Cette page fait partie
du : Site Personnel de François-Xavier BIBERT
C’est une annexe à la
page : BA 122 de
Chartres – Souvenirs
... faisant partie du
dossier : Les hommes du
Groupe de Chasse GC III/6
Bonne navigation....
L’album photo de Jean BÉTRANCOURT
Toutes les photographies sont extraites de la
collection Bétrancourt – Droits réservés
Voir en bas de page :Michel Leveillard
Les Débuts : Le Bourget – Istres
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Page de garde de l’album photo de Jean BÉTRANCOURT |
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1927 – Le Bourget 34ème Régiment d’Aviation Militaire Agé de 20 ans,
vivant à Rouen, Jean Bétrancourt a pu choisir son
arme parce qu’il a obtenu un bon classement à sa préparation militaire. Il effectue
son service au 34ème Régiment d’Aviation du Bourget qui comprend à cette
époque 5 groupes, soit 11 escadrilles équipées principalement de
SPAD 13. C’est
l’époque des grands raids, et il côtoie des aviateurs célèbres comme Weiss,
Pelletier d'Oisy... |
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21 mai 1927 – Le Bourget Atterrissage du "Spirit-of-Saint-Louis" ... et il est
aux premières loges pour assister à l’arrivée triomphale de Charles Lindbergh
qui vient de réussir la première traversée de l’Atlantique Nord. |
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21 mai 1927 – Le Bourget Atterrissage du "Spirit-of-Saint-Louis" Lindbergh
entouré de quelques prestigieux pilotes français : de gauche à droite :
le commandant Pinsard, commandant le camp militaire
du Bourget et As de 14-18, Mr Herrick Jr, ambassadeur des Etats-Unis en
France, le Sergent Michel Détroyat (futur pilote
d’essais chez Morane-Saulnier), Charles Lindbergh, le colonel Poli-Marchetti
(commandant le 34ème RA) et le commandant Weiss (commandant
d’escadrille au 34ème RA, déjà célèbre pour plusieurs grands raids
et qui va encore s’illustrer, trois mois plus tard, lors de son périple avec Jean Assollant vers Moscou et le Caucase à bord d’un Potez
25). |
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Relique du "Spirit-of-Saint-Louis" Il participe
comme bien d’autre à la fête et peut même « récupérer » un précieux
morceau de toile de l’appareil, relique qui figure évidemment en bonne place
dans son album. Renforcé dans
sa passion, il va se porter volontaire pour entrer à l’Ecole de Pilotage
d’Istres. |
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1927 – Istres Ecole de Pilotage A
gauche : Jean Bétrancourt devant un Nieuport 29 |
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1927 – Istres Ecole de Pilotage Il se lie d’amitié
avec son moniteur, Honoré Carlier, qui malheureusement trouve la mort
quelques temps plus tard. |
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1927 – Istres Ecole de Pilotage Son premier
appareil fut un Morane MS.35
«Parasol » |
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1927 – Istres Ecole de Pilotage Il est breveté sur un Caudron 59 le 12 novembre 1927. Biplace
d'entraînement Biplan
-Construction en bois, revêtement entoilé Envergure :
10.24 m Longueur :
7.80 m Hauteur :
2.90 m Masse
à vide : 700 kg - Masse totale : 990 kg 1 moteur
Hispano-Suiza 8Ab de 180 CV Vitesse
maximale : 170 km/h Montée
à : 2000 m en 15mn Plafond
: 5500 m Autonomie
: 500 km |
CHARTRES – Parc d’Aviation 22 – 22ème
RABN
L’aventure de Coursac
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Farman
« Goliath » F-63 Bn4 - Coursac (24) En 1928, Jean
Bétrancourt est affecté à la 3ème escadrille du 22ème R.A.B.N.
(Régiment Aérien de Bombardement de Nuit) de Chartres. Deux belles
photos se trouvent sur la page consacrée à la B.A. 122 de
Chartres, dont celle d’un bombardier LeO 20
qui commençait à remplacer les vieux Farman à la même époque. Le jeudi 5 juillet 1928 à 14h40, lors
d’un vol sur le circuit Chartres-Pau–Marseille–Lyon-Chartres, l’appareil
piloté par Jean Bétrancourt est victime d’une panne
de moteur à Coursac (Dordogne) quelques minutes avant de survoler Bergerac.
Il réussit à poser son appareil sans casse dans un terrain fort accidenté, au
lieu-dit les Goujatoux, comme en témoigne la
photographie ci-contre. |
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Les 5
aviateurs restèrent près d’un mois sur place, bien accueillis et hébergés par
les habitants du lieu (voir nota *), pendant que les services techniques de
la base de Cazaux s’employaient à changer un des deux moteurs Jupiter de 420
CV de l’appareil. L’appareil
fut évidemment une attraction locale fort imprévue qui attira bien entendu
beaucoup de monde. L’équipage
était composé de : Lieutenant Cassagnau : chef de bord Sergent Richmann : mécanicien Caporal Bétrancourt : pilote Caporal Dantés : radiotélégraphiste Caporal
Deschamps : mitrailleur |
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Insigne de la 3ème escadrille du 22ème RABN Tradition VB 101 |
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Le dimanche 8 juillet, les curieux
arrivèrent de fort loin et les jeunes aviateurs furent accaparés surtout par
les belles de la région, très attentives certainement aux explications
« techniques » qu’ils fournissaient de bonne grâce ! |
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Le mardi 31 août, une fois les réparations terminées, le bombardier
pu être déplacé au bout d’un terrain permettant son décollage. Jean Bétrancourt réussit sans problème à lui faire prendre
l’air et à gagner Cazaux, à 200 km de là, pour que les réglages définitifs du
nouveau moteur puissent y être faits... Les aviateurs purent repartir à
Chartres le mercredi 8 aôut... |
(*) Nota :
Les Aviateurs ont été logés d’abord chez M. de Vivies,
Châtelain de Marsaguet, à proximité des Goujatoux. Ensuite Jean Bétrancourt
a été accueilli par le Directeur de l’Ecole de Coursac, qui a sympathisé avec
lui au point d’héberger la femme du pilote en 1940 au moment de l’exode. Une
bien belle histoire ! Le Domaine de Marsaguet
n’appartient plus aujourd’hui à la famille de Vivies :
ses nouveaux propriétaires, qui ont été contactés en 2009, ignoraient tout de
cette histoire. Une petite enquête leur a permis d’apprendre qu’un de leurs
proches voisins, âgé de plus de 80 ans, s’en souvenait et qu’il connaissait
l'endroit où s'est posé l'avion ; enfant, juché sur les épaules de son
père, il avait pu apercevoir le gros bombardier...
Ci-dessous
les deux pages du « Carnet de Vol » de Jean Bétrancourt
correspondant à cette aventure
A.C.N. - Aéroclub de Normandie
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1929-1931 – ROUEN – LE MADRILLET Dés son retour à la vie civile en 1929, Jean Bétrancourtva
consacrer tous ses loisirs à la vie de l’A.C.N. (Aéro-Club de Normandie) qui
vient d’être créé au Madrillet, à l’endroit où sont
maintenant construits le parc des expositions et le « Zénith » de
Rouen. Un des
premiers appareils de l’A.C.N. fut ce Caudron 232
immatriculé F-AJZI Sur ce
cliché, Jean Bétrancourt est le second à partir de
la gauche. Jean Horlaville est à droite. La
dédicace est de Philippe Etancelin, le célèbre
pilote automobile rouennais. |
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CAUDRON 232 – F-AJZI Jean Bétrancourt et Charles Leborgne, après 1931 au Madrillet, dans le
Caudron 232 de l’A.C.N. Cet appareil
sera détruit en 1934. Biplace
d'entraînement et d'école Biplan.-
Construction en bois Envergure
: 11.00 m Longueur
: 7.87 m Surface
portante : 24.00 m² Masse
à vide : 420 kg - Masse totale : 700 kg 1
moteur Renault 4Pb de 95 CV Vitesse
maximale : 165 km/h Plafond
: 4000 m |
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HANRIOT HD.14 – F-ALII Cet appareil,
acheté par l’état a été mis à la disposition de l’A.C.N, comme pour beaucoup
d’autres clubs, par M. Laurent-Eynac, Ministre de
l’Air. Ce dernier est venu à Rouen le 5 octobre 1930 pour procéder à
l’inauguration du premier hangar de l’Aéro-Club. Il sera
détruit en 1931 lors du premier accident d’aviation de Jean Bétrancourt qui en sortira indemne. |
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Sur ce cliché
du Hanriot HD.14, Jean Bétrancourt est à droite à coté
de Jean Horlaville. La dédicace est encore celle de
Philippe Etancelin, qui gagnera trois ans plus
tard, en 1934, les 24 heures du Mans avec Luigi Chinetti
sur Alfa-Roméo 8C. Le Mans
1934 - Alfa-Roméo 8C |
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1932 – FARMAN 200 – F-ALPF Jean Bétrancourt sur le terrain Farman de Toussus
le Noble prend possession en janvier 1932 du Farman F.200 n°7327.20, nouvel
appareil de l’A.C.N., acheté grâce à un don particulier pour remplacer le
Hanriot HD.14 détruit dans un accident. Triplace
de tourisme Monoplan
parasol - Construction en bois Envergure
: 11.00 m Longueur
: 8.20 m Hauteur
: 2.48 m Surface
portante : 25.40 m² Masse
à vide : 617 kg - Masse totale : 980 kg 1
moteur Salmson 9Ac de 120 ch
Vitesse
maximale : 170 km/h Plafond
: 3100 m Autonomie
: 400 km |
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1932 – FARMAN 200 – F-ALPF Le même
appareil rendu sur le terrain du Madrillet. |
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1932 – FARMAN 200 – F-ALPF Toujours sur
le terrain du Madrillet. Jean Bétrancourt (à gauche) et Jean Horlaville (au centre) Merci à Michel Barrière pour ces deux dernières
photographie (09/2011) |
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1932 – FARMAN 234 – F-ALRV Jean Bétrancourt et Emile Antarion
au Madrillet, devant leur Farman 234, après
leur victoire au « Tour
de France aérien » 1932. Cette épreuve
organisée par le quotidien « Le Journal » fut disputée 4 au 13 juin
par 55 équipages avec des avions uniquement français, sur un parcours de
3 400 km à travers la France en 9 étapes. Il fut endeuillé par plusieurs
accidents mortels et seuls 43 avions arrivèrent au terme du périple. Cet appareil,
le numéro 16/7632 fut le dernier construit de la série. Il était équipé d’un
moteur Salmson 7Ac (7 cylindres en étoiles) de 95
CV. Il pouvait voler à 5 000 m d’altitude avec une vitesse de 185 km/h. |
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Tour de France Aérien 1932 Aérodrome de Rochefort 10 juin 1932
- Déjeuner et ravitaillement au cours de l'étape Biarritz - La Baule. Quelques appareils
que l’on peut reconnaître (liens en bleu) :
(ordre alphabétique des immatriculations) Le Farman de Jean
Bétrancourt est l’appareil entre le LSS et le LHV
au premier plan. |
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Tour de France Aérien 1932 Aérodrome de Buc 13 juin 1932
– Etape Deauville – Paris. Arrivée sur
le terrain de Buc. Lire
l’article de la revue « L’AVION » |
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Tour de France Aérien 1933 Jean Bétrancourt et Henri Duval devant leur Farman 234,
après leur victoire au « Tour de France aérien » 1933. C’est la
seconde victoire d’affilé de Jean Bétrancourt sur
cet appareil. Ernest Duval
fut le premier Président de l’Aéroclub de Normandie. Son frère Henri y volait
également. |
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Août 1932 – POTEZ 36-13 Knocke le Zoute - Belgique Jean Bétrancourt et son ami Jean Horlaville
devant un Potez 36‑13. L’étoile de
David signifie que l’appareil a été acheté avec une subvention de l'état. Deux Potez
était basés au Madrillet : l’un appartenait à
M. Coeffin (EAE) et l’autre à M. Gouy
(LQT). Ce dernier fut vendu au club en 1935. Curieusement le registre
français ne mentionne le LQT qu'à partir de 1934, mais des sources signalent
l'avion à Dieppe pour un meeting piloté par Jean Horlaville
en 1932. On peut imaginer que c'est cet avion qui a été photographié. |
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FARMAN F.190 A l'occasion
du Tour de France aérien de 1931, un Farman F.190 avait accompagné les
concurrents sous les couleurs de la maison de disque "Columbia",
dont le nom figurait en grande taille sur les flancs de l’appareil. Cet
appareil transportait l'Orchestre de jazz "Alexander" avec lequel
Django Rheinhardt a joué parfois du Banjo. La photo
ci-contre, datée de 1932, prise en fait pendant le tour entre le 4 et le 12
juin, montre le F.190
n°17 F-AJDC assurant cette même prestation. En juillet 1933,
c'est le F.190 n°6 F-AIYD, toujours aux couleurs de la CAF (Compagnie
Aérienne Française) qui assura cette mission. Il portait en outre une
décoration aux couleurs de « l'orchestre Alexander » et la société
"Columbia". Merci à Michel Barrière qui a fourni le profil de
l’avion : voir la page de son site consacrée au : Farman 190 sur le site Crezan.net Pillage : voir : deux
pages d’un magazine aéronautique bien connu... Ci-contre : photographie de la collection Jacques Hémet (droits
réservés) |
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1933 – A.C.N MORANE SAULNIER AR.35C - F-AMEB Appareil
appartenant à M. Constant Crestey de Grand
Quevilly. Jean Bétrancourt retrouve à l’A.C.N. un appareil civil
construit en 1933, dérivé du MS 35 sur lequel il avait appris à piloter à
Istres en 1927. |
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Meeting de juin
1935 – A.C.N. MORANE SAULNIER MS.231 - F-AJHP de Marise Hilsz |
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Meeting de juin 1935
– A.C.N. MORANE SAULNIER MS.231 F-AJHP de Marise Hilsz et MIGNET HM.14 « POU DU CIEL » Dans les
années 1920, Henri Mignet s'est fixé l'objectif de proposer un appareil
économique, facile à construire et à piloter. Il aboutit ainsi au HM.13 avec
deux plans décalés horizontalement, puis en 1933 le HM.14
« Pou-du-Ciel » donna ses heures de gloire à la formule. A l’aide
du manuel de construction qu’il avait rédigé, chacun pouvait construire son
appareil et c’est ainsi que presque cent HM.14 volaient en 1935. De nombreux
accidents eurent pour conséquence l'interdiction de vol du HM.14 et la guerre
approchant ce fut un coup d'arrêt à la construction amateur en France. . |
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Meeting de juin
1935 – A.C.N. MIGNET HM.14 « POU DU CIEL » Jean Bétrancout à bord d’un « Pou du Ciel ». sur le
terrain du de l’A.C.N. au Madrillet. Envergure :
6 m Longueur :
3,50 m Surface
alaire : 9 m2 Masse
à vide : 200 kg Vitesse
max : 120 km/h Plafond
d'utilisation : environ 3000 m Autonomie :
environ 3 heures 1
moteur Aubier-Dunne 540, 2 cylindres, de 20 CV |
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1937 - FARMAN F.402 - F.ANFY Avec cet
appareil Farman n° 7454.67, équipé d’un moteur Lorraine 5 Pb de 110 CV, nommé
"Charles Houbart", Jean Bétrancourt entrepris un long voyage aérien à travers
l’Europe, avec l’aide du quotidien rouennais « Paris Normandie »,
accompagné de M. Bergerin, journaliste, et de
son épouse. Ils
effectuèrent sans incident un périple de 4 420 km en 30 h 16’
de vol à la vitesse moyenne de 146 km/h. Les escales furent les
suivantes : Rouen - Paris – Strasbourg – Nuremberg – Prague (1ère étape)
– Vienne – Budapest (2ème
étape) – Belgrade – Sofia (3ième étape, séjour de 8 jours) –
Belgrade – Zagreb (4ème étape) – Venise (4ème étape) –
Nice (5ème étape) – Lyon – Rouen (6ème étape). |
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1945 – JUNKERS Ju 52 Dés 1945 le terrain de Rouen-Le Madrillet
reprend du service : l’Armée de l’Air y entraîne des parachutistes avec
ce Ju 52. Quelques
Rouennais en gardent un bon souvenir, car l’ancien pilote de chasse Jean
Moretti, ami de Jean Bétrancourt, a profité de la
présence de cet appareil pour organiser dès le mois d’octobre 1945 un baptême
de l'air pour une vingtaine de jeunes passionnés d’aviation méritants. Après un
petit vol d’un quart d’heure au-dessus d’Oissel, d’Elbeuf et de son pont
détruit, à moins de 200 mètres, d’altitude quelques vocations pour l’aviation
naîtront... |
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1946 - BÜCKER 181 "BESTMAN" Cette photo a
été prise en 1946 au Madrillet. Il s’agit
vraisemblablement d’un avion abandonné par les Allemands en 1944. Cet appareil,
construit en grand nombre pendant la guerre en Allemagne, en Tchécoslovaquie
en Suède et au Pays-Bas fut le premier appareil non biplan utilisé par la
Luftwaffe pour la formation de ses pilotes. Il continua
sa carrière après 1945 dans de nombreux aéro-clubs. |
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Les meetings de l’A.C.N. Dès 1947,
l’A.C.N. renoue avec l’organisation de son grand meeting annuel, grâce en
particulier au talent d’organisateur de Jean Bétrancourt
et de son inlassable dévouement pour l’Aéro-Club. Cette année-là sont
présentées quelques Yakolev du célèbre Groupe
Normandie-Niemen avec Robert Sauvage. En 1948 et
1949 le plateau est également très relevé. Sur cette
photographie exceptionnelle, 4 Spitfire
équipés avec des hélices à 5 pales, survolent le seul exemplaire jamais
construit du SNCASO SO.7060
"Deauville" - F‑WDVZ. |
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1950 – FOUGA CM-8R « SYLPHE » En 1949,
Pierre Mauboussin et Robert Castello réalisent le
« Cyclone », rebaptisé « Sylphe » qui sera le 14 juillet
1949, le premier avion léger à réaction du monde à voler ! Cette photo a
été prise au meeting de l’A.C.N. de 1950 et donnée à Michel Leveillard par l’abbé Marguery, tous deux membres
de l’A.C.N. et grands amis de Jean Bétrancourt. Envergure
: 13.00 m- Surface portante : 13.00 m² Longueur
: 6.70 m - Hauteur : 1.85 m Masse
à vide : 435 kg - Masse totale : 628 kg 1
réacteur Turboméca "Piméné"
de 85 kgp Vitesse
maximale : 250 km/h à 4000 m Vitesse
ascensionnelle 7.50 m/s Plafond
: 11000 m |
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Ci-dessus, sans doute l'ex Dewoitine D1 n°111 F-AHAZ,
appareil qui sera acheté par M. Doret au cours des années 20 et qu’il utilisa
durant de nombreuses années jusqu'à la fin de l'année 1933 : cet
appareil sera radié en 1934. C'est pour permettre d'emmener son fidèle
mécanicien avec lui qu'il le fit convertir en biplace, le poste arrière était
occulté pendant les présentations ou compétitions. Cette photographie a été
prise au Madrillet au début des années 1930. |
Meetings de l’A.C.N Les DEWOITINE de Marcel DORET En 1944, le
célèbre pilote d’essais de chez Dewoitine Marcel Doret prend le commandement
du 1er groupe de chasse F.F.I. dit « Groupe Doret » avec les
Dewoitine D.520 repris aux troupes d'occupation. Ce groupe intervient dans
pour attaquer les Allemands dans la région bordelaise et dans la « poche
de Royan ». Le Groupe Doret est ensuite incorporé dans le Groupe
régulier GCB II/18 « Saintonge ». Après guerre la guerre, il se consacre aux
meetings aériens et aux démonstrations. Restauration des archives Bétrancourt Les deux photographies présentées ici proviennent de l’album
personnel et des archives de Jean Bétrancourt,
retrouvés par son petit-fils Alain il y a quelques temps. L’humidité avait fait des ravages et il dut prendre de grandes
précautions avant de pouvoir scanner les documents. Tous les fichiers numériques (plus de 250) ont été mis à ma
disposition en 2009 et ont été alors restaurés informatiquement. Ci-contre, la photo bien connue du Dewoitine D.27 de Marcel Doret
montre le travail qu’il a été nécessaire de faire. Il n’est pas sûr que ce
cliché ait été fait à Rouen, mais Marcel DORET a bien participé au meeting de
l’A.C.N. en 1950 : voir un petit film en cliquant
sur ce lien. © F-X. BIBERT –
2009 et 2010 |
Merci
à Pierre-François Mary et à Régis Biaux qui ont pu
rectifier ou préciser certaines légendes de ces photographies.
C’EST EN 1910 QU’EST NÉE L’AVIATION à ROUEN
Vice–Président de l’Aéro-Club de Normandie.
L’AVIATION est
certainement le moyen de locomotion qui a le plus progressé dans le temps le
plus court. Quelle part la ville de Rouen a-t-elle prise dans cette rapide
évolution ? Elle est certainement plus importante que ne le pensent de nombreux
rouennais. Grâce à la complaisance de fervents de l’aviation, MM. Marcel
Larcher et l’Abbé Marguery, ce dernier actuellement aumônier des aviateurs du
diocèse de Rouen, dont les archives contiennent une documentation extrêmement
importante, la vie de l’aviation dans la capitale Normande a pu être retracée.
LA « GRANDE SEMAINE » DE 1910
A l’exception des
manifestations d’aérostation qui remontent à des temps beaucoup plus lointains
la première occasion que les rouennais ont eue de s’intéresser aux choses de
l’air fut une exposition. Dès le mois de juin 1909, un aéroplane à moteur, le
mot avion n’était pas encore entré dans le vocabulaire aéronautique, était
exposé en plein centre de Rouen, dans le “hall de l’Hôtel de France”,
aujourd’hui hall du “Ciné-France” et du “Nouveau-Théâtre”; c’était un
“Demoiselle Santos-Dumont” équipé d’un moteur 2 cylindres 30 HP, d’un poids de
45 kg., placé à la partie inférieure de l’appareil: le poids total de celui-ci
prêt à l’envol était de 145 kg. Cette exposition fut un succès et encouragea
une poignée de rouennais à entreprendre pour l’année suivante l’organisation de
la “GRANDE SEMAINE D’AVIATION de ROUEN”, 19 au 26 juin 1910. Il doit être rendu
un hommage particulier à ces précurseurs, qui à l’époque, osèrent.
Un comité
d’organisation fut composé comme suit:
- Président: M. Marcel Delbos, Président de l’Automobile Club de Normandie et du
concours Hippique.
- Vice-président: M.
Gaston Helloin, Vice-président de l’Automobile Club
de Normandie.
- Vice-président: M. J.
Monnier, Propriétaire de l’Hôtel d’Angleterre.
Ce meeting fut le
neuvième organisé dans le monde entier et vient après ceux de Béthany (août 1909), Juvisy (octobre 1909), Héliopolis
(février 1910), Cannes (mars 1910), Saint-Pétersbourg 9mai 1910), Lyon (mai
1910), Angers (juin 1910).
Rouen fut donc à
l’avènement de l’aviation non seulement française, mais mondiale.
Un effort considérable
avait été fait par les organisateurs ; ils en furent récompensés amplement car
la semaine d’aviation de Rouen fut un succès complet et l’on pouvait lire dans
la presse de l’époque : « Une foule considérable, qui n’a pas vu la route
d’Elbeuf n’a rien vu. La route rappelait celle du Derby d’Epson. Piétons,
cyclistes, voitures automobiles, tout était confondu. »
Vingt pilotes dont
certains noms sont encore familiers à ce jour s’engagèrent dans les épreuves
dotées de 150.000 FR or (30 millions au cours de notre louis 1951).
Ce sont : Morane, Christiaens, Métrot, Van den
Born, Dickson, Dufour, Epimoff, Bruneau, de Laborie, Bathiat, Dubonnet, Mignot, Baronne de Laroche, Latham, Verstraeten, Paillette, Chavez, Kuller,
Audemars, Cattanéo,
Hanriot.
Il est à remarquer que
ces pilotes dont plusieurs étrangers volaient tous sur des avions français qui
s’appelaient : Farman, Voisin, Sommer, Breguet pour les biplans, et Antoinette,
Blériot, Tellier et Demoiselle Santos-Dumont pour les monoplans.
Le champ de manoeuvre du Rouvray (l’actuel aérodrome de Rouen-Rouvray)
fut choisi comme Champ d’aviation, un circuit de 3 km fut délimité par 4
pylônes, avec au centre un sémaphore pour les officiels; 20 hangars se
trouvaient devant la butte de tir.
Le prix des places
était de 20 FR. Aux pesage, 5 FR. aux tribunes et 1 FR. à la pelouse.
Grande semaine de l’aviation à Rouen -19 au 26
juin 1910 – Affiche, vignette et couverture du programme
Et la semaine
d’aviation commença drainant à Rouen toute la Normandie et même Paris pour
assister à ce magnifique spectacle. La presse de l’époque relate d’une manière
fort pittoresque d’ailleurs le premier vol effectué a
Rouen : « 4 aviateurs commencèrent leur essais le vendredi 17 juin 1910,
entre 6 h ½ et 8 heures du soir. Le benjamin des aviateurs brevetés
(16 ans), Marcel Hanriot, prend le premier départ à 6 h ½ du soir.
Pendant cinquante, cent mètres, il roule sur l’admirable piste, soudain dans un
mouvement d’une idéale beauté, il se cabre et quitte terre. Il vole ! Pourquoi
le cacher, à ce moment solennel une douce émotion étreint tout le monde. Cet
oiseau c’est somme toute le premier qui vole chez nous. Nous l’attendions
depuis six mois ce moment impressionnant. Nous y touchons enfin, mais après
combien d’efforts ? Et le public enthousiasmé fait au vaillant jeune pilote un
accueil enthousiaste”.
En ville la foule était
avisée s’il y avait vol par des flammes hissées à des pylônes montés à l’entrée
des ponts. Tout était prévu pour assurer ce qui fut une grande réussite. Le
grand exploit de cette semaine revint à Morane qui doubla la flèche de la cathédrale
à 150 mètres au-dessus d’une foule délirante; il convient de noter que le prix
de vitesse fut gagné par Cattanéo (sur Blériot) à la
moyenne de 74 km/heure, celui de hauteur par Morane (sur Blériot) avec 521 m.
devant Chavez, 497 m., et le prix de vol plané a l’actuel Président des
Vieilles Tiges : Bathiat sur Breguet avec 426 m. Un
seul accident, qui d’ailleurs aurait pu être grave, eut lieu au cours de cette
semaine. Ce fut une chute de Bathiat d’une hauteur de
50 mètres avec bris total de l’appareil, le pilote en sortit heureusement sain
et sauf.
De hautes personnalités
politiques, artistiques et sportives, honorèrent le meeting de leurs présences
parmi lesquelles l’on remarqua ; M. Paul Doumer, ancien Président de la Chambre
des Députés, M. Guérin, ancien Garde des sceaux, M. Deusth
de le Meurthe, Maurice Donay, de l’Académie
Française, Madame Marthe Brandès de l’Opéra Comique, et l’humour, qui ne perd jamais ses droits,
attribua “aux moteurs Clerget” l’absence de M. Aristide Briand !…
1911 : NAISSANCE DE L’AÉRO-CLUB
L’élan était donné, les
normands conquis à ce sport nouveau ; dès la fin du Meeting, un “Bessonneau” fut monté au champ de manoeuvres
à l’emplacement de l’actuel “Aéro-Bar”. Un rouennais,
Guilbaud, construisit un avion et fit des essais sans succès. Il partit au
Crotoy apprendre à piloter et revint avec un biplace “Caudron”, forma un élève
M. Vaubourg, cassa son appareil et repartit au
Crotoy.
Des fervents de
l’aviation se groupèrent et le 19 mai 1911 naissait l’Aéro-Club Rouennais
(aujourd’hui Aéro-Club de Normandie), le Président en était M. Ernest Duval,
les Vice-présidents MM. Ch. Claudel, Donnette, le
Secrétaire M. Paul Claudel.
Leurs activités se
bornèrent, au début, pour des raisons soit de préférences, soit de matériel, à
des ascensions en sphériques ; le Club, possesseur de 14 ballons, forma de
nombreux pilotes brevetés : MM. Levindrey, Donnette, Henri et Ernest Duval, Paul et Charles Claudel,
Gaston et Georges Fleury, Colsenet.
Pourtant l’amour de
plus lourd que l’air sommeillait parmi ces hommes et la “Maison des Abeilles”
fonda le prix “Paul Claudel”. L’épreuve consistait à franchir le pont
transbordeur de Rouen avec un avion, une première fois au-dessus et une seconde
fois au-dessous. Téméraire audace, criait-on au début, et cependant cette
prouesse inimaginable fut accomplie le plus simplement du monde le 5 mai 1912
par un jeune aviateur, Marcel Cavelier, ainsi que le relate la “Revue
Aérienne”. La presse locale indique que celui-ci est né à Petit-Couronne (Seine
Inférieure) non loin de la maison de Pierre Corneille, qu’il est âgé de 26 ans
et revient tous les ans passer ses vacances dans son charmant village,
…aujourd’hui Raffineries “Shell” …et, continue notre journaliste : …”Le 5 mai
1912, à 5 h. 10 exactement, les rives de la Seine étaient noires de monde, de
véritables grappes humaines s’étageaient au hasard sur les hautes piles de
planches, sur les ponts Corneille et Boieldieu la circulation était impossible.
La Seine elle-même était sillonnée de barques. Inutile d’ajouter qu’il était
impossible de prendre place aux terrasses des cafés et que des camelots, surgis
on ne sait d’où, épuisèrent en quelques instants des stocks de petits
“aéroplanes” mécaniques. M. Brelet Préfet de la
Seine-Inférieure, qui s’intéressait particulièrement à l’aviation (à rendre
jaloux M. le Préfet Mairey) s’était rendu au champ de
manoeuvres pour assister à l’atterrissage de
Cavelier. Bref ce fut une journée inoubliable qui se termina le soir au
restaurant de la Cathédrale par un dîner offert au “héros du jour” et où
s’étaient donné rendez-vous : MM. Robert et René Claudel, Mlle Jane Herveu, M. le commandant de port Lespierre,
M. Bourgogne, gérant du Transbordeur, le comte du Luart,
Flour et Henri Duval, de la ligne Aérienne, Charles
Claudel et Mazerie. Le soir, mlle Herveu
et Marcel Cavalier se rendirent dans les grands cafés pour y quêter, avec
succès, au profit de la 5e arme.
Pendant ce temps, un
autre Rouennais depuis deux ans travaillait en silence ; Louis Lefebvre
construisait un biplan qu’il appela “La Mouette”, équipé d’un moteur Anzani 60 HP, après des essais prometteurs il survola Rouen
le 25 août 1912 ; la foule l’ovationna mais l’engouement du début baissait déjà
et Lefebvre, après avoir renouvelé plusieurs fois sa performance se trouva sans
ressources, désespéré, il mit fin à ses jours au square Gaillard-Loiselet.
LES DEUX AÉRODROMES DE 1913
1913. – Le Kaiser
électrise son peuple par des discours menaçants, les gens deviennent fébriles,
l’armée s’inquiète, la paix du monde entier est menacée ; aussi les rouennais
ne furent point étonnés d’être conviés, le 6 mars 1913, à une conférence à l’Hôtel
de ville sur “l’étude et le repérage des aérodromes militaires” par le jeune
aviateur Fugaison, venu de Paris en Breguet.
L’armée décidait de
reprendre le champ de manoeuvres ; aussitôt 2
nouveaux aérodromes furent crées :
Le premier, sur
l’hippodrome de Petit-Quevilly appelé “Aérodrome du Bois Cany”
– il possédait une piste de 950 m. sur 180 m.; un hangar de 20x18 y fut monté ;
l’inauguration eut lieu le 27 avril 1913, y participèrent Mme Driancourt, MM. Devetain et
Sadi-Lecointe qui devait devenir une belle figure dans notre aviation. Ce
terrain ne connut pas une vogue extraordinaire, il faut y noter le passage du
célèbre Jules Védrines le 30 avril 1913, concurrent de la coupe Pommery, il
s’était perdu dans le brouillard.
Le second aérodrome,
celui du Madrillet, se situait à peu près à la
hauteur de l’actuel aérodrome de Rouen-Rouvray, à gauche de la route d’Elbeuf
en allant vers cette ville.
Le château blanc fut
acquis par la Société Nouvelle des Aéroplanes “La Mouette” pour en faire une
hostellerie, trois hangars furent montés sur le terrain, Cet aérodrome fut
inauguré le 11 mai 1913, jour de la Pentecôte, et commença dès ce jour à
connaître une grande activité. On y relève le passage de nombreux as de
l’époque parmi lesquels : Damberon, Marty, Gérard, Defougère, Labouchère, Strohl, Dupin, Couret, Briault, Rossner, Degorge, Chanteloup,
Brand, Pinsart, Garde, Frot, etc… et le sapeur
Jacquemart, chef-pilote de l’Aéro-Club de Normandie de 1934 à 1939.
En dehors de cette
activité propre au terrain du Madrillet, il est
intéressant de noter la venue à Rouen pour visite des raffineries d’essence,
par M. Deusth de la Meurthe sur biplan à flotteurs
“Astra” piloté par Max Labouret ; puis le 24 août
1913, le passage de la course d’hydroplanes Le Pecq-Deauville, course dans
laquelle les concurrents devaient suivre les méandres de la Seine et qui fut
gagnée par Géo Chemet, sur hydravion Borel. Ce
passage fut marqué par un affreux accident qui endeuilla une vieille famille
rouennaise, les de Montalent, et l’on relève dans
“l’illustration” le compte rendu de ce pénible accident : “alors que vers 11 h.
½ ils volaient au-dessus de l’île Lacroix, l’aviateur de Montalent
et son mécanicien Métivier projetés hors de leurs sièges ont fait une double
chute mortelle. Tandis que l’appareil livré à lui-même tombait, après s’être
complètement retourné sur la rive droite, les deux corps venaient s’écraser
l’un dans la cabine d’une péniche amarrée à l’île Lacroix, l’autre sur la berge
à quelques mètres du bateau”.
Les 3 et 4 janvier
1914, l’Aéro-Club Rouennais faisait venir à Rouen, l’un des premiers acrobates
sur aéroplane Maurice Chevillard ; la réunion eut lieu par un temps gris et
brumeux ; dès 14 h, une foule énorme envahissait les enceintes du Madrillet. Le célèbre aviateur boucla la boucle et remporta
un immense succès par ses évolutions d’une “audace inouïe”.
Vers la fin juillet
1914, le pilote Galtier sur biplan Caudron vint, au Madrillet,
lancer le premier parachutiste dans le ciel de Rouen. Quelques jours après ce
fut la guerre. Première guerre mondiale au cours de laquelle l’aviation en
général fit des progrès énormes ; l’activité de l’aviation civile tomba à zéro.
L’Aéro-Club Rouennais
souscrivit 50 FR de rente à l’emprunt national.
PREMIÈRE RENAISSANCE
Il fallut attendre 1922
pour voir renaître une timide activité : constitution de l’Union Aéronautique
de Normandie qui organise, les 2 et 3 septembre 1922, une grande fête
d’aviation ; conférence du capitaine Fonk, as de
guerre, au Royal Palace, organisée par l’Aéro-Club Rouennais en présence de MM.
Le comte de la Vaulx ; Lallemand, Préfet de la Seine-Inférieure ; Née, premier
adjoint ; Ernest Duval, Président ; Docteur Delabost
; le général Lebrun étant représenté par le capitaine Tavera.
Voici donc Rouen à la tête de deux Clubs ayant tous deux le but louable de
développer l’aviation.
En septembre 1923, sous
la présidence de Monsieur Laurent-Eynac, l’Union
Aéronautique de Normandie organise un Meeting dont le bénéfice doit servir à
l’achat d’un terrain d’aviation : en 1924, cette société se transforma en Union
Normande d’Aviation et organisa le 29 juin de la même année une seconde
manifestation avec les as Fronval, Thoret, Haegelen et le 34e régiment d’aviation. La réplique
fut immédiate, l’Aéro-Club Rouennais mit sur pieds une grande fête d’aviation
et d’aérostation le 10 août suivant, manifestation qui fut très réussie
d’ailleurs.
Puis les deux clubs
décidèrent d’unir leurs efforts, ils fusionnèrent, l’Aéro-Club de Normandie vit
le jour. La ville de Rouen loua au nouveau Club le terrain situé au Nord du
champ de manoeuvres ; l’autorité militaire permit
l’utilisation de son terrain en dehors des heures de tirs et, sous l’impulsion
du regretté Maître Louis Antier, qui avait succédé à la présidence à MM. Frabot et Duval, l’Aéro-Club rentrait dans une ère nouvelle
: construction d’un hangar moderne, achat d’avion, école de pilotage, etc… M.
Julien Lufbery, frère de Luftbery,
as de guerre de l’escadrille Lafayette, assuma la lourde tâche du secrétariat
et, le 5 octobre 1930, M. Laurent-Eynac, alors
Ministre de l’air, procédait à l’inauguration du hangar ; le premier avion venu
au port d’attache de Rouen fut le Potez 36 du sympathique et regretté Henri Coeffin ; l’Aéro-Club prenait son essor avec la volonté
farouche d’arriver au rang des premiers clubs de france.
De nombreuses et
grandes figures de l’aviation française parmi lesquelles : Costes et Bellonte,
Rossi, Assolant, Doret, Finat, Salel,
Codos, Général Denain, Maryse Bastié, Maryse Hilz, se posèrent sur le terrain de Rouen-Rouvray.
Quelques grandes
conférences furent organisées avec MM. Le Professeur Piccard, capitaine Weiss, Sardier, Henry Bordeaux, Détroyat,
Maryse Bastié, elles eurent toutes un succès retentissant.
Fête aérienne de l’A.C.N. au Madrillet
du 26 juin 1932
Le terrain de
Rouen-Rouvray (qui reste le Madrillet pour les
Rouennais) connaissait une grande activité locale, les équipages Bétrancourt-Antérion, en 1932, et Bétrancourt-Duval
en 1933, se classèrent, avec le “Farman 234” premiers au “Tour de France des
avions”, des baptêmes durent donnés, des pilotes formés, et le ministère de
l’Air connaissant la vitalité du Club rouennais lui confia en 1936 la gestion
d’une section d’aviation populaire, le chef-pilote Jacquemart en assuma la
direction. Les jeunes apprirent à piloter gratuitement ; parmi cette promotion
de pilotes, formés au Club à cette époque, un se met particulièrement en
évidence, c’est Jean Finet aujourd’hui chef-pilote de l’Aéro-Club de Normandie.
Guide
Aérien Michelin France-1935-1936
Parallèlement, un club
d’aviation populaire présidé par M. Crestey est fondé
et s’installe sur l’aérodrome de Rouen-Rouvray à la place du Groupement
d’Aviation de Réserve (G.A.R) replié au terrain militaire de Boos ; ce club
fusionnera avec l’Aéro-Club de Normandie en 1944.
Certificat
de navigabilité du S.F.C.A. « TAUPIN » immatriculé « F-APGJ »
de l’Aéro-Club de Normandie (A.C.N.)
D’autre part, un club extrêmement
actif, spécialisé dans le vol à voile, fonctionne de pair avec l’Aéro-Club de
Normandie et le Club d’Aviation Populaire de Rouen, c’est le Groupement
Rouennais d’Aviation Légère (G.R.A.L), présidé par le regretté capitaine Beau,
mort en déportation. Il se reconstitue actuellement sous la direction de M.
David sur l’ex-terrain militaire de Boos.
1938. – Un accident
marqua douloureusement cette année d’activité. Le Président Louis Antier se tua
en autogire le 29 mai, dans les arbres en bordure du terrain, le jour de la
fête d’aviation ; le vice-président, colonel Jean Germain, prend sa succession
et c’est 1939 …la guerre à nouveau.
L’autogire Avro C30 « F-AOIO » piloté par Vautier, détruit à
Rouen le 29/5/1938
Le président
de l’aéroclub, Louis Antier, a été tué – L’appareil appartenait à M. Durois
Stéle à la mémoire de Louis Antier
|
Message de mon ami Régis BIAUX
de décembre 2019 « Cette année, j’ai lu bien sûr le superbe bouquin
de J-N. VIOLETTE consacré à notre ami Michel LEVEILLARD « Captain’Mike », mais j'ai aussi réalisé une maquette
au 1/72 (*) de l'Avro C30 F-AOIO,
l’appareil qui a été détruit au Madrillet en 1938. C'est
une déco toute personnelle, décals compris, tu
imagines bien qu'aucune marque n'a commercialisé une décoration
pareille ! Ci-joint, quelques photographies pour illustrer
éventuellement la page de ton site consacrée à l’A.C.N., à Jean BÉTRANCOURT
et à Michel LEVEILLARD... » (*) Diamètre du rotor : 15,7 cm |
Voir ces deux
photographies en haute résolution
Commander « Captain’Mike » de Jean Noël Violette et Michel
LEVEILLARD
L’Aéro-Club en
veilleuse groupe les jeunes éléments dans des sections de modèles réduits.
L’aviation revint à
Rouen, mais ce fut dans le but, combien pénible et lourd de deuils, de
bombarder les points stratégiques de Rouen. Les ponts sautent, mais la ville
est durement mutilée.
Aéro-Club de Normandie (A.C.N.) - Rouen-Le Madrillet –
1938/1939
DEPUIS LA GUERRE
1944. – La libération.
– L’Aéro-Club de Normandie qui a payé un lourd tribu à la guerre, 14 morts en
déportation ou en service commandé, se regroupe. Maître André Marie, ancien
Président du Conseil, prend la tête et son Conseil d’Administration. Les efforts
sont conjugués pour redonner à l’Aéro-Club son importance de 1939. Les ports
aériens nomment officiellement un surveillant d’aérodrome ; le terrain jusqu’à
ce jour privé est ouvert à la circulation aérienne ; des meetings
internationaux y obtiennent tous un éclatant succès ; les finances du Club
s’améliorent ; deux Norécrin du Club, pilotés par
Peltier et Anseaume, accompagnés d’un rédacteur de
“Paris-Normandie”, M. Roger Parment, effectuent avec
succès le “Tour de la Méditerranée” ; mais l’ambition du Club reste d’avoir un
aérodrome accueillant et sûr. Un “Aéro-Bar” est
construit, les hangars remis en état avec une escadrille de huit appareils ; de
grands travaux sont effectués grâce aux services de Ponts et Chaussées. Deux
pistes en X, l’une de 1.200 m., l’autre de 900 m., permettront désormais à tous
les avions de moyen transport, à tous les touristes, de venir à Rouen, ville
musée, capitale de la Normandie, l’une des premières conquises par l’aviation.
Texte de Jean Bétrancourt
Merci
à Michel LEVEILLARD !
Michel Leveillard
a fait la connaissance de Jean Bétrancourt en 1948,
l’année où il commencé à apprendre le pilotage à l'Aéro-Club de Normandie. Il a
gardé pour lui une grande admiration tout le long de son incroyable carrière
consacrée à l’aviation qui est résumée ci-dessous :
1948 – Baptême de l’air à l’Aéro-Club
de Normandie
1949 – Premier lâché sur Piper-L-4
F-BETT
1949 – Brevet de pilote premier (mai)
et deuxième degré
1952 – Engagement dans l’Armée de l’Air
comme Personnel non navigant
1953 – Stage aux USA comme mécanicien
armement – Brevet de pilote américain
1956 – Guerre en Algérie avec les
fusiliers de l’Air – Retour à la vie civile
1958 – Emigration vers les USA
1958 à 1963 – Pilote agricole –
Moniteur de pilotage
1963 à 1977 – Copilote sur DC-7B,
Convair-440, Lockheed Constellation, DC9, DC-8-63, Lockheed L-1011
« Tristar » pour Eastern Airlines
1977 à 1989 - Commandant de bord sur
Lockheed L-188 Electra, etBoeing-727– Dernier vol
pour l’Eastern le 3 mars
1989 – Retraite partielle : retour
au pilotage sur petits avions et planeurs comme moniteur
1999 – Retraite définitive : près d’Atlanta
après plus de 50 années de pilotage et près de 27.000 heures de vol sur plus de
150 types d’appareils différents sans aucun accident
Il a pris une part active pour remettre
de l’ordre dans les documents de Jean Bétrancourt et
légender les photographies. Nous l’en remercions bien sincèrement.
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Résistance et engagement au RPF Au service de « l’Homme du gros temps » |
Vœux manuscrits du Général de Gaulle |
Après-guerre -La Peugeot 202 de Michel LEVEILLARD baptisée « Le Grand CHARLES » |
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1949 – A.C.N. Piper L4 – F-BETT (voir ci-dessous) |
1950 - Tarbes Ossun Morane Saulnier MS.315 F-BNCL (voir ci-dessous) |
1957 – Challes les Eaux Stampe SV4 |
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1973 - Vol vers l’Islande |
1973 - Thulé - Groenland |
L’équipage de Michel Leveillard
– Bermuda Boeing 727 |
Toutes ces photos ont été mises à disposition par
Michel Leveillard - Droits réservés
« ...lors de mes débuts dans l’aviation,
"Le Grand Cirque" et autres bouquins de ce genre étaient mes livres
de chevet... Mais tout ce qui m'intéresse maintenant au sujet de l'histoire de
la deuxième guerre mondiale, c'est la vérité, l'histoire vécue et véridique des
gens les plus simples, sans "barbouillage" ni politique ni
religieux... J'ai vécu la guerre à Rouen. J'allais sur mes 7 ans le 3 septembre
1939 et j'ai été le témoin de beaucoup de choses... Au fils des années, j'ai
pourtant développé de l'amitié avec des pilotes de la Luftwaffe... J'ai eu
l'occasion de faire connaissance et de passer du temps avec leurs plus grands
as et je ne me suis jamais limité pour toujours en apprendre plus... Lors de ma
carrière avec l'Eastern Airlines, quand j'étais
copilote, j'ai volé avec des Commandants de bord qui avaient bombardé notre
belle ville aux cents clochers; dont un qui était venu bombarder Rouen deux
fois, les 12 et 28 mars 1942... »
Lettre de Michel Leveillard
à François-Xavier Bibert du 12/09/2009
Où trouver des
interventions de Michel Leveillard sur le
WEB ? :
Aerostories : Dossier sur le Super-Constellation
Aerostories : Dossier sur le
Stampe
Passion pour l'aviation : Jean Bétrancourt, un pilote passionné
Passion pour l'aviation :
Baptême de l'air en JU-52
Passion pour l’aviation : Le
Farman 234 F-ALRV
Passion pour l'aviation : Marcel
Raymondet et Piper L4 F-BETT
Passion pour l’aviation : Le
Morane-Saulnier MS.315 F-BCNL
Passion pour
l'aviation : Le Caudron "Phalène » F-ANCI
Passion pour l’aviation : Le Farman 402 F-ANFY
Passion pour
l’aviation : Le Caudron 480 Frégate F-ANRB
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CAP’TAIN MIKE Les tribulation d’un pilote français mélomane en Amérique Michel LEVEILLARD et Jean
Noël VIOLETTE « Au États-Unis Michel
LEVEILLARD vivra son rêve américain et aéronautique. Parti de rien en France
après la guerre sur un Stampe à Challes-les-Eaux, il deviendra commandant de
bord à l’Eastern-Airlines sur quadriréacteurs, aux
multiples aventures. Retiré à Alanta, c’est un
superbe ami pour de nombreux passionnés français !... » Edité en 2019 par
« Bleu Ciel Diffusion » |
Commander « Captain’Mike » de Michel LEVEILLARD et Jean Noël
VIOLETTE
Première mise en ligne de cette page le 01-02-2010
© François-Xavier Bibert –
2010 -2016