La Sécurité était « intégrée » à la
Mine de Mairy et c’est l’Ingénieur d’Exploitation qui
avait la charge de son animation. Ce n’était pas dans le souci de faire
l’économie d’un poste d’«animateur sécurité »
mais avec la volonté d’en faire la responsabilité majeure des chefs.
En 1980 une vaste campagne « Mouvements
de l’Opérateur » a permis de réduire dans des proportions très
significatives les accidents de ce type, en procédant à de nombreuses
modifications sur les engins après appel aux suggestions de tous les personnels.
De Janvier à Juin 1980 4
fascicules d’une trentaine de pages chacun furent rédigées par l’équipe
d’animation de la campagne de sécurité « Mouvements de l’Opérateur »
et distribués au personnel pour annoncer les programmes des différents groupes
de travail, présenter les réalisations, commenter les accidents survenus et les
résultats mensuels. L’implication du personnel fut complète et en mai 1980 il
n’y eut aucun accident avec arrêt à Mairy, ce qui
n’était plus arrivé depuis huit ans…
On trouvera ci-dessous :
1)
Les 4 éditoriaux publiés dans ces fascicules : Janvier 1980 – Fevrier
1980 – Avril
1980 – Juin 1980
2)
La copie d’un
tract distribué le 21 févier 1980 par le syndicat C.G.T. de la mine
3)
Une petite « chronique
sociale » du village de Mainville dans les années 1980, avant le
départ de François Xavier BIBERT
Premier
EDITORIAL : JANVIER1980
|
Il ne faut pas tout
confondre… … et il faut y croire ! |
Oui, nous allons faire une campagne de
sécurité !
Participation, bonne volonté, indifférence,
sourires, mépris, attaques, nous verrons de tout !
Eh bien, tant mieux !
Bravo d'avance à ceux dont le bon sens les
conduira à adopter une attitude constructive. Qu'ils essayent de convaincre les
sceptiques de suivre leur exemple.
Et tant pis pour les autres, ceux qui d'ores
et déjà se sont enfermés dans un parti-pris d'hostilité, voire d’agressivité,
ceux qui critiquent celui qui ne fait rien et qui se moquent de celui qui veut
faire quelque chose.
A ceux là, s'ils
veulent bien malgré
tout m’entendre un moment, je leur dirai simplement qu’il ne faut pas tout
confondre.
Je m'explique :
Les problèmes de la mine seront pendant la
campagne les mêmes qu’avant ou après la campagne ! Les, conditions
d'aérage, l’état des pistes, l’équipement des engins, les priorités à donner
aux travaux de régie et l’absentéisme du personnel feront toujours l'objet de
discussions et engendreront des tensions.
En ces domaines, les responsables de la mine,
en fonction des moyens dont ils disposent, font ce qu'ils peuvent et
continueront à le faire pendant la campagne. Ils n'ont pas à rougir : les
conditions de travail à Mairy sont meilleures
qu'ailleurs. Ceux qui ont l'occasion de descendre dans d’autres exploitations
ou ceux qui ont l'occasion d'entendre le témoignage de visiteurs le savent
bien. Les autres aussi, mais ils ne l'avouent pas.
Alors, ne confondons pas les problèmes
quotidiens qui subsisteront et que nous continuerons à affronter et la campagne
qui va commencer.
La solution de ces problèmes ne peut
constituer en aucun cas un préalable à cette campagne. A ceux qui en font un,
je leur dis sans ambages qu'ils sont dans l'erreur.
Cette campagne est une action supplémentaire,
un effort nouveau, qui ont but de diminuer les accidents dits par « MOUVEMENTS
de l’OPÉRATEUR », en s'attaquant à leurs causes profondes, c'est-à-dire
autant aux conditions matérielles qu'aux comportements individuels.
Et si nous voulons diminuer ces accidents, ce
n’est pas seulement par amour-propre, parce que les indices de sécurité de la
mine sont mauvais, ou par souci de diminuer les dépenses qu'ils entraînent.
C'est aussi et surtout, bien évidemment,
parce que ces accidents engendrent pour ceux qui en sont les victimes des
souffrances bien inutiles.
Alors, il faut y croire !
Il faut y croire car si la compétence du
personnel de la Mine et la qualité des équipements nous permettent d'avoir les
meilleurs résultats techniques du bassin, cette même compétence et cette même
qualité devraient nous permettre d'être dans le peloton de tête en ce qui
concerne les résultas de sécurité.... si notre état d'esprit se modifie un tant soit peu.
Et il faut surtout y croire parce que
l’espoir fait vivre !
Ceux qui feront les efforts nécessaires en
seront récompensés. Dans tous les sens du mot.
François-Xavier BIBERT
Second
EDITORIAL : FEVRIER 1980
|
Ça a bougé... …
tout peut changer ! |
Quoi de plus naturel à priori que de
consacrer une heure en début de poste pour parler de la Sécurité du Travail
dans chaque équipe !
Quoi de plus naturel à priori que des
porions, des contremaîtres et des conducteurs d'engin qui se réunissent autour
d'une machine pour définir ensemble les équipements de sécurité dont elle
devrait être équipée !
Quoi de plus naturel à priori que des
ingénieurs, des porions et des contremaîtres qui travaillent en groupe pour
analyser les propositions faites et pour décider des améliorations qui devront
être réalisées !
Quoi de plus naturel à priori que d'attribuer
au personnel, qui a fait un effort particulier pour la Sécurité, une récompense
concrète !
Et pourtant, avant que nous ne rentrions
vraiment dans la campagne « MOUVEMENTS de l'OPERATEUR » cela n'était
pas habituel, et même, ne semblait guère possible.
Eh bien, ça a bougé....
Ça a bougé parce que nous avons eu la volonté
que ça bouge, parce que nous avons décidé une fois pour toutes, que quoi qu'il
arrive, nous ferons l'effort voulu pour aller jusqu'au bout de notre
entreprise.
Ce ne sont pas les quelques réactions isolées
de mauvaise humeur ou que nous avons pu ressentir de la part de quelques
marginaux dont la seule action pour la campagne en cours a été d'arracher
quelques affiches ou de casser quelques panneaux qui nous ferons baisser les
bras. D'ailleurs ils risquent de se fatiguer plus vite que ceux qui recollent
les affiches et changent les panneaux car leur stock est loin d'être épuisé !
Maintenant, tout peut changer !
Tout peut changer car nous avons un tel
retard à Mairy en matière de résultats de Sécurité
qu'il suffira du moindre effort pour les améliorer.
Tout peut changer car il est maintenant
évident que beaucoup ont compris que la campagne en cours ne cachait aucun
piège, aucune hypocrisie, aucune arrière-pensée, que la campagne en cours était
l'occasion pour chacun d’aborder le problème de la Sécurité du Travail avec un
regard nouveau, plus juste et plus serein.
Tout peut changer car le travail fait en
groupe à l’occasion de la campagne peut créer un nouvel état d’esprit, peut
rapprocher les points de vue de différentes personnes, de différents services,
peut tendre à faire prendre conscience par les autres des problèmes de chacun.
Tout peut changer enfin à Mairy,
parce que la même volonté qui a fait que nos résultats techniques sont ce
qu'ils sont, peut maintenant faire que nos résultats de sécurité soient ce
qu'ils devraient être.
François-Xavier BIBERT
Troisième
EDITORIAL : FÉVRIER 1980
|
S'il faut se battre pour la sécurité… .....nous nous battrons! |
Bravo !
Nous voulions faire une campagne de Sécurité
qui ait une certaine audience auprès du personnel, qui fasse parler d'elle, qui
engendre des réactions... eh bien, nous sommes en train d'y parvenir.
Et il est bien vrai, comme l'affirme le
conseil syndical C.G.T. de la mine qu'une campagne ne doit pas être "une
étincelle qui jaillit dans l'esprit de quelques uns
pour s'éteindre sans laisser de traces". C'est pour cela que nous disons
et que nous répétons sans cesse que nous conduirons l'action jusqu'à son terme,
en plus de notre action quotidienne pour l'amélioration des conditions de
travail, et ceci quelles que soient les peaux de bananes glissées gentiment
sous nos pieds et quel que soit le souffle déclenché par certains pour éteindre
l'étincelle oui semble les gêner.
Les traces resteront et elles seront
nombreuses :
sur les engins, dans les quartiers et dans Ies
ateliers, lorsque petit à petit, sans précipitation, sans coups d'éclat, les
équipements contribuant à améliorer la sécurité de notre personnel seront
adaptés ou modifiés grâce à la bonne volonté et à la participation de tous,
dans les esprits, lorsque petit à petit, sans précipitation, sans
coup d'éclat, on s'apercevra que la Sécurité est plus une affaire de
"Volonté" que de "Moyens" et qu'il suffit que chacun y
pense un peu plus en l'intégrant dans ses préoccupations quotidiennes pour déjà
améliorer singulièrement les choses.
Et s'il fallait se battre pour obtenir ces
résultats, nous nous battrions, et je me battrais !
Nous nous battrons en particulier pour
démontrer que nous n'avons pas à rougir des efforts dispensés à la Mine en
faveur de la Sécurité.
Ces quelques affirmations, par exemple, ne
pourront être mises en doute par personne :
Mairy dispose d'un engin efficace pour la
confection et l’entretien des pistes, adapté particulièrement aux
chargeurs-transporteurs. Aucune mine du bassin équipée de
chargeurs-transporteurs ne fait de piste en dur. C'est irréaliste. Celles-ci ne
sont envisageables que pour les camions roulant à longue distance vers des
points de chargement équipés de trémies. Les pistes à Mairy
sont bonnes. Elles pourraient être encore meilleures dans certains quartiers si
la qualité de la foration s'améliorait et si leur nettoyage était plus
fréquent.
Mairy a équipé ces CATERPILLAR d'un amortisseur de
godet. C'est a Mairy que le
siège oléopneumatique conçu par l’I.N.R.S. (Institut National de Recherche et
de Sécurité) est à l'essai (CAT n°3). Et ceci est beaucoup plus important
pour améliorer le confort de conduite des CATERPILLAR que ce qui peut être dit
trop rapidement par certains.
Mairy a été la première mine à supprimer complètement le purgeage
manuel et à avoir mis en service une machine à purger télécommandée. D'ici très
peu de temps trois machines télécommandées seront opérationnelles.
Mairy dispose d'engins de service et de manutention
modernes, fonctionnels et sûrs : SAVIEM de transport, de graissage,
d'intervention, de travaux en hauteur, JOY-SCOUT pour la régie (dès 1973),
nettoyeur KARCHER, etc.
Mairy a fait des efforts importants pour le
confort du personnel en quartier : locaux bien aménagés, éclairés et chauffés,
poste de trempage, postes de graissage, quais de chargement bien équipé, etc.
A quoi bon d'ailleurs continuer cette
énumération de réalisations qui sont connues de tous et que beaucoup nous
envient.
Tout n'est pas encore parfait, c'est sur.
Aussi nous battrons-nous pour faire toujours
mieux, pour obtenir de notre Direction Générale les crédits d'investissement
nécessaires à la poursuite de ces efforts, pour obtenir du personnel un plus
grand respect des installations, des engins et des outils de travail.
Nous nous battrons enfin pour que les
problèmes de SECURITE soient abordés dans un état d'esprit nouveau. Il faut
bannir définitivement la politique de l'autruche que certains pratiquent
encore, plus par habitude d'ailleurs que par méchanceté.
A quoi bon se fermer les yeux pour ne pas
voir les réalités en face ?
Que peut-on vraiment retirer de positif en
dénigrant les efforts entrepris, fussent-ils les plus désintéressés ?
Pourquoi voir dans l'action menée des
arrière-pensées, des pièges ou des combines ?
Pourquoi certains ont-ils peur d'un éventuel
succès de la campagne que nous avons entreprise ?
Disons pour conclure, comme le fait justement
le Conseil Syndical C.G.T. de la Mine, qu'il est vrai "que ce sont les
ouvriers oui sont les premiers concernés dans le domaine de la Sécurité".
Personne, à ma connaissance n'a jamais dit le contraire. Mais que chacun le
prouve en participant avec bonne volonté à la campagne en cours : c'est déjà un
pas en avant même s'il n'est pas suffisant.
Cela est possible : beaucoup l'ont compris et
c'est eux qui ont raison. Les autres le peuvent aussi bien entendu. Pourquoi ne
le veulent ils pas ?
Ne pourrait-on pas, pour une fois, laisser
toute idéologie au vestiaire ?
François-Xavier BIBERT
TRIBUNE LIBRE
(publiée à la page
suivante de l’éditorial n°3, expliquant le ton de ce dernier !)
À propos du tract diffusé le 22 Février 1980
par le Conseil Syndical C.G.T. de la Mine de Mairy
concernant la Campagne de Sécurité
1) Extrait du C.R. de la réunion du. Comité d'Etablissement
du 26 Février 1980 :
« Campagne de sécurité ,
Le président fait état d'un trac récemment
distribué à la mine concernant la sécurité en général. Il se félicite de
l'intérêt porté à ce problème par les auteurs du document, tout en corrigeant
certaines affirmations qu'il estime ne pas être appropriées soit à l'objectif
réel de la campagne, soit à la situation interne de la mine.
Il renouvelle ses souhaits d'encouragement
pour que les résultats de la dite
campagne soient positifs. »
2) Copie du tract en question :
C.G.T.
LA SECURITE A LA MINE DE MAIRY
Une campagne de sécurité vient de
démarrer à la Mine de Mairy, campagne qui devait
commencer au retour des congés de l’année 1979, retardée pour un soi-disant
mauvais état d’esprit. On peut se demander qui est responsable de ces états de faits.
Sûrement pas les ouvriers qui sont, quoiqu’en pensent
certains les premiers concernés dans le domaine de la sécurité. Qui risque sa
vie, l’invalidité, l’incapacité physique, l’empoussièrage
et la nocivité des gaz, si ce n’est, en premier, les ouvriers ?
La C.G.T. n’a jamais été contre les
campagnes de sécurité, au contraire, nous pensons que la recherche de
l’amélioration de l’hygiène et de la sécurité doit être une lutte journalière
et continuelle, mais non une étincelle qui jaillit brusquement dans l’esprit de
quelques uns, pour s’éteindre petit à petit, sans
laisser de trace.
Nous sommes contre une campagne de
sécurité :
-
qui
laisserait de coté l’hygiène,
-
qui
servirait de moyen de pression
-
qui
mettrait en doute certains accidents (douleurs dorsales et gazés),
-
qui
ferait peu de cas de l’honnêteté des ouvriers, lors des déclarations de
blessure.
-
qui
aurait pour but unique la diminution des petits arrêts,
-
qui
risquerait de monter les ouvriers les uns contre les autres.
Par contre, nous sommes pour une
véritable campagne d’Hygiène et de sécurité, dont les trois points
suivant nous paraissent à l’heure actuelle, primordiaux :
AÉRAGE : Depuis quand nous promet-on une
amélioration dans ce domaine ? (trou d’aération à
TUCQUEGNIEUX, - Sortie supplémentaire
vers MANCIEULLES). Là, nous pouvons dire qu’on se moque de nous, mais
que malheureusement cette amélioration n’est pas rentable. Alors
, attendons encore, à moins que…
PISTES : Les pistes en dur c’est
pas utopique. On avait même les engins pour ce genre de travail. Mais
dans ce domaine aussi, le prix de revient passe avant tout.
BOULONNAGE : Cette question est très
importante à l’heure actuelle. Nous sommes les seuls dans le bassin à serrer
encore les boulons à la main et nous risquons de payer très cher ce procédé
inefficace devenant très dangereux lors des dépilages. La
aussi une décision rapide devrait être prise par la Direction, afin d’interdire
cette pratique. Le boulonnage à la résine en 2,40m, existe…
Voici les points principaux sur
lesquels une campagne de sécurité mérite d’être lancée.
Cette campagne la
auraient des conséquences bénéfiques sur la SANTE des ouvriers,
et ferait réfléchir les soi-disant marginaux.
Nous pensons que toutes les campagnes
d’hygiène et de sécurité (même quand noyus ne sommes
pas invités à en débattre), méritent une attention soutenue, à condition d’être
faites sans mauvais état d’esprit dans un but constructif de recherche, afin
d’améliorer les conditions d’hygiène et de sécurité.
La C.G.T. et ses militants ont lutté
et lutteront toujours dans ce sens.
Le Conseil Syndical C.G.T
de la Mine de Mairy
Le 21 février 1980
Quatrième
EDITORIAL : JUIN 1980
|
De l'espoir… … à la réalité
... |
Zéro !
Zéro accident avec arrêt au mois de mai 1980
: il faut remonter 8 ans en arrière pour retrouver un tel résultat !
C'est un début, c'est un espoir .... Cela
doit devenir une réalité permanente.
Notre effort commun est en train de se
matérialiser. Nous avons décidé, en début d'année, de faire de cette campagne
"MOUVEMENTS de L'OPERATEUR" le début du renouveau des résultats de
Sécurité à la mine.
Certains penseront que, vu les résultats
auxquels nous étions arrivés, il suffisait de faire peu de chose pour les
améliorer !
C'est sûr ! Malgré tout, il faut être plus
optimiste que cela. Notre taux de fréquence cumulé fin mai 1980 nous place à la
16ème place du bassin.
Cela veut dire qu'il y a 7 mines qui ont des
résultats moins bons que les nôtres. Il n'y en avait aucune auparavant !
Ce résultat n'est donc pas le fait du hasard,
car nous avons tous fait un tant soit peu quelque chose pour que cela change !
C'est le principal.
Certains diront qu'ils ne s'en sont pas
rendus compte. D'autres auront le sentiment que la campagne a tendance à
s'essouffler, à être moins active qu'au début de l'année !
Peut-être !....
Mais rappelez-vous que je disais, dans mon
précédent éditorial, que tout arriverait "petit à petit, sans
précipitation, sans coup d'éclat....", et c'est
bien ainsi que nous avançons !
Le calendrier de la campagne que je joins à
chaque numéro de votre bulletin est là pour le prouver : il ne s'est pas passé
une semaine pendant laquelle nous n'avons pas enregistré une action, une
modification, un travail, une proposition allant dans le sens de la Sécurité
dans le cadre de la campagne en cours.
Voyons, par exemple, ce qui s'est passé pour
les CATERPILLAR. Leur modification s'est faite petit à petit. On a bien, par-ci
par-là, arraché quelques marchepieds et quelques mains-courantes, mais deux
encouragements se sont manifestés :
d'abord, le comportement individuel des opérateurs s'est modifié,
puisque aucune déclaration d'accident lié à la montée ou à la descente de
l'engin n'a été enregistrée depuis le début de l'année. Un record !
ensuite le personnel d'entretien, à tous les niveaux, s'est fait un
devoir d'assurer au mieux les modifications... et de réparer les dégâts le plus
rapidement possible, sans se décourager, pour tenir le matériel conforme à la
norme que nous avions déterminée ! Les conditions matérielles ont donc été
améliorées.
Modification du comportement individuel,
amélioration des conditions matérielles : tout le monde sait que ce sont les
conditions nécessaires et suffisantes pour obtenir une meilleure sécurité !
C'était un espoir ... cela devient une
réalité.
Il faut maintenant poursuivre et amplifier.
Il faut terminer les équipements prévus sur
les CATERPILLAR, les MACHINES à PURGER, les JUMBOS de BOULONNAGE.
Dès la rentrée, il faudra s'attacher aux
JUMBOS de FORATION, aux MANITOU et aux ENGINS de REGIE.
La première phase de notre campagne sera
terminée. Nous attaquerons alors officiellement la seconde, celle qui concerne
l'ordre et la propreté.
Je dis "officiellement" parce que
tout le monde sait que de nombreux efforts ont déjà été faits en ce domaine,
mais il faudra aller plus loin pour diminuer encore les accidents liés aux
chutes, aux glissades, aux charges et aux faux mouvements.
Bon courage à tous.
Notre espoir deviendra une réalité, il ne
faut plus en douter.
François-Xavier BIBERT
Investissements pour l’amélioration du matériel de régie
SAVIEM d’entretien
préventif
SAVIEM avec nacelle pour
les géomètres
SAVIEM de transport du
matériel
VILLAGE de MAINVILLE – MINE DE MAIRY
Départ en septembre 1981
La carte postale ci-dessous mérite d’être
commentée. Mainville n’était avant la création de la mine qu’un minuscule
hameau agricole isolé de la commune de Mairy, située
à 3 kilomètres, avec une dizaine de vieilles fermes alignées le long de ce qui
avait été jadis la route nationale, une
belle chapelle du 18ème siècle et un petit cimetière... Dans les années
1970, la ferme des frères « Bach » et de celle M. et Mme « Ullard », plus jeunes, étaient encore en exploitation.
Un menuisier y avait encore un modeste atelier...
Il devint un « village » avec la
création de la Mine dans les années 1950 et surtout des logements que la
société SIDELOR y construisit pour loger une partie de ses ouvriers (25 maisons
jumelles), des porions ou agents de Maîtrise (5 maisons jumelles) et Ingénieurs
(2 maisons jumelles).
Dans les années 1970, le village comprenait
aussi le café-restaurant « FOGGLIAZZA » tenu par la femme d’un
mineur, l’épicerie « CAUFMANN » appartenant à la mine et tenue par la
femme d’un autre mineur et une école avec deux classes uniques de moins de 15
élèves chacune dont M. ORLOWSKI était le Directeur et Mme. BAUDRIN, épouse d’un
porion, l’institutrice…
L’imbrication de la vie professionnelle et
personnelle des résidants était donc complète. Si les
maisons des ouvriers, récemment construites, étaient très confortables et
entourées d’un joli petit jardin, elles étaient plus petites que celle des
agents de maîtrise et celle des ingénieurs étaient encore plus grande avec un
immense jardin et quelques pierres de taille apparentes ! Le gag était que
chaque type de maison avait quasiment le même nombre de pièces, mais que la
taille de celles-ci différait et que les hauteurs de plafond croissaient en
proportion de la taille des pièces, donc avec le grade des occupants…!
Le Village de
MAINVILLE ancien |
Le CAFE RESTAURANT |
La CHAPELLE
« Sainte Barbe » |
Maison Ingénieur Sous-sol |
Maison Ingénieur Rez de chaussée |
Maison Ingénieur Etage |
Double clic sur les
images pour les agrandir
C’était sans doute mieux que les
« châteaux » au vert des cadres du début du siècle et des vieilles
citées minières grises et poussiéreuses agglutinées autour des usines
métallurgiques fumantes, mais Mainville était cependant un microcosme social
aujourd’hui anachronique, ou la hiérarchie des femmes dans la citée était
calquée sur celle des hommes à la mine ! Personne ne s’en offusquait à
l’époque, mais cette réalité pourrait sembler aujourd’hui
« incroyable » aux jeunes à qui on voudrait l’expliquer…
Mais je veux témoigner que tout le monde ou
presque trouvait qu’il faisait bon y vivre, puisque d’ailleurs toutes les
maisons ont été pratiquement rachetées plus tard par les mineurs qui ont voulu
y passer leur retraite !
Quoi qu’il en soit, un Ingénieur qui quittait
la mine et ses « mineurs » ressemblait un peu à Don Camillo qui
s’éloignait de Peppone… et c’était aussi une famille
qui quittait le village et ses amis en perdant une partie de ses racines… C’est ce que j’ai fait en septembre 1981 pour
aller vivre une nouvelle aventure professionnelle, cette fois dans l’uranium au
beau milieu d’un grand désert Africain.
Ce n’était donc pas une transition facile et
un acte anonyme.
C’est pour cela que la lettre que j’ai
adressée aux « mineurs » le jour de mon départ mérite d’être connue
comme le témoignage d’un temps révolu où la solidarité n’était pas encore
devenue une valeur ringarde, et comme prolongement des 4 éditoriaux consacrés à
la SECURITE rédigés l’année précédente…
Mes échanges
avec Jean BREVI de 2008 et le texte « METIER
et PERFORMANCE » qu’on peut trouver sur ce site Internet ne sont que
la suite logique de ce message de 1981, sans doute un peu iconoclaste et
téméraire…
François-Xavier BIBERT
Mai 2008
|
le 18 septembre 1981 M. BIBERT A Ensemble du Personnel Je cesse mes fonctions d’Ingénieur, Chef du Service
Exploitation, ce soir Vendredi 18.09.1981. A tous ceux avec qui j’avais créé des rapports
d’estime réciproque, voire d’amitié, dans le travail et dans la vie
extraprofessionnelle, et aussi à ceux qui ont pu se sentir parfois agressés
par mon comportement résultant d’une impulsivité parfois mal contrôlée et qui
n’ont pas toujours compris que derrière ce premier abord il y avait une
chaude volonté de respecter et d’apprécier chacun d’entre eux (en chaque homme
il y a du bon et c’est d’abord ce qu’il faut rechercher) j’adresse mes
chaleureuses et amicales salutations. J’ai essayé pendant onze ans de faire en sorte que
le service dont j’avais la responsabilité fonctionne au mieux, avec les
moyens qui m’étaient attribués. Ceux-ci ont été parfois insuffisants.
J’aurais surtout voulu qu’en matière de SECURITE les résultats évoluent dans
un sens beaucoup plus favorable : c’était certainement possible mais je
n’ai pas été assez écouté. J’affirme avoir chercher à exercer mes
responsabilités sans démagogie et avoir essayé en toute circonstance de
rester droit et honnête : le rôle d’un chef est de prendre des
décisions. En les prenant il faut savoir aussi dire « non ». Je l’ai
toujours fait quand je l’ai jugé juste pour l’ensemble du Personnel, quitte à
ce que certains s’en trouvent personnellement mécontents. Mais que ceux-ci
sachent que je n’ai jamais eu aucun parti pris, que j’ai voulu toujours
dissocier les relations professionnelles des relations dans la cité et que je
n’ai jamais rien donné dans l’espoir de recevoir quelque chose en échange. Par contre je revendique le droit à l’erreur :
que ceux qui ont pu en être victime veulent bien le comprendre et m’en
excuser. A tous je souhaite une bonne chance. Je reste
persuadé que l’avenir de la mine de Mairy est grand
au regard de la qualité de sa main d’œuvre et de son encadrement. Bien à vous. François-Xavier BIBERT |
(Note manuscrite
affichée sur le panneau d’affichage de la mine et photocopies distribuées aux
différents délégués du Personnel)
|
|
Lettre de Monsieur
François MELEY, mon « premier
Directeur », qui m’a appris le métier… Directeur Général
de LORMINES en 1981 |
Article du journal « Le REPUBLICAIN LORRAIN » septembre 1981 |
En août 2008, mon fils
Emmanuel BIBERT est retourné à MAINVILLE pour faire découvrir à ses jeunes
enfants les lieux où il vécut à leur âge…. Les photos qu’il a faites sont
visibles en cliquant sur le lien ci-dessous. Rien n’a vraiment beaucoup changé
quand on les visionne rapidement, mis à part qu’il manque le chevalement de la
Mine ! Mais en y regardant de plus près on constate vite que les bâtiments
vides tombent en ruine… Mainville est devenu une friche industrielle… Cependant
le village survit et quelques constructions nouvelles ont même vu le jour…
Mainville, vu en 2008 par
mon fils Emmanuel BIBERT
ALBUM PHOTOGRAPHIQUE
En 1930 le Tour de France
passe à Mainville lors de l’étage Metz- Charleville
Leducq et Pélissier mènent…
En 1976 le Tour de France
passe au même endroit, mais dans l’autre sens lors de l’épape
Bastogne – Nancy…
(Photo François-Xavier Bibert)
Liens
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Album photographiques « MINES DE FER DE LORRAINE -
MAIRY MAINVILLE 1970/1981 » – 14 pages
Légendes des photos de l’album de la
Mine de MAIRY MAINVILLE - 1970/1981
Trombinoscope de la Mine de MAIRY MAINVILLE – 11 pages
Effets de lumière au fond de la mine de
MAIRY – Photos de Claude VOYAT
Départ en retraite de Monsieur Maurice
MERLIN
Légendes des photos du départ en retraite de Monsieur
Maurice MERLIN
Lettre de Jean BREVI à François Xavier BIBERT
Campagne de sécurité à la Mine de MAIRY – Le village de
MAINVILLE
Emploi de l'oxygène liquide comme Explosif dans les
Mines de Fer
« 4 HOMMES - 4 MACHINES - 4 TIRS - 40 WAGONS »
- Etude du CATERPILLAR 980
Mines de Fer de LORRAINE - Monographie de la Mine de Mairy - 1980
Géologie du bassin ferrifère lorrain à Hayange
Bibliothèque
« MINES ET CARRIERES » de FXB
Gérard DALSTEIN – « Les Chantiers du Fer »
Collection de pin’s de Guy PODLESNIK
MAINVILLE -
2008 – Friche industrielle
Mine de MAIRY – Articles du « Républicain
Lorrain »
François-Xavier BIBERT – Le « Républicain
Lorrain »