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Les Hommes du
Groupe de Chasse GC III/6 - Le Morane Saulnier MS406 -Le
Dewoitine D.520
Le Bar de
l’Escadrille |
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Une
chanson … Nota : La mise en ligne des
paroles de cette chanson n’a pour but que de rendre hommage aux hommes du Groupe
de Chasse du GC III/6 et à tous les pilotes de l’armée de l’air française de
la guerre de 1939/1945. Merci aux auteurs et à l’éditeur… Paroles:
Roland Tessier Musique:
Jacques Simonot © 1942 -
Editions de Paris De grands garçons très francs Amis du firmament Les yeux pleins de lumière Et sans nulle manière Dans le matin serein D'une journée sans fin Calmement décollaient C'était encore la paix Au bar de l'Escadrille Parmi les rires et les trilles Ils fêtaient leurs champions Au retour des missions Tous les dangers du ciel Leur semblaient irréels Les filles bien plus belles Et plus fortes leurs ailes ! Mais hélas un matin La vraie guerre survint Leurs rires se figèrent Et leurs traits se crispèrent Sous le ciel tout en feu Quels combats valeureux ! Les avions qui flambaient Les balles qui fauchaient A bar de l'Escadrille Finis les rires et les trilles On comptait les absents Tombés si crânement Une immense douleur Leur déchirait le cœur Les filles étaient moins belles Et moins fortes leurs ailes ! Ce fut le calme enfin Et puis le grand chagrin Les carlingues blessées Les ailes transpercées On pleure les amis A tout jamais partis En se disant, déjà Du grand jour qui viendra Au bar de l'Escadrille Revivront, les rires, les trilles Quand dans le ciel plus beau D'un monde enfin nouveau Les avions de demain Pour le bonheur humain Dans la paix éternelle Feront frémir leurs ailes. |
Un livre… AVANT PROPOS Roland Tessier - Février 1941. Ce livre n'est pas un
roman. Il n'est pas l'histoire d'un homme, de plusieurs hommes. Il est
l'histoire des hommes de l'aviation, des hommes de la guerre, cette guerre
1939-1940. J'ai réuni en ces pages des croquis de
ce que furent leurs vols, leurs joies, leurs peines, leurs victoires, leurs
deuils. Je n'ai pas cherché à lier entre eux - et surtout pas par une pauvre
histoire sentimentale ! - ces croquis. À quoi bon ? N'était-il pas plus vrai,
plus humain, plus sincère, de saisir au passage, avec simplicité, netteté,
vivacité, les périodes de leur vie de combattants de l'air ? Pas même n'ai-je voulu prendre un
personnage principal. Je les ai pris, eux, c'est tout. Eux de la grande
famille de l'air. Et j'ai écrit comme ils parlent, simplement, sans phrases,
sans mots, sans vouloir - je m'en défends bien - fleurir une littérature que
j'estime devoir être, avant tout, celle du reporter. On a beaucoup critiqué l'aviation
après notre lamentable défaite. On a dit et on a écrit que l'aviation
militaire française n'avait pas fait son devoir. C'est faux. Nos pilotes, nos
équipages, nos mécanos ont accompli leur devoir, et souvent même plus que
leur devoir Ils ont montré le plus pur esprit de sacrifice, d'abnégation Ils
ont témoigné du plus grand courage. Ce n'est pas leur faute, à eux, si
pour cette guerre de 1939-1940 on a mis à leur disposition des moyens et des
matériels très réduits, tant en quantité qu'en qualité. Ce n'est pas leur
faute si des politiciens sans scrupule les ont lancés dans un ciel qui ne
pouvait que leur être fatal. Car le courage de l'homme ne peut
suffire à tout. Il faut qu'il soit servi, dans une guerre moderne, par un
matériel impeccable. Que peut-on reprocher à un pilote restant au sol faute
d'avoir un avion à sa disposition? Les Français doivent comprendre que l'arme
qui eut dû être la plus puissante : l'aviation, était peut-être en
réalité la moins forte. J'ai écrit la première partie de ce
livre (début septembre 1939 à fin avril 1940) durant les premiers mois de la
guerre. Cette première partie devait, à elle seule, constituer un volume. Le
manuscrit en avait été déposé aux Editions Baudinière dans les premiers,
jours de mai. Ce livre n'a pu paraître. On se doute pourquoi... Je l'avais un peu oublié. Mais j'ai
entendu que des gens s'attaquaient non pas aux dirigeants responsables de
notre aviation, mais à nos pilotes et à nos équipages martyrs.. Et j'ai crié : halte! J'ai ressorti mon livre. J'ai relu mon
manuscrit. Mais je n'ai rien changé au texte.. Tout simplement, dans cette
première partie, ai-je remis à leur place les paragraphes et les phrases que
la censure française avait cru devoir supprimer en avril 1940. Car d'après
cette censure s'exerçant dans des bureaux bien chauffés, notre armée de l'air
ne manquait de rien, nos pilotes remportaient force victoires sans subir
jamais aucune défaite!. Mauvaise plaisanterie... Et j'ai ajouté une seconde partie. La plus courte, mais la plus
tragique... Elle va du 10 mai à l'armistice. Elle
montre ce que fut la lutte des deux aviations ennemies, elle dit pourquoi
l'aviation française fut si malmenée, elle explique aux combattants du sol la
raison pour laquelle ils furent si rarement survolés par les ailes
françaises. Il faudra comprendre. Je l'ai dit et je le répète les
pilotes et les équipages ont fait leur devoir, ont tiré le maximum des
matériels mis à leur disposition. Les responsables de notre aviation - qu'ils
soient ministres ou autre chose, cela est sans importance - n'ont fait que
des erreurs, que des bêtises... que de la politique ! Qu'ajouterais-je ? Je pourrais,
certes, durant des pages et des pages, regretter et critiquer les dirigeants
qui négligèrent de donner à la France une aviation digne d'elle. Je pourrais
encore louer le personnel navigant, mettre en lumière, dans cet avant-propos,
son courage et sa ténacité. Mais à quoi bon? Mieux vaut, dès maintenant, laisser
parler nos hommes de l'air. Le lecteur, quand il refermera ce
livre, aura compris quels furent les espoirs déçus, l'impuissance, le crève-cœur,
les douleurs de l'aviation française. Espérons que les Français sauront se
souvenir de ceux qui sabotèrent leurs ailes. Et ce volume que j'ai écrit à la
gloire de mes camarades de l'air, je, veux, simplement, le déposer sur
l'Autel de l'aviation, modeste gage de reconnaissance et d'adieu à ceux qui
ne sont plus, à ceux-là même qui payèrent de leur sang les errements et
l'insouciance des dirigeants qui, sans, que nous y fussions préparés, nous
jetèrent dans la guerre. |
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