Les Hommes du
Groupe de Chasse GC III/6
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site de François Xavier Bibert
DEWOITINE
520 (D.520)
Constantine : début juillet
1940 Alignement des Dewoitine D.520 du
GC III/6 – 6ème escadrille Photographie Joseph
Bibert - Droits réservés |
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Rôle |
Avion de chasse |
Constructeur |
DEWOITINE |
Premier vol |
1938 |
Mise en service |
1940 |
Date de retrait |
|
Nombre construit |
775 |
Équipage |
|
1 pilote |
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Motorisation |
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Moteur |
Hispano Suiza
12Y-45, 12 cylindres en V Refroidissement liquide |
Puissance unitaire |
935 ch |
Dimensions |
|
Envergure |
10,18 m |
Longueur |
8,75 m |
Hauteur |
2,57 m |
Surface alaire |
15,97 m² |
Masses |
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À vide |
2 090 kg |
Carburant |
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Avec armement |
2 670 kg |
Maximale |
2 780 kg |
Performances |
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Vitesse maximale |
534 km/h |
Vitesse de décrochage |
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Plafond |
11 000 m |
Vitesse ascensionnelle |
13,4 à 11,5 m/s jusqu’à 6000 m |
Distance franchissable |
1 250 km |
Charge alaire |
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Rapport poids/poussée |
|
Armement |
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Interne |
1 canon
Hispano Suiza HS-404 de 20mm, |
Voir le descriptif technique du D.520 très
détaillé paru dans la revue L’Aérophile de Juillet 1943
Conception et production
Les principaux
appareils Dewoitine qui ont été construits de 1920 à 1944
Les deux
prototypes D.513
et D.514 (évolution du D.513), préparés dans le cadre du programme de
remplacement (C1) des Dewoitine 510
et des Loire 46 lancé en
1934, furent un échec. A partir de 1936, Émile DEWOITINE (gravure ci-dessus) a
travaillé alors avec ses deux principaux collaborateurs, Robert CASTELLO et
Jacques HENRAT, sur le projet d’un nouveau chasseur, anticipant ainsi le nouvel
appel d'offres de l'Armée de l'Air française visant à trouver un successeur
plus moderne et plus performant aux Morane Saulnier MS.406 et Bloch
MB.150, avec une vitesse de 520 km/h comme objectif principal. Le projet
Dewoitine a donc été nommé tout naturellement « 520 » et finalement
mené à terme par la nouvelle Société Nationale de Construction Aéronautique du
Midi, la S.N.C.A.M., issue de la nationalisation des ateliers Dewoitine. Trois
prototypes furent construits. Le premier vol du nouvel avion (prototype 01) eut
lieu le 2 octobre 1938 avec Marcel DORET aux commandes. Il était équipé alors
d'un moteur Hispano Suiza 12Y21 de 890 chevaux sans
canon mais sa vitesse est restée inférieure à 480 km/h. Avec un 12Y29 et équipé
d'une hélice à pas variable, Léopold GALY dépassera 800 km/h en piqué le 11
janvier 1939 alors que la vitesse calculée n’était que de 700 km/h (lire ici
le récit qu’en a fait le pilote). Entre ces deux vols de nombreux
problèmes durent être réglés : agrandissement de la dérive et du
gouvernail, remplacement des deux radiateurs d’aile par un radiateur ventral
unique, montage de pipes d’échappement coudés vers l’arrière, dites « pipes
à réaction », etc… Les concurrents du D.520 dans ce programme (C1) ont été
le S.N.C.A.O.
CAO.200, qui a effectué son premier vol le 30 janvier aux mains de Fernand
LEFÈVRE, et le Morane
Saulnier MS.450 qui n’a volé que le 14 avril 1939, mais qui s’avérèrent
tous les deux beaucoup moins bien nés.
Ecorché du Dewoitine D.520 – Voir les plans : planche 1, planche 2, planche 3
Toulouse Francazal - Marcel Doret aux commandes du Dewoitine 513
et prototype du Dewoitine 520 en octobre 1938
Avec l’autorisation exceptionnelle des Archives Départementales de la
Haute-Garonne - Collection Airbus, cliché SNCAM, AD31- Droits réservés
Deux articles du journal « Le Matin » des 21 et 24
janvier 1939
Le second
prototype effectua son premier vol le 28 janvier 1939 avec le capitaine Constantin
ROZANOFF (Photo), dit « Kostia » aux
commandes. C’était en fait le premier avion construit, et il portait le n°1 sur
le gouvernail et le matricule militaire F-317 sous les ailes. D’autres
améliorations avaient été apportées à la machine ; suppression des fentes
de bord d’attaque, agrandissement de l’empennage vertical, nouveau train
d’atterrissage Olaer, et il vola avec son armement.
Le prototype n°3 fit son premier vol le 5 mai 1939, équipé du moteur 12Y31,
version retenue initialement pour les appareils de série. Rozanoff ayant pu
faire voler son appareil juste au dessus de 520 km/h,
les services officiels déclarèrent le Dewoitine 520 bon pour le service et une
première commande de 200 appareils fut passée le 7 avril 1939, suivie d’une
seconde en juin de 600 avions supplémentaires, mais cette commande fut réduite
par la suite à 510. En septembre, avec l'ouverture des hostilités, le total des
commandes passa à 1280. En mai 1940 c’est environ 2000 machines qui avaient été
commandées à la S.N.C.A.M., dont plus d’une centaine pour l’Aéronautique
navale.
Numéro 148 de « la Vie Aérienne » du 22/03/1939
L’avion de chasse français le plus rapide : Le Dewoitine
D.520 à moteur Hispano Suiza
Premier vol du prototype n°1 avec Constantin Rozanoff aux
commandes (cliquez sur la photo pour l’agrandir)
Le D.520
de série, dont le premier exemplaire fut produit en novembre 1939 a été équipé
finalement d'un moteur Hispano Suiza 12Y45 de 935
chevaux, avec un compresseur Szydlowski-Planiol et
armé de 4 mitrailleuses MAC 34 mod 39 dans les ailes, approvisionnées
à 675 coups, et d'un canon Hispano Suiza HS 404 de 20 mm avec 60 coups
tirant à travers l'axe d'hélice.
Mais le
nouveau moteur avait exigé d’apporter des modifications importantes à la
structure par allongement du bâti moteur de 160mm, et l’avion ne put commencer
à équiper l'Armée de l'Air qu’à partir de janvier 1940. Il ne fut véritablement
opérationnel qu'à partir de fin mai 1940, et à l'armistice ce sont seulement
440 exemplaires qui auront été produits et 350 livrés à quelques unités près.
Les causes de cette dramatique défaillance de la production ont été
multiples ; mise en place tardive de l’outillage, retards du motoriste et
des équipementiers, mauvaise volonté de la S.N.C.A.M. à ouvrir des chaînes de
production ailleurs qu’à Toulouse, refus de faire travailler de nouveaux
sous-traitants. De plus la mise en production se fit avant que les derniers défauts
de l’appareil n’aient été corrigés, dont celui du refroidissement du moteur. En
attendant la solution définitive de ce problème, les 200 premiers appareils
n’ont pas été déclarés comme « bons de guerre » et ils ont du être remis à niveau ultérieurement.
Printemps 1940 – Toulouse
Dewoitine 520 sortis d’usine à Saint-Martin du Touch (en haut) et prêts aux essais à Francazal (en bas)
Avec l’autorisation exceptionnelle des Archives Départementales de la
Haute-Garonne - Collection Airbus, cliché SNCAM, AD31- Droits réservés
Poste de pilotage du Dewoitine D.520
Après
l’armistice, les Allemands dans le cadre d’un plan global de coopération
aéronautique autorisent la poursuite de la fabrication du chasseur, ce qui
permet à l’état français d’envisager une certaine standardisation de son
aviation de chasse et de réformer les quelques Bloch et Curtiss à bout de
souffle qui équipent encore quelques unités. A la fin du printemps 1941 la
production peut reprendre, suite à une commande de 550 exemplaires à livrer sur
trois ans par la S.N.C.A.S.E., société qui fait suite à la S.N.C.A.M. qui a été
dissoute fin 1940.
Cependant
il est fait interdiction au constructeur français d’apporter la moindre
modification à l’avion, qui doit rester la copie conforme de ceux qui étaient
produits avant l’armistice, et de procéder à des études de développement.
Toutefois, d’une manière un peu clandestine, des aménagements seront effectués
malgré tout.
Mais,
comme avant l’armistice, les retards industriels s’accumulent et la livraison
les appareils ne se fait pas dans les délais prévus ; moins de 60% des
avions au programme de 1942 peuvent être sortis des chaînes, faute d’hélices ou
même de roulettes de queue ! De nombreuses machines reçoivent en outre un
moteur 12Y49 faute de 12Y45 disponibles mais la nouvelle hélice n’est pas
adaptée à ce moteur qui dépasse alors son régime autorisé. Les appareils ainsi
équipés resteront de long mois en attente de la correction de ce défaut.
Entre
l’armistice et novembre 1942, l’Armée de l’Air ne réceptionnera en fait
qu’environ 260 nouveaux appareils, affectés aussi bien en zone libre qu’en
A.F.N.
Après
l’occupation complète de la France la production se poursuit au seul profit des
forces de l’axe sous le contrôle de la société allemande ERLA.
Dewoitine
520 de la Luftwaffe à Toulouse-Blagnac en 1943
Quand les
chaînes de fabrications s’arrêteront, ce seront environ 900 Dewoitine D.520 qui
auront été produits depuis sa conception en 1936, dont 460 après l’armistice.
Cet
appareil restera incontestablement dans l’histoire comme le meilleur chasseur
français de la Seconde Guerre mondiale.
D.520
n°94 du sgt Rigalleau -1ère
escadrille du GC I/3 - Tradition SPA 88 –
Wez-Thuisy - Mai 1940
Une des rares photographies couleur de D.520 en 1940.
Il s’agit de l’appareil n°73 baptisé « Loup Garrou » - 1ère escadrille du GC I/3 –
Traditions SPA 88 – Codé « 10 rouge »,
piloté généralement par l’adjudant André CARRIER – Peut-être à
Cannes
Engagements dans l’Armée de l'Air
Nettement
sous motorisé et donc un moins rapide que le Messerschmitt Bf
109, sauf en altitude, le Dewoitine 520 était réputé plus agile, mais ce n’est
pas totalement vérifié, et il possédait une cellule particulièrement robuste.
Son armement était seulement correct pour l’époque, mais avec un fonctionnement
trop irrégulier. Il fut cependant l'appareil capable de résister le mieux au
chasseur allemand au début de la guerre. Toutefois, il fut construit en trop
petit nombre et a souffert d’une mise au point incertaine, en particulier de
ses équipements. Par suite des carences industrielles manifestes déjà évoquées,
il est arrivé trop tard dans les divers groupes de chasse et finalement il n’a
pas pu renverser le cours de l'histoire. On peut d’ailleurs penser qu’il
n’aurait pas pu le faire, même en nombre supérieur, même en tenant compte de la
vaillance des pilotes, tant les conceptions de la guerre mécanique moderne par
les différents états-majors français de l’époque et la vision des
« Politiques » étaient totalement dépassées ou absentes.
Le premier
Groupe de Chasse qui reçut des Dewoitine 520 est de GC I/3. Il reçut quelques exemplaires
non armés en janvier et environ 35 machines de série entre avril et mai 1940,
ce qui a fait qu’au déclenchement de l'offensive allemande il était le seul
Groupe à en être pourvu. Les D.520 du GC I/3 obtinrent leurs premières
victoires le 13 mai en abattant trois Henschel Hs 126 et un Heinkel
He 111, sans aucune perte. Par la suite, les GC II/3,
GC III/3, GC III/6 et GC
II/7 en perçurent aussi et leurs appareils purent être alignés contre les
avions allemands ou italiens juste avant l’armistice. Par contre les GC II/6 et
GC III/7, formés trop tard, ne purent participer aux combats avec les chasseurs
qui leur furent affectés en juin. La flottille F1C de l'Aéronautique Navale (*)
(escadrilles AC1 et AC2) en reçut également quelques uns.
(*) Circulaire du 6 avril 1937 (B)
Il est rappelé qu'en application des dispositions
de la circulaire ministérielle citée en référence, la dénomination
"aéronautique navale" est seule réglementaire pour désigner les
éléments aériens de la marine et que, par voie de conséquence, le terme
"aéronavale", au masculin ou au féminin, ne peut être utilisé dans la
marine qu'en tant qu'adjectif, par exemple pour désigner des ensembles
comprenant des éléments navals et aériens ou des opérations mettant en oeuvre de tels éléments.
Un jeune officier pilote du GC III/6 raconte sa prise de
A la mi-juin le GC III/6 qui
était au Luc depuis le début du mois échangea enfin ses Morane Saulnier MS 406
contre les Dewoitine D.520 tant attendus. Dès que le premier détachement, dont
Jacobi, chef d’escadrille de la 5ème, et Le Gloan,
fut rentré, nous partîmes à notre tour vers Toulouse. Nous nous posâmes le 15
juin à Francazal où nous abandonnâmes sans regret nos vieux Morane. On nous
conduisit en car à Blagnac où nous prîmes
Celui qu'on me donna portait le
N° 358. C'était un avion magnifique, entièrement métallique, équipé d'un moteur
Hispano-Suiza de 12 cylindres en V d'une puissance supérieure à celle du
Morane, de l'ordre de 920 CV. Pour compenser le couple de renversement (1) le
moteur était décalé de 1°30' et la dérive avait un profil d'aile produisant une
compensation en fonction de la vitesse.
Il était armé d'un canon Hispano
de 20 mm tirant dans l'axe de l'hélice, comme le 406, mais avec un chargeur de
80 obus explosifs au lieu de 60, et de 4 mitrailleuses, à raison de 2 dans
chaque aile, avec un chargeur à bande de 700 cartouches par arme au lieu de
350. Celles-ci étaient réchauffées. On avait donc 6 secondes de tir continu
avec le canon (800 coups/min) et 35 secondes avec les mitrailleuses, ce qui
était nettement mieux que le 406.
Le train d'atterrissage était
verrouillé mécaniquement en position « rentré » donc sans problème en
cas de balle venant de loger dans le circuit hydraulique. C'était un avion
rapide, crédité d'une vitesse de 550 km/h à l'altitude de rétablissement (3),
très fin à piloter, qui déclanchait (2) assez
facilement, qui virait bien et qui avait des réactions très saines. Il pouvait
faire quasiment jeu égal avec le Me 109. Si nous l'avions eu au début de la
guerre, les choses se seraient certainement passées autrement.
Détail amusant. Le D.520 était
équipé d'une valise qui prenait place dans le fuselage derrière le pilote. Elle
avait un volume intéressant et elle se révéla bien pratique lors de nos
déplacements en nous permettant d'emmener avec nous pas mal d’effets personnels.
Lors de la prise en main de mon
nouvel appareil, je fus surpris par la sensibilité du gouvernail de direction
et je serpentais un peu au décollage, mais je m'y fis très vite. Après quelques
minutes de vol je revins me poser à Francazal que nous quittâmes en patrouille
le lendemain pour rejoindre le Luc. Dès l'atterrissage, on nous raconta ce qui
s'était passé la veille pendant notre absence et comment Le Gloan
et Assollant avaient pu abattre 5 avions italiens en
moins de 45 minutes...
Extraits des mémoires du colonel Jean Menneglier, lieutenant pilote à la 6ème
escadrille du GC III/6 en 1940
Merci à son fils Philippe de nous avoir
transmis ce récit
Documents exceptionnels : 17 juin 1940 - Jean MENNEGLIER vient
de prendre en main son DEWOITINE D.520 n°358
Au Luc, quelques jours avant le départ du GC III/6 pour l’A.F.N. et
l’armistice, un mécanicien bichonne sa nouvelle monture en peignant le code 26
qui lui est affecté
Photographies de la collection Menneglier – Droits réservés
(1) - Couple de renversement: quand
le moteur tourne l'avion a tendance à tourner dans l'autre sens. On doit donc donner
une portance un peu plus grande à une aile pour annuler le couple produit. Cela
donne un avion dissymétrique qui a tendance à virer du côté de l'aile qui a
plus grande portance. D'où le décalage du moteur et la dérive à profil d'aile.
En tenue de cap tout changement de régime de vol se traduit par une tendance à
changer de cap. Cet ennui n'existe pas sur les avions à réaction.
(2) – Déclancher : c'est le phénomène
d'autorotation qui se produit lorsqu'on vole avec un grand angle d'incidence.
On l'utilise pour faire des tonneaux déclanchés. On
le subit dans la vrille. Pour l'arrêter il suffit de pousser le manche en avant
pour diminuer l'angle d'incidence de l'aile et se retrouver dans les conditions
d'auto stabilité.
(3) - Altitude de rétablissement :
c'est l'altitude à laquelle le compresseur de l'air admis dans le carburateur
arrive à maintenir la pression atmosphérique régnant au niveau du sol et donc
conserve sa puissance nominale au moteur. A cette altitude, l'air étant moins
dense, la traînée est plus faible et l'avion atteint son maximum de vitesse.
Sur certains avions le compresseur possède deux étages, le deuxième s'embrayant
lorsque le premier n'arrive plus à maintenir la pression d'admission à sa
valeur à 0 mètre. L'altitude de rétablissement se trouve donc augmentée. C'est
le dispositif dont dispose le moteur Merlin Packard du Mustang.
Notes
de la main de Jean Menneglier
Le DEWOITINE D.520 n°358 sera affecté au sous-lieutenant Georges Rivory à l’automne 1940 à Alger Maison-Blanche
Sur ce profil, on peut distinguer l’insigne du masque rieur de la 6ème
escadrille du GC III/6 sur la dérive et le nom de baptême de l’appareil
« Quo Vadis » derrière de cockpit
Cet appareil sera affecté ensuite pour la campagne du Levant au
sous-lieutenant Léon Cuffaut du GC II/3 et il sera
détruit par un mitraillage au sol le 26 juin 1941
Le
Dewoitine D.520 est cependant crédité de plus de 100 victoires homologuées en
combat aérien contre la Luftwaffe et la Regia Aeronautica pendant la campagne de France. Les pertes sont
du même ordre, mais au moins 60% résultent d’appareils ayant du être abandonnées au sol pour des raisons diverses. Une
vingtaine de pilotes furent tués ou fait prisonniers. Les chiffres concernant
cette période doivent de toute façon être examinés avec précaution.
|
|
« LE
DEWOITINE 520» - Docavia Raymond
DANEL et Jean CUNY Un
ouvrage indispensable (épuisé) |
« LE
DEWOITINE 520» - Aéro-Journal N°8 Christian
Un
ouvrage indispensable (épuisé) |
Le célèbre D.520 n°277 du sous-lieutenant
avec la bande blanche réglementaire imposée par la commission
d’armistice – AFN – Fin de l’été 1940
Photographie restaurée à partir d’un tirage original (en incrustation)
transmis par M.
Voir la
page consacrée à Pierre Le Gloan sur ce site
Voir
aussi des skins de D.520 du GC III/6 pour amateurs de simulateurs de combats
aériens
Après juin
1940 l’Armée de l’Air est mise sous la tutelle des commissions d’armistice, qui
avec l’affaire de Mers el-Kébir, permettront au coup par coup un certain
réarmement de l’Etat Français, réarmement un peu amplifié après que les forces
de Vichy aient entamé la lutte contre les forces anglaises et celles des
français libres du Général de Gaulle, pour défendre
au Levant le Liban et la Syrie à la fin du printemps 1941.
Les unités
équipées de Dewoitine 520 autorisées sont d’abord les GC I/3, II/3 et III/6 en
Algérie et le II/7 en Tunisie, ainsi que l’escadrille AC1 de l’Aéronautique
Navale. Plus tard deux nouvelles unités seront créées, le GC I/2 à Châteauroux
et le GC II/6 qui rejoint l’A.O.F., et quelques unités de la zone libre seront
transformées sur ce type d’appareil, le GC I/1 à Lyon, le GC III/9 à Salon, le
GC II/1 au Luc et partiellement le GC II/5 à Casablanca, avant le débarquement
américain du 8 novembre 1942 en A.F.N.
Les D.520 du GC II/7 au-dessus de Bizerte « Sidi Ahmed» -
Septembre 1940
Les D.520 du GC III/7 à Châteauroux-Déols – Août 1940
Les D.520 du GC I/2 à Châteauroux-Déols – Août 1941
Les
Dewoitine 520 de Vichy seront donc engagés en 1941 au Moyen-Orient. Quand le 14
juillet 1941, après une tragique campagne de 5 semaines, l’amiral Dentz signe la capitulation de Saint-Jean d’Acre on
comptera environ 40 D.520 perdus (8 tués) sur les 70 engagés, pour une trentaine
de victoires homologuées sur des pilotes anglais ou australiens.
D.520 n°277 codé « 6 » du s/lt
Le Gloan – Alger – Mai 1941 – Départ
pour le Levant
5ème escadrille du GC III/6 – Nouvelle tradition « Masque
tragique » (dit aussi « sévère» ou « africain »)
Lors de
l’opération « Torch », quand les premières
troupes américaines débarquent au Maroc et en Algérie les Dewoitine 520 font
face conformément aux ordres reçus, surtout à Casablanca et à Oran, puisqu’à
Alger le plafond ne permet pas leur décollage. Mais les tactiques obsolètes des
pilotes français et le redoutable chasseur américain Grumann
F4F Wildcat contribuent à leur déroute.
Toutes les
escadrilles françaises d’A.F.N., dont le GC I/2 qui apprenant le débarquement
allié en A.F.N. a pu, conduit par le commandant Fleurquin,
gagner le Maroc via Istres, Ajaccio et Sétif entre le 6 et le 13 novembre 1942,
provoquant au passage la colère des Allemands, vont maintenant combattre avec
les alliés. Elles seront progressivement équipées à partir de fin 1942 de
Curtiss et de Bell américains ou de Spitfire anglais. C’est la flottille F1C
qui sera transformée entièrement la dernière en décembre 1944. Les Dewoitine
520 remplacés seront donc réformés ou affectés à des centres de formation.
Superbe vue du Dewoitine D.520 n°382 codé « 33 » du
commandant en second du GC III/6 , le capitaine Rivals
Mazères
sur l’aérodrome de Rayack au Liban –
Campagne du Levant – Mai 1941
Appareil abattu le 23
juin 1941 par des Tomahawk du Squadon 3 – Sergent Savinel tué
Collection personnelle Joseph Bibert - Droits réservés – Une des
photographies de D.520 pillée sur ce site et reproduite à l’infini !!!
Photographies
d’autres Dewoitine D.520 détruits pendant la campagne du Levant – Mai 1941
D.520 n° 330 – GC
III/6 - 6ème escadrille – 8 juin 1941
D.520 n°368 – GC III/6 - 6ème
escadrille – 14 juin 1941 (s/c BRONDEL)
D.520 n°277 – GC III/6 - 5ème
escadrille – 15 juin 1941 (s/l LE GLOAN)
D.520 n°314 – GC III/6 – GC III/6 – 5ème
escadrille - 26 juin 1941
Armée de l’Air de l’armistice - D.520 de l’Aéronautique Navale –
Escadrilles « 1AC » et « 2AC »
A gauche l’appareil n°140 du second maître Joseph Conq à bande et flèche blanche : Oran Lartigues (Algérie), fin 1940
A droite un appareil avec la casserole rouge, nez et dérive à bandes
rouge et jaune : Port-Lyautey (Maroc), automne 1942
Un
groupe de D.520 dans le ciel d’A.F.N. – Sans doute des appareils du C.I.C. de
Meknès créé le 1er janvier 1944
Chaîne de montage des Dewoitine D.520 à Saint-Martin du Touch après la reprise de la production en 1942
Avec l’autorisation exceptionnelle des Archives Départementales de la
Haute-Garonne - Collection Airbus, cliché SNCAM, AD31- Droits réservés
Un des premiers appareils, le n°494, aux couleurs de Vichy,
construit après la reprise des fabrications à Saint-Martin du Touch en 1942
Cet appareil sera convoyé avec d’autres à Casablanca pendant
l’été pour être affectés au GC II/5.
Après le
débarquement anglo-américain en A.F.N de novembre 1942, les 250 chasseurs se
trouvant en zone libre maintenant occupée sont saisis par les Allemands et les
Italiens. Les appareils en cours de fabrication seront achevés pour pouvoir
être remis aux forces de l’axe. Beaucoup seront utilisés comme avions
d’entraînement par la Luftwaffe (photos 1)
(photos 2) et une cinquantaine
équipera de manière disparate quelques groupes de la Regia
Aeronautica italienne (photo 3)
(photos 4)
qui ne possède alors aucun chasseur armé d’un canon, une petite centaine
rejoindra la force bulgare et quelques dizaines les forces d’autres pays
satellites de l’Allemagne sur le front russe. Ces appareils de construction
française seront donc mis en ligne contre les appareils alliés après le
débarquement de Sicile et abattront hélas quelques gros bombardiers
quadrimoteurs.
Un jeune pilote allemand de la JG 101 en formation à Pau parle du
D.520
« Ce qui me vient
d'abord à l'esprit, c'est la pétarade claire et bien syncopée du moteur Hispano
du Dewoitine 520 au décollage, un bruit que je pourrais encore facilement
reconnaître [...]. L'avion nous impressionna terriblement : il avait un
côté "pointu" générateur de spectaculaires sorties de piste et de
capotages parfois mortels. Décoller un D.520 resta pour bon nombre d'entre
nous, une performance journalière tant sa tendance aux embardées par vent de
travers pouvait être difficile à contrer. Déjà, pendant le roulage, un simple
coup de gaz coïncidant avec un cahot ou une rafale de vent, suffisait pour
partir en cheval de bois...
Avec son train à
large voie (comparé au Messerschmitt 109) le Dewoitine pouvait être tenu assez
facilement. [...]. Il se révéla cependant être d'un fonctionnement
capricieux : le plus grave défaut que je lui trouvai était une fâcheuse
tendance du train à ne pas rentrer complètement après le décollage. Les roues
se bloquaient exactement devant l'entrée d'air du radiateur faisant saillie
sous le fuselage et la température du moteur montait si vite que je secouais
’avion par de petits coups de manche vers l'avant pour achever la rétraction du
train... Si cela ne suffisait pas, il fallait rentrer d'urgence ou choisir un
champ bien dégagé.
Mais quel avion !
De très fines pressions sur les commandes suffisaient pour passer toute la
voltige et on tournait un looping avec deux doigts. Aucun chasseur allemand de
l'époque ne pouvait offrir une telle finesse, une telle élégance de pilotage.
Après avoir repéré les points délicats de ce pur-sang, il ne nous restait plus
qu'à nous livrer aux joies du pilotage d'un véritable avion fin, aux
performances encore très honnêtes. D'ailleurs le Messerschmitt 109 G-6, avec
ses blindages et armements, que j'ai piloté brièvement à la fin du printemps
1944 n'était guère plus performant, et en tout cas moins maniable.
L'atterrissage sur
Dewoitine 520 demandait aussi un certain doigté, car l'avion relativement
chargé au m2 approchait vite. Du fait de cette grande vitesse d'atterrissage,
on courait à la catastrophe si l'on n'avait pas réussi à poser l'oiseau en
seuil de piste... [...]
C'est
incontestablement sur Dewoitine 520 que j'ai eu mes plus grandes joies de
pilote. Quelques mois plus tard, alors que j'affrontai à bord d'un Focke Wulf
190 les redoutables chasseurs américains au dessus de
l'Allemagne, il m'est souvent arrivé de penser avec nostalgie à cet agile petit
chasseur français »
Extrait de AIR FAN n°31 (Mai 1981)
Feldwebel
Ernst Schröder, survivant du ll./Sturm/JG
300
7 victoires confirmées (3
quadrimoteurs, 3 Mustang, et un Stinson)
Deux
Dewoitine D.520 du GC II/1 basés au Luc novembre 1942 récupérés par la Regia Aeronautica à Istres en
1943
Ces
avions ont gardé le camouflage, la bande blanche du fuselage et les numéros
français, par contre la croix de Savoie a été peinte sur le gouvernail.
Belle
maquette d’un D.520 du 15éme Gruppo, 164éme Squadriglia,
basé à Reggio de Calabre de mai à juillet 1943.
Ce
Groupe était chargé de la défense de la Sicile. La plupart de ses avions seront
détruits au sol.
Maquette
de Claude Dalle sur le remarquable site « Maquette72 » de Alain
Courouge
17 avril
1944 : Dewoitine D.520 (2/6 squadron) des forces
royales bulgares attaquant des bombardiers Consolidated
B-24 « Liberator » et
Boeing
B-17 « Flying fortress »
(15th air force), ainsi qu’un Lockheed P-38 « Lighting »
d’escorte, lors du bombardement américain de Sofia.
Dans
l’hexagone, dès le départ des Allemands du sud-ouest de la France en août 1944,
quelques appareils repris aux armées d'occupation sont remis à niveau dans les
usines de Tarbes-Ossun (Morane Saulnier), puis de Toulouse (S.N.C.A.S.E.) et
peuvent ainsi équiper le 1er Groupe de Chasse F.F.I., sous le
commandement de Marcel Doret, pour effectuer des missions de harcèlement sur la
région de Bordeaux et la poche
de Royan (photo) en appui du Corps Franc POMMIÈS. Le Groupe Doret est
dissous le 1er décembre 1944 et c’est le GC 2/18
« Saintonge » qui poursuit la tâche avec ces Dewoitine avant d’être
équipé en Spitfire en mars 1945. Ses 15 D.520 passent alors au GC 1/18
« Vendée » et ils combattent encore contre les poches de l’atlantique
jusqu’à leur reddition et la capitulation allemande de mai 1945.
Automne
1944 – 4 Dewoitine D.520 du Groupe FFI « DORET »
TARBES
OSSUN – 2ème escadrille (Capitaine CLICQUET) : n°548 « codé
1 » - n° 404 (618) « codé 3 » - n° 689 « codé 6 »
TOULOUSE
– 1ère escadrille (Lieutenant de réserve Léopold GALLY) : n°526
« codé 5 »
Merci à M. Jean-Claude AUGER, dont le père travaillait au bureau d’études
de l’usine Dewoitine, pour la transmission de ces deux magnifiques clichés
Quelques images du
« Groupe Doret » extraites d’un film historique de l’INA.
À la fin
de la guerre, les quelques appareils restants seront utilisés pour
l'entraînement des pilotes français, et ce jusqu'en 1953.
Pour la
petite histoire, il ne faut pas oublier les deux Dewoitine 520 de Vichy
abandonnés au Levant en juillet 1941 et récupérés par les Forces Françaises
Libres. Ils sont rentrés dans la légende en étant utilisés quelque temps par
les F.A.F.L. pour entraîner les pilotes des Groupes « Alsace » et
« Normandie ». Ce dernier se couvrira de gloire en U.R.S.S. en
devenant le fameux « Normandie Niemen » à
bord des redoutables chasseurs russes Yakolev 9 et 3.
Variantes
· Dewoitine 521 :
moteur Roll Royce Merlin III de 1030 cv (prototype)
1er vol 02/1940 - Couple insuffisamment compensé –
Abandonné en 04/40
· Dewoitine 522 :
moteur Allison V-1710 ou Hispano 12Y31 avec compresseur HS pour haute altitude
(projet sans suite)
· Dewoitine 523 :
moteur 12Y51 à compresseur (prototype)
1er vol en 05/1940 sous la dénomination D.523-45 – Remis au
standard 520 après l’armistice – Aurait du devenir un D.525 pour la série
· Dewoitine 524 :
moteur Hispano Suiza 12Z de 1000 cv (prototype)
Modification du prototype 521 - Essais interdits par la commission
d’armistice – Remis au standard 520
· Dewoitine 525 :
voir D.523
· Dewoitine 530 :
étudié pour battre le record du monde de vitesse avec un moteur de 1800 cv
(projet sans suite)
· Dewoitine 550 :
dérivé du D.530, plus petit, plus léger et profilé (prototype)
1er vol en 06/1939 avec un
12Ycrs (650km/h) – Premier avion français à dépasser 700km/h avec un 12Y51 en
11/39
Fin des essais en 05/1940 –
Détruit à Toulouse par le raid américain du 4/04/1944
Dewoitine
D.550
Dans la
revue « Décollage » du 29 janvier 1948
· Dewoitine 551 : version
militaire du D.550 avec un moteur 12Y51 compressé, et 5 mitrailleuses
(prototype) et 552 prévue avec moteur 12Z et 1 canon + 6 mitrailleuses (série)
16 appareils commandés en 02/1940 – 5 appareils construits en 06/40
- 2 appareils présentés à la commission d’armistice comme « avions de
sport » et détournés sous la dénomination D.560 – Autorisation de vol
accordée en août 1940 pour ces deux appareils et finalement annulée en janvier
1941, mais ils n’auraient peut-être jamais volé. Tous ces appareils finiront à
la casse
· Dewoitine 552 :
version de reconnaissance du D.551 avec envergure de 9,90m (projet sans suite)
· Dewoitine 560 :
voir D.551
· Dewoitine
520Z : moteur Hispano Suiza 12Z de 1200 cv
(prototypes)
Un clandestin : le
Dewoitine 520 n° 465 – 1er vol ou 06/41 – Moteur 12Y45 avec compresseur –
Nombreuses améliorations – Stocké à Toulouse – Abandonné en 1945
Un officiel :
prototype équipé effectivement du 12Z avec deux canons et six mitrailleuses –
Pas d’autorisation de vol de la commission d’armistice – Abandonné en 1949 car
dangereux
Dewoitine
D.520Z
·
Dewoitine 780 : hydravion avec cellule du 520, voilure en
W avec 2 flotteurs, moteur Hispano Suiza 12Y-51
(prototype non terminé en 06/1940)
Dewoitine
HD.780
· Dewoitine 790 :
version embarquée du D.520 pour futurs porte-avions (projet sans suite)
· Dewoitine 520DC :
version du D.520 à double commande en tandem
Une douzaine de D.520 de série
ont été modifiés en 1946 à l’Atelier Aéronautique de Colombes et utilisés
jusqu’en août 1947 à l’école des moniteurs de la BE 704 de Tours, qui
fermera à cette date, et qui avait étudié le projet à l’initiative du
commandant Roger Duval.
Dewoitine
D.520DC – Double commande
Pour
signaler signaler des erreurs ou transmettre desdocuments complémentaires
Par la suite,
seuls 4 appareils furent sauvegardés en France. Ce sont les n°408, 603, 650 et
862 qui ont eu des destinées diverses, puisque le seul appareil qui avait été
remis complètement en état de vol en 1980 fut détruit le 13 juillet 1986, lors
d’un vol de démonstration à Vannes tuant son pilote, le colonel Christian BOVE.
De nos jours, il ne subsiste donc plus que trois Dewoitine D.520 non volant.
Le
DEWOITINE D.520 n°408 - MUSÉE de l’AIR et de l’ESPACE du BOURGET (M.A.E.)
Restauré
en 1980 – Volant – Détruit le 13 juillet 1986 (+Christian BOVE)
Collection commandant
Gilles Lebarzic
Début
des années 1980 - Le Dewoitine 520 n°408 restauré aux couleurs du n°90 de
Michel MADON : 1ère Escadrille du GC I/3 / SPA 88,
piloté
par le commandant Christian BOVE (lieutenant-colonel en 1982), pilote d’essai
au CEV, (1945/1986) – Au-dessus-de Brétigny à droite
Lire : Histoire
de la restauration du Dewoitine D.520 n°408 (1976/1980) par le M.A.E. (nombreuses photogaraphies)
Homage
à Christian BOVE par Jacques Noettinger
Le
DEWOITINE D.520 n°862 - MUSÉE de l’AIR et de l’ESPACE du BOURGET (M.A.E.)
Photographies
au M.A.E. de François-Xavier BIBERT
C’est le Dewoitine
D.520 n°862, utilisé par le Groupe F.F.I. « Doret » fin 1944/début
1945, longtemps « pot de fleurs » sur la BA 116 de Luxeuil, qui a été
récupéré par le Musée de l’Air du Bourget pour être restauré, non volant, et
décoré aux couleurs du fameux n°277 de Pierre Le Gloan
du GC III/6, 5ème escadrille, masque « sévère ». Cet
appareil avait été attribué à l’As dans les derniers jours de la campagne de
France en juin 1940, mais contrairement à ce qui a été souvent écrit,
l’adjudant Le Gloan n’a pas volé sur cet avion le 15
juin 1940 lors de son célèbre exploit face aux avions italiens de la
« Regia Aeronautica »
au-dessus de Saint-Tropez et du Luc en Provence.
La plupart
des montres de bord des appareils du GC III/6 ont été dérobées à Perpignan dans
la nuit du 19 au 20 juin 1940, avant le repli du Groupe pour l’A.F.N., rendant
la navigation au-dessus de la Méditerranée plus hasardeuse.
Remarque personnelle :
Depuis quelques années des
"pique-assiettes" et autres profiteurs de tout poil se sont
engouffrés dans le marché des « souvenirs » dopé par les sites de
vente sur Internet. Le moindre bout de métal provenant d’un avion de la seconde
guerre mondiale, la moindre photographie, le moindre document personnel d’un
pilote atteignent des prix exorbitants et sont alors perdus pour les vrais
passionnés qui n’ont pas les moyens de ces pseudo collectionneurs maladifs. Ce
phénomène en conduit certains à devenir des « professionnels » des
fouilles sur terre où en mer et ce nouveau mercantilisme déplaît beaucoup à
ceux qui estiment que ce patrimoine devrait appartenir à l’Histoire sans être
destiné à satisfaire des plaisirs égoïstes. Peut-être que la belle « montre
d’aéronef » LIP ci-dessus provient-elle d’ailleurs de la région de
Perpignan ?
Le
DEWOITINE D.520 n°603 - M.A.E. et C.A.E.A.
Restauration
partielle au « Conservatoire de l’Air et de l’Espace d’Aquitaine »
Le
Dewoitine n°603, encore en double commande, puis « Pot de Fleurs » à
Salon de Provence, avant son transfert à Bordeaux
Le
Dewoitine n°603 du M.A.E au C.A.E.A. avec aux commandes Gilbert Godailler,
responsable de sa restauration
Portes
ouvertes de la base aérienne 106 en mai 2009
Photographie
Christian Laverdet
- Droits réservés
Photographies Daniel Gilberti - Droits réservés
Bordeaux
– Journée du patrimoine – Septembre 2012
Gilbert
GODAILLER dans la combinaison « Lemercier » ayant appartenu en 1947 à
Jean Bayssade, pilote du Normandie Niémen.
Lire sur internet : Histoire
de la restauration du Dewoitine 520 n°603
NOTA : La restauration de cet appareil, venant de Salon de
Provence, longtemps entreposé au M.A.E., transféré en 2005 au C.A.E.A., a été
entreprise alors à Bordeaux par Gilbert GODAILLER et sa petite équipe de
formidables bénévoles ; ils ont fait des miracles. Ce travail, qu’ils
menaient avec passion, a été brutalement interrompu en 2015 lorsque la M.A.E. a
exigé pour d’obscures raisons le retour de l’appareil à Dugny. On ne peut que
comprendre la profonde amertume de Gilbert GODAILLER qui n’a pu mener son œuvre
à bien, privé de son jouet démonté et stocké maintenant dans un des sombres
« hangars des réserves » de notre « Musée de L’air »
national...
Et pour 2021,
Gilbert GODAILLER a fait parvenir à ses nombreux supporters et amis une carte
de vœux pleine d’un humour fortement teinté de nostalgie...
Le DEWOITINE
D.520 n°650 - M.A.E. et A.Na.MAN
(Association
Nationale du Musée de l’Aéronautique Navale)
Restauration
terminée en 2022 au Musée de l’Aéronautique Navale de Rochefort
Le Dewoitine 520 n°650 a été construit
en 1942. Léopold Galy lui fit accomplir son premier vol le 22 juillet de cette
année-là et il fut stocké à Pau, puis capturé par les Allemands lors de
l’invasion de la Zone Libre en novembre.
Après le repli allemand
d’Aquitaine, il fut récupéré en octobre 1944 par le Groupe FFI
« Doret » où il reçut le code « 14 », passa ensuite au GC
II/18 « Saintonge », code « 18 » et au GCB I/18, avant
d’être modifié en biplace en 1946 avec la désignation D.520 DC et affecté en
juin 1948 sur la base d’Etampes-Mondésir à l’EPAA 58.
Collection
François-Xavier Bibert
Retiré du service en 1953, il fut
acheté aux Domaines par le personnel de la base qui ne put que l’exposer en
l’état à l’extérieur avant de le confier à la base d’Orléans-Bricy.
Collection Olivier Baillon
Récupéré en mauvais état par Jean
Salis et l’Escadrille du Souvenir en 1974 qui n’entreprirent pas de gros
travaux, le n°650 fut finalement acquis par le Musée de l’Air, où il resta
longtemps stocké avant que de l’A.Na.MAN propose
d’entreprendre sa restauration.
Si le fuselage, qu’il a fallu remettre
au standard du chasseur monoplace, est bien celui du n°650, l’aile porte
l’identification du n°978 et les empennages celle du n°377. Il a fallu refaire
une partie de la partie avant, avec notamment les capots moteur, le cône
d’hélice, le carénage du radiateur ventral. Les gouvernes de profondeur ont été
réentoilées selon les méthodes de l’époque, lardage compris. Les derniers
travaux ont porté sur la verrière et la décoration.
L’appareil est sorti finalement de
son hangar de Rochefort le 3 juin 2022. Les bénévoles de l’Association de
l’Aéronautique Navale qui se sont succédés ont passé près de 20.000 heures sur
ce projet : ils méritent notre plus grand respect !
Photographies A.Na.MAN
GALERIE de
DESSINS, IMAGES NUMÉRIQUES et MAQUETTES
du
DEWOITINE D.520
Images
provenant de cartes postales anciennes, de différents forums ou sites Internet
– Merci aux contributeurs : lire sur la page d’accueil « Avertissement »
Quelques numéros spéciaux de la presse
spécialisée
Lire 5 pages
extraites d’ « Aviation
magazine n°275 » (1959) : monographie du D.520
Lire 12
pages extraites d’ « Aérojournal n°10 & 11 (2009) : monographie du
D.520
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La revue « Avions » et ses numéros
spéciaux Indispensables pour tous les passionnés Lire une
recension : clic sur les images |
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Les « Ailes de Gloire » Dewoitine D.520 |
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« Aérojournal » n°10 & 11 Lire :
clic sur l’image |
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Bartlomiej Belcarz Dewoitine D.520 |
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« Orlik » Dewoitine D.520 |
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Les « Ailes Françaises » L’aviation de Vichy |
GALERIE
Carte de
téléphone italienne
A
gauche : Une des rares escadrilles de Spitfire américaine attaque des
Dewoitine D.520 aux couleurs de Vichy en novembre 1942 (« Le fana
de l'aviation » numéro 140/1981)
A
droite : Georges Valentin du GC II/7 3ème escadrille abat un
Henschel 126 le 15 juin1940 (Couverture de «Avions »
numéro spécial 25/2009 »)
...
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Le D.520 n°73 “Loup Garou” de l’adjudant CARRIER – 2ème
escadrille du GC I/3 – Juin 1940 (à gauche) Le D.520 n°248 - 4ème escadrille du GC II/7 - Bizerte –
Début 1942 (à droite) Aquarelles de |
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Envoi de
« MaPY » du 05/05/2015
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QUELQUES
PROFILS de DEWOITINE D.520
Images provenant de différentes sources – Merci aux
contributeurs : lire sur la page d’accueil « Avertissement »
1940 – Campagne de France |
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GC I/3
1940 |
GC
III/7 1940 |
GC II/3
1940 |
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GC
III/6 5ème escadrille 1940 |
GC
III/6 Etat-major 1940 |
GC
III/6 6ème escadrille 1940 |
1941 /1942 – Sous les
couleurs de Vichy |
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GC
III/6 5ème escadrille 1941 |
GC
III/6 6ème escadrille 1941 |
GC II/3
1941 |
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GC II/7
1942 |
GC
III/6 fin 1942 |
GC II/6
1943 |
1943/1944 - Luftwaffe |
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Luftwaffe
JG 105 1943 |
Luftwaffe
JG 101 1944 |
Luftwaffe
JG 103 1944 |
1943 - Regia
Aeronautica |
||
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Regia aeronautica - 1943 |
Regia aeronautica sepembre 1943 |
Regia aeronautica 1943 |
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1943/1944 - Forces bulgares |
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Forces
Bulgares 1943 |
Forces
Bulgares 1944 |
Forces
Bulgares 1944 |
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1944 – Libération de la
France |
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Ex
escadrille AC1 - Groupe DORET – 09/1944 |
Ex
escadrille AC1 - Groupe DORET – 09/1944 |
GCB
I/18 - 1945 |
Envoyer
un nouveau profil – Signaler des erreurs sur cette page
NUMÉROTATION
et AFFECTATIONS des DEWOITINE D.520
Liste établie par l’auteur
pouvant être remise en cause et complétée -Merci d’avance aux contributeurs
« DOUBLE CLIC » sur l’image
ci-dessous
Faire
part de remarques ou apporter des compléments à cette liste
Complétée en septembre
2009, cette liste se trouve dorénavant sur une page spécifique. Elle est mise à
jour en permanence, dès que des informations nouvelles sont connues de
l’auteur. C’est sans doute un des meilleurs avantages de la publication en
ligne par rapport à l’édition papier…, mais quel plaisir quand même de tenir un
beau livre aux photos glacées entre ses mains ! Cliquez sur l’image
ci-dessous pour y accéder.
Escadrilles
de l’Armée de l’Air française ayant été concernées par le Dewoitine 520
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GC I/3
- 1 SPA 88 |
GC I/3
- 2 SPA 69 |
GC II/3
- 3 SPA 37 |
GC II/3
- 4 SPA 81 |
GC II/7
- 3 SPA 78 |
GC II/7
- 4 SPA 73 |
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GC
III/3 - 5 SPA 150 |
GC
III/3 - 6 |
GC
III/6 - 5 |
GC
III/6 - 6 |
GC
III/7 - 5 SPA 152 |
GC
III/7- 6 |
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GC II/6
- 3 SPA 26 |
GC II/6
- 4 SPA 124 |
GC
III/9 ERC
1/562 |
AC1 |
AC2 |
|
Les insignes des escadrilles qui reçurent des Dewoitine 520 en
1940 avant l’armistice
De nombreux appareils, affectés dans les derniers jours de la
campagne de France, ne furent pas engagés
Certains de ces insignes n’ont donc jamais été apposés sur des
D.520, ni avant, ni après l’armistice…
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GC I/2
- 1 SPA 3 |
GC I/2
– 2 SPA 103 |
GC I/1
– 1 SPA 31 |
GC I/1
- 2 SPA 48 |
GC II/5
–3 SPA124 |
GC II/5
– 4 SPA 167 |
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GC II/1
– 3 SPA 94 |
GC II/1
– 4 SPA 62 |
GC
III/9 - 1 SPA 96 |
GC
III/9 - 2 SPA 12 |
Corps
Franc Pommiès |
GCB
1/18 |
Les insignes des nouvelles escadrilles qui reçurent des Dewoitine
520 après l’armistice.
De la même manière certains de ces insignes n’ont jamais été vus
sur des D.520…
Recherches et mise en page :François-Xavier BIBERT : 2008/2010
Artiste
inconnu