Note individuelle
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Brunehilde (reine)
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Brunehilde (reine)
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Biographie
Fille d'Athanagild, roi des Wisigoths, et de Goïswinthe ou Godesvinda, elle épouse Sigebert Ier, roi franc mérovingien d'Austrasie, au printemps 566.
L'assassinat en 567 de sa sœur aînée Galswinthe, femme de Chilpéric Ier, lui-même frère de Sigebert et roi de Neustrie, va déclencher une longue guerre meurtrière entre l'Austrasie et la Neustrie au nom de la faide germanique, sorte de « vendetta » d'époque.
Son mari est assassiné en 575, par 2 sicaires de Frédégonde, à Vitry (près de Tournai) alors qu'il venait d'être porté sur le pavoi. Son beau-frère, Chilpéric Ier sera assassiné en 584, en revenant d'une partie de chasse (Chelles, 575), elle est faite prisonnière et emmenée en exil à Rouen. Son fils Childebert II est quant à lui sauvé et proclamé roi par les Austrasiens à Metz.
Brunehilde, réussit néanmoins à séduire et à épouser son neveu Mérovée, fils de Chilpéric Ier. Ce dernier ayant fait exécuter son fils, Brunehilde retourne en Austrasie. Son propre fils, Childebert II, étant trop jeune pour gouverner, elle assure la régence au grand mécontentement des Meilleurs, une aristocratie à l'origine de la féodalité, qui cherche à accaparer le pouvoir.
Devant l'hostilité de cette dernière, Brunehilde se rapproche alors du roi Gontran Ier, frère de son premier époux Sigebert Ier et roi de Burgondie et de Paris. En 587, elle signe un traité avec Gontran Ier. Celui-ci adopte alors Childebert II sous l'influence de la reine.
À la mort de Gontran Ier en 592, Brunehilde règne en fait sur l'Austrasie et sur la Burgondie mais doit faire face aux attaques de Frédégonde (l'assassin présumé de sa sœur ou du moins, l'instigatrice) et du fils de cette dernière, Clotaire II.
En 595, à la mort de Childebert II, elle exerce encore la régence au nom de ses deux petits-fils, Théodebert II en Austrasie et Thierry II en Burgondie. Ces derniers s'opposent, encouragés par les Meilleurs.
Toujours en guerre contre Clotaire II et en butte à l'opposition de l'aristocratie austrasienne, Brunehilde doit chercher refuge auprès du roi Thierry II son petit-fils.
Thierry II mène alors la guerre contre son frère, Théodebert II ; ce dernier est sous l'influence des Meilleurs. Il est battu à Toul puis Tolbiac et tué en 612. Thierry II meurt quant à lui peu après, probablement empoisonné, en 613 laissant le royaume à son fils Sigebert II âgé de 12 ans. La noblesse d'Austrasie se révolte alors et décide de livrer Brunehilde à Clotaire II. Ce dernier fait exécuter 3 de ses 4 arrières petits-fils (le dernier étant tondu et enfermé dans un couvent colombanien) et la fait supplicier durant 3 jours, elle est ensuite attachée par les cheveux, un bras et une jambe à la queue d'un cheval indompté (un chameau selon d'autres sources), et son corps est mis en lambeaux. Ses restes, finalement recueillis, sont apportés à l'abbaye de Saint-Martin d'Autun qu'elle avait fondée.
Abhorrée par de nombreux chroniqueurs, rusée, belliqueuse, manipulatrice et marquée par la tradition germanique de la faide qui déchira les Mérovingiens sous son « règne », Brunehilde, comme sa rivale Frédégonde, est restée dans l'Histoire comme une « mauvaise » figure. Elle était pourtant très cultivée (plutôt rare pour l'époque même parmi les rois et la noblesse) et eut des partisans, et s' est efforcée de conserver l'autorité royale sur une aristocratie toujours un peu plus rebelle, et prompte à la confisquer.
Notons qu'elle avait une conception de l'Etat très contemporaine. Elle s'est vu reprocher par le "pape de Rome", de laisser les Juifs et les Chrétiens de son royaume fêter les jours de Pâque ensemble dans les mêmes lieux de culte... Elle répondit que les problèmes religieux étaient de la responsabilité des "papes" (les évêques), et non de la sienne. Elle était reine de ses sujets, pas de leurs âmes...
Déformée par l'historiographie franque
Dans un monde où s'imposait la coutume des Francs, elle a constamment cherché à préserver les restes d'une conception romaine de l'État et de la justice. La misogynie de l'époque et des temps postérieurs expliquent en grande partie les légendes noires dont est encore victime sa mémoire.
Legs
Elle s'attacha à entretenir les routes de communication, ainsi les nombreuses voies romaines qu'elle restaura portent le nom de chaussée Brunehaut. Comme Mélusine, elle est dans le légendaire des « bâtisseuses ».
Bibliographie
Étienne Aignan, Brunehaut ou les Successeurs de Clovis, tragédie, Paris, 1810.
Népomucène Lemercier, Frédégonde et Brunehaut, tragédie, 1821.
Antoine Flobert, Étude sur Brunehaut, 1860.
Roger-Xavier Lanteri, Brunehilde, Perrin, Paris, 1995. (ISBN 2-7028-1396-8)
Jean-Louis Fetjaine, Les Voiles de Frédégonde, Belfond, Paris, 2006. (ISBN 978-2-298-00115-0
Biographie
Fille d'Athanagild, roi des Wisigoths, et de Goïswinthe ou Godesvinda, elle épouse Sigebert Ier, roi franc mérovingien d'Austrasie, au printemps 566.
L'assassinat en 567 de sa sœur aînée Galswinthe, femme de Chilpéric Ier, lui-même frère de Sigebert et roi de Neustrie, va déclencher une longue guerre meurtrière entre l'Austrasie et la Neustrie au nom de la faide germanique, sorte de « vendetta » d'époque.
Son mari est assassiné en 575, par 2 sicaires de Frédégonde, à Vitry (près de Tournai) alors qu'il venait d'être porté sur le pavoi. Son beau-frère, Chilpéric Ier sera assassiné en 584, en revenant d'une partie de chasse (Chelles, 575), elle est faite prisonnière et emmenée en exil à Rouen. Son fils Childebert II est quant à lui sauvé et proclamé roi par les Austrasiens à Metz.
Brunehilde, réussit néanmoins à séduire et à épouser son neveu Mérovée, fils de Chilpéric Ier. Ce dernier ayant fait exécuter son fils, Brunehilde retourne en Austrasie. Son propre fils, Childebert II, étant trop jeune pour gouverner, elle assure la régence au grand mécontentement des Meilleurs, une aristocratie à l'origine de la féodalité, qui cherche à accaparer le pouvoir.
Devant l'hostilité de cette dernière, Brunehilde se rapproche alors du roi Gontran Ier, frère de son premier époux Sigebert Ier et roi de Burgondie et de Paris. En 587, elle signe un traité avec Gontran Ier. Celui-ci adopte alors Childebert II sous l'influence de la reine.
À la mort de Gontran Ier en 592, Brunehilde règne en fait sur l'Austrasie et sur la Burgondie mais doit faire face aux attaques de Frédégonde (l'assassin présumé de sa sœur ou du moins, l'instigatrice) et du fils de cette dernière, Clotaire II.
En 595, à la mort de Childebert II, elle exerce encore la régence au nom de ses deux petits-fils, Théodebert II en Austrasie et Thierry II en Burgondie. Ces derniers s'opposent, encouragés par les Meilleurs.
Toujours en guerre contre Clotaire II et en butte à l'opposition de l'aristocratie austrasienne, Brunehilde doit chercher refuge auprès du roi Thierry II son petit-fils.
Thierry II mène alors la guerre contre son frère, Théodebert II ; ce dernier est sous l'influence des Meilleurs. Il est battu à Toul puis Tolbiac et tué en 612. Thierry II meurt quant à lui peu après, probablement empoisonné, en 613 laissant le royaume à son fils Sigebert II âgé de 12 ans. La noblesse d'Austrasie se révolte alors et décide de livrer Brunehilde à Clotaire II. Ce dernier fait exécuter 3 de ses 4 arrières petits-fils (le dernier étant tondu et enfermé dans un couvent colombanien) et la fait supplicier durant 3 jours, elle est ensuite attachée par les cheveux, un bras et une jambe à la queue d'un cheval indompté (un chameau selon d'autres sources), et son corps est mis en lambeaux. Ses restes, finalement recueillis, sont apportés à l'abbaye de Saint-Martin d'Autun qu'elle avait fondée.
Abhorrée par de nombreux chroniqueurs, rusée, belliqueuse, manipulatrice et marquée par la tradition germanique de la faide qui déchira les Mérovingiens sous son « règne », Brunehilde, comme sa rivale Frédégonde, est restée dans l'Histoire comme une « mauvaise » figure. Elle était pourtant très cultivée (plutôt rare pour l'époque même parmi les rois et la noblesse) et eut des partisans, et s' est efforcée de conserver l'autorité royale sur une aristocratie toujours un peu plus rebelle, et prompte à la confisquer.
Notons qu'elle avait une conception de l'Etat très contemporaine. Elle s'est vu reprocher par le "pape de Rome", de laisser les Juifs et les Chrétiens de son royaume fêter les jours de Pâque ensemble dans les mêmes lieux de culte... Elle répondit que les problèmes religieux étaient de la responsabilité des "papes" (les évêques), et non de la sienne. Elle était reine de ses sujets, pas de leurs âmes...
Postérité :
Déformée par l'historiographie franque
Dans un monde où s'imposait la coutume des Francs, elle a constamment cherché à préserver les restes d'une conception romaine de l'État et de la justice. La misogynie de l'époque et des temps postérieurs expliquent en grande partie les légendes noires dont est encore victime sa mémoire.
Legs
Elle s'attacha à entretenir les routes de communication, ainsi les nombreuses voies romaines qu'elle restaura portent le nom de chaussée Brunehaut. Comme Mélusine, elle est dans le légendaire des « bâtisseuses ».
Bibliographie
Étienne Aignan, Brunehaut ou les Successeurs de Clovis, tragédie, Paris, 1810.
Népomucène Lemercier, Frédégonde et Brunehaut, tragédie, 1821.
Antoine Flobert, Étude sur Brunehaut, 1860.
Roger-Xavier Lanteri, Brunehilde, Perrin, Paris, 1995. (ISBN 2-7028-1396-8)
Jean-Louis Fetjaine, Les Voiles de Frédégonde, Belfond, Paris, 2006. (ISBN 978-2-298-00115-0
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