Capitaine GABRIEL MERTZISEN
Pilote au GROUPE de CHASSE
GC 3/6 (1939/1944)
5ème escadrille
Héros du Normandie-Niemen (1944/1945)
As de la seconde guerre mondiale
(1914/1951)
Les hommes du GC III/6 - Historique officiel du GC III/6 - Livre de
marche de la 5° - Livre de marche de la 6°
Page d’accueil du site de François-Xavier BIBERT
Gabriel MERTZISEN sur le site « Memorial GenWeb »
Sur le
terrain de campagne de Wez-Thuisy en avril 1940, les Morane 406 de la 5ème
escadrille du GC III/6 où a servi Gabriel MERTZISEN de 1939 à 1943
Sur le
terrain de campagne de Wez-Thuisy en avril 1940, pendant la drôle de guerre,
sous-officiers pilotes et mécaniciens de la 5ème escadrille du GC
III/6
Les
jeunes pilotes Gabriel MERTZISEN, Arnoult de GERVILLIER et Charles GOUJON, qui
de manière bien différente écriront de bien belles pages de l’Aviation
Française
MERTZISEN,
au Normandie-Niemen et mort en S.A.C. le 30/09/1951 – de GERVILLIER, mort pour
la France le 21 mai 1940 aux commandes de son Morane, et Charles GOUJON, le
célèbre pilote
d’essai
du fabuleux « Trident » disparu le 20 mai 1957 - Entre de Gervillier
et Goujon, Jules PIESVAUX, mécanicien de cette escadrille
Photographies de la collection personnelle de Jules
Piesvaux – Droits réservés
La carrière de Gabriel
Mertzisen est intéressante car elle permet d’imaginer ce que purent être les
états d’âme de ces jeunes aviateurs qui en 1939 se battirent avec fougue contre
l’envahisseur allemand. Ils étaient persuadés de la supériorité de la force
française, dans leur enthousiasme et leur désir de ressembler aux
« AS » de la grande guerre, qui les avaient fait rêver pendant toute
leur adolescence.
GC III/6
– 5ème Escadrille - Du Morane 406 au Dewoitine 520
Ils comprirent en juin 1940 que
leurs vaillants Morane n’étaient plus à la hauteur de leurs ambitions, mais ils
ne se considéraient pas comme battus. De plus ils venaient d’être équipés du
prodigieux Dewoitine 520, dont ils avaient découvert ébahis les alignements
d’appareils tout neufs parqués par centaines autour de l’usine Dewoitine de
Toulouse, en allant quasiment « choisir » le leur, alors que
l’armistice se signait.
L’efficacité de cet appareil
racé, qui serait devenu incontestablement l’équivalent des meilleurs, Spitfire,
Focke-Wulf ou Loockeed P-38, en étant équipé dans ses versions ultérieures d’un
moteur plus puissant, tellement sa structure avait été réussie, rendait
euphoriques tous ceux qui avaient la chance de le piloter.
En quelques jours, dans les
derniers combats avant l’armistice contre les Italiens, il avait fait des
merveilles…
Que demander de plus ?
Ces passionnés avaient surtout envie de voler et d’en découdre. Mertzisen et
ses camarades du III/6 se retrouvaient maintenant à Alger avec 36 appareils
intacts et la politique, ils la laissaient aux « Politiques »… Les
Chefs avaient des ordres, on appliquerait les ordres des Chefs…
Et voilà que les anglais
avaient « lâchement » attaqué la France à Mers El Kébir, puis à
Dakar, en tuant quelques-uns de leurs copains des autres Groupes… L’entende
cordiale, c’était en 1904, à peine 35 ans ! On parlait peu à Alger de ce
général austère, qui avait appelé son fils « Philippe », et qui
tentait pour sa part, de Londres, de sauver ce qui pouvait encore l’être de
l’honneur de la France, et qui allait se battre, seul contre tous, pour qu’elle
ne soit pas laminée définitivement quand les Alliés, avec lui, gagneraient la
guerre dans quelques années ! Et « Philippe » Pétain était toujours
le héros de 1914-1918 qui avait sauvé la France et qui allait maintenant
paternellement la protéger…
Mertzisen et ses compagnons
étaient d’excellents pilotes, des guerriers qui faisaient bien et modestement
leur métier, sans heureusement se poser trop de questions et sans avoir
forcément le charisme des quelques rares et grands visionnaires ; il n’y
eu finalement que 1036 croix de la Libération décernés pour toute cette longue
Guerre, dont seulement 700 à des militaires…
Et quand en mai 1941, ils
eurent l’occasion d’assouvir leurs rêves de vols et de gloire en allant avec
leurs belles machines défendre au Levant le Liban et la Syrie, territoires
sous protectorat français, contre les visées expansionnistes des Anglais qui
voulait ainsi profiter de la défaite française de 1940, ils partirent dans
doute avec enthousiasme et sans état d’âme…
Les premières victoires de
Gabriel Mertzisen furent donc obtenues contre des Hurricane anglais…
GC III6/6
– Mai 1940
Le D.520
n°329 codé 9 de Gabriel MERTZISEN en SYRIE
La campagne du Liban fut une sale
affaire, surtout que les Français Libres du Général Legentilhomme se sont
engagés finalement à côté des Anglais, pour combattre les forces vichystes de l’Amiral Dentz. Elle fera
naître le doute dans bien des les esprits. Le retour à Alger du GC III/6, mi-juillet
1941 après la capitulation de Dentz et la signature de la convention de
Saint-Jean d’Acre ne fut pas trop glorieux. En octobre, quelques pilotes du GC
III/3 à Oran parvinrent à s’éclipser vers Gibraltar avec leur Dewoitine… Un an
plus tard, ceux du III/6 n’auront heureusement pas à se poser trop de questions
métaphysiques le 8 novembre 1942, lors du débarquement anglo-américain en
A.F.N. ; ils ne furent quasiment pas engagés, car la mauvaise météo au-dessus
de Maison Blanche ce jour-là, ne leur permit pas de décoller. Leurs collègues
du GC III/3 n’eurent pas cette chance et affrontèrent les
« envahisseurs ». Il y eut des pertes sévères des deux côtés
au-dessus d’Oran, dont le capitaine Engler qui commandait ce Groupe…
Les choses changèrent… Les
Américains trouvèrent en terre d’Afrique de bons pilotes expérimentés et ils
leurs donnèrent des avions, bons ou moins bons, pour qu’ils puissent se battre
cette fois à leurs côtés !
Ces Français d’A.F.N. qui
n’étaient plus des « Français de Vichy » sans être réellement des
« Français Libres des F.A.F.L. (Forces Aériennes
Françaises Libres) », se remirent donc au
boulot sous la tutelle américaine et s’en prirent de nouveau aux Allemands,
équipés maintenant du délicat Bell P-39 « Airacobra » en ce qui
concerne ceux du GC III/6 (voir fiche en bas de page).
Il faut que les jeunes
générations qui souvent ne distinguent que le blanc et le noir dans l’éventail
des couleurs, en ayant une vision de l’Histoire réduite faute qu’elle ne leur
ait été correctement expliquée avec la tolérance nécessaire, se gardent de
s’ériger en ayatollahs des F.A.F.L. Ces jeunes hommes qui ont été regroupés en
A.F.N. après la défaite de la France de juin 1940 pour eux incompréhensible,
n’avaient pas forcément à cette époque tous les éléments pour apprécier la
situation. Ils ont suivi les ordres de leurs chefs, de la même manière que la
quasi-totalité des Français qui a fait confiance au vieux Maréchal en ces jours
sombres. Les mérites de la petite poignée de ceux qui ont eu une exceptionnelle
vision de l’Histoire en ralliant immédiatement la France Libre n’en sont que
plus grands (*), mais ceux de tous ces militaires qui de l’armistice au
débarquement américain de novembre 1942 ont continué à servir leurs chefs
légitimes, ne doivent pas être sous-estimés. Porter aujourd’hui des appréciations
parfois peu amènes au sujet des 18 mois où ils sont restés au service de ce
qu’on le veuille ou non était le gouvernement légal de la France, même si elle
n’était plus une République, est souvent le fait de ceux qui auraient bien pu
être en juin 1944 des résistants de la dernière heure. De plus, beaucoup se
sont retrouvés dans un camp plutôt que dans l’autre du fait des circonstances
plutôt que par réelle volonté individuelle ! On peut dire et écrire de
grosses bêtises quand on juge l’Histoire et ses Acteurs en connaissant la fin
du film…
(*) Pour tordre le cou à la légende des départs
massifs vers Gibraltar dans les semaines qui ont suivi l’armistice, on peut se
reporter à l’ouvrage de Vital Ferry « Croix de Lorraine et croix du
sud ». Le 26 juillet étaient arrivés à Gibraltar 14 avions : 3 Glenn
Martin, 1 Glenn Martin détruit par batterie de DCA (espagnole), 2 Caudron
Simoun, 1 Caudron Simoun détruit à l’atterrissage, 2 Caudron Goéland, 1 Morane
230, 2 Morane 315, 1 Potez 650 détruit à l’atterrissage, 1 Potez 650 détruit à
l’atterrissage, 1 Caudron Pélican (message du commandant Pijeaud à l’amiral
Muselier transmis par télégramme signé du Gouverneur de Gibraltar au War Office
à Londres). Pour respecter les conventions d’armistice, il est vrai cependant
que des dispositions matérielles pour rendre un « emprunt » d’aéronef
quasiment impossible avaient été immédiatement prises et des recommandations
plus générales préalablement données : « La rupture du fait de
l’armée de l’air des clauses d’un armistice entraînerait inévitablement la
reprise des hostilités, l’occupation totale du territoire français, la
disparition de l’armature gouvernementale et, finalement de la Nation
française. Il est inutile d’insister sur les conséquences d’une telle
hypothèse : elle équivaudrait en fait pour la France à un véritable
esclavage » (Instruction personnelle et secrète du Général Vuillemin, Chef
d’Etat-major, au Général Pennès, commandant les forces aériennes et les forces
terrestres antiaériennes en Afrique du Nord du 20 juin 1940).
Gabriel Mertzisen est né le
28 mai 1914 à Alger (acte de naissance) sous le patronyme de « Pente ». Son acte de naissance
porte la mention « parents non
dénommés » et il fut reconnu le 8
octobre 1918 par Hippolyte René Georges Mertzisen, né en 1895 à Sétif (acte de naissance), fils de
Arbre d’ascendance connu de Gabriel MERTZISEN
Le jeune Gabriel Mertzisen
a été atteint très jeune par le virus de l’aviation puisque fin 1932 il fait
publier dans le journal « Les Ailes » la petite annonce assez
originale ci-dessous :
On ne connaît pas le
résultat de cette démarche, mais il s'engage l’année suivante dans l’Armée de
l’Air : il est âgé de 19 ans. Sergent à la Base Aérienne 201 de Blida en
1936, il y prépare le concours et est admis à l’École de l’Air, centre-école d’Istres
(Bouches du Rhône), en qualité d’élève pilote (décision du J.O. du 11 octobre
1936). Il est breveté pilote le 2 juillet 1937 (promotion 1936/1938 « Georges
PONCET »). Le sergent R. de N. (*), un de ses « Anciens » a écrit un beau texte décrivant
la formation dispensée en deux ans par cette prestigieuse école : on peut
le lire par le lien ci-dessous :
Mémoires de sa
formation à Istres du Sergent R. de N. (*)
(*) A l’époque où
le texte cité ci-dessus a été écrit, son auteur R. de N. voulait rester
anonyme. Il n’est pas très difficile pourtant de reconnaître René Marie Joseph « Jean » MOTAIS de NARBONNE, qui après son
passage à Istres (simplement nommé Jean NARBONNE - Promotion 1934/1936 « Jacques
PUGET »), a beaucoup écrit sur l’aviation. On trouvera d’ailleurs sur ce
site la reproduction d’un de ses ouvrages, illustré, intéressant et rare, écrit
et publié en 1944, « Aviation France », qui est un
appel aux Jeunes à servir dans l’aviation française, pour aider à la
reconstruire après la guerre. C’est l’élève pilote René Narbonne qui a eu d’ailleurs
l’idée de donner un nom de baptême à sa promotion, initiative approuvée par l’autorité
militaire qui perdurera jusqu’en 1938 ; promotions « Jacques PUGET »,
« Ludovic ARRACHART », « Jacques PONCET », « Honoré
CARLIER » et « promotion des armoires » (1938/1940), baptisée ainsi
par ses seuls élèves en référence aux multiples déménagements de l’école avant
la guerre et jusqu’aux armistices !
Gabriel Mertzisen est
affecté en mai 1939 au Groupe de Chasse
GC III/6 nouvellement formé à Chartres comme sergent pilote à la 5ème
Escadrille, groupe équipé de Morane Saulnier 406. S’il prend part à de
nombreuses missions au cours de la « drôle de guerre » et de la « Campagne
de France », il ne remporte pourtant pas de victoire aérienne, mais il
passe sans dommage cette difficile épreuve en perdant cependant plusieurs de
ses bons camarades d’escadrille. Il obtient une citation à l’ordre de l’escadre
et la croix de guerre avec étoile de bronze.
Citation du sergent/chef
MERTZISZEN A l’ordre de l’Escadre Jeune pilote de chasse, a toujours assuré avec beaucoup de courage
les missions qui lui ont été demandée ; s’est particulièrement distingué
le 25 mai 1940, au cours d’une mission très difficile de chasse d’armée. Croix de guerre avec étoile de
bronze |
Deux Incidents cependant
sont à signaler :
1)
Le 11 mai 1940, second jour
de l’attaque allemande : le GC III/6 fait face à partir du terrain de
campagne de Chissey-sur-Loue (39), en assurant la protection de Dijon et de la
Base Aérienne 102 (Longvic) situées à 40 km au nord-ouest. Gabriel MERTZISEN
décolle du terrain de Dijon à bord du MS. 406 n°143 qu’il a eu sans doute pour
mission d’aller récupérer. À cause vraisemblablement du mauvais état du
terrain, il met son appareil en « cheval de bois » ! Le pilote
est indemne, mais l’appareil est détruit. On a la chance de posséder la
« Fiche Statistique d’Accident » qui dédouane le pilote de toute
responsabilité : « enquête non prescrite ». Il faut dire
cependant que dans la pagaille ambiante, l’heure n’était sans doute plus à perdre
beaucoup de temps pour ce genre de formalités administratives...
Le MS 406
n°143 du sergent Gabriel MERTZISEN en « cheval de bois » le 11 mai
1945 sur le terrain de Chissey-sur-Loue
2)
Le 13 juin 1940, alors que
le GC III/6 se trouve au Luc (83) depuis le début du mois pour faire face à
l’offensive italienne et qu’il est en cours de transformation sur Dewoitine
D.520, le M.S. 406 n°675 de Gabriel Mertzisen heurte au sol le D.520 n° 350
flambant neuf. Les appareils sont déclarés réparables : le premier sera
néanmoins réformé à Istres début 1942 tandis que le second pourra passer en
A.F.N. Voir également ci-dessous le message adressé au quartier général rendant
compte de cet accident.
Cliquez sur
les images pour les agrandir
Replié à Alger Maison
Blanche avec son Groupe juste avant l’armistice, il est nommé sergent-chef et
participe ensuite en 1941 aux fratricides combats du Liban et de Syrie, entre
les forces du Gouvernement de Vichy et celles du Royaume de sa Gracieuse Majesté,
auxquelles se sont joints quelques éléments de l’embryon des Forces Françaises
Libres du Général de Gaulle. Le GC III/6 est sur le front du 28 mai au 8
juillet 1941, semaines intenses d’âpres engagements au cours desquels il
détruira en collaboration trois appareils britanniques et sera lui-même abattu
le 8 juin par la D.C.A. en Syrie près d'Ezraa.
Lien vers la page « Le GC III/6 pendant la Campagne du
Levant »
La
célèbre photographie couleur, rare pour l’époque, du Dewoitine 520 n° 329 du GC
III/6, le 26 juin 1941 sur l’aérodrome d’Eleusis- Athènes
Transfert
du Groupe d’Alger à Rayack, via Tunis, Catane, Brindisi, Athènes et Rhodes ente
les 24 et 28 juin 1940
Avion
perdu le 8 juin1941 en Syrie par le sergent/chef Gabriel MERTZISEN
A
l’extrême droite, le point au-dessus de la montagne est un Junkers JU 88 en
approche ! Il terminera son atterrissage sur le ventre...
Photographie Bundesarchiv
Citation du sergent/chef
MERTZISEN A l’ordre de l’Armée Sous-Officier Pilote d’un rare courage et d’une grande énergie.
Le 8 juin 1941, assurant avec son chef de patrouille la protection d’une
mission de reconnaissance, n’a pas hésité, sa mission terminée, à revenir
mitrailler un convoi ennemi qu’il avait repéré. Abattu par le feu adverse et bien que fortement contusionné au
milieu des débris de son appareil, a marché de longues heures à travers le
bled pour ne pas tomber aux mains de l’ennemi. |
Trois
vues du D.520 n° 329 codé « 9 » du sgt/c MERTZISEN abattu le 8 juin
par la D.C.A. et examiné par les Britanniques à son point de chute, près
l'Ezraa
L'avion
est en bien piteux état et c'est un miracle si Le pilote s'en tire avec
seulement des blessures superficielles et des contusions
Collection F.F. Smith
Citation du sergent/chef
MERTZISEN A l’ordre de l’Armée Sous-officier d’une énergie et d’une ténacité çà toute épreuve. Le
15 juin 1941 au cours d’une mission de couverture a soutenu un très dur
combat contre plusieurs appareils ennemis. Abattu par l’un d’eux, a réussi après plusieurs jours, malgré de
multiples contusions et après des difficultés, à rejoindre un Poste Français
et à regagner sa base en franchissant les lignes adverses |
Violemment
attaqué par des Gladiator du « X » Flight, le sgt/c MERTZISEN a
réussi à poser le D.520 n°367 codé « 11 » en rase campagne à Sanameim
en territoire tenu par les Britanniques
Un
bédouin l’a recueilli et conduit à Erzaa chez des partisans Druzes commandé par
un officier français. Via Soueïda, il rejoint Rayack dans la soirée du 20 juin
sgt/c Gabriel
MERTZISEN pendant la campagne du Levant en juin 1941
Photographie aimablement transmise par M. Lionel Persyn –
Droits réservés
Après le débarquement
anglo-américain en Afrique du Nord de novembre 1942, Gabriel Mertzisen, devenu
adjudant, continue à voler au sein du Groupe GC III/6,
devenu Groupe "Roussillon", avec lequel il effectue de nombreuses
patrouilles côtières sur les nouveaux Bell P-39 Airacobra.
Lieutenant
Jean SAUVAGE, sergent-chef Georges GAUTHIER et Adjudant Gabriel MERTZISEN
GC III/6
– Sfax – Mai 1942
Collection personnelle
Son vieux camarade, l’As
Gabriel Mertzisen restera
un des rares pilotes français de cette époque à abattre un appareil Allemand.
Le 4 octobre vers 18h 45, six Airacobra du « Roussillon » protègent
au large du Cap Ténès le convoi U.G.S. 618 composé d’une soixantaine de navires.
Le s/c Le Bras abat un Dornier 217 et l’adj Mertzisen attaque un Heinkel 111.
L’avion percute la mer mais Mertzisen est aussi touché. Il peut cependant
atteindre la côte, sauter en parachute sur la terre ferme et rentrer au terrain
à 22h00, sur un cheval qu’il a pu « emprunter »….
Un récit plus complet de la 4ème
victoire de l'adjudant Gabriel Mertzisen
En fin de soirée, six Airacobra de la 1re escadrille du GC III/6
Roussillon sont dépêchés au large du cap Ténès, pour assurer la protection du
convoi maritime UGS-18 composé de soixante-cinq navires. Ce convoi a été repéré
par la reconnaissance allemande, et une vingtaine de bombardiers, du
III./KG 100 basés à Istres et probablement du I./KG 26 de Salon, sont
envoyés en interception.
18h45, à peine les pilotes français sont-ils au-dessus des bateaux,
que des Heinkel 111 et des Dornier 217 apparaissent et se lancent à
l'attaque. L'adjudant Mertzisen et le sergent-chef Le Bras les prennent en
chasse. Le Bras abat un Dornier, un membre d'équipage parvient à évacuer
l'appareil en flamme et sera capturé. Mertzisen s'en prend à un He 111 qui lui
mène la vie dure avant de percuter la mer. En effet, les mitrailleurs de
défense firent mouche, car le P-39 est touché au pare-brise, au badin et à l'empennage.
La nuit est tombée, il regagne la côte pour évacuer son appareil en parachute
au-dessus de la terre ferme. Au sol, il trouve un cheval, l'enfourche et arrive
au terrain vers 22h00 sous les regards amusés de ses collègues.
Sur ces entrefaites, le lieutenant Sauvage et le sergent Colcomb
interviennent à leur tour. Ils descendent un He 111 et en endommagent un second
qui parvient à s'échapper à la faveur de l'obscurité. Les observateurs du
convoi signaleront quatre bombardiers détruits plus un probablement. Les avions
allemands couleront le cargo britannique de 6 500 tonneaux Fort Fitzgerald et endommageront trois
autres bâtiments en utilisant des bombes radioguidées Hs 293.
Le retour ne fit pas sans mal. A l'atterrissage, le P-39 n°384 du
Sgt Colcomb percute un tracteur qui traversait la piste pour aller tracter
l'appareil du sgt/c Le Bras. Le pilote fut extirpé de son avion en flamme in
extremis.
Il se porte alors
volontaire pour le groupe « Normandie »,
qui deviendra le célèbre « Normandie-Niemen », avec Jean Sauvage (ne pas confondre avec Roger Sauvage du même
Groupe, auteur de « Un du Normandie Niemen », qu'ils
rejoignent à Toula en U.R.S.S. le 7
janvier 1944. Une fois nommé Aspirant, il est affecté à la troisième
escadrille, qui vole sur les fameux Yakovlev 9, remplacés, un peu plus tard, à
bout de souffle, par un appareil encore plus performant, le Yakovlev 3 (voir fiches en bas de page). A la tête
de cette escadrille appelée « Cherbourg »,
L’aspirant
Gabriel MERTZISEN
en
U.R.S.S. au Groupe « Normandie-Niemen »
En octobre, Gabriel
Mertzisen abat trois avions allemands en huit jours et clôt sa liste des
victoires par un dernier Messerschmitt 109 le 14 janvier 1945. Il est lui-même
abattu le 27 mars 1945 mais s'en sort indemne. Il reviendra triomphalement en
France le 20 juin 1945 avec tous les héros de « Normandie-Niemen »
aux commandes de leur appareil offert par Staline, en remerciement de leurs
exploits.
En octobre 1945,
sous/Lieutenant depuis avril, est nommé à la Direction des Transports Aériens
(D.A.T.), puis au Groupe de Transport 4/15 de Chartres l'année suivante.
Il passe ensuite sept mois
en opérations en Indochine à partir de novembre 1947, pour être affecté à son
retour, au GT 3/61 "Poitou" (ex 4/15) qui vole alors sur des
trimoteurs Junkers 52 « Toucan », dérivé civil de l’appareil militaire
construit à des milliers d’exemplaires par les Allemands pendant la guerre. Un
an plus tard, maintenant Lieutenant, il rejoint à Persan- Beaumont l’ELA 1/56
« Vaucluse" qui dispose de différents appareils (Goéland, Baltimore,
Barracuda, Pingouin, Dakota, Siebel…).
GT 4/15
puis GT 3/61 POITOU
ELA 1/56 VAUCLUSE
Il est nommé capitaine en
1950.
En pleine guerre froide, il
se tue le 30 septembre 1951, décollant de Lahr en Allemagne de l'ouest au cours
d'un vol de nuit, dit officiellement « d’entraînement » (1a et b), aux commandes d’un
monomoteur biplace Fairey Barracuda. Il repose dans le cimetière de Montfermeil
en Seine Saint-Denis. La médaille aéronautique lui a été décerné à titre
posthume.
Fairey
Barracuda
(1a) Le GAM 56 est né du désir exprimé par le général de Gaulle
d'avoir une escadrille de missions spéciales totalement indépendante des
Anglais. Le bureau central de renseignement et d'action a créé sa propre
escadrille à partir de février 1944. Cette unité autonome débute avec deux
Lysander récupérés au Moyen-Orient. Constituée à Alger, l'escadrille travaille
en pool avec les Anglais du 148th Squadron of special duties à partir de
Brindisi, puis de la Corse pour préparer le débarquement de Provence. En septembre
1944, l'escadrille s'installe au Bourget. Elle prend l'appellation d'ELA 1/56
le 1er mai 1945, entrant de ce fait officiellement dans l'armée de l'air avec
des matériels variés (Morane 500, Cessna VC7, Junkers 52), elle assure les
missions que lui confient les services spéciaux français. Au début de 1946,
l'ELA s'installe à Persan-Beaumont, et prend le nom de "VAUCLUSE"
en 1947 avec comme insigne les armes de la ville d'Avignon. Avec la Guerre
froide et la crise de Berlin, l'escadrille s'étoffe peu à peu (Goéland,
Baltimore, Barracuda, Pingouin) et Persan devient une véritable base
aérienne…etc…
(1b) Pour en savoir un peu plus sur l’activité réelle de Gabriel Mertzisen
au sein du « Vaucluse », lire un petit extrait des Mémoires de
P.A. Thébault, « … D’un pépin à l’autre ».
Suzanne MERTZISEN-BOITTE
Le 12 novembre 1938,
Gabriel Mertzisen avait épousé Suzanne, Camille, Raymonde, Marguerite Boitte,
née le 15 mai 1919 à Colombes dans le département de la Seine (maintenant Hauts
de Seine), de Edmond, Alphonse Boitte et de Louise, Amélie Lemesle. Une petite
fille, Danielle, était née l’année suivante. À Alger, ils ont habité après
l’armistice au numéro 20 de la rue de Constantine, mais la guerre a séparé le
couple dont le divorce sera finalement prononcé le 24 avril 1944.
Le 18 janvier 1943, Suzanne
Mertzisen s'engage pour la durée de la guerre et entre dans le Corps Féminin
des Transmissions. Elle fait partie de celles qu'on surnomme les Merlinettes
(du nom du chef des Transmissions, le colonel Merlin). Un centre d'entraînement
a été installé à Staouëli près d'Alger. Elle se porte volontaire pour rejoindre
le 2ème Bureau d'Alger, commandé par Paul Paillole, qui a besoin
alors de spécialistes radio.
En janvier 1944, elle est
dirigée avec d’autres camarades vers le Bureau Central de Renseignement et
d'Action d'Alger (B.C.R.A.A.) puis de Londres (B.C.R.A.L.). En Angleterre,
elles suivent deux stages de formation opérationnelle, à Saint Albans et à Ringway,
près de Manchester. Le programme est très complet : renseignement, topographie,
identification des effectifs et matériels ennemis, repérage des objectifs à
bombarder, sport de combat, tir, maniement des explosifs, conduite et mécanique
auto et moto, parachutisme, transmissions...
Suzanne Mertzisen est
parachutée dans la nuit du 5 au 6 avril 1944 avec plusieurs de ses camarades
dans la région de Limoges d’où elles regagnent Paris. On la connaît alors sous
différents pseudonymes : Suzy, Leroy ou Lemesle. Le jeudi 27 avril 1944,
elle est arrêtée avec ses compagnons suite à une délation. La Gestapo a trouvé
dans leurs chambres deux postes émetteurs et quatre revolvers.
Les membres de ce groupe
sont internés à Fresnes avant d'être déportés à Ravensbrück, probablement dans
le convoi parti de Compiègne le 8 août 1944. Après avoir demandé plusieurs fois
au commandant du camp leur transfert dans un camp de prisonniers de guerre, les
jeunes femmes sont convoquées le 18 janvier 1945 vers 16h au bureau du camp. A
partir de là, les témoignages laissent place à des suppositions...
Elles pourraient avoir été
fusillées ou pendues sur un gibet qui avait été construit dans le courant de
l'année 1944, à côté du crématorium... (1)
Suzanne Mertzisen sera
déclarée "Morte pour la France".
Le dimanche 26 août 2012 à
Colombes, au cours de la traditionnelle commémoration de la Libération, une
plaque a été dévoilée à son hommage à l’angle des rues Saint-Denis et de
l’Orme. Sa fille, ses petits-enfants, ses anciennes camarades de résistance, des
officiers représentant le corps des Transmissions, étaient présents et la
médaille de chevalier de la Légion d’Honneur a été remise à titre posthume à sa
fille dans les salons de l’Hôtel de Ville.
Le 30 septembre 2017 un monument a
été érigé à proximité de Jouac (Haute-Vienne) à l’endroit où, dans la nuit du 5 au 6 avril 1944, Marie-Louise
Cloarec (28 ans), Pierrette Louin (25 ans) et Suzanne Mertzisen-Boitte (26 ans)
ont été parachutées.
Suzanne MERTZISEN-BOITTE sur le site Mémorial genweb
(1) Un ouvrage qui semble
apporter des éléments nouveaux sur le décès
de Suzanne MERTZISEN a été publié en 2016 :
« Si c’est une femme »
Vie et mort à Ravensbrück
de SARAH HELM
Calman-Levy
Reporter britannique Sarah Helm, correspondante pour The Sunday Times et The Independent s’est un jour intéressé
au SOE, le service secret britannique à l’œuvre entre 1940 et 1945. De fil en
aiguille, elle a entamé l’écriture d’une biographie de Vera Atkins (1908-2000),
membre du SOE chargée de recruter des agents parachutés en France pour soutenir
la Résistance. En 1945, Vera Atkins se lança à la recherche des Britanniques du
SOE disparues pendant le conflit. Une douloureuse enquête dans l’Allemagne en
ruine, au cours de laquelle elle découvrit que plusieurs d’entre elles avaient
été déportées au camp de concentration pour femmes de Ravensbrück...
EXTRAIT :
« A leur arrivée,
les Britanniques avaient été envoyées dans des camps satellites tandis que les
quatre Françaises étaient restées à Ravensbrück, où Yvonne s'était liée
d'amitié avec l'une d'elles, Jenny Silvani. Comme les Britanniques, les
Françaises s'attendaient à être exécutées comme espionnes, mais il ne se passa
rien. Puis, début janvier, peut-être plus optimistes parce que la fin de la
guerre approchait, elles décidèrent de se plaindre de leur traitement. Jenny
alla voir Yvonne au Revier et lui dit qu'une camarade, Suzanne Mertzisen, était allée réclamer à Suhren le droit de recevoir
des colis de la Croix-Rouge. Suhren lui répondit d'un ton courtois. « Je
subodore que l'officier SS l'avait très bien reçue : ils allaient voir ce
qu'ils pouvaient faire »
Deux jours plus tard,
Suzanne fut convoquée chez Suhren, cette fois avec Jenny Silvani, qui retourna
voir Yvonne pleine d'optimisme. Elles avaient été une fois de plus « très bien
accueillies, et Jenny m'a raconté que le SS semblait avoir reçu des ordres de
Berlin les concernant : un télégramme bleu était posé sur son bureau, mais elle
n'avait aucune idée de ce qu'étaient ces ordres. Il leur dit que leurs demandes
avaient été prises en compte et qu'elles en sauraient plus mais qu'elles
devaient se rendre à l'appel ».
Une semaine après, Jenny
retourna voir Yvonne : elles avaient été convoquées une troisième fois. « C'est
la dernière fois que je l'ai vue. J'ai appris le lendemain qu'on avait aperçu
les quatre filles dans leurs robes rayées devant le bureau des SS gardés par
des SS en armes, ce qui était tout à fait inhabituel. Un camion les a
emportées. J'ai su par la suite qu'elles avaient été pendues »
Personne ne fut témoin de
la pendaison, mais le retour de leurs vêtements en apporta plus ou moins la
confirmation, observe Yvonne. Dans la montagne de vêtements de Veffektenkammer,
on retrouva la robe grise de Suzanne
Mertzisen : il n'y avait trace ni de balles ni de sang. Une Allemande qui travaillait là y jeta un
coup d'œil et porta la main à son cou en signe de pendaison. »
Décorations du lieutenant Gabriel MERTZISEN
|
Officier de la Légion d'Honneur |
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Médaille Militaire |
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Croix de Guerre 1939 - 1945 (12 citations) |
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Croix de Guerre TOE |
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Médaille Coloniale |
|
Médaille Commémorative 1939 - 1945 |
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Mérite Libanais (Liban) |
|
Air Medal (USA) |
|
Médaille de la Victoire (URSS) |
|
Ordre de la Guerre pour le Salut de la Patrie (URSS |
|
Médaille aéronautique |
NOS DEUILS
ADIEU AU CAPITAINE MERTZISEN
Les obsèques du Capitaine Gabriel Mertzisen, ancien de
l'Escadrille « Normandie-Niemen », as aux huit victoires, ont eu lieu
le samedi 6 octobre 1951 à Montfermeil. C’est au cours d’une mission de nuit,
pendant les manœuvres qui viennent de se dérouler en Allemagne Occidentale, que
le Capitaine Mertzisen, de l’Escadrille de Liaison de Persan-Beaumont, s’est
tué, le 30 septembre. Après la cérémonie religieuse, le Commandant Roussillat,
Commandant l’E.L.A. de Persan-Beaumont, retraça la vie d’aviateur et de soldat
du Capitaine Mertzisen, puis le Commandant Morlane, des Parachutistes, dit un
dernier adieu à celui qui emmena tant des siens en mission, enfin, le
Lieutenant-Colonel Cuffaut, ancien du « Normandie-Niemen », compagnon
d’armes de Mertzisen, prononça les émouvantes paroles que voici :
« Le Colonel Delfino, pris par ses
hautes fonctions aux manœuvres Interalliées, m’a prié de l’excuser auprès de
vous, et c’est en son nom, en mon nom personnel, au nom de tous les Anciens du
« Normandie » que j’adresse, à notre vieux camarade Mertzisen, un
suprême adieu.
A ce jour, voici notre cinquante-sixième
compagnon du « Normandie-Niemen » qui disparaît, mort en service
aérien commandé. Alors que les combats meurtriers de l’Est ont pris fin depuis
six ans, chaque année, avec tristesse, nous mettons une petite croix devant les
meilleurs d’entre nous, nous nous serrons en rangs de plus en plus clairsemés
devant une tombe ouverte.
Aujourd’hui, c’est Mertzisen, frappé dans la
force de l’âge, dans toute la plénitude de ses moyens, que nous accompagnons
dans son ultime voyage Ce fut pour tous un excellent et joyeux camarade, pour
moi, pendant longtemps, mon compagnon de chambrée, mon frère d’armes. Calme,
tranquille, d’âme un peu poète, son optimisme régna au sein de la 3ème
Escadrille pendant les plus mauvais jours.
C’est avec des soldats de sa trempe que les
guerres se gagnent, gars sur lesquels on peut compter en n’importe quelle
occasion. Simple, courageux, faisant son devoir sans anxiété, sans exaltation
déplacée, sans grand geste, sans mot superflu, revenu glorieusement de la
guerre, il continua de servir... Il a servi jusqu’au bout, jusqu’au jour où la
cruelle destinée avait décidé de le mener.
Nous voici, nous tous, ceux qui l’aimions et
l’estimions, réunis pour te dire adieu, avec nos pauvres mots impuissants, nos
mots trop faibles pour dire notre peine, le souvenir que nous gardons de toi,
et la part que nous prenons à la peine de ta femme, de tous les tiens qui te
pleurent.
Nous avons tous, plus ou moins, ton image,
sur une photo, sur un film, un mot de toi dans nos archives, mais nous avons
surtout en lettres d’or, impérissables, au palmarès de notre régiment
« Normandie-Niemen », tes huit belles victoires sur l’ennemi, et
parmi tes citations, celle-ci que je lis avec émotion, car ce sera le plus bel
hommage que nous puissions te rendre :
« Mertzisen Gabriel : Sous-Lieutenant
du Groupe de Chasse III/5 « Normandie-Niemen». Chef de dispositif très sûr
qui s’acquitte toujours au mieux des missions les plus difficiles. Depuis le
26 février 1945, a effectué vingt-quatre missions de guerre au cours
des durs combats de la liquidation de la poche Sud-Ouest de Kœnigsberg et de
celle du Samland. Sans équipement spécial au-dessus d’une région maritime, et
souvent par des circonstances atmosphériques dangereuses, a combattu contre une
chasse adverse mordante et travaillant loin dans son propre territoire. De 12
avril 1945, a exécuté un mitraillage au sol ; le 27 mars 1945, alors qu’il
poursuivait un Me-109 au-dessus du terrain de Pillau, a eu son avion très
fortement endommagé par la D.C.A, n’a dû son salut qu’à son calme et sa
maîtrise. »
Le cortège, précédé par la Musique de l’Air, se rendit au
cimetière de Montfermeil où eut lieu l’inhumation. Les représentants des hautes
autorités militaires de l’Air présentèrent leurs condoléances à Mme Mertzisen
mère et à sa famille. Une nombreuse assistance, parmi laquelle les autorités
civiles de Montfermeil, le personnel de l’E.L.A. de Persan-Beaumont, les
anciens du « Normandie-Niemen » étaient présente. Le Capitaine
Mertzisen laisse une veuve encore alitée de son dernier-né — le 29 septembre —
et quatre enfants. C’est pour accomplir la mission dans laquelle il devait
trouver la mort, qu’il quitta les siens le jour de la naissance de sa fille
Hélène. Officier de la Légion d'Honneur, il totalisait 2 600 heures de
vol, 185 missions de guerre, 12 citations, 8 victoires officielles... Né à
Alger le 28 mai 1914, il avait donc 37 ans. »
Dans
« L’Echo d’Alger » des 20 et 25 octobre
1951 Montfermeil
Victoires de Gabriel MERTZISEN
Certains éléments
varient selon les sources !
Date |
Date |
Avion utilisé |
Avion détruit |
Unité |
Lieu |
1 |
23/06/41 |
D.520 |
Hurricane |
GC III/6 |
Rayack (Liban) |
2 |
05/07/41 |
D.520 |
Hurricane |
GC III/6 |
Deir ez Zor (Syrie) |
3 |
05/07/1941 |
D.520 |
Hurricane |
GC III/6 |
Deir ez Zor (Syrie) |
4 |
05/07/1941 |
P-39N |
He 111 |
GC III/6 |
Cap Ténès (Algérie) |
5 |
14/10/44 |
Yak 9 |
Ju 88 |
NN |
Trakehnen (Prusse E) |
6 |
16/10/44 |
Yak 9 |
Me 109 |
NN |
Goritten (Prusse E) |
7 |
22/10/44 |
Yak 9 |
Fw 190 |
NN |
Insterburg (Prusse E) |
8 |
14/01/45 |
Yak 3 |
Me 109 |
NN |
Insterburg (Prusse E) |
BELL AIRACOBRA P-39A |
|
Mise en service |
1941 |
Date de retrait |
1951
en France |
Nombre construit |
9 584
unités de 1940 à mai 1944 |
Équipage |
1 pilote |
Motorisation |
|
Moteur |
1
Allison V-1710-85 |
Puissance |
1 150
ch |
Dimensions |
|
Envergure |
10,36
m |
Longueur |
9,19 m |
Hauteur |
3,61 m |
Surface alaire |
19,79
m² |
Masses |
|
À vide |
2 500
kg |
Avec armement |
3 400
kg |
Maximale |
3 970
kg |
Performances |
|
Vitesse maximale |
540
km/h |
Plafond |
9 800
m |
Vitesse ascensionnelle |
1 100
m/min |
Distance franchissable |
1 100
km |
Armement |
|
Interne |
1 canon de 37 mm (30 Obus) 2 mitrailleuses Browning M2 de
12,7 mm dans le nez (200 coups) 2 mitrailleuses Browning M2 de
12,7 mm dans les ailes (300 coups) |
BELL
P-39 AIRACOBRA
Le Bell P-39 Airacobra était un chasseur
américain de la seconde guerre mondiale construit par Bell Aircraft
Corporation. Cet avion était de conception très moderne avec son
train tricycle et aux caractéristiques prometteuses sur le papier, avec sa
verrière panoramique, son armement de très gros calibre dans l'axe, son moteur
monté au milieu du fuselage et très facilement accessible, l'habitacle auquel
on accédait comme dans une voiture en évitant les acrobaties habituelles, et,
cerise sur le gâteau, de bonnes performances générales.
Mais il se révéla particulièrement
décevant comme chasseur par son infériorité manifeste contre les appareils
ennemis aux mains des américains dans le Pacifique et des Anglais en
Grande-Bretagne, qui en avaient commandés pour la RAF ; une escadrille qui
en avait été équipée et qui de se trouva aux prises avec la Luftwaffe eut des
résultats tellement mauvais qu’ils furent immédiatement retirés du combat, et
l’escadrille reçut immédiatement des Spitfire !
Par contre, il fut utilisé avec succès
comme avion d’appui au sol par les Français en Afrique du Nord et en Italie, et
surtout par les Soviétiques, qui bénéficièrent de la majorité de la production.
Ces derniers appréciaient beaucoup sa puissance de feu en couverture à basse et
moyenne altitude où il savait se montrer particulièrement percutant en attaque
au sol ou contre des bombardiers.
Son successeur très amélioré, le P-63
Kingcobra P-63 fut également utilisé par les Français en Indochine, car les
américains, tellement marqués par leurs échecs avec le P-39, ne voulurent même
les engager au combat sous leurs couleurs...
|
YAKOVLEV YAK-9D |
YAKOLVEV YAK-3 |
Mise en service |
Fin
1942 |
Juillet
1943 |
Date de retrait |
|
1950
en France |
Nombre construit |
16769 |
|
Équipage |
1 pilote |
|
|
Motorisation |
|
Moteur |
1 Klimov
M105PF2 et 3 V12 |
1
Klimov M 105 PF3 2 |
Puissance |
1
260ch et 1360 ch |
12220
ch |
|
Dimensions |
|
Envergure |
9,70 m |
9,20 m |
Longueur |
8,50 m |
8,50 m |
Hauteur |
2,60 m |
2,40 m |
Surface alaire |
17,15
m² |
14,85
m2 |
|
Masses |
|
À vide |
2 770
kg |
2100
kg |
Maximale |
3 080
kg |
2550
kg |
|
Performances |
|
Vitesse maximale |
600
km/h |
650
km/h |
Plafond |
10 600
m |
10800
m |
Distance franchissable |
1 400
km |
820 km |
|
Armement |
|
Interne |
1 canon ShVAK de 20 mm (120 Obus) 2 mitrailleuses UBS de 12,7
mm (200 coups) |
1 canon ShVAK de 20 mm (120 Obus) 2 mitrailleuses UBS de 12,7
mm (200 coups) |
Externe |
6 roquettes RS 82 |
|
YAKOVLEV YAK 9D
Le
chasseur Yak 9 a été construit à partir de l'expérience acquise dans les
alliages d'aluminium utilisés au début de 1942 pour le Yak 7D, appareil de
reconnaissance à long rayon d'action dérivé du Yak 7. Les premiers exemplaires
de ce nouveau chasseur Yak 9 arrivèrent dans les unités à la fin de l'année.
Dans le même temps, maintenant que l'Armée Rouge progressait, le besoin de
chasseurs à plus long rayon d'action, pour compenser la possible absence
d'aérodromes avancés, se fit sentir. Il fut satisfait par le Yak-9D qui, récupérant
quatre réservoirs d'aile, vit son rayon d'action être porté à 1400 kilomètres,
au lieu de 900.
Il
fut cependant grandement amélioré par les études aérodynamiques du TsAGI, au
début 1944, pour compenser l'augmentation de masse due aux réservoirs
supplémentaires.
Le
Yak 9D devint rapidement le chasseur majeur de la V.V.S., au côté du
Lavotchkine La 5. Contrairement à ses prédécesseurs, il était relativement
équivalent aux Bf-109G et aux Fw-190A. Bien que généralement moins rapide, il
était plus manœuvrable. Il fut, entre autres, l'appareil du 1er régiment de
chasse polonais et du Groupe de Casse « Normandie-Niemen » jusqu’à sa
transformation sur Yak 3.
YAKOVLEV YAK 3
Développé
par Antonov alors membre du bureau d'Alexandre Yakovlev à partir du Yak-1M, cet
avion était expressément destiné au combat contre les chasseurs à basse et
moyenne altitude. Entre 2 500 et 3 000 mètres, il avait une maniabilité et
une vitesse supérieures aux appareils allemands et alliés contemporains pour
une masse bien inférieure, ce qui lui valut son surnom de « Moustique ». La
structure avait été allégée à outrance et son moteur optimisé pour fournir son
maximum de puissance en dessous de 5 000 mètres. Vers la fin de la guerre, des
exemplaires furent dotés des moteurs Klimov Vk107 de 1 700 ch, puis Vk108.
Le
Yak 3 fut engagé à partir de juillet 1943 et il acquit rapidement un ascendant
sur la chasse allemande, des instructions conseillant aux pilotes de la
Luftwaffe d'éviter le combat avec des chasseurs Yak « sans radiateur
d'huile sous le moteur ». Parmi les unités qui l'utilisèrent, il y a eu le
régiment de chasse de Varsovie et le Groupe de Chasse
« Normandie-Niemen » qui vola jusqu'au début des années 1950 avec les
exemplaires qu'il avait ramenés en France.
Informations rassemblées
par
Le régiment de chasse Normandie-Niemen
Notes documentaires et études : juin 1945
C'est dans ses propres
avions, des appareils de chasse russes du type Yak, que le régiment
Normandie-Niemen revient en France, après près de trois ans de combats sur le
front russe. Les appareils qu'il monte ont été offerts par la Russie soviétique
à l'aviation française. Voici un résumé de ce qu'a été pour le régiment
l'histoire de ces trois ans :
En 1942, le Général de
Gaulle décida d'envoyer un groupe d'aviateurs français en Russie, pour y
combattre aux côtés de l'armée soviétique. C'est ainsi que fut créée en Syrie
l'escadrille « Normandie ».
Sur l'ordre du Général Vallin, alors commandant des Forces aériennes françaises
libres, 14 pilotes et 15 mécaniciens partent pour la Russie, passant par
l'Iran, la mer Caspienne et l'Oural. Ils arrivèrent à Moscou à la fin de
novembre. Durant l'hiver, particulièrement rigoureux, ils poursuivirent leur
entraînement, sous les ordres du Commandant Tulasne.
En mars 1943, l'escadrille,
équipée d'avions de chasse russes du type Yak 1, fut envoyée au front dans le
secteur d'Orel. De mars à juillet, il n'y eut pas de grande offensive
russe : les missions du groupe Normandie consistèrent en exercices de chasse
d'accompagnement effectués aux côtés du groupe soviétique « Doumtchesko ». En juillet 1943, les pilotes, passés au
nombre de 20, participèrent à la bataille d'Orel. Pendant les sept premiers
jours de la bataille, du 12 au 19 juillet, ils n'eurent pas un instant de
repos. L'escadrille accomplit 138 missions d'escorte ou de couverture des
troupes de terre. Elle livra 70 combats. 15 pilotes français abattirent 19
avions ennemis et en endommagèrent plusieurs autres. Le 17 juillet, le
Commandant Tulasne était porté disparu après un combat aérien dans le secteur
d'Orel.
L'escadrille reçoit alors
de nouveaux appareils du modèle Yak 9. Le Commandant Pouyade en reçoit le
commandement, et il conduit ses pilotes au combat dans le secteur de
Spass-Demiansk, pendant la bataille de Briansk. L'escadrille participe aussi
aux batailles de Smolensk et d'Orcha, et est décorée de l’ordre « Pour la guerre mondiale » et
de l’ordre « Pour la défense de la
Patrie ».
A la fin d'août 1943,
l'escadrille prend part à l'attaque russe sur le front de Yelna. En deux jours,
12 appareils ennemis sont abattus ; 2 autres le sont probablement. A |a
fin de l'offensive, le groupe avait totalisé 51 victoires et endommagé en outre
12 appareils ennemis. A cette occasion, quatre pilotes sont décorés de l'ordre
de la « Guerre pour le salut de la
patrie ».
Le 19 septembre, le groupe
attaque hardiment une puissante formation de bombardiers allemands qui
menaçaient d'atteindre les troupes soviétiques ; les lieutenants Lefèvre,
Barbier et Risso se distinguent au cours de l'action et le Général Gromoy-Promine
leur consacre une brillante citation.
Du 1er au 23
octobre, 13 pilotes français appuient l'offensive d'Orcha. Ils remportent 11
nouvelles victoires.
En novembre, l'escadrille
est envoyée au repos : elle totalise alors 77 victoires certaines, 9
probables et 15 appareils endommagés. C'est pendant l'hiver 1943-1944 que
l'escadrille devint le régiment « Normandie ».
Le régiment regagna le
front dès le mois de mai 1944. En juillet, il prit part à l'offensive dans le
secteur de Minsk. Dans la seule journée du 1er juillet, il effectua 51
missions. En août, il soutient les troupes soviétiques qui forcent le passage
du Niemen et prennent Marienpol. Le Maréchal Staline cita le régiment à l'ordre
du jour il reçut le titre d'Aviation de la Garde.
Au 1er septembre 1944, le régiment
comptait 40 pilotes ; il totalisait 89 victoires homologuées et 15
appareils endommagés et probablement détruits, soit au total 104 victoires. 4
pilotes avaient été décorés de l'ordre du « Drapeau
Rouge » (...) : Lieutenant Albert Marcel (...), Lieutenant Risso
(...), Capitaine Mourier (...), Lieutenant-colonel Pouyade (...).
Cependant, l’activité du
régiment Normandie ne se ralentissait pas. Il prend part aux batailles de
Lituanie et de Prusse orientale. Ainsi, entre le 13 et le 17 janvier 1945, le
régiment abattit 24 avions allemands et en endommagea 7 autres. Au cours des mêmes
opérations, le régiment était cité pour la troisième fois à l’ordre du jour par
le Maréchal Staline, pour son active coopération au franchissement de la
rivière Pregel.
En février, malgré des
conditions atmosphériques défavorables, temps incertain, plafond bas, gel et
dégel, malgré la prédominance du vent d'ouest qui favorisait les Allemands, le
régiment se distingue encore. Les Allemands ont, pour la première fois, mis en
ligne de nouveaux appareils de chasse, munis de moteurs plus puissants et
appartenant à des escadres d'élite. Dans l'ensemble, les combats furent plus
rares, mais plus acharnés que le mois précédent. Malgré la valeur des pilotes
ennemis et leur méfiance accrue, les résultats du régiment « Normandie » ont été remarquables.
Plus de 300 heures de vol,
réparties en 375 missions de guerre, ont été effectuées. Au cours de ces
missions, 50 combats aériens ont été livrés, 9 avions ennemis ont été abattus
contre 5 des nôtres perdus ou disparus, 7 autres fortement endommagés. Au sol,
nos aviateurs ont mitraillé 2 terrains, coulé 1 vedette, détruit 2 camions et
fait exploser un hangar.
Au 1er mars 1945, « Normandie » avait accompli
près de 3 400 missions, au cours d'environ 3 000 heures de vols de
guerre (ses pilotes ayant accompli au total environ 5 500 heures de vol)
et livré 800 combats, il comptait à son actif 258 victoires officielles, 34
probables. 42 appareils ennemis ont été endommagés ou détruits au sol, 132
camions, 24 voitures, 22 locomotives, 19 véhicules hippomobiles, 27 trains, 3
usines, 8 gares, 4 cantonnements, 5 terrains d'aviation, 1 vedette, ainsi que
des tranchées, des chars, des péniches et des remorqueurs ont été attaqués et
détruits.
Ces magnifiques résultats
ont coûté à « Normandie »
13 de ses pilotes tués, 29 disparus et 6 blessés gravement.
Le régiment devait encore
une fois être cité à l'ordre du jour par le Maréchal Staline, à l'occasion de
la prise du port de Pillou, sur la Baltique. Il changea encore une fois de
commandant, et passa sous les ordres du Lieutenant-colonel Delfino.
En février, le communiqué
suivant était publié au Kremlin, à l'occasion de la remise de décorations aux
pilotes du régiment :
« Le Présidium
du Soviet suprême de l'URSS publie l'ordre du jour suivant à l'occasion de la
remise de décorations russes à des aviateurs français du régiment de chasse
« Normandie-Niemen ».
Pour
l'accomplissement remarquable des missions militaires qui leur furent confiées
par le Commandement sur le front de lutte contre les envahisseurs allemands et
pour le courage déployé dans ces occasions, les décorations suivantes sont
accordées :
Drapeau
rouge
Aspirant
Ordre
Alexandre Nevski
Lieutenant
Risso Joseph.
Ordre de
la guerre pour la Patrie (1ère classe)
Aspirant
Bayssade Jean; Lieutenant Bertrand Jean ; Commandant Delfio Louis ; Aspirant
Dechanel
Ordre de
la guerre pour la Patrie (2ème classe)
Lieutenant
Amarger Maurice ; Lieutenant Verdier Marc ; Aspirant Versini Roger; Aspirant
Gaston
Ordre de
l’Etoile rouge
Aspirant Menu
Lionel; Aspirant Schoendorff Joseph.
Le Président du Présidium
du Soviet suprême de URSS :
signé :
KALININE
Le Secrétaire
du Présidium du Soviet suprême de URSS :
signé :
GORKINE
Kremlin, 23 février
1945 »
Le titre de Héros de l'Union
Soviétique fut conféré à trois aviateurs français : le Capitaine de la
Poype, le Capitaine Albert et le sous-lieutenant
« Lieutenant
Marcel Lefèbvre, du régiment de chasse « Normandie ». Jeune commandant
d'escadrille, animé des plus belles vertus militaires et d'une absolue
confiance dans la victoire. Affecté au groupe « Normandie » depuis sa création,
en est rapidement devenu un chef de file aimé et estimé de tous. Au cours de
128 missions de guerre, a obtenu, sur le front germano-soviétique, 11 victoires
officielles, 3 probables et 2 avions endommagés. .Le 28 mai 1944, a été
gravement brûlé dans son avion, qui avait pris feu en plein vol, au retour
d'une mission de guerre, dans le secteur de Vitebsk. — Mort à Moscou des suites
de ses blessures, le 5 juin 1944. Totalisant 1 300 heures de vol.
A été un
magnifique propagandiste français en Union Soviétique, où il était estimé de
tous ceux qui l’on approché, et où sa réputation de bravoure, de modestie et de
patriotisme s'était répandue jusqu'aux coins les plus reculés de l’immense
Russie. Est et restera, dans ce pays, le symbole du Français qui a donné sa vie
pour que la France vive. »
Le Journal de Marche du
Groupe de Chasse GC.3 « Normandie Niemen »
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En haut à gauche : Yves FAUROUX, En haut à
droite : R PENVERNE, J. LEMAIRE, G. MERTZISEN, J. ANDRÉ, H. BOUREAU
(08/1944) En bas à
gauche : Le Général DE GAULLE décore G. de SAINT MARCEAUX, L. CUFFAUT, C
de LA SALLE, M. CHARRAS, aspirant MERTZISEN (12/1944) En bas à
droite : s/lt Roger SAUVAGE, général KHRIOUKINE, cne R. de LA POYE,
lt/col DELFINO, s/lt ANDRÉ, s/lt LORILLON, s/lt MERTZISEN Général
CHIMANOV, Maréchal NAVIKOV, Ministre LOVOVSKY, Général CATROUX, Général PETIT
05/1945) |
Gabriel MERTZISZEN et son mécanicien soviétique |
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La 3ème Escadrille à Doubrowka en 1944 : ANDRÉ, PENVERNE,
SCHICK, Jean SAUVAGE, MIGUEL, MATRAS, Le MARTELOT, De
GEOFFRE, BAYSSADE, derrière lui PIERROT, Maurice CHALLE, CACHANT, DOUARRE,
Gabriel MERTZISEN et MONIER |
Gabriel MERTZISEN et un sous-officier radiotélégraphiste russe |
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21 Juin 1945 – Le Bourget - Les sous-lieutenants LEMARE, ANDRÉ et
MERTZISEN |
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Les Colonels POUYADE et DELFINO Commandants
du régiment Photo du
livre « Normandie-Niemen » de |
« Un du Normandie-Niemen » Roger
SAUVAGE Cliquez sur l’image ! |
L'aérogare
du BOURGET pendant la cérémonie de réception du Groupement « Normandie-Niemen »
- 21 juin 1945 Photo du
livre « Normandie-Niemen » de |
Vidéo : le retour du « Normandie-Niemen » en France
Le Jour de Gloire du
« Normandie Niemen » par Many Souffan – Avions n°205
|
Un des rares exemplaires du «Journal de Marche
de l’Escadrille Normandie Niemen », œuvre collective du Groupe édité en
1946, portant les signatures de pilotes survivants : 1. Robert Delin - 2. Yves Mahé – 3. Piere
Bleton - 4. Joseph Risso – 5. Gabriel Mertzisen - 6. Constantin Feldzer - 7.
Charles de la Salle – 8. Louis Delfino
9. ?? - 10. Léon Ougloff 11/13. Georges de Friédé - 12. Charles
Reverchon – 14. Gaël Taburet – 15. 20. et le fac-similé du célèbre texte du Général
de Gaulle, écrit lors de la remise au Régiment de la « Croix de la
Libération » : « Sur la terre russe, martyrisée comme la
terre française et par le même ennemi, le Régiment « Normandie »,
mon compagnon,
soutient, démontre, accroît la
gloire de la France. - Moscou, le 9
Décembre 1944 – Signé : Charles de Gaulle |
Remerciements à Laurent Alexandre Roger COURTOIS pour l’identification
des signatures (11/2016 et 01/2018)
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Alignement des trois YAK 3 de l’Escadrille
« Normandie-Niemen » qui participèrent
au meeting de Rouen du 8 juin 1947 Collection
Michel BESNARD |
Le YAK 3 n°37 de l’Escadrille « Normandie Niémen » qui
participa à ce meeting et qui
termina son exhibition sur le ventre. Bernard Izabelle sur le moteur. Collection Michel
LEVEILLARD |
Remerciements à
Compléments : les trois pilotes qui volèrent sur ces YAK 3 au Madrillet
étaient les lieutenants Jean GISCLON (1913/2009), Gérard
COLCOMB (1920/1963) et André ONDE
(1918/2004), qui n’étant pas des anciens du Normandie-Niemen, étaient sans
doute peu familiers du pilotage de ces avions soviétiques. C’est peut-être ce
qui explique que jean GISCLON posa son appareil un peu trop violemment :
une des jambes du train d’atterrissage s’affaissa et le YAK termina sa
démonstration par un magnifique cheval de bois…
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Des passionnés de « Normandie-Niemen ont réalisé ces
maquettes de Yakolev… |
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Timbre « Normandie-Niemen » 1969 -
25ème anniversaire de la libération |
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Octobre 2012 Une
correspondance de Monsieur Charles Maingon. Je
suis Charlie Maingon, 82 ans, un cousin par alliance de Gabriel Mertzisen et
j'ai quelques informations à vous communiquer. J'ai
connu Gaby en 1947, car il avait fait la connaissance de ma cousine germaine
qui était PFAA au ministère de l'Air, Bd Victor. Ils se sont mariés durant l'été 1947, à
Montfermeil, et se sont installés chez ma tante, rue des Fauvettes. Je les ai
rejoints début 1949, étant devenu orphelin entre temps. Je
l'ai toujours considéré comme un grand frère ; nous avons construit un
poulailler ensemble dans le jardin... J'ai suivi ses différents voyages : par
exemple, une mission au Groenland, pour parachuter du ravitaillement à la
mission Paul-Émile Victor, d'où il avait ramené un chien Groenendael, le
service de la "valise diplomatique" auprès des capitales étrangères
autour de la Méditerranée... C'est
lui qui m'a donné l'envie de faire de l'aviation... J'ai commencé par du vol
à voile sur le terrain de Lognes-Emerainville. Je devais être pris comme
élève-pilote boursier à Chelles-le-Pin, mais la visite PN m'a recalé pour un
problème de vue. Bref,
je me suis engagé par devancement d'appel, en février 1950 : classes à
Nîmes-Courbessac, suivis d'un stage de détecteur radar à Etampes et d'une
affectation à la Station Maître Radar de Meaux-Chambry. Par
la suite, j'ai effectué un stage au CICOA de Dijon, pour obtenir un brevet de
Contrôleur adjoint d'Opérations aériennes. J'étais
à Meaux en septembre 1951 lorsque j'ai appris son décès accidentel en
Allemagne ; j'avais même obtenu l'autorisation d'aller reconnaître son corps,
mais le déplacement a été suspendu. J'ai
assisté à ses obsèques dans le carré militaire du cimetière de Montfermeil. De
son second mariage, il a eu 3 enfants, deux garçons et une fille posthume. Gaby
m'avait offert le livre de marche du Normandie-Niemen, avec, en page de
garde, la signature d'une dizaine de pilotes de l'escadrille. Ce livre, ainsi
que des affaires personnelles, ont été laissés en garde chez sa veuve, lors
de mon départ pour l'Indochine. A mon retour, ayant demandé à être affecté en
Algérie, ce n'est que beaucoup plus tard que j'ai pu revoir ma famille, sans
pouvoir remettre la main sur ma valise... à mon grand regret ! J'ai
le souvenir d'avoir pu feuilleter le dernier carnet de vol de Gaby, qui
mentionnait son ultime mission en Allemagne : mort en S.A.C. (Service Aérien
Commandé). Des incertitudes persistent au sujet de cette mission ; il faisait
une météo exécrable cette nuit-là ; le pilote avait demandé qu'elle soit
annulée, mais l'ordre de décoller vint de la hiérarchie et il dut s'exécuter.
On connaît le dénouement. Le malheur c'est qu'il laissait deux orphelins et
ma cousine était dans son dernier mois de grossesse. Sur
la photo de Gaby prise en Syrie, il a encore des cheveux bien que son front
soit dégarni. Lorsque je l'ai vu pour la première fois, à Montfermeil, en
1947, le crâne était chauve et il ne lui restait plus qu'une petite couronne
de cheveux des oreilles à la nuque... Charles
Maingon Charles Maingon, né le 05/12/1930 à Ning-Po en
Chine est décédé le 14/03/2020 à Lanion |
Les hommes du GC III/6 - Historique officiel du GC III/6 - Livre de
marche de la 5° - Livre de marche de la 6°
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