Les
hommes du GC III/6 - Historique
officiel du GC III/6 - Livre de marche
de la 5° - Livre de marche
de la 6°
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d’accueil du site de François-Xavier BIBERT
André Chainat - As français 1914/1918 de la
SPA 3 – Escadrille des cigognes Adjoint
au commandant du
Groupe de Chasse GC III/6 en 1939/1940 |
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Nom :
André Julien Chainat Pays :
France Grade : Sergent/Adjudant (1914/1918) Capitaine
(1939/1940) Commandant
(1946) Service :
Armée de l'air française Unités :
B4 - MF23 - MS38
- N3 Victoires :
11 homologuées + 5 probables (14/18) Heures de
vol : 4438 (14/18) Citations :
10 (14/18) Date de
naissance : 27 Juin 1892 Lieu de naissance : La Chapelle Saint Laurian (Indre) Date de décès : 6 novembre1961 Lieu du
décès : Cannes (Alpes maritimes) Sépulture :
Sancoins (Cher)
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André CHAINAT : Mécanicien de formation, il est appelé
à Châteauroux en octobre de 1913. Après avoir servi dans le 6ème
régiment d’artillerie à pied, il est muté dans l’Armée de l’Air en mars 1914.
Formé à l’école d’Avord, il reçoit son brevet de pilote le 8 juin 1915 (n°
2815) et est promu caporal le même mois. En 1916 le sergent André CHAINAT est
abattu et blessé deux fois en combat aérien les 19 juin et 7 septembre 1916. Médaille militaire le 5 avril 1916 "Pilote de grand talent et de grande bravoure. Le 26 mars
1916, il a attaqué et abattu un avion qui est tombé en flammes en face de nos
lignes." Chevalier de la Légion d'Honneur le 3 août 1916 "Pilote de chasse de première classe. A abattu six avions
ennemis entre le 26 mars et le 12 juillet1916. Il a été blessé le 16 juin
1916. Déjà cité quatre fois, titulaire de la Médaille Militaire." Le 8 février 1917, en association avec
Georges Guynemer, il abat le premier bombardier « Gotha » près de
Bouconville. Campagne du Maroc en 1925 : 4 citations -
Gravement blessé 37ème Régiment d’Aviation Ecole pratique d’Aviation d’Avord Capitaine en 1939 Adjoint au commandant du Groupe de
Chasse GC III/6 à Chartres. Participe pendant la campagne de France
à de nombreuses missions de guerre sur Morane Saulnier MS 406. Replié en
AFN avec un Dewoitine 520. Commandeur de la Légion d’Honneur le 6/07/1940 Démobilisé à Alger le 17/08/1940 Rappelé en 1945 Retraité avec le grade de Commandant en 1946 |
Voir deux fiches militaires
concernant André Chainat conservées au S.H.D.
Profil d’un
bombardier allemand « Gotha » en 1917
André Chainat
et Georges Guynemer se partagent la première victoire alliée sur un appareil de
ce type le 8 février 1917 à Bouconville
«... J'étais parti le 8 février en croisière avec mon camarade Chainat. Bien entendu, les boches qui se croyaient encore en sécurité, n'hésitèrent pas à tenter une incursion sur Nancy. Mais nous ouvrions l'œil. Soudain nous apercevons un immense appareil, muni de deux moteurs Mercédès de 220 chevaux, monté par trois personnes et répandant le feu et la mitraille de tous côtés. C'est un Gotha, avion encore peu connu et fort redoutable. Nous n'hésitons ni l'un ni l'autre, nous l'attaquons, en nous précipitant chacun en sens inverse. Avec Chainat, je suis tranquille, c'est un équipier de tout repos, hardi, adroit et plein de sang-froid. Ces engins ont des angles morts de riposte assez intéressants ; nous avons vite fait de les découvrir. D'ailleurs, il faudrait mettre de la mauvaise volonté pour ne pas s'apercevoir des endroits d'où les balles lancées à profusion ne risquent point de nous atteindre. Nous envoyons des bandes complètes, nous parvenons à éteindre le tir ennemi, et nous obligeons l'aérobus dont nous avons crevé le radiateur à se poser dans nos lignes à Bouconville, où les trois passagers sont faits prisonniers. L'appareil était atteint de 180 balles... »
Georges Guynemer
Le Gotha
G.III G.377/16 du Kagohl 2 abattu par Chainat et Guynemer
exposé sur la Place
Stanislas à Nancy en mars 1917.
Dans la revue « Avions » n°194
de juin 2013, Christophe CONY a donné des précisions inédites sur la
victoire obtenue par CHAINAT et/ou GUYNEMER le 8 février 1916 sur ce gros
bimoteur triplace. On comprend ainsi pourquoi André CHAINAT, qui aurait pu
devenir l’égal des tous meilleurs, n’a pas eu l’opportunité d’augmenter ensuite
son tableau de chasse...
1914/1918
L’escadrille SPA 3 les « Cigognes », rendue célèbre en
particulier par Georges
Guynemer et son avion « Le vieux Charles » est celle où André
CHAINAT s’illustra aussi. Les récits historiques de son activité pendant la
guerre 1914‑1918 sont innombrables en librairie et sur Internet et
peuvent être consultés par ailleurs.
André Chainat
aux commandes d’un NIEUPORT 12 devant les usines Nieuport-Astra en 1916
Sur le
terrain de Cachy en juillet 1916 – Le NIEUPORT 16 « Oiseau bleu 3 »
du sergent André Chainat
Le SPAD VII S
117 « L’oiseau bleu 6 » de l’adjudant André CHAINAT
André CHAINAT
et son mécanicien MOREAU devant le Spad « Oiseau bleu »
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Maquette réalisée par le mécanicien MOREAU pour l'As André
CHAINAT à l'époque de la N3 du GC12 : CHAINAT avait baptisé son Spad
« l'Oiseau Bleu ». Cette maquette, entièrement en bronze, porte,
incrustée comme sur l'original, le nom « l'Oiseau bleu », la
cigogne de la N3, le numéro 6 ainsi que les cocardes sur les pans supérieurs.
Elle mesure environ 30 cm d'envergure, travail superbe de finesse |
Le fanion de
la SPA 3 détenu à Chartres en 1936 par le GC I/2
A gauche, photographie extraite du livre :
« l’Escadrille des cigognes » du Capitaine Williame (1945)
Au centre
t à droite, représentation
FXB
Deux
représentations d’un NIEUPORT d’André Chainat
Sur tous les
avions d’André Chainat, la cigogne de la SPA 3 et l'inscription « Oiseau
bleu »
étaient normalement
de couleur bleu clair comme sur le dessin ci-dessus à droite
Après deux
nouvelles victoires du sergent Chainat (le 2 août 1916), télégramme officiel en
provenance de Ministère de l’Intérieur
envoyé aux
préfectures, sous-préfectures et mairies des communes françaises possédant un
bureau télégraphique
Journal
l’EXCELSIOR : numéro 2096 paru le 11/08/1916
Remise de la
Légion d'Honneur au soldat Jouy - au sergent aviateur Chainat et au caporal
Goutandie
Le Président
Poincaré et le Général Joffre.
André
Chainat |
Le sergent André
Chainat entouré de l’adjudant Tarascon, du capitaine Horment, du sergent
Dorme (à gauche sur la photo), du capitaine Brocard, de l’adjudant Borzecki
et du lieutenant Heurtaux (à droite sur la photo) |
A
gauche : Pilotes de l'Escadrille 3A à Breuil le Sec en 1915 :
sgt Benier, cap
Lambert, sgt Guynemer, adj Housmont, Hutin (observateur), x (observateur), sgt
Brou, adj Védrines, Housmont (frère), sgt Girvante
A
droite : Georges Guynemer devant son avion « Le vieux Charles »
et sa citation légendaire
Les héros légendaires de toute la France - Documents pieusement
conservés, extraits de l’album de Jean Bétrancourt, jeune élève pilote à Istres
en 1927
Au cours d’une « ronde de chasse » en 1917, l’adjudant
Chainat aperçoit six avions « boches ». Il écrira cette page pleine
d’humanité qui permet de comprendre que l’action militaire n’est pas une chose
simple et que la peur peut réduire non seulement l’initiative, mais aussi les
capacités physiques et intellectuelles ; les hommes sont soumis à deux
grandes forces contradictoires : une forte inhibition qui réduit leur
capacité de réflexion et un intense besoin d’agir…
« Je découvre deux camarades qui portaient l’insigne du groupe. Je leur signale « Venez avec moi ». Ils suivent de mauvais gré. Je me mets au milieu d’eux, je les pousse, je retrouve mes boches, je bâtis un plan, je signale : « J’attaque ». J’ai la chance d’avoir le premier boche que je mets en flammes. Retournement, je cherche mes équipiers ; Plus personne […] il y a les vrais et les faux, ceux qui y vont et ceux qui n’y vont pas, ceux qui font semblant d’y aller […] ceux qui disparaissent et qu’on ne retrouve qu’à la fin : leur moteur s’est mis à bafouiller, leur mitrailleuse s’est enrayée, ils ont été attaqués par un ennemi supérieur en nombre et ils ne savent pas comment ils ont pu en réchapper […]. S’ils sortent seuls, ils ne rencontrent jamais personnes… »
d’après
« Sous le feu » du lieutenant-colonel GOYA
Photographies
de l’adjudant Chainat et de trois autres « As » de la fameuse
escadrille SPA 3 « Les Cigognes »
Adjudant
Dorme, lieutenant Deullin et lieutenant De La Tour
Carte postale
ancienne représentant sept membres de l’escadrille des
« Cigognes » : de gauche à droite et de bas en haut, le sergent
Chainat, le sous-lieutenant de la Tour, le lieutenant Deullin, l’adjudant
Dorme, le lieutenant Heurtaux, le capitaine Brocard commandant l’escadrille et
le sous-lieutenant Guynemer
cliquez sur l’image pour l’agrandir
Peinture de Joseph Félix Bouchor.
André Chainat
aux commandes de son NIEUPORT 16c - Moteur Gnome et Rhône 110HP -
« L’Oiseau Bleu 3 » codé 6
affrontant un Fokker Eindecker E.III
Boîte de construction d’un modèle réduit au 1/32° de la
marque A-MODEL
Quelques
autres aviateurs légendaires de la guerre de 1914-1918 : Guynemer -
Navarre – Nungesser – Dorme
Guynemer et
Dorme ont volé dans la même escadrille qu’André Chainat, la célèbre SPA 3
Couvertures du Journal de la guerre 1914-1918 « Le Pays de France » - Collection personnelle
Joseph Bibert
André CHAINAT
sur un NIEUPORT XVII - 1916
André CHAINAT
et Louis BUCQUET devant un SPAD VII à Breuil le Sec - 1916
L’étui du
briquet d’André CHAINAT avec la cigogne de la SPA 3
ARTICLES DE PRESSE
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Erreur : lire « sergent » CHAINAT
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Le Matin - 26 juin 1916 LES ROIS DE L'AIR - DEUX NOUVEAUX "AS" -
CHAPUT ET CHAINAT Un
récent communiqué nous a apporté, à côté des noms de Navarre, Nungesser et
Guynemer, la révélation de nouveaux héros, le sous-lieutenant Chaput et le
sergent Chainat. Officiellement le premier a six victoires à son actif, le
second quatre ; mais ces chiffres sont au-dessous de la réalité. Le
premier succès du sous-lieutenant Chaput mérite une mention spéciale.
Apercevant un L.V.G. dans les nues, il se précipite et l'attaque à 30
mètres : mais à peine a-t-il décalé sa bande de mitrailleuse que l'arme
s'enraye tout à coup. Peu importe. D'un élan, il fonce sur l'ennemi, le coupe
en deux au milieu du fuselage et le précipite dans l'abîme. Chaput a son
hélice pulvérisée, son moteur brisé ; mais il parvient à regagner nos
lignes en vol plané. Le 28
avril, nouvelle victoire près des Eparges, et le 16 mai, au même endroit, il
touche mortellement un Aviatik. Le 17 juin, il force un avion à descendre
près de Fresnes et le 19 il en abat un autre près de Varvinay. Le 21 enfin il
s'élance sur un groupe d'appareils ; l'un tombe en feu, l'autre s'écrase
sur le sol. Au
début de l'offensive allemande, le sergent Chainat n'était pas plus connu que
le sous-lieutenant Chaput. Il se révéla- à Verdun le 26 mars en abattant un
boche près de Douaumont. Le 7 mai, il attaque un L.V.G. qui, blessé à mort,
glisse sur l'aile. Chainat s'apprête à le suivre lorsqu'il se voit entouré
par quatre avions ennemis auxquels il parvient à échapper et il rentre sain
et sauf. Le 21 mai, il livre combat à 3.600 mètres ; son adversaire
pique pour se redresser à 1.700 mètres. Chainat, qui l'a suivi dans sa
descente, revient à la charge et le voit s'effondrer près de Liancourt-Fosse.
Le 22 juin, avec Guynemer, il mitraille un autre avion et l'abat. Chainat et
Chaput sont les seuls champions cités par le communiqué. |
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Le Journal – 15 août 1916 De retour
de son petit pays de l’Indre, où on l’a fêté- comme il le méritait, le
sergent aviateur André Chainat, qui sera demain, parait-il, le
sous-lieutenant Chainat, était, hier, de passage à Paris. Chez
Nieuport, dont il monte un des fameux « bébés », terreur des
oiseaux boches, nous avons pu joindre ce redoutable « chasseur de
Boches », qui compte, à l'heure actuelle, huit avions ennemis, plus un
Drachen, descendus à son tableau. Chainat
est la modestie même- Tout ce qu'il a fait est, dit-il, extrêmement simple et
il appréhende, par-dessus tout, qu’on puisse l'exagérer. N'exagérons donc pas
et racontons, simplement, c’est, au fond, la meilleure des éloquences. Donc,
Chainat a vingt-quatre ans et la mobilisation l’a surpris, comme tous ceux de
sa classe, la classe 12, désagréablement, au moment même où il croyait
« avoir tiré ses deux ans ». Il était alors conducteur d'auto
légère au groupe d'aviation de Reims et c'est en cette qualité qu'il fera
toute la première partie de la campagne, jusqu'en mai 1915, époque à laquelle
il, lâche le volant pour entrer, comme élève pilote, au camp d'Avord. Stage
foudroyant. |En vingt-sept jours – record ! – il obtient son brevet
militaire. Un court passage au Bourget et, en septembre, le voilà parti sur
le front. Employé d'abord aux reconnaissances, il essuie de durs combats
inégaux, récolte pas mal d'éclats d'obus ou de balles dans ses appareils,
décroche une première citation, et, en février 1916, finit par réaliser son
rêve : obtenir le pilotage d'un monoplace et, de chassé, devenir
chasseur. Des
lors, il a trouvé sa carrière. Son premier Boche date de mars, un L. V. G.,
dont il fusille, à bout portant, l'observateur d'abord, puis le pilote. Et
les pièces se succèdent au tableau, jusqu'au merveilleux « doublé »
qu'il devait réussir l'autre jour, en abattant successivement, à quinze
minutes d'intervalle ‑ exactement le premier à 10h. 20 et le
second à 10h. 35 ‑ deux avions ennemis, victimes choisies par
lui dans un groupe de six. On l'a
récompensé : la médaille militaire, d'abord, après son premier
Boche ; la croix de guerre, ornée de sept palmes et de deux étoiles, la
Légion d'honneur, que lui a remise M. Poincaré lui-même, lors de sa dernière
visite sut la Somme. Chainat fait
partie de la fameuse équipe des « cigognes » qui compte maintenant
trente-neuf appareils descendus à son actif. En plus de l'emblème commun à
l'équipe, le symbolique oiseau d'Alsace, l'avion de Chainat, L’Oiseau bleu,
comme on l’appelle, porte au flanc de son fuselage un chat noir. C'est le
fétiche de Chainat. Il lui a, jusqu'à présent, porté bonheur, et n'a pas
permis aux balles ennemies de l'approcher plus près que la racine des
cheveux : une balle lui a, en effet, légèrement déchiré le cuir chevelu,
et c’est là la seule blessure de guerre, dont il se vengeait d'ailleurs le
lendemain, en abattant un nouvel ennemi. Chainat
repart aujourd'hui même pour le front : les noirs oiseaux boches n'ont
qu'à bien se tenir. L’Oiseau bleu va reprendre sou vol. |
Le Matin - 21 août 1916 LA CHASSE AUX BOCHES EN
AÉROPLANE - LES EXPLOITS DU QUADRILLE Un
nouveau nom vient de nous être révélé : celui du sous-lieutenant
Heurteaux, vainqueur d'une compétition à laquelle participaient une quinzaine
de pilotes à égalité dans cette course au communiqué. Ce qui
rend particulièrement saisissant le record de cet officier est la rapidité
avec laquelle ses Boches ont été abattus. Moins de six semaines lui ont suffi
pour obtenir la consécration officielle. C'est, en effet, le 9 juillet qu'il
descendait son premier adversaire. La
semaine suivante, le 16, il faisait subir le même sort à un appareil qui
s'écrasait près de Barleux. Il attendait alors jusqu'au 2 août pour triompher
à nouveau, et, cette fois, en collaboration avec le sergent Chainat. Le
lendemain, le quatrième tombait sous les coups des sous lieutenants Heurteaux
et Guynemer, encore près de Barleux. Le 17, enfin, le chiffre fatidique de
cinq était atteint. Le
sous-lieutenant Heurteaux n'est pas seulement un chasseur remarquable avec
ses camarades Guynemer, Deullin et Pinsard, il a lancé un nouveau sport
l'attaque aérienne des troupes terrestres. Les quatre officiers, au moment
d'une attaque, prennent leur vol, passent les lignes, descendent à quelques
mètres de terre et déroulent leurs bandes de mitrailleuses sur les troupes,
les convois, les trains, les rassemblements, les bivouacs, les dépôts de
munitions. Le quadrille fantastique sème la terreur et la mort. Puis c'est la
rentrée, avec quelques balles encore à la disposition des avions boches qui
s'aventurent dans les parages. En même
temps que le communiqué révélait le nom du sous-lieutenant Heurteaux, il nous
annonçait les treizième et quatorzième victoires du
sous-lieutenant Guynemer, qui devient ainsi le recordman officiel français. Le
palmarès des toréadors de l’air s'établit donc ainsi à l'heure
actuelle : Sous-lieutenant Guynemer : 15 appareils, dont 1 Drachen : Sous-lieutenant Navarre : 12 avions ; Sous-lieutenant Nungesser : 12 appareils, dont 2 Drachen ; Sous-lieutenant Chaput : 9 appareils, dont 1 Drachen ; Sergent Chainat : 9 appareils,
dont 1 drachen ; Adjudant Maurice Lenoir : 6 appareils dont 1
Drachen ; Sergent de Rochefort : 5 avions ; Sous-lieutenant Heurteaux : 5 avions ; Adjudant
Dorme 5 avions (dont un non reconnu officiellement). Parmi
ces appareils, nombreux sont ceux tombés dans les lignes allemandes mais sur
le sort desquels il ne peut y avoir aucune hésitation. Et si nos pilotes ne
peuvent en descendre davantage sur notre territoire la cause en est aux
Boches qui, prudemment, évitent avec soin de passer nos tranchées. |
Dédicace
faite par André CHAINAT pour la société GNOME et RHÔNE
« Le
Rhône 9 » de 130 CV était un moteur rotatif à 9 cylindres produit en grande
quantité en 1916 qui a équipé de nombreux avions de la Première Guerre
mondiale.
« Quelques
un des Combattants de l’Air signalés par le Haut Commandement à l’admiration du
Pays »
DEULIN –
CHAINAT – FLACHAIRE – LENOIR – BLOCH – DORME – CHAPUT – de la TOUR – VALET –
HEURTEAUX – TARASCON
Lieutenant
André CHAINAT – Instructeur à Avord – 1936
Le célèbre écrivain Jules ROY, alors
élève pilote, parle d’André CHAINAT
qui fut son
instructeur à AVORD
1935/1936
dans
« Les années de déchirement »
30 novembre : Capitaine Chainat, chef du pilotage du 230. Belle figure large aux yeux bleu-vert. L'un des meilleurs pilotes de France. Les jambes grêles, déformées par un accident d'avion. Il nous annonce sans ambages qu'il va nous prendre en main. « Le règne de la libellule est passé. Vous allez maintenant voler sur un avion lourd, après quoi vous pourrez passer sur n'importe quel avion de guerre. Vos erreurs, je les admets. Nous sommes là pour ça. À vous de veiller à ce qu'elles ne se transforment pas en fautes. La faute, en aviation, c'est la petite boîte. »
2 décembre : Désorienté par cette machine puissante, rapide et lourde. Je ne fais que des sottises. Et puis, l'ambiance n'y est plus. Les moniteurs, un peu suffisants, nous traitent sans ménagements, souvent avec brutalité, bien que nous soyons officiers. Mauvaise méthode en ce qui me concerne.
3 décembre : Mise au point avec mon moniteur, l'adjudant F. Je lui fais comprendre aussi cordialement que possible qu'il est inutile de me brutaliser en l'air, ce qui m'enlève toute faculté d'assouplissement.
A cette escadrille, personne n'a le sourire. Tout le monde paraît terrorisé par Chainat. Adieu, joies du vol en libellule ! Ici, esprit tendu sans arrêt du départ à l'atterrissage où l'on reçoit son paquet d'observations. « Vous devez sans cesse observer ce qui se passe autour de vous, au-dessous de vous, dans votre carlingue », déclare Chainat.
Lui, en effet, quand il s'installe dans son avion, il a ce regard dominateur et fouineur auquel rien n'échappe.
3 décembre : Mise au point avec mon moniteur, l'adjudant F. Je lui fais comprendre aussi cordialement que possible qu'il est inutile de me brutaliser en l'air, ce qui m'enlève toute faculté d'assouplissement.
À cette escadrille, personne n'a le sourire. Tout le monde paraît terrorisé par Chainat. Adieu, joies du vol en libellule ! Ici, esprit tendu sans arrêt du départ à l'atterrissage où l'on reçoit son paquet d'observations. « Vous devez sans cesse observer ce qui se passe autour de vous, au-dessous de vous, dans votre carlingue », déclare Chainat.
Lui, en effet, quand il s'installe dans son avion, il a ce regard dominateur et fouineur auquel rien n'échappe.
7 décembre : Absolument dégoûté hier par mon moniteur, l'adjudant F., particulièrement nerveux, brutal et grossier. Sale gueule de ce type-là. Et l'homme doit souffrir du foie. Hier, mon ancien moniteur de 315 me disait : « Vous ne pouviez pas tomber plus mal. » L'important est que cela aille mieux. Me voilà presque habitué. Pas plus d'impression qu'autrefois avec la libellule. Tout le reste viendra. Du fond de ces engueulades de l'adjudant, une grande confiance, un grand amour en moi.
9 décembre : L'adjudant a dû faire quelque effort de son côté ; comme moi du mien. Je retrouve, en descendant d'avion, mon allégresse d'autrefois. Exigences de Chainat. Il veut la perfection ; il l'aura. « Quand je vous donnerai votre brevet de pilote, vous pourrez dire que vous êtes des pilotes. En attendant, je saurai vous forcer à travailler. »
De fait, je m'aperçois que tout est à reprendre chez moi.
11 décembre : Chainat. Sa voix dure, un peu méprisante, un peu traînante, ferait croire à un docteur sans indulgence. Mais on lève la tête, on découvre le bon sourire de ses yeux bleus. Extrême mobilité de son regard de chasseur ou d'oiseau.
Il ne peut comprendre qu'on ne répète pas à l'infini ce qu'on a bien fait une fois. « Vous avez fait deux ou trois atterrissages à peu près corrects, me dit-il hier. Puis vous en avez fait d'autres qui ne l'étaient plus. Alors les premiers étaient des accidents ?» Ses yeux rient. Ses gestes de pétrisseur d'hommes, poings fermés ou mains ouvertes et refermées, quand il martèle les principes. Quand il s'en va, son grand pas de laboureur.
Engueulade, ce matin, par lui, pour une faute dont mon moniteur lui-même ne s'est pas aperçu. Joie secrète à être soumis à sa colère.
Tout à fait en sympathie maintenant avec l'adjudant. Le travail s'en ressent. Il était bon que nos débuts fussent difficiles. J'aime l'attachement et l'admiration qu'il a pour Chainat.
17 décembre : Un camarade accroche un arbre au départ Nous voyons l'avion rapidement disparaître à contrepente de la route de Nevers. Visage pâle de Chainat qui se hâte vers la camionnette. Pendant ce temps, le travail continue. Nous ne sommes pas inquiets, car nous avons vu l'avion descendre lentement : notre camarade aura, au plus, une jambe brisée. Retour de Chainat, souriant, ne s'expliquant pas que l'avion ait pu continuer de voler dans l'état où il était. Le camarade n'a absolument rien. Beuveries le soir.
23 janvier : Relu Vol de nuit. Chaque fois j'y découvre des beautés nouvelles. « Aimez ceux que vous commandez. Mais sans le leur dire. » C'est Rivière qui parle. Et c'est à Chainat que je pense, à son visage baigné de larmes quand l'un de nos camarades se tue.
15 février : Chainat ce matin : « Vous êtes beaucoup trop brutal. Un manche, ça se manie comme une jeune mariée. » Ce soir, amphi préparatoire aux épreuves du brevet : « C'est un peu contre ma conscience que je vais vous faire attaquer ces épreuves. Vous manquez de souplesse. Il est triste de se dire que vous ne valez pas grand-chose. »
Si l'on avait quelque idée préconçue de sa valeur personnelle, on serait vite fixé.
23 février : Chainat : « Messeigneurs, je vais maintenant vous distribuer l'insigne de votre brevet de pilote. Regardez-le attentivement. Vous en connaissez les symboles : les ailes qui vous portent, l'étoile qui vous guide. Mon vœu est que la couronne de lauriers ne se transforme pas pour vous en une couronne d'immortelles... Mes derniers mots seront : la discipline est la sauvegarde des aviateurs. Et rappelez-vous toujours que dans un virage l'aileron ne doit jamais être porteur. Si quelqu'un prétend un jour le contraire devant vous, protestez avec énergie : l'aileron ne doit jamais être porteur. Ne gardez pas trop mauvais souvenir de cette escadrille où vous avez été si souvent engueulés. » Et, pour la première fois, il nous serra la main.
Je suis pilote. Je ne crois pas avoir perdu la grâce ineffable de cette journée. Je me suis levé tôt, guettant les rubans de brume qui s'étiraient sur la campagne encore pleine de nuit. Je me suis rasé, me suis fait beau, sur ma tenue d'aviateur j'ai passé mes vêtements de vol, les collerettes immaculées réservées pour ce jour-là. Tel je devais être le matin de ma première communion, avec cette hâte d'être prêt. Est-ce une première communion ou une rencontre amoureuse ? Mais alors une rencontre mystique, l'attente de noces secrètes, et la même naïveté d'un amant tremblant.
24 février : Changement d'escadrille. Premier vol en pilote sur Potez 25. Finies les finesses, les douceurs de pilotage du 230. Nous les regrettons. Nous regrettons aussi Chainat le dur. Chainat le grand qui nous a rompus à une discipline qui nous manque déjà. Chainat, le seul maître de pilotage d'Avord. Neuf palmes et une étoile à sa croix de guerre : une trentaine de victoires aériennes. Il doit surtout cela à son acuité visuelle exceptionnelle. « Ah ! En voilà un », grogne-t-il, les mains dans les poches de son cuir, tournant sur sa patte tordue. Tous regardent dans la direction. Rien. Personne ne voit rien. Quelques instants plus tard, on finit par découvrir un petit point noir qui n'avait pas échappé au regard d'aigle de Chainat.
1939/1940
Mécanicien de formation, André CHAINAT participait lors de
l’armistice de 1918 à la mise au point d’un nouveau carburateur qu’il avait
imaginé l’année précédente. Après cela, il a été instructeur à Avord, puis à
Chartres.
Le capitaine
Chainat
Adjoint au
commandant du Groupe de Chasse GC 3/6
1939/1940
Photomontage FXB
26 septembre
1939
Le Morane
Saulnier MS 406 n°238 du capitaine Chainat accidenté sur le terrain de Betz –
Bouillancy
Le sergent
–chef Jean Emery, mécanicien, constate les dégâts
Photographies Joseph Bibert et Georges Gauthier – Droits
réservés
En septembre 1939 il repart au combat comme adjoint du commandant
du Groupe GC III/6, le capitaine De Place. Cette unité est immédiatement
positionnée à Betz-Bouillancy (base 16 J6) dans l’Oise pour assurer la défense
de la capitale. Le capitaine Chainat appartient donc à l'état-major de ce
Groupe, tout comme le sergent-chef mécanicien Bibert, qui a pris la
photographie ci-dessus à gauche, et qui entretenait cet avion avec une grande
fierté et un soin jaloux. Les Morane du III/6 n’arboraient pas encore à cette
époque les célèbres masques « Sévère » et « Rieur », ou
« Tragédie » et « Comédie » qui les orneront seulement à
partir de mi-février 1940 à Wez-Thuisy.
Par contre, en tant que Vétéran et As de la première guerre
mondiale, André Chainat avait le droit en temps de guerre d’orner son appareil
de la cigogne de la SPA 3 et de la bande transversale des As, ce dont il ne se
priva pas ! C’est d’ailleurs grâce à cette bande tricolore que son appareil
ne peut pas être confondu avec un de ceux de la première escadrille du GC I/2
conduite alors par le capitaine Williame. Ce groupe, qui stationnait également
à Chartres avant l’entrée en guerre, se trouvait à la même époque à Beauvais
Tillé. André Chainat avait donc eu tout le temps pour mettre Williame au
courant de certaines traditions particulières de la célèbre
« Escadrile » (*) des Cigognes aux ailes baissées...
(*) Orthographe et prononciation traditionnelles à la SPA 3.
La cigogne de la SPA 3 : deux fragments de toile d’avions de
la guerre 14/18 (à gauche et au centre)
Avec la bande transversale des « As » : Morane 406
du capitaine Chainat au début de la guerre 39/40 (à droite)
A droite : représentation FXB d’après les photographies
de Joseph Bibert
Le 26/09/1939, il casse son MS 406 n° 238 ; l’avion partira
à l'ARAA (Atelier de Réparation de l'Armée de l'Air) ou il sera finalement
réformé et ferraillé. Il y aura toujours beaucoup de problèmes sur les Morane
avec les circuits « OLAER » des trains qui ne rentrent ou ne
s’ouvrent pas toujours, entraînant quelques atterrissages sur le ventre, mais
ce jour-là, ce n’est pas le train qui est en cause. Comme quoi même les
meilleurs peuvent faire des petites fautes !
En effet le capitaine Chainat tente de prendre l’air en partant
d’un petit champ de 300m x 400m qui sert de zone de desserrement aux avions. Le
sol est ferme et régulier, mais par erreur il décolle dans la petite largeur du
terrain et par vent nul. Comble de malchance, le moteur Hispano subit une
petite baisse de régime, incident fréquent sur les 406, juste au moment où le
pilote tente d’arracher l’avion à la limite du terrain…
L’appareil roule sur une roue pendant deux cent mètres environ,
s’envole sur une bosse, fait un bon de 50 mètres, puis s’abat dans un labour.
La jambe droite du train cède, le Morane pivote de 90° vers la droite en
écrasant son demi train gauche. Le pilote est indemne, mais pas très fier…
C’est d’ailleurs le second Morane qu’il casse, puisque le 27
avril de la même année, le MS 406 n°94 de la 3ème escadrille du GC
II/6 qu’il pilotait à Chartres avait été accidenté et avait dû être réformé.
27 avril 1939 – Chartres - Le MS 406 n°94 de la 3ème escadrille
du GC II/6 accidenté par le capitaine CHAINAT
A noter les 3 grands hangars de
la BA 122, avec leur structure métallique Eiffel, les derniers construits à
cette époque.
Derrière eux, au nord-est, apparaît le clocher de
l’église de Champhol détruite en 1944 par les bombardements alliés
Photographie Georges Gauthier – Droits réservés
Bouillancy - Novembre 1939 – Le nouveau Morane Saulnier MS.406 n°
687 du capitaine André CHAINAT
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Le capitaine André CHAINAT Devant la
« Cigogne de Guynemer » et la bande tricolore des « As » |
Le 25 décembre 1939, à Wez-Thuisy, André CHAINAT et Pierre CASTANIER, Commandant du GC III/6 |
Collection personnelle Joseph Bibert
A partir du 8/10/1939, le capitaine Chainat sera aux commandes
d’un nouveau Morane, le n°687.
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Les
mécaniciens de l’état-major du GC III/6 préparant avec un soin jaloux le Morane
406 n°687 utilisé par le capitaine André CHAINAT en 1940
Collection personnelle FXB – Archives Boymond
Il se bat encore avec cet avion en mai 1940 comme en témoigne le
livre de marche de la 6ème escadrille :
« 25 mai
Quatre des nôtres, le lt Legrand, Le Guennec, Diaz et le s/lt Capdeviolle complètent une patrouille triple guidée par un vieux guerrier, le capitaine Chainat. Grosse bagarre sur les lignes, nos 7 Morane doivent faire face à un peloton de 24 « bombing » protégés par 18 Me 110 !!! Les boches font les choses en grand…Tout le monde rentre, Diaz ramène une passoire à la place de son 674. Une explosive lui passa à 5cm de l’oreille droite ! Le cne Chainat rentre criblé lui aussi. Grâce au lt Legrand, l’ami Diaz doit d’être encore parmi nous… »
Le Capitaine
CHAINAT vu par un de ses élèves devenu pilote au GC III/6
AVORD : Automne 1938 (Jean
MENNEGLIER est alors élève de l’Ecole de l’Air de Salon de Provence – Promotion
1937)
L'escadrille des Morane 230 était commandée par le capitaine Chainat (le « Père Chainat ») qui devait avoir la
quarantaine bien sonnée à l'époque. Il avait été caporal pilote à l'escadrille
des cigognes de Guynemer et s'était fait descendre un jour. Il avait reçu une
balle dans le dos qui lui avait enfoncé dans les reins une partie du
rembourrage de son dossier car les pilotes volaient alors sans parachute. Il
avait réussi à rejoindre le terrain d'une grande ville, peut-être Amiens, où il
connaissait un chirurgien qui le tira d'affaire. Comme il avait descendu
quelques avions allemands il avait droit à la bande tricolore des As sur le
fuselage au milieu de laquelle se détachait la cigogne de Guynemer. Il avait eu
aussi un accident d'avion au Maroc dont il gardait des cicatrices sur le visage
et une démarche claudicante. Avec lui régnait la discipline la plus exigeante
et sans faiblesse. Les consignes devaient être respectées à la lettre et il
n'hésitait pas à débarquer l'élève pilote indocile et à le mettre toute la
journée au starter. Quand il s'adressait à nous il nous appelait
"Messeigneurs" ! Son bureau avait les murs couverts d'aphorismes
inscrits sur des bandes de papier :
- Le piqué à mort est suivi
souvent par la mort d'un piqué.
- La sustentation est une
fleur qui naît de la vitesse.
- Le départ en chandelle en
allume plusieurs autour d'un cercueil.
- Il vaut mieux rendre la main
que rendre l'âme. Etc.
Il nous répétait souvent : « Messeigneurs, vous avez le droit
de faire des erreurs mais vous n'avez pas le droit de transformer ces erreurs
en fautes. » ! Mais le jour où il remettait lui-même le macaron de pilote
à ceux qui venaient de réussir leur brevet, il avait toujours une larme au coin
de l'œil et dans son laïus il ne manquait jamais de dire à propos de
l’insigne : « Les ailes c'est pour vous porter, l'étoile c'est pour
vous guider. Quant à la couronne que ce soit pour vous celle de la gloire et
non une couronne d'immortelles sur votre cercueil ! »
GC III/6 – WEZ THUISY - : Printemps 1940 (Jean Menneglier
est affecté début mars 1940 à la 6ème escadrille du GC III/6)
Le Père Chainat était
une vieille connaissance. Il avait l'autorité de l'as de 14-18. Comme à Avord,
il avait fait peindre la bande tricolore et l'insigne des cigognes sur son
avion personnel. Estimant que le collimateur O.P.L. qui l'équipait ne valait
rien, il avait fait monter un viseur de son invention qu'il avait utilisé lors
de la guerre précédente, constitué d'une maquette d'avion montée sur des
réglettes qu'il orientait sur l'avion attaqué pour matérialiser la
correction-but. Dans mon escadrille on se moquait un peu de lui et on
l'appelait "le jardinier" à cause de la chanson de Mireille : « C'est un
jardinier qui boîte, qui boîte et qui boit, .... ». Le Père Chainat
boitillait en effet depuis un accident qu'il avait eu au Maroc pendant la
guerre du Rif. Quelqu'un avait même acheté le disque et on le passait souvent
sur le gramophone de l’escadrille. Sur l'autre face il y avait, du même auteur,
« le vieux château du Moyen Age »....
Le Père Chainat nous
rebattait les oreilles avec le fameux « angle mort » :
« Messeigneurs, il faut attaquer dans l'angle mort sinon vous vous ferez
descendre ! ». Un jour, à Coulommiers, vers 9 heures, on le vit rentrer et
déclarer : « Je viens de me faire descendre comme un bleu !
» Puis il nous raconta son histoire. Il commandait de bon matin une
patrouille triple qui devait tenir un secteur quelque part du côté de la Somme
pour protéger un mouvement de troupes. Le temps qui lui avait été fixé était
écoulé, il revint cependant sur le secteur. Première erreur car il aurait dû
penser à ses équipiers qui risquaient d'être à bout d'essence. Il aperçut alors
une formation de Dornier et se mit en place pour l'attaquer suivi des huit
autres avions. Il chercha l'angle mort de l'avion qu'il attaquait, ne le trouva
pas et reçut une rafale d'un mitrailleur qui, heureusement, n'empêcha pas son
avion de voler. Tout à ses préparatifs d'attaque il n'aperçut pas une formation
de 18 Messerchmitt 110 qui protégeaient les bombardiers. Avant que son
équipier, de Rouffignac, ait eu le temps d'ajuster son tir, son avion se trouva
encadré et atteint par les balles traçantes d'un Me 110. Moteur arrêté, train
sorti car il avait pris une balle dans le circuit hydraulique, il réussit à se
poser dans un champ sans être autrement inquiété. Quant aux 7 Morane restant
ils s'expliquèrent avec les 18 Messerschmitt. Heureusement ils s'en sortirent
bien et réussirent même à toucher des adversaires qui dégagèrent en fumant
noir. Un de nos avions piloté par l'adjudant Diaz reçu deux balles qui
l'atteignirent par le haut de l'habitacle et ressortirent dans le plancher
juste devant le palonnier. Personne n'arriva à expliquer comment il n'avait pas
été blessé. Il n'avait même pas une trace de balle dans sa combinaison. Quant
au Père Chainat qui était rentré
seul, abandonnant les autres à leur sort, il ne nous parla plus jamais de
l'angle mort !
Extraits des mémoires du colonel Jean Menneglier,
Merci à son fils Philippe de nous avoir transmis ce récit
Le 687 sera mis en entrepôt le 16/06/1940 et réformé en novembre.
L’armistice a été signée et le capitaine Chainat va être mis en congé ! Il
a 48 ans. Bravo l’artiste ! Rappelé en 1945, il prendra sa retraite en
1946 avec le grade de commandant.
10 juin 1940
– Le Luc en Provence – Prise d’Armes
Le capitaine CHAINAT, commandant en second du
GC III/6 remet la croix de guerre à son commandant, le capitaine STEHLIN
Photographies Jean Menneglier – Droits réservés
CITATION du CAPITAINE
CHAINAT « Très brillant pilote de la 1914-1918. A conservé la même ardeur au combat.
Magnifique entraîneur d’hommes grâce à sa grande expérience et son allant. A
effectué de nombreuses missions. Le 25 mai 1940, a attaqué avec sa patrouille
une importante formation de bombardement malgré une chasse ennemie très
supérieure en nombre. Est rentré au terrain avec son avion criblé de
balle ». Croix de
Guerre avec Palme - Commandeur de la Légion d’Honneur |
André CHAINAT
(à gauche) avec Paul STEHLIN et Jean ASSOLLANT
Juillet 1940
- Alger Maison Blanche
Juste avant
sa démobilisation
Collection personnelle Joseph Bibert
Photographie Georges Gauthier – Droits réservés
1961
Le Figaro - 7
novembre 1961
La modeste
tombe d’André Chainat dans le cimetière de Sancoins
cliquez sur l’image pour
l’agrandir
Photographie Dominique Borget (2009) - Droits réservés – www.ville-sancoins.fr
2001
Un article du
« Berry Républicain » du 11 février 2001
Nota : comportant quelques petites erreurs sans importance
majeure
Cliquez sur l’image pour lire
l’article
2014
Un article du
« Berry Républicain » du 8 juin 2014
par Jean Pierre PILLE
Cliquez sur l’image pour lire
l’article
Ecole des
Sous-Officiers et des Hommes du Rang de l’Armée de l’Air de Rochefort
Mercredi 25
juin 2014 – Base Aérienne 721 « Adjudant Pierre Gémot » (1)
Invitation au baptême de la promotion « André Chainat »
Lettre de
remerciements du Colonel Jean-Claude PICCIRILLO
Le Sergent
Marina JAILLET qui a été choisie pour représenter la promotion 2013 de L’Ecole
des Sous-Officiers et des Hommes du Rang de l’Armée de l’Air de Rochefort
Ancienne
élève de l’Ecole des Pupilles de l’Air de Grenoble
« .. j’ai intégré l’Ecole de Formation des Sous-Officiers de
l’Armée de l’Air le 26 août 2013 où j’ai retrouvé des valeurs qui m’étaient
chères : la cohésion, l’honneur ainsi que le respect, l’intégrité, le sens
du service et l’excellence... »
Plaquette
de l’Armée de l’Air « Promotion 2013 – André CHAINAT » et articles
de presse
Comte rendu de cette
manifestation dans « AIR ANSORAA » n°39
(1) Adjudant Pierre GÉMOT : Charentais, ancien élève de l'école de
Rochefort, mécanicien avion, mécanicien navigant, tombé en Indochine en service
aérien le 20 octobre 1952, la carrière de ce sous-officier est exemplaire :
Né à Vitrac, il s'engage à 17 ans à Rochefort
et sort de cette école, breveté mécanicien à la veille de la Seconde Guerre mondiale.
Après diverses affectations en métropole, en Afrique du Nord, en Afrique
Occidentale Française, il rejoint l'Angleterre en 1943 et obtient le brevet de
mécanicien navigant de la Royal Air Force.
Avec les équipages du Groupe de Bombardement
1/25 Tunisie équipé de Halifax, il participe à trente missions de bombardement
sur l'Allemagne et la France occupée. Atteint deux fois par la DCA, Pierre
Gémot est cité à trois reprises dont deux fois à l'ordre de l'armée aérienne
pour son courage, son sang-froid et sa compétence.
Sa belle attitude au feu, ses qualités de
combattant et de technicien lui valent la Médaille Militaire comme
sergent-chef dès 1945. Il participe ensuite à des missions parfois difficiles
sur C 47 Dakota au sein des groupes de transport II/15 Anjou et I/61 Touraine
et obtient deux lettres de félicitations qui confirment ses qualités
professionnelles et une maîtrise de soi peu commune.
Il rejoint l'Indochine en guerre, en 1952, et
participe sur Toucan du Groupe I/34 Béarn aux dures opérations du Tonkin
notamment à Nhoc-Neot et Nam Binh.
Le 20 octobre 1952, il trouve la mort en
service aérien comme mécanicien navigant. Il totalisait alors plus de 3 000
heures de vol et 56 missions de guerre.
L'adjudant Gémot, chevalier
de la Légion d'Honneur, Médaille Militaire, titulaire de la Croix de
Guerre 1939-1945 avec trois citations, de la Croix de Guerre des
Théâtres d'Opérations Extérieurs avec une citation, de la Médaille de
l'Aéronautique, était aux termes de sa dernière citation, un sous-officier
mécanicien navigant de tout premier ordre, dont le sang-froid, le sens élevé du
devoir, la haute conscience professionnelle, était un exemple pour tous.
Généalogie d’André Julien CHAINAT
On peut consulter une partie de la généalogie d’André Julien
Chainat dans la base « Savary et Mandereau » constituée par Martine Savary sur
« Geneanet ». C’est par l’intermédiaire de ce site qu’elle a en
fait découvert l’existence d’un cousin germain de son grand-père, descendant
Mandereau, qu’elle n’avait pas encore identifié. Qu’elle soit remerciée pour sa
contribution à cette page et pour les deux documents ci-dessous qu’elle nous a
fournis.
Signature d’André Chainat
Courrier de
la guerre 1914 -1918 du
1er décembre 1916
Timbres
« semeuse » et taxe suisse, avec une vignette représentant l’aviateur
André Chainat
Merci à Monsieur
Jean-Claude Baehr pour les photographies des vignettes – Voir explications en
bas de page
Echantillon de représentations de la Cigogne de la SPA 3
« Nos As » - Série de 20 vignettes – Comité de la
Croix-Rouge du Raincy – 1916
GILBERT – VÉDRINES – CHAINAT – PATRIMONIO – PÉGOUD – GARROS – BRINDEJONC –
DE ROSE – PENNÈS – lt/col GIROD – BOILLOT – GUYNEMER – MARCHAL – NAVARRE – WEILLER – DE SÉGUIN – LENOIR – PRINCE – POIRÉE –
AMANS
Voir les
liens ci-dessus pour compléments d’information sur ces pilotes
C'est à la demande du Comité Croix rouge du RAINCY, que l'éditeur
DELANDRE (auteur des vignettes régimentaires françaises en 1914/1918) a fait
imprimer ces 20 portraits d'aviateurs dans un cadre de couleur (5 couleurs
différentes). Ces 20 portraits sont également sortis dans un carnet,
extrêmement rare de nos jours, dont monsieur Jean-Claude Baehr nous a fait
parvenir les photographies ci-dessous, avec ces explications. Nous l’en
remercions vivement.
Ci-dessous, une série de 5 papiers de bonbons acidulés de la confiserie
de l’Etoile Française, E. LAMY, à Lyon-Villeurbanne
4 as – Les
huit meilleurs chasseurs de 1916 + l’As des As : GUYNEMER
Adjudant
DORME – Adjudant LENOIR – Sous-lieutenant NAVARRE – Sous-lieutenant NUNGESSER
Lieutenant
HEURTEAUX – Lieutenant DE LA TOUR – Sous-lieutenant CHAINAT – Sous-lieutenant
CHAPUT
La liste des
pilotes choisis semble calquée sur celle du Figaro du 20 août 1916 (voir plus
haut)
avec la même erreur qui attribue le grade de sous-lieutenant au sergent
Chaînat...
Merci à Monsieur Jean-Claude Baehr
Informations
rassemblées par François Xavier BIBERT avec le concours de Dan GILBERTI –
2008/2010
Les
hommes du GC III/6 - Historique
officiel du GC III/6 - Livre de marche
de la 5° - Livre de marche
de la 6°
Page
d’accueil du site de François-Xavier BIBERT