapporta
l’accident et on lui annonça que son copain BOHN avait perdu la vie... Cette
nouvelle était fausse, mais l'avance rapide en Allemagne a alors séparé alors
les différentes batteries du Groupe... Après l'arrêt des combats, Ernest BOHN
est resté en Allemagne jusque fin 1945 pour instruire les nouvelles recrues.
Robert PÉLISSIER, pour sa part, est rentré en Algérie, mais il n'a pas eu le
coeur d'aller voir les Parents de son ami, pensant à leur peine.... En 1947, la
famille PÉLISSIER, venue se reposer à Philippeville après les moissons, passa
un jour devant la brasserie « l'Excelsior » où Ernest BOHN était
attablé, lequel reconnaissant son ami, l'a interpellé. Il paraît que Robert
PÉLISSIER, n'en croyant pas ses yeux, a pali, puis les deux anciens camarades
de combat se sont serrés longuement dans
les bras l’un de l’autre. C'est ainsi qu'ils se sont retrouvés après la
guerre... Un peu plus tard, leur ami
De
retour à Roknia en juin 1945 et rendu à la vie civile, il a le malheur de
perdre sa jeune fille quelques jours plus tard. Deux garçons naîtront par la
suite ; Jean-
|
Roknia dans les
années 1950 Photographie de le
famille PÉLISSIER |
Ayant
repris l’exploitation agricole de ses beaux-parents : il mettra en valeur le
domaine jusqu’à ce que les événements d’Algérie l’obligent à être rapatrié en
métropole avec toute sa famille 1962. Il était devenu Maire de la petite
bourgade de Roknia et il pouvait de nouveau voler sur les différents petits
appareils de tourisme de l’Aéroclub
de Philippeville pour lequel il consacrait une partie de son temps libre. Il dut
tout abandonner, comme des centaines de milliers de ces pieds-noirs qui avaient
si longtemps crus que la France ne les laisserait pas tomber...
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Paris-Match N° 362 -
17/03/1956 – Extraits – « Roknia - Le Désespoir des Français d'Algérie » |
La
famille s’installe finalement dans la région de Carpentras ou Robert pourra
acquérir une exploitation agricole d’arbres fruitiers. Il passera les dernières
années de sa retraite à Ozoir-la-Ferrière, pas loin des domiciles de ses fils
qui habitaient la région parisienne depuis longtemps.
C’est
là qu’il est décédé le 10 août 1995 à l’âge de 79 ans.
Le
monde étant petit, Ozoir la Ferrière ne se situe qu’à 25 km de Rozay-en-Brie,
là où se situait le petit aérodrome de campagne d’où il avait décollé pour sa
dernière mission du 10 juin 1940 à bord de son Morane 406 n°792. Il a bien
cherché à faire découvrir ce lieu à ses fils, mais le temps faisant, la nature
avait repris ses droits et il ne put retrouver ce lieu avec précision.
Par
contre il a dû pouvoir se recueillir sur la stèle du sergent pilote Raymond
ROBERT, du Groupe de Chasse GC I/3, tombé glorieusement, âgé de 22 ans, à
Favière, aux commandes de son Dewoitine 520 n°114, à seulement 4 kilomètres
d’Ozoir-la-Ferrière... L’histoire ne dit pas si les routes de Raymond ROBERT et
de Robert PÉLISSIER s’étaient croisées au cours de ces tragiques journées de
1940, où la fine fleur de l’aviation française fit face à l’agression nazie
avec tant de courage et d’esprit de sacrifice, sur des matériels obsolètes et
aux ordres d’un état major complètement dépassé par les événements.
Double page de Paris-Match n°362 du 17 mars 1956
« A cinquante
ans d’intervalle, tout le village réuni devant le Café-Restaurant devenu
Café-Épicerie pour la photo de famille.
Le nombre des
habitants a peu changé. Tous ceux qui sont sur cette photo récente sont les
fils et petit-fils de ceux qui sont sur la vieille photo. Ce sont eux aussi des
pionniers. »
1 : Robert PÉLISSIER
et ses deux fils
2 : Jean-
3 : Claude
Jean
Droits réservés : 2014-2015
ANNEXE
Appareils sur lesquels
Robert PÉLlSSIER a volé
Supérieurs
hiérarchiques ayant signé
son carnet de vol
CARNET DE
VOL DE ROBERT
PÉLISSIER |
||||||
Unité |
Mois |
Appareil |
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Cdt Escadrille |
Cdt Groupe |
Cdt Escadre |
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(signature) |
(signature) |
(signature) |
REIMS |
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GC I/4 - 1ère escadrille |
sept-38 |
Dewoitine 500 n°47 |
Pilote |
cne. O'Byrne |
cne. Saint-Albin |
lt-col. Canton |
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Dewoitine 500 n°79 |
Pilote |
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Dewoitine 501 n°149 |
Pilote |
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GC I/4 - 1ère escadrille |
oct-38 |
Dewoitine 500 n°47 |
Pilote |
cne. O’Byrne |
cne. Saint-Albin |
lt-col. Canton |
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Dewoitine 500 n°34 |
Pilote |
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Dewoitine 500 n°79 |
Pilote |
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Dewoitine 501 n°204 |
Pilote |
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GC I/4 - 1ère escadrille |
nov-38 |
Dewoitine 500 n°47 |
Pilote |
cne. O’Byrne |
cne. Saint-Albin |
lt-col. Canton |
GC I/4 - 1ère escadrille |
déc-38 |
Dewoitine 500 n°47 |
Pilote |
cne. O’Byrne |
cne. Saint-Albin |
lt-col. Canton |
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Dewoitine 500 n°34 |
Pilote |
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GC I/4 - 1ère escadrille |
janv-39 |
Dewoitine 500 n°47 |
Pilote |
cne. O’Byrne |
cne. Hertaut |
cdt. Mioche |
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Dewoitine 500 n°34 |
Pilote |
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|
GC I/4 - 1ère escadrille |
févr-39 |
Dewoitine 500 n°96 |
Pilote |
cne. O’Byrne |
cne. Hertaut |
cdt. Mioche |
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Dewoitine 500 n°143 |
Pilote |
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Dewoitine 501 n°204 |
Pilote |
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Dewoitine 500 n°47 |
Pilote |
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|
GC I/4 - 1ère escadrille |
mars-39 |
Dewoitine 500 n°82 |
Pilote |
cne. O’Byrne |
cne. Hertaut |
cdt. Mioche |
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Dewoitine 500 n°96 |
Pilote |
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Dewoitine 500 n°143 |
Pilote |
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Dewoitine 500 n°94 |
Pilote |
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Dewoitine 501 n°204 |
Pilote |
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Dewoitine 501 n°222 |
Pilote |
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GC I/4 - 1ère escadrille |
avr-39 |
Dewoitine 500 n°47 |
Pilote |
cne. O’Byrne |
cne. Hertaut |
cdt. Mioche |
|
|
Dewoitine 500 n°96 |
Pilote |
|
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Dewoitine 500 n°79 |
Pilote |
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Potez 630 n°5 |
Passager |
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SIDI - AHMED |
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42ème 1/2 Brigade - 5ème groupe - 1ère escadrille |
avr-39 |
MS 230 n°?? |
Pilote |
cne. Pompe |
cne.Paoli |
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Dewoitine 500 n° ? |
Pilote |
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42ème 1/2 Brigade - 5ème groupe - 1ère escadrille |
mai-39 |
Dewoitine 510 n°295 |
Pilote |
cne. Pompe |
cne.Paoli |
|
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Dewoitine 510 n°286 |
Pilote |
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Dewoitine 510 n°277 |
Pilote |
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Dewoitine 510 n°299 |
Pilote |
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Dewoitine 510 n°298 |
Pilote |
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42ème 1/2 Brigade - 5ème groupe - 1ère escadrille |
juin-39 |
Dewoitine 510 n°295 |
Pilote |
cne. Pompe |
cne.Paoli |
|
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Dewoitine 510 n°286 |
Pilote |
|
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Dewoitine 510 n°298 |
Pilote |
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Dewoitine 510 n°299 |
Pilote |
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Simoun n°211 |
Passager |
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|
Simoun n°211 |
Pilote |
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MS 230 n°263 |
Pilote |
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42ème 1/2 Brigade - 5ème groupe - 1ère escadrille |
juil-39 |
Dewoitine 510 n°298 |
Pilote |
cne. Pompe |
cdt.Paoli |
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|
Dewoitine 510 n°293 |
Pilote |
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Dewoitine 510 n°288 |
Pilote |
|
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|
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|
Dewoitine 510 n°285 |
Pilote |
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|
Dewoitine 510 n°274 |
Pilote |
|
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Dewoitine 510 n°286 |
Pilote |
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MS 230 n°263 |
Pilote |
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|
42ème 1/2 Brigade - 5ème groupe - 1ère escadrille |
août-39 |
Dewoitine 510 n°274 |
Pilote |
cne. Pompe |
cdt.Paoli |
|
|
|
Dewoitine 510 n°286 |
Pilote |
|
|
|
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|
Dewoitine 510 n°288 |
Pilote |
|
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|
|
|
Dewoitine 510 n°298 |
Pilote |
|
|
|
42ème 1/2 Brigade - 5ème groupe - 1ère escadrille |
sept-39 |
Dewoitine 510 n°288 |
Pilote |
cne. Pompe |
cdt.Paoli |
|
42ème 1/2 Brigade - 5ème groupe - 1ère escadrille |
oct-39 |
Potez 65 |
Passager |
cne. Pompe |
cdt.Paoli |
|
|
|
MS 406 n°38 |
Pilote |
|
|
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MS 406 n°64 |
Pilote |
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MS 406 n°26 |
Pilote |
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MS 406 n°26 |
Pilote |
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|
MS 406 n°368 |
Pilote |
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|
Douglas |
Passager |
|
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|
EN CAMPAGNE |
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GC III/1 - 1ère escadrille |
nov-39 |
MS 406 n°518 |
Pilote |
cne. Pompe |
cdt.Paoli |
|
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|
MS 406 n°513 |
Pilote |
|
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|
MS 406 n°506 |
Pilote |
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|
MS 406 n°617 |
Pilote |
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|
MS 406 n°588 |
Pilote |
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|
MS 406 n°730 |
Pilote |
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|
déc-39 |
MS 406 n°588 |
Pilote |
cne. Pompe |
cdt.Paoli |
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|
MS 406 n°447 |
Pilote |
|
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|
MS 406 n°780 |
Pilote |
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|
MS 406 n°532 |
Pilote |
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|
MS 406 n°757 |
Pilote |
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|
janv-40 |
MS 406 n°588 |
Pilote |
cne. Pompe |
cdt.Paoli |
|
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|
MS 406 n°447 |
Pilote |
|
|
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|
MS 406 n°759 |
Pilote |
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|
févr-40 |
MS 406 n°588 |
Pilote |
cne. Pompe |
cdt.Paoli |
|
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|
MS 406 n°757 |
Pilote |
|
|
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|
MS 406 n°702 |
Pilote |
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|
|
MS 406 n°588 |
Pilote |
|
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|
mars-40 |
MS 406 n°588 |
Pilote |
cne. Pompe |
cdt.Paoli |
|
|
|
MS 406 n°447 |
Pilote |
|
|
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|
MS 406 n°857 |
Pilote |
|
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|
MS 406 n°916 |
Pilote |
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|
avr-40 |
MS 406 n°588 |
Pilote |
cne. Pompe |
cdt.Paoli |
|
|
mai-40 |
MS 406 n°618 |
Pilote |
lt. Leenhardt |
cdt.Paoli |
|
|
juin-40 |
MS 406 n°792 |
Pilote |
lt. Leenhardt |
cdt.Paoli |
|
|
|
|
|
|
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|