« Les Hommes du GC III//6 » – Troisième Partie

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Album photographique n°VI de Joseph Adolphe BIBERT

Second semestre 1940 – Premier semestre 1941 en A.F.N.

 

 

 

 

CONSTANTINE : 1er au 10 juillet 1940

 

 

Après l’éprouvant voyage en bateau de Perpignan à Alger et deux jours passés pour y débarquer tout le matériel roulant, avant d’arriver le 30 juin au soir à Constantine, où finalement le Groupe III/6 s’installe sans connaître vraiment ce que l’avenir lui réserve, Joseph va pouvoir profiter comme ses camarades de quelques jours de calme pour visiter la ville tout en s’occupant sur le petit terrain de Kroubs des Dewoitine de la sixième Escadrille !

Il termine d’abord le rouleau de pellicules commencé lors du bombardement de Coulommiers un peu plus d’un mois plus tôt, puisqu’il n’a fait aucune photographie depuis, et peut recharger son Voigtlander grâce aux ressources locales, même si les prix des bobines y sont prohibitifs. Si on retrouve dans les archives familiales à peu près les mêmes photos de la ville que celles faites par ses camarades, par contre ces archives recèle un vrai trésor : ce sont les quelques photographies aériennes que Joseph a pu faire à bord d’un Lioré et Olivier LeO 20, et de la ville, et du terrain, ainsi que quelques photos au sol de l’alignement parfait des Dewoitine de son Escadrille.

 

 

 Constantine début Juillet 1940 : La ville - Photographies Joseph BIBERT 

 

 

Constantine – Au-dessus des gorges du Rhumel (vers le nord)

Pont El Kantara (parapet en pierre remplacé plus tard par un parapet métallique)

Au fond : pont Sidi M'Cid – A droite : le monument aux Morts et l’hôpital civil

Constantine – La route de la corniche au-dessous du pont Sidi M’Cid (vers le sud)

Constantine – Extrémité nord des gorges du Rhumel : le pont des chutes

Photographies de Joseph BIBERT prises à bord d’un Lioré et Olivier LéO 20 – Constantine vue vers le nord / ouest

De gauche à droite : la gare, le pont El Kantara, le pont Sidi M’Cid, l’hôpital civil et le monument aux Morts

Constantine vue vers le sud-ouest / ouest – Les gorges du Rhumel

De droite à gauche : L’hôpital civil, le pont El Kantara, la passerelle Messah Slimane, le pont Sidi-Rached et la gare

 

 

 Constantine début Juillet 1940 : Terrain d’aviation de Kroubs - Photographies Joseph BIBERT 

 

 

A bord d’un Lioré et Olivier LeO 20 au-dessus de Constantine

12 avions alignés de la 6ème Escadrille – 2 avions accidentés entre les hangars – 2 avions de l’État-major dans l’angle et 12 avions de la 5ème Escadrille en désordre

 

Constantine – Terrain de Kroubs - Joseph BIBERT avec son casque colonial, chef de hangar de la 6ème Escadrille, très fier du superbe alignement de « ses » avions

 

Photographies Joseph BIBERT – Droits réservés

 

 

GAUTHIER – GABARD – JAPIOT devant un char Renault FT 17

avec mitrailleuse Hotchkiss abandonné près du terrain d’aviation

Toujours près du terrain d’aviation, caravanes le long de la voie ferrée

 

Collection Joseph BIBERT – Droits réservés

 

 

  Destruction le 15 juin 1940 de Marckolsheim en Alsace – Village natal et familial de Joseph BIBERT 

 

Bien évidemment Joseph BIBERT n’a pas pu recevoir ces photographies en juillet 1940, et nous ne savons pas quand il les a eu en mains ; sans doute seulement après la guerre. Les allemands ont traversé le Rhin situé à 3 km de Marckolsheim et après avoir bombardé la ville le 15 juin 1940, y sont entrés le 16 juin. Mais quand l’annonce de la destruction de la maison familiale BIBERT où vivaient modestement sa mère Elisabeth, veuve de Xavier BIBERT tué en 1918, sa sœur Elisa, et sa nièce Marie-Jeanne BIBERT, à l’étage au-dessus des pièces occupées par son oncle Gustave et sa tante Stéphanie BIBERT, a pu lui parvenir en Algérie par l’intermédiaire de leur fils, son cher cousin Xavier élève aviateur à Rabat, son moral a dû être en berne ! La destruction de l’église voisine qu’il avait fréquentée régulièrement, de la maison de ses cousins DIEBOLD et de biens d’autres a été également durement ressentie. Heureusement il apprit aussi que tous les Siens étaient saufs, bien que dans des conditions matérielles difficiles. Peu de temps après les communications avec l’Alsace furent définitivement rompues...

 

 

 

 

Maison faliliale BIBERT à Marckolsheim détruite en juin 1940

Maison BIBERT en 1910 (son père et sa mère à droite) et en 1940

Elle devra être abattue

Maison familiale DIEBOLD et l’arrière de l’église après les bombardements

 

 

 

L’église de Marckolsheim après les bombardements allemands du 15 juin 1940

 

 

  

 

 

 Alger – Maison Carrée - Mi-juillet 1940 – Détente accordée aux hommes du III/6 après l’installation à Maison Blanche et les cérémonies de la Fête Nationale 

 

 

 

 

Jules PIESVAUX et René COLIN

Joseph BIBERT à droite

Jules PIESVAUX et René COLIN

JulesPIESVAUX, BRIÉRE, GOUTOU, Lucien ROBERT

Plage de Fort de l’Eau – Omer BORREYE et Jules PIESVAUX

BRIÉRE, GOUTOU, Jules PIESVAUX, Lucien ROBERT

 

 

 Alger – 19 août 1940 – Arrivée de Julienne BIBERT sur le paquebot Gouverneur Général Gueydon 

 

 

  

 

 

 

 

Julienne BIBERT - Traversée de la Méditerranée de Marseille à Alger sur le paquebot " Gouverneur-Général-Gueydon " – Départ le 17 août 1940

 

 

20 août 1940 – Alger – Hôtel de l’Oasis et jours suivants : Joseph et Julienne BIBERT se retouvent après 5 mois de grande incertitude...

 

 

Dimanche 8 septembre 1940 – Alger Plage – Joseph et Julienne BIBERT - La guerre doit paraître bien loin...

 

 

 

 

 

 

Seconde quinzaine de septembre 1940 – Emménagement : 71, avenue Gueirouard à Fort de l’Eau – Omer et Sophie BORREYE et leur fils Jean, Valentine et Robert  ROUSSET, Joseph et Julienne BIBERT - Trois mécaniciens du III/6

 

Photographies Joseph BIBERT – Reproduction interdite

 

 

 Maison-Blanche – Octobre 1940 – Général Vuillemin – Photographies Joseph BIBERT 

 

 

Evidemment, l’arrivée de son épouse a été pour Joseph BIBERT l’évènement majeur de ses premiers mois passés en Algérie... De ce fait, il n’a apporté son appareil photographique à Maison Blanche qu’une seule fois en Octobre ; sans doute a-t-il pensé qu’il n’était pas inintéressant de garder un souvenir de l’avion du Général Joseph Vuillemin. Celui-ci avait été nommé chef d’État-major de l’Armée de l’Air en février 1938, promu ensuite au grade de « Général d’Armée Aérienne » et avait assumé dans la tourmente les fonctions de « Commandant en Chef des Forces Aériennes Françaises » jusqu’à l’Armistice. Fortement critiqué pour n’avoir pas concentré ses forces au bon moment sur les points de rupture à Sedan et sur la Somme - mais en avait-il les moyens ? -, il fut nommé « Inspecteur Général de l’Armée de l’Air » après l’Armistice. De ce fait, son avion personnel, le Lockheed 18 Lodestar d’Air France « F-ARTG » s’est trouvé souvent à Maison Blanche, jusqu’au moment où il demanda sa mise en congé de personnel en novembre 1940. Plus tard, il prit sa part dans la Résistance, ce qui semble démontrer que sa volonté de faire passer le plus possible de Groupes d’Aviation en A.F.N. juste avant l’Armistice résultait de ses convictions personnelles profondes plutôt que d’une décision politique des gouvernants du moment. Joseph BIBERT était certainement loin de se poser toutes ses questions, mais au moins possédons nous grâce à lui une belle photo de cet avion, et en bonus celle d’un Dewoitine 520 de la 5ème Escadrille du III/6, prise le même jour, sans doute pour terminer sa bobine...

 

 

Octobre 1940 - Maison Blanche - Lockheed 18 Lodestar d’Air France « F-ARTG »

Portant la marque « Général Vuillemin » sur son nez

A proximité du poste de commandement de « l’Aviation Militaire » de Maison Blanche,

le Dewoitine 520 n° 284 codé « 8 » du s/c CHARDONNET de la 5ème Escadrille du GC III/6

 

Photographies Joseph BIBERT – Droits réservés

 

 

 Fort de L’Eau – Novembre 1940 

 

 

9 novembre 1940 – Fort de l’Eau – Adoption du chien « Taffy »

 

 

 

 

 

 

Les trois documents ci-dessus valent leur pesant d’or ! Julienne BIBERT était employée à titre civil au « Parc 1/122 » de la Base Aérienne de Chartres en 1940. Tous les personnels de l’Armée de l’Air et leurs auxiliaires encore présents furent évacués le 12 juin 1940 vers le sud-ouest où les civils furent tout simplement abandonnés à leur sort après l’armistice, avec avis oral d’un prochain licenciement ! Débrouillez-vous ! C’est seulement le 23 novembre 1940 qu’une lettre du Secrétariat d’État à l’Aviation fut envoyée à son adresse à Chartres, en zone occupée, pour l’en informer officiellement, mais tamponné au départ de Paris que le 12 décembre. Julienne ne la trouva qu’à son retour à Chartres au début de 1945 et elle put alors faire valoir ses droits à son indemnité de licenciement... dont il vaut mieux ne pas évoquer le montant ! Sa famille ne put évidemment pas lui faire passer ce courrier en Algérie étant donné que seules les cartes Interzones étaient autorisées depuis fin septembre (voir exemple ci-dessous). L’enveloppe en haut à gauche pour sa part est celle d’un courrier rédigé le 13 novembre par sa mère et remis à Geneviève BUTET, une amie de Julienne, femme d’aviateur encore autorisée à aller retrouver son mari à en zone libre et qui put ainsi la faire partir par la poste vers Alger (tampon du 15 novembre à Vichy). Ce n’est que par ce procédé que quelques lettres purent être encore exceptionnellement échangées jusqu’en novembre 1942, date du débarquement américain en A.FN. Après, c’est une autre histoire !

 

  

Une des toutes premières Cartes Interzone adressées par Thérèse LAGRANGE, sa mère, à Julienne BIBERT – Celle-ci est partie de Chartres le 3 novembre 1940

 

 

 

 

Mars 1941 - 71, avenue Gueirouard à Fort de l’Eau – Julienne BIBERT tricote ! Il faut préparer une layette...

 

 

Avril 1941 - 71, avenue Gueirouard à Fort de l’Eau – Julienne et Joseph BiIBERT – Le chien « Taffy »

 

Photographies Joseph BIBERT – Reproduction interdite

 

   

 

 

 Le GC III/6 repart en guerre - Campagne du Levant du 24 mai au 16 juillet 1941 – Photographies Joseph BIBERT 

 

Préparation du départ vers le Levant – Mai 1941 - Les Dewoitine D.520 de la 5ème escadrille sont sortis des hangars de Maison-Blanche

A gauche, les D.520 n°368 su sgt COISNEAU (4) et le °284 su sgt/C CHARDONNET (8)

Du fait de la naissance annoncée, son Commandant d’escadrille a imposé à Joseph BIBERT de na pas pas partir avec ses camarades

Le POTEZ 650 n°15 « Adj Chef RENOUARD »et le FARMAN 223.3 n°4 « Lieutenant CASSE » du GC II/15

Qui vont transporter les mécaniciens et le matériel s’apprêtent à décoller vers Rayack au Liban le 24 mai 1941, via lla Tunisie, l’Italie et la Grèce

Joseph BIBERT a pris ces deux rares photographies du départ de ses camarades qu’il a eu l’impression d’abandonner...

 

Photographies Joseph BIBERT – Droits réservés

 

 

 Fort de l’Eau – Juin 1941 - Communion de Georges ILTISS – La famille MARQUER – Plage avec la famille KUNTZEL 

 

 

 

Le communiant Georges ILTIS

et des deux plus jeunes frères

M; et Mme MARQUER amis d’Alger avec leur garçon et leur fille – Julienne BIBERT

Mme ILTISn son fils Georges et ses deux plus jeunes frères – Le chien  « Taffy »

Julienne BIBERT

Mme. ILTISS et ses deux plus jeunes garçons

 

Photographies Joseph BIBERT – Reproduction interdite

 

Pendant que ses camarades sont en guerre au Levant la vie continue malgré tout à Alger. Joseph BIBERT, qui a fait ces photos, et Julienne BIBERT sont invités à la communion solennelle de Georges ILTIS (1929) dont le père Charles ILTIS (1902/1992), adjudant-chef mécanicien au GC III/6, qui se trouve alors à Rayack, marié à Marie Catherine FISCHER (1901/1992), est un alsacien de Mertzwiller dans le Bas-Rhin. Un autre couple d’amis algérois, M. et Mme. MARQUER, est également de la fête avec ses deux enfants (garçon et fille). Après la guerre, les familles BIBERT, ILTIS et MARQUER garderont des liens étroits. Charles ILTISS possédera une belle affaire de carrosserie automobile en banlieue sud de Paris et M. MARQUER sera cadre commercial chez « MOBIL » pour une raffinerie de Rouen où la famille BIBERT habitera à partir de 1956. Joseph BIBERT, travaillait dans une usine Philips de la banlieue rouennaise et son patron était M. Marius BINDREIFF (1902/1978), aviateur-mécanicien ayant participé à la croisière noire de 1933/34 du général VUILLEMIN; la fille de celui-ci, Rose « Claude » BINDREIFF a finalement épousé Georges ILTISS en 1963.

 

Juillet 1941 – Fort de l’Eau – Julienne et Joseph BIBERT – 26 et 27 ans

 

 

Juillet 1941 – Fort de l’Eau – Julienne et Joseph BIBERT – Toujours la layette !

 

 

 

   

 

Juillet 1941 – Fort de l’Eau – Julienne et Joseph BIBERT avec leurs amis Auguste et Raymonde KUNTZEL

 

Photographies Joseph BIBERT – Reproduction interdite

 

 

 Alger Maison Blanche – Juillet 1941 - Mécaniciens de la 6ème Escadrille – A la plage : Stephan, Goujon et Le Gloan°

 

Juillet 1941 – Alger – Maison Blanche – Après la campagne du Levant – Mécaniciens de la 6ème escadrille (Joseph BIBERT sur les 2 photographies du centre) devant le nouveau D.520 du Commanant du Groupe .

 

Photographies Joseph BIBERT – Droits réservés

 

 

Juillet 1941 – Fort de l’Eau – STEPHAN – GOUJON – LE GLOAN

 

Photographies Joseph BIBERT – Droits réservés

 

 

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Photographies et documents personnels de Joseph et Julienne BIBERT

Mise en page : François-Xavier BIBERT (04/2020)

 

 

 

 

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