Page
d’accueil du site de François Xavier Bibert
L’ascendance
alsacienne de Joseph Adolphe Bibert
Fernand FAHRNER
Ancien Directeur de l’École de Marckolsheim
13 octobre 2008
Photo François Xavier BIBERT
Enseignant, poète, fervent défenseur de l'alsacien, actif
dans les associations et dans la vie municipale, bricoleur et écrivain,
Fernand Fahrner a, ce que l'on peut appeler, une carte de visite éclectique. Fernand Fahrner est né le 14 juillet 1922 à Marckolsheim
(Bas-Rhin), où son père était gendarme. Après une enfance heureuse dans sa
commune natale, ses études sont interrompues par la guerre. Paradoxalement,
le destin va lui donner la chance de devenir instituteur, alors qu'il n'y
avait pas songé du tout. Cet épisode lui inspire le titre de son premier
livre : «Profiteur de guerre», publié en 1999 ; il y décrit son parcours
atypique. En 1945, il choisit d'enseigner à Marckolsheim.
Instituteur apprécié, il applique les méthodes pédagogiques actives et transmet
savoir et valeurs morales à plusieurs générations d'enfants. Passé directeur
d'école en 1968, année de son mariage avec Madeleine Schorter, il termine sa
carrière en 1979, titulaire des palmes académiques. Il consigne ses mémoires
d'instituteur dans un second ouvrage titré : «Passé simple» paru en 2003. Fernand Fahrner poursuit diverses activités et
engagements sur le plan aussi bien municipal qu'associatif. Conseiller
municipal de 1971 à 1989, il est un animateur du bulletin municipal ; il fait
partie du conseil d'administration de l'hôpital local, du Syndicat
d'Initiative ainsi que de l'amicale des donneurs de sang. De 1985 à 2000, il
est président de la Maison des Œuvres où il a dirigé la troupe de théâtre
alsacien, montant lui-même sur les planches l'une ou l'autre fois. Bricoleur à ses heures, il est passionné de trains
électriques et d'histoire locale. Emule du regretté Simler Joseph, sculpteur
et poète, il pratique lui aussi ces mêmes hobbies. Cette dernière passion l’a
incité à réunir poèmes français et poèmes alsaciens, largement illustrés dans
son dernier ouvrage « Marckolsheim en vers », ce qui lui confère
une indéniable valeur documentaire. Roland Dreyer (extraits de « Marckolsheim en vers » de
Fernand Fahrner - Jérôme Do Bentzinger
Editeur) |
SES OUVRAGES
|
PROFITEUR DE GUERRE - 1941 1945 « à quelque close malheur et bon » Ce
sont des êtres peu scrupuleux qui, durant la seconde guerre mondiale ont profité
pour s'enrichir sur le dos de leurs compatriotes en situation de détresse,
parfois dénués de tout. Dans
ce livre, qu'on ne s'y méprenne pas, il ne s'agit pas du tout d'un profit
pécuniaire. Alors que mes camarades de la classe 1942, restés en Alsace, ont
eu à revêtir l'uniforme allemand, la possibilité de devenir instituteur se
présenta inopinément aux jeunes réfugiés alsaciens lorrains repliés dans le
centre de la France. C'est
l'Ecole Normale de Colmar repliée à Périgueux qui forma donc des enseignants
qui, le moment venu, fonctionneraient dans les deux provinces de l'Est
libérées. La
promotion 1941-1944 d'élèves instituteurs s'y "enrichit" de
connaissances et d'un savoir faire pédagogique dispensés par des "prof
pour la plupart alsaciens lorrains eux aussi. Profiter
de cette opportunité fut aussi, il faut bien le dire, une occasion inespérée
de se "caser" momentanément même si, initialement on ne se
destinait pas à l'enseignement ce qui fut mon cas. C'est
dans ce sens que j'ai décidé d'utiliser le mot profiteur de guerre pour le
titre de mon livre. Fernand
Fahrner Extrait : NOTRE
MARCKOLSHEIM EN RUINES 21
HEURES, nous pénétrons à Marckolsheim, à la nuit tombante... Moment
inoubliable, un des moments les plus émouvants de notre vie ! Retrouver
le village qui vous a vu naître, grandir, fouler le sol natal après quatre
longues années d'exil, impossible de traduire l'effet que cela vous fait.
Dans la semi obscurité, on devine, ça et là, l'étendue des dégâts causés par
les différentes attaques et contre-attaques subies par la localité. Premier
choc, et non des moindres, douloureusement ressenti : la maison dans laquelle
j'avais vu le jour, est complètement par terre ; un tas de ruines ! Tout
au long du chemin, il en est ainsi. Mais où donc logent nos compatriotes ?
Existe-t-il encore des maisons intactes ? Très peu puisque Marckolsheim est
déclarée aux 3/4 sinistrée. Les
MORITZ, nos voisins de toujours, amis de longue date aussi figurent au nombre
des chanceux dont l'habitat a été épargné. Ce sont eux qui nous reçoivent on
ne peut plus chaleureusement ce soir là. Etreintes, larmes, silence prolongé.
"C'est bien vous ?, comme on vous attendait !, comme vous nous manquiez
!" Lentement
on se remet du choc ; très lentement les langues se délient ; c'est à qui en
dira le plus. Les mots s'entrecroisent. Déjà une table richement garnie,
gastronomiquement parlant, nous attend elle aussi ! Elle traduit par le
concret l'intensité de la joie des retrouvailles. Lucie
que nous avons connue gamine, celle qui interpellait mon père par "Hé
là-bas, là-haut" lorsqu'il apparaissait à la fenêtre du premier étage -
c'était sa façon de réclamer le petit gâteau qui au bout d'une ficelle
descendait et lui était donc destiné (souvenir charmant !) -, Lucie, oui est
devenue une belle grande jeune fille. En 4 ans on a le temps de changer ! Ernest,
lui, se contente d'écouter…. […] |
|
PASSÉ SIMPLE « mes années d’instituteur à
MARCKOLSHEIM » Né
à Marckolsheim en 1922, Fernand FAHRNER est un octogénaire actif. Passionné d'histoire
locale, il est une véritable bibliothèque vivante de son village natal, C'est
en septembre 1945 que Fernand FAHRNER obtient son premier poste d'enseignant
à Marckolsheim avec une classe de plus de quarante élèves. Il fera toute sa
carrière d'enseignant à l'école des garçons de Marckolsheim, dont il assurera
la direction de 1968 à 1979, année où il fera valoir ses droits à la
retraite. Quasiment deux générations de garçons de Marckolsheim l'auront
connu et apprécié comme maître d'école. En publiant ce livre, Fernand FAHRNER
immortalise quelques-uns de leurs souvenirs communs et nous renvoie à la
mémoire d'un passé, pourtant pas si lointain, où les relations
élèves/enseignants étaient encore plus "simples". Dans ce monde qui
bouge, la société a besoin de conserver ses racines, ses repères. Puisse ce
livre y contribuer. Claude
Maetz, éditeur. Extrait : DISCIPLINES
RÉVEIL A la
campagne les écoliers du primaire étaient, sans aucun doute, beaucoup plus éveillés
qu'en ville tout particulièrement en ce qui concerne les choses de la vie.
Dans les villages à forte densité rurale les bambins sont, qu'on le veuille
ou non, par la force des choses c'est à dire par tout ce qui leur est donné
de voir, au courant de tout ce qui concerne la reproduction des animaux
domestiques. Dans les fermes, à la basse-cour ou dans les étables les enfants
du fermier voient ou du moins savent ce qui s'y passe. On sait ce que veut
dire que Marguerite, la vache, est en chaleur ; on sait aussi pourquoi le
Loulou du voisin vient beaucoup plus souvent visiter la chienne de la maison,
ou pourquoi celle-ci s'absente de la ferme tous les matins ; de même on sait
bien pourquoi le matou de la maison poursuit de ses assiduités Minet, devenu
adulte. Et ces sérénades de miaulements aigus, de jour ou de nuit, prémices
d'étreintes amoureuses prolongées, on devine qu'il y aura bientôt une nichée
de petits minous. Au clapier, certains jour du mois, papa et maman lapins
sont autorisés à se rencontrer ; conséquence de ce rendez-vous galant, maman
lapin se mettra à prendre de l'embonpoint. Alors, impatiemment on attendra la
venue de mignons petits lapins. A la basse-cour personne ne s'étonne des
chevauchements quotidiens de la gent plumée et ailée. A la ferme, on a besoin
de rejetons tels que poussins, canetons ou oisons. Et
pour le gros bétail ? Vous n'allez quand même pas croire qu'on s'amuse à
promener dans les rues Bobette, la vache, histoire de passer son temps, bien
sûr que non ! Papa mène tout simplement la vache au taureau ! Bientôt il y
aura un petit veau. A Marckolsheim, avant la guerre, on se rendait chez
SIEGEL Théophile, seul cultivateur autorisé par la municipalité à "
tenir " un taureau de reproduction. La saillie étant payante, c'est le
percepteur qui encaissait cette taxe (idem pour le verrat tenu des années
durant par la famille HAAG-KLEIN (Haage Vickes d'abord, Haage Seppela après).
Pour les chèvres aussi, il n'y avait que le bouc " communal " logé
chez BOCK Jules (Bischoffe Jules). Ces déplacements d'animaux auraient pu
faire croire à un cirque en voyage. Alors qu'on pouvait aisément conduire la
vache et la chèvre au bout d'une laisse, la truie, elle, était véhiculée dans
une charrette spécialement faite pour cette "promenade". L'animal était
logé dans une cage à claie, sorte de prison à porteur montée sur le chariot
Suite à l'urbanisation rapide de Marckolsheim, l'élevage du gros bétail s'en
est allé ; il en est de même des clapiers et des basses-cours. |
|
MARCKOLSHEIM en vers Dans
cet ouvrage, le dernier (pas
sûr !) d'une
trilogie consacrée à Marckolsheim, chef-lieu de canton qui vit naître
l’auteur, sont évoqués - soit en vers français, soit en dialecte alsacien -
des personnes très bien connues, des événements ou faits importants, qui,
l'une façon ou d'une autre, ont marqué la capitale du Ried rhénan. Figurent
aussi dans ce nouvel alsatique de nombreuses photos d'époque illustrant un
passé lointain ; entre autres des photos de groupes scolaires de l'école
primaire d’avant-guerre, où le lecteur pourra se retrouver comme écolier avec
ses camarades de classe, ainsi que les maîtres d'alors. Pour
tout ce qu'il lui a été donné de vivre à Marckolsheim, son cher village
natal, l'auteur exprime ici un chaleureux MERCI. Extrait : Correspondant... Pour
un journal jouer quotidiennement au reporter Franchement,
vous l'avouerez, il faut le faire. Au
moindre coup de sirène, notre correspondant Enfourche
son vélo ou prend le volant : il
se nomme Roland. Inlassablement
il est à l'affût d'un fait local Ou
encore d'une information d'ordre général. Muni
d'un carnet, armé de son «canon» à pellicule, De
ci, de là partout, urbi et orbi, il circule, L'œil
attentif, l'oreille aux aguets, Il
glane des nouvelles tantôt tristes, tantôt gaies. Rien
ne lui échappe, toujours à l'écoute Par
tous les temps sans qu'il lui en coûte Ayant
le souci constant d'informer les lecteurs Alliant
objectivité, précision et rigueur. Sans
ces mamelles nourricières, que serait le quotidien L'Alsace
? Merci
à toi Roland, infatigable correspondant riedien. 12/09/1992 |
|
MARCKOLSHEIM Histoires d’amour Toute
une vie, avec et pour les autres... Dans
ce livre dense, semé de très nombreuses photographies et d’articles de journaux
d’époque, Fernand Fahrner évoque le mémoire de sa famille, de ses amis et de
tous les habitants de Marckolsheim. Il
déroule pour nous une large part de l’histoire de Marckolsheim à travers le
siècle : des fiançailles de ses parents à Villé en 1920 jusqu’aux années
2000. Il
nous rappelle l’exode, l’Occupation et la reconstruction d’après-guerre. Il
revient également sur les épisodes plus récents : le pont sur le Rhin,
la Cité 14, l’affaire CWM... Instituteur
et directeur d’école, Fernand Fahrner a été un témoin privilégié et attentif
de sa commune et de ses habitants Ce livre écrit avec le cœur fait une large
part aux portraits et aux souvenirs des Marckolsheimois. Extrait : Marckolsheim
durement touchée Vendredi
1er septembre 1939, la population de Marckolsheim est donc évacuée
dans un département du Midi de la France. L’exil au Bugue en Dordogne dura
plus d’un an. Au retour dans leurs foyers en octobre 1940, les rapatriés ne
retrouvèrent que des ruine de leur fière cité, des habitations pillées, des
champs dévastés. Dans les combats du mois de juin 1940 de la défense de la
ligne Maginot, l’artillerie et la guerre aérienne avait détruit totalement
194 foyers et endommagé plus ou moins toutes les autres habitations. Les
rapatriés, sans logement et sans
mobilier, furent parqués dans des baraquements en bois. Aux
souffrances dues aux privations s’ajouta le froid d’un rude hiver. L’église
et les écoles étaient en ruine. L’église dont les ruines furent dynamitées, permit
de récupérer les matériaux nécessaires à construirent des « Erböf »
dont le style jure dans notre région alsacienne. Vinrent les journées
tragiques du mois de novembre et de décembre 1944 et janvier 1945. Réfugiés
dans les caves, les gens se virent privés de lumière, de chauffage et de
vivres. La localité était sans communication et sans journaux, mais l’espoir
d’une proche libération la soutint et elle supporta ses souffrances et ses
privations avec un noble courage. Le bilan de ses journées d’enfer : 13
morts, une cinquantaine de blessés, 25 foyers totalement détruit, 80 rendus
inutilisables, cheptel réduit du tiers, vivres épuisés volés ou détruit,
emmenés par l’ennemi en fuite. Bien lourd bilan ! |
COUP DE CŒUR ! NOUVEAUTÉ 2009
Pour se procurer
l’ouvrage :
La Maison de Papier
6, rue d'Alsace
67140 Barr
Tél : 03 88
08 51 70
Fax : 03 88 08 51 70
Courriel: info@maisondepapier.fr
Sculptures sur bois de Fernand Fahrner
La maquette du Marckolsheim d’avant-guerre
La maquette de la nouvelle église
Pour la magnifique
exposition «Marckolsheim il y a 100 ans », qui a eu lieu du 19 au 27
septembre 2009 à la salle des fêtes de Marckolsheim et qui a accueilli plus de
2000 visiteurs, l’imposante maquette réalisée par Fernand Fahrner au début de
sa retraite a quitté le sous-sol de son pavillon et a été offerte à la commune.
Elle est dorénavant visible à la mairie de la ville. L’idée de cette maquette
avait été fournie à Fernand Fahrner par son collègue instituteur Albert
Wendling, qui avait du mal à faire accepter à ses élèves qu’un train
à vapeur traversait le chef-lieu de canton...
Extraits de l’invitation à
l’exposition : «Marckolsheim il y a 100 ans »
19 – 27 septembre 2009
Claudine OBER – Raymond BAUMGARTEN – Michel
SCHACHERER – Christophe HAFFNER – Joël MUNTZINGER
Le matériel scolaire
Au fond : sculpture sur bois de la coupe d’un cœur
Maison alsacienne en carton - Cité lacustre en bois et
carton - Château fort en bois
Cliquez sur l’image pour l’agrandir
Le circuit de trains électriques
Sculpture en bois du Haut-Koenigsbourg
François Xavier Bibert - 10/2008
Fernand FAHRNER est décédé à Marckolsheim le mardi 18 octobre
2011
« Le maire, Les adjoints, Le conseil municipal de la commune
de Marckolsheim ont la profonde tristesse de faire part du décès de Monsieur Fernand FAHRNER
Chevalier dans l'Ordre des Palmes Académiques, Conseiller
municipal de 1971 à 1989, Instituteur de 1945 à 1979, Directeur de l'école
primaire de 1968 à 1979. Survenu le 18 octobre 2011. Nous lui sommes
reconnaissants pour son engagement pour la cause publique, pour ses qualités
humaines, ainsi que pour les services rendus au sein de notre communauté. Nous
garderons de lui un souvenir fidèle et présentons, à la famille en deuil, nos
sincères condoléances. »