Groupe de
Chasse GC 3/6 – 6ème escadrille
Livre de
marche – Seconde partie – Campagne du Levant
21/05/1941 – Août
1941
Livre de
Marche de la 6ème escadrille – Première partie
Livre
de Marche de la 6ème escadrille – Troisième partie – A.F.N.
Livre de Marche de la 5ème escadrille
La Campagne du Levant du Groupe GC
III/6
Page d’accueil du site de François Xavier Bibert
Note ou précision du
transcripteur
21 mai 1941
Prise
d’armes à l’intérieur du Groupe. Remise du drapeau de la 6ème
Escadre au Groupe III/6, seul rescapé de la guerre 39/40 par le général GIRIER.
22 mai 1941
Jour
de l’ascension. Travail normal pour le Groupe. Activité fébrile. On peint le nez
des avions en jaune ainsi que la queue. Serait ce vrai que nous irions où...
mais non, c’est secret !
23 mai 1941
Le
départ est fixé pour le 24 et pour la Syrie. Mais oui ! Le Capitaine
Richard récupère deux anciens du I/9 qui croupissaient dans la médiocrité au
Groupe voisin, le sergent-chef Jean MACIA
et le sergent Maurice SAVINEL.
Après
avoir subi un laïus du Général ODIC, toute l’Escadrille se réunit devant un pot
pour déplorer le départ du sergent-chef LE GUENNEC, et l’arrivée des deux
bleus.
24 mai 1941
Le
Groupe part pour la Syrie vers 10 heures. L’itinéraire fixé est Tunis,
Brindisi, Athènes, Rhodes et Alep (Syrie) ou
Rayack (Liban).
Voici
la composition de l’Escadrille en ce jour mémorable où nous partons sur le
sentier de la guerre bien décidé à brandir très haut les couleurs de la 6ème
Escadrille.
Commandant d’Escadrille : |
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capitaine RICHARD |
en second : |
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lieutenant STEUNOU |
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lieutenant LEGRAND |
Officiers adjoints : |
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lieutenant BOIRIES |
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s/lieutenant SATGÉ |
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s/lieutenant RIVORY |
Sous-officiers pilotes : |
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adjudant JAPIOT |
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sergent-chef MACIA |
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sergent PIMONT |
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sergent GHESQUIÈRE |
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sergent GAUTHIER |
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sergent SAVINEL |
Sous-officiers mécaniciens : |
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adjudant-chef ILTIS |
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sergent-chef
GODEFROY |
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sergent POUJEAUD |
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sergent LÉVÊQUE |
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sergent BERTRAND |
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sergent HOULÈS |
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sergent MEISSONIER |
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sergent ANDREYS |
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sergent
FAUQUENBERGUE |
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sergent TESQUET |
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sergent PORTES |
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caporal-chef
COLLOTTE |
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caporal-chef PESIN |
Mécanicien électricien : |
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caporal-chef BORDAS |
Et UMBERT alors ? (mention ultérieure, car oublié mais
présent...)
Le capitaine de RIVALS volant à la 6ème
Escadrille prend le 13ème avion, tandis que Gauthier qui n’a pas
encore repris l’entraînement part avec le Farman d’accompagnement.
L’étape Alger Tunis est sans histoire. L’après
midi, tandis que les mécanos vérifient les taxis, les pilotes préparent l’étape
du lendemain.
25 mai 1941
Après un
La patrouille du capitaine de RIVALS qui a attendu
quelques retardataires de la cinq (naturellement !) arrive deux heures
après nous.
Notre séjour en terre étrangère commence sous
d’heureux auspices. Quelques milliers de photos sont tirées de nous par les
Allemands et de nombreuses bouteilles de vin siciliens sont vidées au détriment
des Italiens.
Les pleins se font. Le capitaine qui a des
ennuis avec son avion l’échange avec celui de PIMONT.
Vers quatre heures sous décollons pour
Brindisi. SAVINEL laisse tomber sa cabine sur la tête des Italiens. Enfin, vers
6 heures l’Escadrille se pose sans encombre à Brindisi.
MACIA cependant manque à l’appel. Certains
l’ont vu faire demi-tour cers Catane. D’aucuns se réjouissent qui espèrent se
partager sa solde !
MICHAUX dont le train est sorti tout seul
pendant le voyage, vocifère, rouspète... comme toujours.
Au repas, nous apprécions une nouvelle fois le
plat national et discutons ferme avec Marconistes, pilotes... et autres
Macaronis.
Les officiers ont aussi une réunion
« souperba ».
26 mai 1941
Le lendemain l’Escadrille part pour Athènes.
MACIA qui s’est reposé à Catane, PIMONT et le
capitaine de RIVALS n’ont pas encore rejoint.
A midi et demi nous nous posons à Eleusis ou
nous apercevons un peu partout des taxis sur le ventre, des trous d’obus et
tout et tout. Cela ne nous coupe cependant pas l’appétit et en plein soleil,
nous dégustons sardines, gruyère, arrosés d’un excellent « Ruffino »
1924.
Les taxis sont un peu fatigués et tout le
monde travaille dessus au milieu de la poussière que font les nazis qui décollent
sans arrêt pour la Crète.
Enfin vers huit heures, nous partons pour
Athènes. Nous avons touché quelques milliers de drachmes donc nous nous sentons
riches comme Crésus. Mais nous avons vite compris, les additions sont salées et
nous avons du mal à conserver quelques drachmes pour le petit déjeuner du
lendemain.
27 mai 1941
Après une nuit passée à la
« Soldatenheim » (foyer du soldat)
qui, entre parenthèses, est un hangar plutôt confortable avec des lavabos, nous
nous entassons dans les cars nazis qui après moult péripéties nous emmènent au
terrain. Les officiers nous attendent déjà.
Les dissidents rejoignent enfin l’Escadrille
et vers 11 heures nous redescendons à Athènes.
L’après midi, visite de l’Acropole où Raphaël
dit GAUTHIER souille son fessier sur les nobles marches du temple.
Achille (GHESQUIÈRE) se retrouve chez lui et prétend nous servir de
mentor dans les lieux qu’il connaît si bien !
Le soir en ville nous nous bagarrons presque parce
que nous sommes pris pour des Italiens. Les acclamations succèdent aux
quolibets quand nous nus sommes fait reconnaître.
28 mai 1941
Réveil pour tout le monde à quatre heures. Le
car avec une précision toute militaire arrive à 5 heures et à 5 heures et demie
tout le monde arrive au terrain. Derniers conciliabules avec les Allemands, et
vers huit heures la 6 décolle vers Rhodes où elle atterrit après avoir admiré
le superbe panorama de la mer Egée.
A Rhodes, les Italiens font vraiment la
guerre. Tout le monde a l’air de dormir et c’est avec beaucoup de peine que
nous avons quelques soldats pour faire les pleins, à la pompe Japy !!! Au
mess, chacun prend les spaghettis bien en main. GHESQUIÈRE qui a une victoire
personnelle avec MICHAUX sur les Italiens (au billard à Brindisi !!!) leur
donne quelques précisions sur les performances de nos taxis, qui n’ont rien de
« cochon » selon l’expression du capitaine.
Enfin, en pleine chaleur tout le monde
s’apprête à décoller vers Rayack. Etape la plus longue et la plus difficile
avec un os : Chypre !
MACIA qui décidemment est spécialiste, fait
l’étape entière, train sorti, ce qui « lui » vaudra, nous l’espérons
tous, le mérite libanais cèdre, quatre feuilles).
Nous arrivons vers 6 heures à Rayack après 3
heures 15 de vol, mais on nous fait une feinte et en fait il est 7 heures et
demie.
Beau succès pour le Groupe et en particulier
pour la sixième Escadrille qui se révèle et se révèlera (personne n’en doute)
la première de France et de Navarre.
29 mai 1941
Tout le monde commence à s’organiser. Chacun
cherche une chambre, un gîte. Les officiers couchent à Zahlè à 20 km de Rayack.
L’après midi, la 6 commence à prendre
l’alerte.
Le Capitaine décolle presque aussitôt avec
MICHAUX et le s/lt RIVORY. R.A.S.
Le soir, tout le monde de répand en ville et
éberlués par les prix que font que les Bougnouls, tous commandent chaussures,
complets, tenues etc... (*)
(*) Le 6 décembre
2011, Madame Jane ROBERT, veuve du mécanicien Lucien ROBERT nous raconte :
« En Syrie, il y avait des tailleurs autochtones qui vous faisaient un
costume dans la journée avec leur machine à coudre. Lucien en a fait faire un.
Après notre mariage, malgré que ce soit la guerre, il a pu m’emmener faire un
petit voyage de noces à Tlemcen. Il ne voulait pas y aller habillé en militaire
et il a donc pris ce fameux costume, mais il était fait dans un espèce de
tissus verdâtre qui rétrécissait quand il était mouillé et voilà que la pluie
vint à tomber : on a été obligé de courir comme des fous pour trouver un
abri !... »
30 mai 1941
Rien d’extraordinaire pendant cette journée.
La patrouille JAPIOT, lt BOIRIES, SAVINEL
et la patrouille lt STEUNOU, s/lt SATGÉ, MACIA décollent sur alerte
mais ne voient rien. Ces Anglais qui se sont montrés assez arrogants avant
notre arrivée ont l’air bien calmes depuis.
31 mai 1941
Deux patrouilles décollent sur alerte, mais ce
sont des leurres seulement. A quand les victoires ?
1er juin 1941
En ce jour sacré de la Pentecôte, la 6 est de repos,
la 5 est d’alerte. Ils n’ont pas encore trouvé le moyen de décoller une seule
fois et ce dimanche non plus.
2 juin 1941
La 6 prend l’alerte. La patrouille JAPIOT fait
une couverture sur Damas, Ohms, celle du Capitaine couvre le terrain sur
alerte.
3 juin 1942
La grande 5 est au repos. Seuls le Capitaine
de RIVALS se prostitue dans les Azurs pour faire une reconnaissance. Tout le
monde fait des achats, en vue du départ du Farman.
4 juin 1941
Dans la matinée, la 6 est en attente d’une
mission de protection de bombardement sur la frontière, mais comme soeur Anne
nous ne voyons rien venir.
Nous travaillons en patrouille légère. Le
matin une patrouille double couvre Tripoli.
Vers 2 heures, à la fraîche, 3 patrouilles
légères décollent sur alerte. Toujours rien.
5 juin 1941
Journée lamentablement vide. Seul l’adjudant
JAPIOT essaie un avion. Quelques sous-officiers profitent du repos pour aller à
Zahlé et font une liaison avec les camarades du I/7.
6 juin 1941
L’Escadrille commence à s’empâter
sérieusement. Tout le monde essaie de se montrer spirituel. Seules les
patrouilles du Capitaine et de JAPIOT font une reconnaissance du secteur.
7 juin 1941
Repos. Les officiers, pour dépenser un résidu
de leur débordante énergie se tapent 10 heures à pied dans la montagne !
Alors qu’il est si facile ici d’avoir une voiture ! Enfin mettons cela sur
le compte du soleil et n’en parlons plus.
8 juin 1941
La petite 5 vient nous réveiller à 5 heures
sur une alerte générale. 2 patrouilles sont parties protéger ce fameux bombardement.
Aussitôt une patrouille simple décolle en couverture du terrain avec un élément
de la 6. Quel honneur pour la 5 !
Quelques minutes après, le capitaine RICHARD
décolle à vue sur des Hurricane avec MICHAUX.
La patrouille de la 5, à ce moment ne voit rien.
Les Anglais disparaissent quand ils voient la
patrouille décoller.
MACIA qui ne les paume pas, prend un taxi et
sans parachute, ni casque, leur court au cul.
Mais finalement tous les taxis se posent sans
rien avoir vu.
Les pleins se commencent. Le Commandant nous
promet du sport pour la journée. Il parait que les Anglais attaquent dans le
sud.
Pour ne pas le faire mentir, on voit tout à
coup, dans le soleil et au bout de la piste quelques points noirs qui
grossissent rapidement.
La 5 qui revient ? Un prudent
gueule : « Des Hurricane ! » (*). Par prudence tout le monde fonce dans les abris. GHESQUIÈRE,
MACIA et SAVINEL qui tenaient un petit conciliabule devant la tonne se
dispersent. Achille au pied léger après 3 mètres sur le dos, arrive dans une
tranchée en un temps record.
(*) Ce
sont en fait des Curtiss P-40 « Tomahawk » du Sqn 3
MACIA, court, plonge, essuie une incendiaire,
recourt et replonge sur GHESQUIÉRE.
SAVINEL se planque dans le 28 (Dewoitine n°174). Après un bon mitraillage qui a convaincu tout
le monde que ce ne devait pas être la 5 qui rentrait, tout le monde montre son
nez. Le 28 est transformé en écumoire. Là-bas, au bout de la piste, le 24 brûle
(Dewoitine
n°330). Il se confirme
que le lt BOIRIES a des intelligences avec l’ennemi. GODEFROY qui était à
coté a eu chaud aux fesses.
Le Capitaine, MICHAUX, GHESQUIÈRE qui a repris
son souffle décollent.
Pendant le temps le 24 achève de se consumer.
On panse les plaies du 27 (Dewoitine n°347) qui en a pris un coup aussi.
La journée s’avère en effet très chargée.
Protection de reconnaissances, couvertures sur alerte et à priori, etc. Vers
midi des bruits courent. Le GLOAN aurait abattu 2 Hurricane, mais MERTZISEN et
le lt MARTIN manqueraient à la 5.
La première victoire émoustille la 6 qui
décidemment, doit faire mieux.
Vers 3 heures une patrouille double décolle
sur alerte. Elle revient une heure et demie après et la piste résonne du bruit
des tonneaux lents. Tout le monde a compris.
MICHAUX vient de vivre le plus beau jour de sa
vie ! Sa procuration de mariage n’est pas encore arrivée. Le Capitaine ne
dit rien, mais n’en pense pas moins. Avec lui, le lt STEUNOU, le
lt BOIRIES, s/lt SATGÉ et RIVORY sont les victorieux de la journée.
2 Hurricane au tableau. La 5 est battu, c’est
normal.
Toute l’Escadrille se réjouit mais d’aucuns
font une sale gueule et veulent absolument avoir leur victoire.
9 juin 1941
Tout le monde espère que ce jour va lui
apporter une victoire. Vers huit heures, le lt LEGRAND et PIMONT s’en vont
à Damas pour faire une protection.
La patrouille de l’adjudant JAPIOT part
presque aussitôt après leur retour pour la même mission, ce qui lui vaudra un
déjeuner vers 16h 30.
Malheureusement, la journée d’hier a coûté
cher à la 5. Si MERTZISEN a été retrouvé, RAVILY s’est tué à Damas et le
lt MARTIN est disparu.
Vers 16 heures, le Capitaine et sa patrouille
décollent en renfort de la 5 qui en fait se pose aussitôt. Encore 3
victoires ! Décidemment l’avion de Le GLOAN mériterait d’être à la 6.
Mais à 5 heures le Capitaine revient avec 1
P-40 à son tableau et un autre pour MICHAUX.
Malheureusement le s/lt RIVORY est
parachuté en mer après avoir vraisemblablement percuté son adversaire.
Le Capitaine a eu chaud. Le feu à bord prêt à
se parachuter, sans armes ni rien, MICHAUX l’a dégagé d’un P-40 qui ne voulait
pas le lâcher.
Le taxi amiral a été bien sonné. Et voila
l’Escadrille avec 4 victoires sûres et 1 probable. Nous enfonçons la 5. C’est
encore une fois régulier.
10 juin 1941
Journée beaucoup trop calme au gré de chacun.
2 protections de bombardement de la flotte en patrouille double marqueront
seulement l’activité de la 5 pendant cette journée.
Les journaux nous donnent un communiqué sur
les pertes françaises qui est vraiment bien, malheureusement nous n’avons pas
encore des nouvelles du s/lt RIVORY.
11 juin 1941
La journée est marquée par plusieurs missions
de mitraillage au sol par le cne de RIVALS.
A 17 heures 30 le PC demande une protection de
LeO 45 par une patrouille triple prévue pour 18 heures. Les dits LeO arrivent
naturellement avec une heure de retard et nous nous posons quand la nuit tombe.
12 juin 1941
Journée marquée par une innovation du
commandement. Dans la journée trois patrouilles font du mitraillage au sol.
Résultats bien maigres en comparaison des trous qu’il y a dans les taxis. A la
5ème le capitaine JACOBI est descendu au cours d’une de ces
missions.
Outre ces missions, un décollage sur alerte et
une couverture de Damas marquent l’activité de la 6.
Au retour d’une de ces misions le capitaine de
RIVALS tente en vain de fusiller de ses mitrailleuses le malheureux GODEFROY
qui échappe ainsi de peu et pour la 2ième fois à la mort.
La soirée est marquée aussi par une autre
innovation du haut État-major qui prétend nous faire attaquer la flotte
britannique à la mitrailleuse.
Des précisions qui pourraient paraître
spirituelles pour nous sont données sur ces missions que notre PC, heureusement
refuse énergiquement.
13 juin 1941
En ce vendredi 13, un seul évènement est à
signaler. Le Capitaine et MICHAUX (toujours les mêmes) accompagnés de SAVINEL
abattent un Glenn Martin. Le malheureux qui n’avait rien vu après avoir été
sérieusement sonné par la patrouille est pris en chasse par le Capitaine,
royalement délaissé par ses deux équipiers, qui se figuraient que leur victime
était déjà au sol, abattu derrière Saïda.
Une pointe d’inquiétude qui ne dure
heureusement pas : MICHAUX et SAVINEL reviennent seuls, le Capitaine après
le tonneau réglementaire peu après.
A part ce vol heureux, 3 protections de
bombardement sur les lignes ou la flotte anglaises constituent le travail de la
journée.
14 juin 1941
Nota : pour les 4
journées du 14 au 17 juin, il semble qu’un décalage de date existe entre le livre
de marche de la 5 (Mertzisen se pose en
campagne le 15 au lieu du 14) et celui de la 6 (retranscrits tous les deux sans
modification de date). Notons que JAPIOT aurait capoté le 14 au soir et aurait
fait un cheval de bois le 15 au soir ! Ne serait-ce pas le même
incident...ce qui semblerait démontrer que je journal de marche de la 6 a été
reconstitué plus tard avec des quelques erreurs...
A la première heure, le Capitaine, le
lt BOIRIES et MICHAUX, ainsi que la patrouille JAPIOT avec MACIA partent
en protection de Potez 63.
Les deux mêmes patrouilles partent une heure
après leur retour pour la même mission.
Vers dix heures, le capitaine de RIVALS part
en interdiction avec la 5. Il revient deux heures après avec son
« Gladiator ».
C’est la 7ième victoire pour
l’Escadrille
MERTZISEN de la 5 s’est à nouveau posé en
campagne. Une heureuse nouvelle vient compléter cette bonne journée. Le
lt RIVORY est prisonnier.
Deux autres missions de protection terminent
cette journée.
En se posant malheureusement, l’adj JAPIOT,
dont une jambe du train n’était pas entièrement sortie capote (*).
15 juin 1941
Très faible activité pour ce dimanche. Deux
protections seulement. Le soir en se posant, JAPIOT fait un cheval de bois et
brise la voiture, heureusement réparable (*).
Le II/3 est parait-il arrivé à Alep (Aérodrome de Alep
Neirab).
16 juin 1941
Le matin, une patrouille double part en
protection de Glenn de la marine pour bombarder la flotte anglaise.
Au cours de la journée, deux autres missions de
protection de bombardement.
Au retour de l’une d’elle, le lieutenant
LEGRAND (*) embrasse un
peu violemment un taxi du II/3 que le capitaine JACQUIN avait posé le matin
même sur la piste.
(*) Problème :
pour le ou les accidents JAPIOT des 14 et/ou 15 juin et l’accident LEGRAND du
16 juin on cite selon les sources le mêm Dewoitine n°257 codé « 22 ».
Il y a u,e erreur quelque part...
On s’aperçoit que la fatigue atteint quand
même les pilotes.
17 juin 1941
Nous n’avons plus que 4 avions, le 32 (Dewoitine n°382) s’étant mis sur les genoux, piano, piano au
PC.
La journée, bien calme malgré un bombardement
le matin au cours duquel le 33 a été sonne, et qui a forcé JAPIOT et SAVINEL (1ère
blessure de guerre) à un plat ventre superbe, se passera en mission de protection
de Potez 63 et de Glenn.
Le PC nous demande une statistique sur le
nombre de mission et d’heures effectuées à l’Escadrille. Nous nous arrêtons au
total imposant de 160 missions et 200 heures de vol depuis le 3 juin.
Journal interrompu – Changement de
Rédacteur
Nota : de ce fait
l’arrivée de France de l’adjudant-chef BALMER affecté à la 6ème,
parti d’Istres le 16 juin avec 4 autres pilotes amenant des Dewoitine (numéros
non déterminés) de renfort n’a pas été immédiatement signalée dans le livre de
marche)
18 juin 1941
Nota : du fait de
la disparition du sgt PIMONT le 18 juin, on peut imaginer que ce serait
lui qui tenait le Journal de Marche de 6ème avant cette date
C’est MICHAUX qui prend la plume aujourd’hui
29 juin. Les évènements survenus depuis le 18 juin l’ont empêché de mettre ce
journal à jour et il s’empresse (ô combien) de la faire maintenant.
Reprenons : 18 juin
Date néfaste pour l’Escadrille ; le
lieutenant BOIRIES et le sergent PIMONT qui étaient partis avec l’adjudant
JAPIOT comme chef de patrouille ne rentrant pas. D’après ce dernier, ils
auraient été surpris par des Gloster « Gladiator », cela alors qu’ils
protégeaient une patrouille double de la 5ème en train de mitrailler
au sol on se demande pourquoi ! Un « Gladiator » aurait été abattu
par l’un des deux équipiers (cette victoire probable sera confirmée par
ailleurs, MERTZISEN ayant eu des tuyaux là-dessus lors de son aventure
tragico-comique).
L’activité débordante de la 6ème
escadrille est marquée également par une patrouille double ;
(cne RICHARD, sgt MICHAUX, sgt SAVINEL, et lt STEUNOU, MACIA
(protection des Glenn sur Jezzine).
Lieutenant
19 juin 1941
La journée aurait été bien calme si un renseignement
vaseux n’avait fait décoller sur des Anglais problématiques le capitaine
RICHARD, le sergent MICHAUX, le sergent SAVINEL accompagnés par le lieutenant
LEGRAND et le sergent GHJESQUIÈRE. Évidemment RAS. Secteur calme.
Par contre dans la soirée jaillit une grande
discussion sur le nombre d’heures de vol faites dans le mois par chacun. Le
lt STEUNOU et le s/lt SATGÉ s’estiment lésés et il faut leur promette
la main sur le cœur de ne plus faire les « crevards » tant qu’ils ne
nous auront pas rattrapés.
20 juin 1941
Malgré nos promesses c’est encore le capitaine
RICHARD, suivi de MACIA et de MICHAUX qui vont protéger aujourd’hui les Glenn
de la marine qui nous font assister à un magnifique bombardement de la flotte
anglaise.
En effet, ils ne la voient pas alors que nous,
pauvres petits chasseurs, nous la voyons toujours à la hauteur de Haïfa. Ça
n’est vraiment pas la peine d’avoir un observateur à bord de chaque bombardier.
Le lieutenant STEUNOU, le s/lt SATGÉ nous accompagnent, ceci pour les
dédommager un peu de leur retard (nous avons quand même encore malgré tout de
bons sentiments et un cœur !)
21 juin 1941
L’activité aérienne de L’Escadrille se borne à
une patrouille double qui prend en compte (on est militaire ou on ne l’est pas)
à nouveau les Glenn de la marine. Décidemment, elle a peur de nous, car dès
qu’elle nous entend elle fait de l’ouest à plein rendement en faisant quelques
sinusoïdes ! Cette patrouille double comprenait le capitaine RICHARD,
l’adjudant-chef BALMER, le sgt MICHAUX et le cne de RIVALS avec le
s/lt SATGÉ et GHESQUIÉRE.
L’adjudant-chef BALMER est en effet affecté à
la 6ème Escadrille. Il a une bonne tête et de plus il a ramené un
avion de France sans le casser ( !) ce qui l’a fait juger digne
d’entrer officiellement parmi nous. Un arrosage correct (comme toujours)
clôture cette journée plutôt chaude !
Une bonne nouvelle : un D.520 a été
retrouvé intact sur le ventre près de Kissoué dans les lignes anglaises.
Lt BOIRIES ou sgt PIMONT ? Une lueur d’espoir qui vient de naître.
L’adjudant JAPIOT repart ce soir en France (pour chercher un
nouveau Dewoitine 520).
22 juin 1941
Que de monde en l’air !
Tout d’abord en couverture à Beyrouth et de
Rayack (le travail ne nous a jamais fait peur !), le cne RICHARD,
l’adj/c BALMER, le lt STEUNOU, le s/lt SATGÉ et MACIA.
Ensuite une reconnaissance sur DAMAS :
cne de RIVALS, lt LEGRAND, SAVINEL et le lt STENOU avec
s/lt SATGÉ et MACIA.
Ces deux dernières patrouilles cumulent en
accomplissant aussitôt (elles venaient tout juste d’atterrir) une autre
mission : couverture de Beyrouth (toujours cet Anglais fantôme sans cesse
signalé, jamais aperçu).
J’allais oublier l’évènement de la
journée : la base de Rayack a desserré (*) : la course vers le nord. Maintenant nous sommes
tranquilles et nous faisons tout ce que nous voulons sans coups de gueule.
C’est ainsi qu’après une perquisition savante de tous, l’Escadrille se trouve
subitement à la tête d’un stock de machines à écrire, de fournitures de bureau,
de papier collant... et d’un magnifique autocar utilisé comme voiture légère (à
défaut de grives, dit le proverbe...)
(*) Cela signifie
qu’une partie des unités et les personnels présents à Rayack, autres que le
III/6, ont évacué la base face à l’avance anglaise, abandonnant pas mal de
matériel...
Ce soir un nouvel arrosage (offert par
FAUQUENBERGUE pour son anniversaire et celui de son rejeton) clôture dignement
la journée, le capitaine FAURE jetant la note gaie en nous racontant les
dernières du PC de la Base.
23 juin 1941
Journée de deuil à l’Escadrille. Personne ce
soir n’est heureux des 7 chasseurs anglais qui ont mordu la poussière.
Le lieutenant STEUNOU et le sergent SAVINEL
sont tués en combat aérien. Et malheureusement aucun doute, aucun espoir.
Jamais les salauds d’en face ne le paieront assez cher.
|
|
Lieutenant Marcel
STEUNOU |
|
Mais je reprends la journée à son début.
On nous demande pour aujourd’hui 3 patrouilles
simples en couverture de Beyrouth, souvent bombardée. Le cne RICHARD,
l’adj/c BALMER et MICHAUX forment la première. Au bout d’une heure MICHAUX
voit malheureusement son moteur refuser tout service, et c’est avec une forte
émotion qu’il réussit à atterrir sur la piste de Beyrouth un peu courte et en
pente : on avait oublié de faire les pleins de l’avion. Michaux rentre
deux heures après.
Vers 3 heures de l’après-midi, un Hurricane
vient mitrailler gentiment le terrain voulant nous empêcher de décoller. Mais
voyant arriver encore 7 chasseurs anglais à 1 000 mètres au dessus de la
piste (*), 10 Dewoitine encore disponibles décollent,
comme il peuvent, et à la merci des Anglais qui ne savent pas en profiter. Le
combat s’engage et Ô bonheur, la patrouille du lt STEUNOU
(s/lt SATGÉ, MACIA) qui rentre de Beyrouth tombe à point et font deux Hurricane
par terre, tandis que Le GLOAN en descend un et le capitaine RICHARD un autre,
en participation avec COISNEAU de la 5 (qu’est-ce qu’il vient faire ici
celui-là ?). Une patrouille (s/c MONTRIBOT, COISNEAU, ) en met un autre à la mer à Beyrouth.
(*) Appareils des Sqn
80 et 260
5 Hurricane descendus en une heure, c’est
correct !
Fous de rage, les Anglais ne veulent pas en
rester là. Et ils nous expédient une douzaine de Curtiss P-40 (*). Ces derniers signalés, nous décollons au
moment où ils arrivent au-dessus de la piste, ayant un avantage confortable
d’altitude. Vous raconter le combat, impossible. Cependant les conséquences
nous les savons. Le capitaine RICHARD en abat un et l’adj/c BALMER un
autre probable. Seulement c’est cher, trop cher.
(*) 12 Curtiss P-40
« Tomahawk » MK IIB du Sqn 3 RAAF. Au soir le III/6 ne dispose
plus que de 6 appareils...
24 juin 1941
Nous enterrons nos camarades au petit
cimetière attenant au terrain. Aujourd’hui, aucun vol ne vient nous troubler dans
nos méditations et nos souvenirs que nous consacrons tout entiers à la mémoire
du lieutenant STEUNOU et du sergent SAVINEL, deux vrais pilotes de chasse, dans
toute la beauté du mot.
25 juin 1941
Aucun vol à l’Escadrille aujourd’hui. Par
contre deux mitraillages en règle, le premier à 6h 30 du matin, au grand
dam de quelques Potez 25 qui sont selon l’expression consacrée transformés en
écumoire. Le 21 (Dewoitine n° 313 du cne RICHARD) lui aussi a pris une bonne rafale et le
Capitaine n’est pas encore revenu que ses valises soient restées intactes. Le
second vaut à la 5 une voiture incendiée, le 12 (Dewoitine n°314 du cne SAUTIER) et quelques émotions au jeune COISNEAU qui
voit, ou plutôt entend une balle entrer subrepticement dans le petit endroit où
il se trouvait en train de faire mollement son petit caca du soir.
26 juin 1941
Le lieutenant LEGRAND, traînant derrière lui
le sous-lieutenant SATGÉ et GHESQUIÉRE, décollent sur alerte. Et comme il se
doit, ils ne voient rien venir.
27 juin 1941
Le matin réveil à 3 heures ½. Il s’agit d’une
protection de bombardiers sur la flotte anglaise. La chose curieuse autant
qu’inaccoutumée, des bancs de crasse parcourent la Bekaa et nous ne pouvons
décoller qu’après le passage des avions de la Marine. Les patrouilles étaient
cne RICHARD, MACIA, MICHAUX et lt LEGRAND, s/lt SATGÉ.
L’atterrissage en simili P.S. n’est pas une mince affaire, et MICHAUX après
avoir été obligé de remettre trois fois la gomme, complètement dégoûté, se pose
sur le ventre avec le malheureux 31 (Dewoitine n°321)
Dieu ait son âme !.
L’après-midi départ pour Alep. Voyage combiné
avec une mission de protection sur une patrouille de 4 Farman. L’arrivée à Alep
sans histoire.
Chose assez agréable, tout le monde loge en
ville.
28 juin 1941
L’adj/c BALMER et le s/lt SATGÉ vont
mitrailler au sol, faisant escale à Homs pour faire les pleins.
GHESQUIÉRE qui était en panne à Rayack avec le
21 (appareil
mitraillé le 25 juin)
rejoint l’Escadrille.
La tente est installée dans un jardin
verdoyant, près d’une pompe Japy grand modèle (dans le pays on dit
« Noria »). Nous sommes accueillis par un petit bombardement
« échantillon » mais nous en avons vu d’autres.
29 juin 1941
De bon matin le Capitaine et GHESQUIÉRE
partent en reconnaissance vers Deir ez Zor, compter les camions
anglais, qui paraît-il font route à reculons pour tromper l’ennemi (en
l’occurrence, l’ennemi c’est nous).
L’après-midi, le capitaine de RIVALS emmène
derrière lui MACIA et MICHAUX protéger des Lioré qui bombardent correctement
(pour une fois) les parcs et les concentrations d’engins blindés autour de
Deir ez Zor (toujours ce patelin). A force de la survoler MASCIA veut
absolument le connaître et il parle déjà d’y prendre sa retraite (la raison
cachée est qu’il veut absolument gagner à la sueur du nombril le mérite
syrien).
30 juin 1941
Grosse activité aérienne comme dirait le
communiqué de « l’Éclaireur du Nord ». 3 protections de bombardiers
et mitraillages occupent les patrouilles du capitaine de RIVALS,
lt LEGRAND, adj/c BALMER, de l’adj/c BALMER (récidiviste) avec
GHESQUIÉRE et du lt LEGRAND avec MACIA et MICHAUX.
Cette mission est devenue standard et le
« discutage du coup » avant le décollage est devenu superflu.
Mois de juillet 1941
1er juillet 1941
Peu de chasse aujourd’hui. Un léger
bombardement sans conséquence.
Résultats ; une patrouille à priori en
couverture d’Alep, adj/c BALMER et s/lt SATGÉ.
Le Capitaine va s’immiscer dans je ne sais
quelle patrouille de la 5 pour à nouveau protéger des bombardiers vers le
sud-est.
2 juillet 1941
Le lieutenant LEGRAND suivi de MACIA et
GHESQUIÉRE décollent à la recherche des bombardiers qu’ils doivent protéger,
mais ne les trouvant pas se posent après une heure de vol, sinon à bout
d’essence, du moins à bout de patience.
Le capitaine RICHARD, l’adj/c BALMER et
MICHAUX eux trouvent les Lioré avec une modestie qui leur est coutumière et
accomplissent leur mission le plus tranquillement du monde.
Le capitaine de RIVALS fait de même,
malheureusement lâché par le s/lt SATGÉ qui cherche un prétexte plus ou
moins valable pour expliquer son faux départ.
3 juillet 1941
Victoire à l’Escadrille aujourd’hui.
Le lt LEGRAND, MACIA et GHESQUIÉRE
inscrivent aux tablettes un magnifique « Hurricane » (*) tout neuf. C’est la 13ème victoire
de l’Escadrille (en en comptant ceux en collaboration avec la 5).
(*) Deux Hurricane du
Sqn 127 sont en fait abattus ; le second par le mitrailleur dorsal d’un
des LeO 45 que la patrouille du III/6 protégeait.
Bravo Messieurs ! Le capitaine nous
félicite.
Autre vol de la journée, Capitaine,
adj/c BALMER , MICHAUX qui eux malheureusement ne croisent rien, le
ciel étant on ne peut plus vide.
4 juillet 1941
Le sergent-chef LOÏ et FARIOL sont affectés à
l’Escadrille. Nous espérons tous qu’ils vont bien vite mettre leur nom au palmarès
de la campagne de Syrie, sinon pour eux, du moins pour le prestige grandissant
de la 6ème escadrille.
Deux patrouilles aujourd’hui, le
cne RICHARD suivi de MACIA et GHESQUIÉRE et l’adj/c BALMER vont
protéger à l’ordinaire des LeO 45 à Deir ez Zor. Rien à signaler.
5 juillet 1941
Ce soir MICHAUX est fou de rage. Il n’est pas
question d’aller se foutre de lui car on se demande anxieusement et prudemment
où s’arrêteront les représailles.
Ayant décollé avec LOÏ derrière le
cne RICHARD en patrouille double avec la 5 (petite) (*), il fut obligé d’atterrir au bout de 10
minutes, une jambe du train restant obstinément dehors (c’était le moment de la
foutre dedans direz-vous et c’est ce que nous avons fait sans délai). Bref,
pendant ce temps le Capitaine et LOÏ (déjà !) obligeaient un
« Hurricane » de très bonne qualité paraît-il à se poser délicatement
sur le ventre. 14ème victoire de l’Escadrille et la 6ème
du Capitaine. Le s/c LOÏ se montre rapidement digne d’être parmi NOUS
(toujours cette modestie qui caractérise la 6, n’est-ce pas mon
Capitaine ?)
(*) Le GLOAN qui
conduit la patrouille de la 5 abat un second Hurricane
6 juillet 1941
Une patrouille double légère, cne de
RIVALS, GHESQUIÉRE et MACIA, MICHAUX, va protéger le bowling de
Deir ez Zor, et ensuite va reconnaître les routes entre cette ville
et Racca. Une patrouille double du II/3 se trouve au dessus, sans cela il
faudrait quitter la mission pour aller les défendre (à noter l’attaque morale
et se bornant à cela, du susnommé II/3 sur les 5 « gladiator »
d’hier).
Le lt LEGRAND et le s/lt SATGÉ,
ainsi que LOÏ et GHESQUIÉRE qui sont incorporés dans une patrouille de la 5
vont à Rayack, d’où ils doivent décoller pour protéger un bombardement de la
flotte. Mais rien n’arrive. Et le soir, le lt LEGRAND et le
s/lt SATGÉ rentre de Rayack à Mouslimiyé (actuellement Al-Muslimiyah petit village à 16
km au nord d’Alep, Syrie du nord).
7 juillet 1941
Tous les avions d’ailleurs vont d’Alep à
Mouslimiyé, comme ils peuvent, le 32 (Dewoitine n°382) train sorti, le 35 (*) au petit pas, mais pour ¼ d’heure ça peut aller.
(*) Non présent au
départ d’Alger – Dewoitine n°276 arrivé le 276 juin 1941
Convoyeurs : cne RICHARD,
adj/c BALMER, LOÏ (ayant fait un faux départ ce matin à cause d’une
génératrice qui se promenait dans le V du moteur), GHESQUIÉRE, MICHAUX.
8 juillet 1941
Nous sommes vraiment très bien installés à
Mouslimiyé et personne ne se plaint de ce desserrement.
De bon matin, au clair de lune, MICHAUX va
avec le cne NAUDY (qui a remplacé le cne JACOBI, mort le 12 juin 1941,
à la tête de la 5ème Escadrille) faire
une reconnaissance et un mitraillage au sol à Deir ez Zor et Racca.
Sur le chemin du retour MICHAUX, en rase motte intégral étalonne son Badin à
l’aide... des bornes kilométriques (si l’on peut dire car il n’y en a que tous
les 5 km.). Cela permet au 520 de remonter dans son estime, le Badin ayant du
retard.
Le cne RICHARD et FARIOL font une
protection dans le début de l’après-midi.
Ô
STUPEUR !!!!!!!
ce soir à 8 heures le Capitaine nous apprend
une nouvelle ahurissante !
Nous
REPARTONS A ATHÈNES !
chercher des avions neufs !
( ? )
D’aucuns parlent déjà de Me 109 et de Heinkel
113 ! Mais laissons là les bavards !
FARIOL, GHESQUIÉRE et MICHAUX n’ayant pas de 520
partent demain à 2h. par Air-France. Les autres pilotes à 5h. via Rhodes.
9 juillet 1941
Cette nuit à 2h. du matin, les 3 pilotes et
mécaniciens qui sont désignés essuient un bombardement de première. Dans Alep
les bâtiments ou immeubles brûlent. Au terrain de Neirab, des baraquements sont
aussi la proie des flammes. Et sans cesse les incendiaires et les chapelets
d’explosives sur la piste. Tout le monde est dans la nature (demandez plutôt à
MESSONIER l’effet d’un réseau de barbelés sur son nez délicat !).
Les deux « 338 » (Dewoitine 338
d’Air-France )
arrivent à Athènes après 5 heures 30 de vol.
Pendant ce temps les 520 font route vers
Rhodes (sauf MACIA qui trouve un trou dans le terrain et qui met en pylône le
32 (Dewoitine n°382) qu’on répare sur le champ).
De Rhodes à Athènes, le seul retardataire est
le s/lût SATGÉ qui préférant la solitude part une heure après les autres.
10 juillet 1941
MACIA repart de Mouslimiyé
pour Rhodes où il attend MONTRIBOT en panne.
A Athènes, rien de spécial, et tout le monde
commence à croire que l’histoire des taxis neufs était un magnifique
canard ! (*)
Tant pis pour tout le monde, surtout pour les valises pleines d’effets restées
là-bas !
En Syrie les évènements ont l’air de se
précipiter.
(*) En fait ce
mensonge d’État a eu pour but d’éviter que des pilotes aguerris puissent se
rallier à la France Libre du Général de Gaulle. Ceci dit, la plupart des
aviateurs de Syrie qui auraient pu le faire ne l’ont pas fait !
12 juillet 1941
MACIA revient seul de Rhodes et ainsi rejoint
le gros de la troupe. L’armistice est signé en Syrie. Le II/3 rejoint
Salonique.
13 juillet 1941
Les 7 D.520 repartent sur Brindisi.
14 juillet 1941
6 D.520 repartent de Brindisi. Seul le
lt LEGRAND reste en panne d’hélice. Le lt LANZA (*) avec un officier électricien italien cherche
pendant deux heures la panne. Heureusement que la caporal-chef BORDAS,
électricien de la 6 arrive d’Athènes en Potez 65, et il change un
fusible ! Panne initiale que deux officiers ont dédaigné...
Des autres avions, seul le cne RICHARD,
l’adj/c BALMER et LOÏ arrivent à Tunis ainsi que MACIA.
L’adj/c BALMER atteint le temps respectable de 4 heures 05 de
vol !
Le capitaine de RIVALS et le s/lt SATGÉ
font un peu trop « sud » et se retrouvent au sud de Sousse (100 km au sud-est de
Tunis). Le Capitaine se
pose dans un champ sablonneux et manque de peu de se mette sur le nez. Le
s/lt SATGÉ va se poser à El Jem (20 km plus au sud) (ruines magnifiques) et le Cne le rejoint
aussitôt.
(*) ll doit s’agir en fait
du s/lt mécanicien LANZA qui figure sur la liste du personnel du GC III/6 non
partant pour le Levant en mai et qui a du être envoyé en renfort à une date qui
n’a pas pu être déterminée.
15 juillet 1941
o
Cne RICHARD,
adj/c BALMER, LOÏ font Tunis – Alger
o
Cne de
RIVALS, s/lt SATGÉ font El Jem – Tunis
o
Lt LEGRAND
fait Brindisi – Tunis
o
MACIA
fait Tunis - Bizerte – Alger
(On se demande pourquoi MACIA (où plutôt les
anciens du I/9 le savent !) a fait escale à Bizerte)
16 juillet 1941
Le capitaine de RIVALS, le lt LEGRAND et
le s/lt SATGÉ rejoignent Alger.
Tous les 520 de la 6 sont arrivés à bon port.
C’était normal.
21 et 22 juillet 1941
Un Farman 222, les retardataires d’Athènes,
rejoignent Alger à leur tour, et sans anomalie.
Joie unanime évidemment. Permissions pour tous
d’ici peu.
26 juillet 1941
Le général WEYGAND vient au terrain de Maison
Blanche remettre la croix de guerre aux pilotes des GC III/6 et II/3 à
l’occasion d’une cérémonie émouvante.
La 6ème Escadrille s’est couverte
de gloire en Syrie. Elle a en un mois de guerre abattu 14 avions sûrs, 2
probables. Trois de ses pilotes ont été tués : les lieutenants STEUNOU et
BOIRIES, le sergent SAVINEL, deux ont connu la captivité en Palestine, le
lieutenant RIVORY et le sergent PIMONT.
Elle est prête à nouveau à recommencer la
bataille pour le pays et l’Honneur des Ailes Françaises.
« Vous
avez auréolé les temps présents d’une gloire nouvelle »
Général
WEYGAND – 26 juillet 1941
30 juillet 1941
Sur le désir du capitaine RICHARD, le sgt MICHAUX,
qui se marie aujourd’hui en la mairie de Maison-Blanche, s’occupe de la
cérémonie religieuse qui doit avoir lieu dans le hangar de notre Groupe, au
milieu de nos glorieux avions.
Mois d’août 1941
2 août 1941
Cérémonie religieuse au hangar. MICHAUX se
marie devant Dieu et une quarantaine de camarades dont une grande partie de la
6ème Escadrille. Le capitaine RICHARD est en même temps le témoin et
le père par intérim de l’épousée. Après cela, un magnifique pot réunit tout le
monde dans le bureau du Capitaine.
La présence de Madame STEUNOU rend cette
réunion très émouvante.
17 août 1941
Plusieurs pilotes du Groupe avec le commandant
GEILLE en tête partent en France à Toulouse chercher des 520. A la 6 ;
GHESQUIÉRE et MICHAUX en sont. Ils ne rentreront que dans cinq semaines.
Transcription F-X. BIBERT – Mars 2020
Livre de
Marche de la 6ème escadrille – Première partie
Livre
de Marche de la 6ème escadrille – Troisième partie – A.F.N.
Autres lien
Livre de Marche de la 5ème escadrille
La Campagne du Levant du Groupe GC
III/6
Page d’accueil du site de François Xavier Bibert
FAC SIMILÉ de la COUVERTURE et d’une DOUBLE PAGE
du LIVRE de MARCHE de la 6ème ESCADRILLE