Lieutenant PIERRE MARIE LE GLOAN
Pilote au GROUPE de CHASSE
GC III/6 (3/6)
5ème Escadrille
(1913 – 1943)
Le sous-lieutenant
et le célèbre masque « sévère » ou
« tragédie » de la 4ème Escadrille du GC III/6
Cliquez sur la photographie
pour voir la célèbre photographie du lieutenant LE GLOAN devant son Dewoitine
520 à Alger en septembre 1941
Page
d’accueil du site de François-Xavier BIBERT
Les
hommes du GC III/6 - Historique
officiel du GC III/6 - Livre de marche de la 5° - Livre de marche
de la 6°
GC
3/6 - La journée du 15 juin 1940 – Rapport
d’engagement du 15 juin 1940
Pierre LE GLOAN sur le site
« Memorial-genweb »
Pierre LE GLOAN
sur le site « Mémoire des Hommes »
Note : même si elle a été corrigée ou complétée par la suite au
fur à mesure de mon travail (*), cette étude a été mise en ligne dix ans avant
que la revue le « Fana de l’Aviation » ne publie de janvier à mars
2020, en trois parties et sur 32 pages, une biographie de
Pierre LE GLOAN. J’aurais apprécié que son auteur signale quelque
part que ce site, qui lui a servi de trame, lui a fourni de nombreux documents
iconographiques originaux et d’informations nouvelles, fruit de mes recherches
et collectes de témoignages sur le III/6 et « Le GLOAN » en
particulier, tout en oubliant certains éléments qui ne collaient pas à l’image
qu’il voulait donner du pilote…
(*) En particulier, grand merci à Messieurs Raymond THOUÉLIN et
Guy RAOULT (1931/2022), neveux de Pierre Le GLAON et à M. le Maire de
Plouguernével : voir
descendance de Jean Marie Le GLOAN et de Marie Françoise CADIOU
F-X. Bibert – Été 2020
A la déclaration de guerre
A la signature de l’armistice,
neuf mois plus tard, un nouveau LE GLOAN est né ; il est sous-lieutenant
depuis quelques jours, il est un des « AS » de la campagne de France,
puisqu’il a officiellement onze avions allemands ou italiens à son tableau de
chasse, dont quelques-uns en collaboration avec ses équipiers, 7 citations, la
croix de guerre, la médaille militaire et qu’il va recevoir la Légion d’Honneur
quelques jours plus tard. Tout le monde parle de lui !
C’est le 15 juin au Luc (Var)
que tout s’est décidé, lorsqu’en moins de 3/4 d’heure et en une seule sortie à
bord d’un Dewoitine D.520
flambant neuf qu’il ne pilote que depuis quelques jours, il va abattre
plusieurs avions italiens. Cinq victoires seront très ou trop rapidement
homologuées à son actif par l’Etat-major, dont deux en collaboration avec le
capitaine Jean Assollant.
Une promotion et une légende
digne de l’épopée napoléonienne ou des meilleurs faits d’armes de 1914, toutes
proportions gardées…
Breton pas toujours commode, ses
amis sont rares. Fin février 1936, le GC 1/6 de Chartres, où
GC I/6 à Chartres, puis en AFN à partir de
mars 1939
Insigne « tête de guerrier
gaulois », tradition SPA 96
Insigne « Fanion Bleu et Blanc »,
tradition SPA 12
A Sétif/Aïn-Arnat, en mai 1939, des Morane
406 du GC I/6 et du GC 1/7 qui composent l’Escadre de Marche d’Afrique du Nord
(EMAFN)
Au premier plan le n°31 codé « 3 »
portant l’insigne de la 2ème escadrille du GC I/6 – SPA 12
« Fanion bleu et blanc »
Collection
Personnels de l’Escadre de Marche d’Afrique
du Nord (EMAFN) à Sétif/Aïn-Arnat en mai 1939 - LE GLOAN, accroupi, est le 3ème
en partant de la gauche
A droite, un Morane 406 portant l’insigne de
la 1ère escadrille du GC I/6 – SPA 96 (« Tête de guerrier
gaulois »
Collection
Acte de naissance
de Pierre LE GLOAN
Issu d’une modeste famille de
paysans de Kergrist-Moëlou, ancien département des Côtes du Nord, au lieu-dit
Moustermeur »,
A cette époque, les pilotes
étaient brevetés au fur et à mesure de l'exécution des épreuves ; montée
en altitude, voyage triangulaire, etc. Ce n'est que plus tard que les
promotions seront brevetées « en bloc » à la même date. Les camarades
de
Orfila Jean |
23336 |
10/07/1931 |
Gamaury |
23384 |
30/07/1931 |
Bruckert Henri |
23337 |
10/07/1931 |
Cayol |
23402 |
05/08/1931 |
Manscourt Raymond |
23339 |
11/07/1931 |
LE GLOAN |
23419 |
07/08/1931 |
Beaudelin Jean |
23338 |
11/07/1931 |
Lérat Georges, |
23423 |
08/08/1931 |
Brian Georges |
23345 |
18/07/1931 |
Lieure Gaston |
23446 |
10/08/1931 |
Sotty Henri |
23346 |
18/07/1931, |
Vidal Armand |
23447 |
11/08/1931 |
Vogel Auguste |
23357 |
24/07/1931 |
Boyer René |
23448 |
12/08/1931 |
Pascal Gabriel |
23358 |
27/07/1931 |
Masson Raoul |
23449 |
13/08/1931 |
Rêves et… engagement…
A droite, en détente à Bandol, sur un bateau
vers l’Ile de Bendor : LE GLOAN, HUVET et TITARD
Les trois escadrilles du 2ème RAC
(Régiment d’Aviation de Chasse) de Strasbourg en 1932/133
7ème Escadrille, SPA 57,
« Mouette en vol » - 9ème Escadrille, HD 174, « Tête
de Mercure » - 10ème Escadrille, SPA &24, « Buste de
Jeanne d’Arc »
Après un complément de formation
au centre de perfectionnement au pilotage d’Istres, il rejoint le 2ème
Régiment de Chasse de Strasbourg où il est affecté avec le grade de caporal le
15 mai 1932 au 3ème groupe
commandé par le commandant Rougevin Baville aîné, qui comporte 3 escadrilles,
la 7ème (SPA 57, insigne « Mouette en vol »), la 9ème (HD 174, insigne
« Tête de Mercure ») du capitaine Monnot et la 10ème
(SPA 124, insigne « Buste de Jeanne d'Arc ».) commandée par le
lieutenant Castanier qu’il retrouvera commandant au GC III/6 plus tard. Le
service militaire dure à l’époque 18 mois, les pilotes sont normalement
nommés caporaux au bout de 9 mois et sergent de réserve lors de leur
démobilisation. Ainsi, au début de l’année 1933,
Rare photo d’un Nieuport-Delage 620 de la 9ème
escadrille du 3ème groupe du 2ème RAC de Strasbourg avec
la « Tête de Mercure »
Appareil que pilotait
Collection
Pour la petite histoire, c’est à
Strasbourg qu’il a fait la connaissance de Jean Yves (Yvon) Ehrhard. Ce
mécanicien alsacien, qui le suivra fidèlement pendant de nombreuses années, a
raconté en 1980 une anecdote le concernant (1), lors d’une réunion des « anciens
de la BA 122 de Chartres » à laquelle il participait avec son grand ami
Joseph Bibert.
(1) Yvon EHRHARD (1912/1986)
parle de
«... avec nos chaussures à
clous appelées « Clémenceau » nous ne passions pas inaperçus, ne
serait-ce que par le tapage... Nous avons particulièrement sympathisé au cours
de la campagne de tir qui se déroula durant l’été 1933 chez les marins, à
Hyères Palivestre. Les 3 groupes du 2ème R.A.C. y effectuèrent, à
tour de rôle une période de 15 jours. C'était la 1ère campagne de tir de
Nous avons été nommés sergent en même temps, le 1er septembre 1933.
Selon la coutume nous avons préparé un arrosage en commun en délaissant les
apéritifs traditionnels au profit, province oblige, d'un
« gewurztraminer » de derrière les fagots, ramené de Turckheim, en
oubliant de passer par la Régie.
Le jour du pot arrivé, avant le déjeuner, devant les tables
impressionnantes, garnies de flacons, d'amuses gueules et de cigarettes, les
officiers et sous-officiers du groupe, pilotes et mécanos étaient rassemblés.
Il manquait hélas un nouveau promu et pas n'importe lequel. C'était notre
L'absent se faisant toujours attendre, la majorité du personnel
présent dans le local des futures agapes, sortit sur le terrain pour scruter
l'horizon. Enfin le ronflement caractéristique d'un 500 Hispano ! C'était bien
l'avion du patron qui se présentait dans l'axe de la piste. Aux premières
loges, le Commandant de Groupe ouvrait grand ses yeux pour suivre cet
atterrissage. La première « bosse mobile » paraissait inévitable ;
elle fut suivie par plusieurs autres rebondissements qui se terminèrent, en
bout de terrain, par un retournement sur le dos spectaculaire. Les secours
furent immédiats, mais le taxi était H.S.
Le grand
Maintenant d’active, et redevenu
provisoirement caporal, LE GLOAN est rapidement nommé sergent et il rejoint
lors de sa création en septembre 1933 à Reims, la 6ème escadre de
Chasse, mise sur pied suite à la dissolution du 2ème Régiment
d'Aviation de Chasse de Strasbourg (2ème RAC). Elle réunit alors
deux groupes ; le GC I/6 avec les escadrilles SPA 95 (Hirondelle) et SPA
153 (Gypaète) et le GC II/6 avec les escadrilles SPA 26 (Cigogne allongée) et
SPA 124 (Buste de Jeanne d’Arc). Fin 1934, la 6ème escadre de
chasse, avec LE GLOAN, est transférée de Reims à Chartres, alors que la 42ème
Escadre Mixte (42ème EM) de Chartres s'installe à Reims. A
l'occasion de cette permutation géographique, ces deux escadres s'échangent
leur premier groupe. C'est ainsi que le nouveau groupe de chasse I/6, équipé de
Nieuport Delage 62, puis 621 C, perpétue dès lors les traditions des SPA 96
(Tête de guerrier gaulois) et SPA 12 (Fanion bleu et blanc). Dans ce groupe, LE
GLOAN, pilote confirmé et naturellement doué, tireur d’élite de surcroît, a été
en conséquence nommé rapidement chef de patrouille puis sergent-chef.
Joseph Bibert, d’une manière
parallèle et simultanée obtiendra son brevet de mécanicien et sera affecté au
GC 1/6 de Chartres. Entre Bretons, Alsaciens ou autres « fortes
têtes » de nos belles provinces françaises, l’ambiance était chaude certains
soirs dans les escadrilles… et dans les bals du samedi soir où ils étaient
courtisés !
|
|
Nieuport
Delage 621 C |
Joseph BIBERT en 1935 à Chartres
|
Chartres 1935 - GC I/6
Ils se retrouveront en 1939 au GC III/6
Photographie Joseph Bibert – Droits réservés
LA GUERRE
L’histoire de LE GLOAN pendant
la campagne de France et celle du Levant avec le GC III/6, cinquième
escadrille, arborant à partir de février 1940 le fameux masque noir
« Tragédie » ou « Sévère » ne peut pas être entièrement
racontée à partir du journal et du livre de marche de son escadrille
extrêmement succincts et souvent reconstitués. Mais heureusement, quelques
passionnés de l’aéronautique, dans des livres et des revues, ont tenté
patiemment de reconstituer au mieux les combats aériens de la seconde guerre
mondiale, grâce à d’autres archives militaires françaises et étrangères et à
divers témoignages. Merci à eux.
Une des nombreuses représentations épiques
du Morane Saulnier MS 406 n°597 de
arborant le numéro 6 et le masque
« Tragédie » de la 5ème escadrille du GC III/6
LES VICTOIRES de PIERRE LE GLOAN :
CAMPAGNE DE FRANCE
Profil du Morane Saulnier MS 406 n°597 codé
« 6 » de Pierre LE GLOAN
23 novembre 1939 n°1 en coopération
(2 pilotes)
Venant de Bouillancy, le Groupe
GC III/6 s’est installé depuis quelques jours à Wez-Thuisy, près de Reims. Une patrouille
légère constituée du s/c LE GLOAN et du s/lt Martin (MS 406 n°413 « La
Sardine ») est envoyée à la poursuite d'un appareil ennemi vers midi.
Après une heure de vaines recherches, alors que la mission semble terminée, une
nouvelle position leur permet enfin de mettre la main sur un Do 17P isolé
qu'ils prennent en chasse. Lors de la première passe par l'avant, le s/c LE
GLOAN l'ajuste de très près, puis après un virage serré, les deux Morane
ouvrent le feu par l'arrière.
Le bimoteur de reconnaissance du
5.(F)/122 alors basé à Köln-Wahn (Cologne) tente une manœuvre pour se dégager
en piquant à la verticale, mais les chasseurs restent collés à son sillage.
Finalement, après pratiquement 1/4 d'heure de rase-mottes et une dernière
rafale, le Dornier est contraint de faire un atterrissage en catastrophe à Bras-sur-Meuse au nord de
Verdun. Les trois membres d’équipage - Lt K. Behnke, Uffz. H. Schrutek et Uffz.
A. Hermann – sont faits prisonniers.
C'est la première victoire du
Groupe.
(voir
« Le Morane Saulnier 406 » – Avions)
L’épave du Dornier 17 du 5(F)/122 abattu par
la patrouille du s/c LE GLOAN (à gauche) et du s/lt MARTIN (à droite) le 23
novembre 1939 à Bras-sur-Meuse
Première victoire du Groupe GC III/6
Lire : « Schwarzer
Donnesrstag » (Le jeudi noir de l’aviation de reconnaissance allemande)
3 février 1940
Lors d’une prise d’armes sobre,
solennelle et glaciale sur le terrain de Wez, après la remise par le général
Vuillemin, Chef d’état-major de l’Armée de l’Air, des insignes de Grand
Officier de la Légion d’Honneur au général d’Astier de la Vigerie, commandant
la Z.O.A.N., le lt Martin et le s/c LE GLOAN reçoivent leur Croix de Guerre.
2 mars 1940 n°2 en coopération (2 pilotes)
Le Groupe est toujours à
Wez-Thuisy. L’hiver a été très long, très calme et très neigeux. Les pilotes
ont peu volé et s’ennuient ferme. La chasse au lapin bat son plein dans la
campagne…
Mais ce jour-là, le lt Martin et
l'adj LE GLOAN sont en l’air et ils réussissent à coincer un Dornier 17P de
reconnaissance. La poursuite s'engage et tourne à l'avantage des Morane qui au
bout de 7 à 8 minutes ouvrent le feu sur le Dornier par l'arrière. Celui-ci
(WNr 17360, codé 6M+AM, du 4.(F)/11) part en descente, le combat se poursuivant
au ras des arbres, mais les rafales de plus en plus précises, qui endommagent
son empennage, achèvent le bimoteur qui va se poser, train rentré, à 2 km au
sud-est de Bouzonville, au lieu-dit La Ferme Sainte-Marie.
Le livre de marche de la 5ème
précise simplement : « LE GLOAN a huit balles dans la queue. »
(SIC).
Pour la petite histoire, il faut
savoir que les trous de balles dans l'entoilage des Morane furent rebouchés par
les mécaniciens à l'aide de pastilles frappées de la croix gammée !
(voir aussi : « Le Morane Saulnier
406 » – Avions)
Le Dornier 17 WNr 17360, codé 6M+AM, du
4.(F)/11) abattu par l’adj LE GLOAN et le lt MARTIN le 2 mars 1940 à
Bouzonville
FF Fw Heinz BÄR, BO Oberlt Adolf LEUPOLT, BF
Fw Karl LEJCYK blessés et capturés.
Mars 1940 - Cornillet, aérodrome de
Wez-Thuisy sous la neige
Rare photographie du sgt/c LE GLOAN en tenue
de vol, au retour d’une mission avec le sgt/c CHARDONNET
Le capitaine JACOBI, commandant la 5ème
escadrille du GC III/6, accueille ses pilotes
Mars 1940 - Cornillet, aérodrome de
Wez-Thuisy – Pilotes et mécaniciens de la 5ème escadrille du GC
III/6 devant leur PC
A cette époque,
Collection personnelle Jules Piesvaux – Droits réservés
1 avril 1940
11 mai 1940 n°3 en coopération (7 pilotes)
Le GC III/6 est depuis le début
du mois à Chissey sur Loue dans le Jura quand la grande offensive allemande
débute. Bien qu’assez loin de la zone principale des combats le Groupe est mis
à contribution.
Au début de la matinée, les
Morane du GC II/7 de Luxeuil ont décollé pour protéger leur terrain et s’en
prennent à un dispositif de Heinkel 111 venu les bombarder. Un appareil
allemand est difficilement abattu et tombe finalement sur l'église du village de
Brassy dans le Morvan.
Seule la patrouille du s/c
Doudiès n'a pas participé à ce combat. En rentrant, elle tombe sur un autre
groupe de 16 Heinkel 111H du Stab I/KG 51 partant bombarder Châteauroux.
Arrivée à bonne distance, elle passe à l'attaque, mais les équipiers du s/c qui
ont des problèmes doivent abandonner le combat. Doudiès obtient heureusement
l’aide près de Gray d’une patrouille
double du GC
III/6 composée de LE GLOAN – sgt Trinel – sgt de Gervillier (MS n°803 « Le
Dahu ») et cne Jacobi – s/lt Salaün – s/lt Cavaroz.
Le livre de marche de la 5ème
signale deux avions touchés et un abattu. Les rapports de combat signalent que
le premier avion que LE GLOAN a attaqué part en spirale, mais il ne pourra pas
être homologué. Un second, le Heinkel codé 9K+GH, s'écarte à son tour sous les
coups en dégageant de la fumée. Les 6 Morane du GC III/6 et celui du GC II/7
s’acharnent les uns après les autres sur l’allemand pour l’abattre. Ce
bombardier peut cependant se poser sur le ventre vers 10h 00 à Pirey dans le
Jura. Son équipage tente de l'incendier avant d’être fait prisonnier ; Fw
K. Zähnle qui est légèrement blessé est hospitalisé à l'hôpital St-
(voir aussi le « Le Morane Saulnier
406 » – Avions et Histavia21.net)
14 mai 1940 n°4 en coopération (4 pilotes)
Junkers 88
Les journées du 11 et du 12 ont
été relativement calmes pour le GC III/6, excentré de la zone des combats
principaux. Mais le 14 sera plus animé, car les Allemands ont lancé leurs
bombardiers sur Dijon. A partit de 11h00 l’envol des patrouilles est soutenu.
La patrouille polonaise ouvre le bal et s’en prend à un peloton de Junkers 88.
Le s/lt Kawnick (2) abat un appareil qui tombe à
Preigney (Ju 88-A1 W.Nr.4008 9K+EL 3./KG 51 - formation de 9 appareils +
formation de 11 - Pilotes prisonniers) (fait d’armes indiscutable non signalé
dans le livre de marche de la 5ème escadrille à laquelle la
patrouille polonaise était pourtant rattachée).
(2) Kawnick dans tous les
documents français, mais Kawnik dans
les documents polonais
|
|
|
|
Le Junkers 88-A1 W.Nr.4008
9K+EL 3./KG 51- abattu le 14 mai 1940 à Preigney par le sous-lieutenant
Kawnick en fin de matinée Ce sont des soldats VIème
Groupe du 294ème R.A.L.P. (Régiment d’Artillerie Lourde Portée)
qui firent prisonniers les aviateurs allemands, à savoir : Fw. Friedrich WURTH
(pilote), Fw.Richard BUCK (obs), Uffz Hans SEIDEL (mécanicien), Uffz
Gottfried PFEUFFER (radio) Archives Pierre
BIARD via Daniel GILBERTI que je remercie |
Une demi-heure après le s/c
Boymond de la 6ème, qui s’est retrouvé isolé, attaque vaillamment 3
Heinkel 111 et disparaît ; son corps ne sera retrouvé que le lendemain
dans les débris de son MS 406 n° 684 tombé à Prenois.
La patrouille adj LE GLOAN, sgt
Trinel et sgt de Gervillier arrive à Dijon après le terrible bombardement de
l’aéroport et elle est envoyée vers Vesoul. Ces trois pilotes, rejoints par le
s/lt Stenou qui volait initialement avec le s/c Boymond, s’en prennent
au-dessus de Gray à un Heinkel 111 (n°.2648 9K+DD Stab III/KG 51) dont les
moteurs fument rapidement et qui atterrit en catastrophe au Val d’Ajol, près de
Fougerolles vers 12h45, au lieu-dit « Larrière ». Le radio Uffz
Gerhard Schildt sera tué en vol, les autres Allemands sont faits prisonniers.
Il s’agit du pilote Obfw Herbert Matt, de l’observateur Olt Siegfried Barth, du
mécanicien Heinz Kazmirowski et du mitrailleur Gefr Fritz Backhaus. On raconte
qu’au moment de leur arrestation, ils semblaient certains d’être bientôt
libérés par l'armée hitlérienne !
Mais ces combats du milieu de la
journée du 14 mai ont été menés par les patrouilles du III/6 d’une manière
assez confuse, ce qui n’échappera pas au lieutenant-colonel Dauphinet (3),
commandant le sous-groupement 41, et qui à ce titre avait la charge d’analyser
les comptes-rendus d'engagement des pilotes, avant de les transmettre au
Général commandant la zone des opérations aériennes Sud.
Fait assez exceptionnel, il
rédigera l'avis ci-après, qui malgré certaines précautions de rédaction, se
montre finalement assez critique, puisqu’il parle de « faute », alors
que les escadrilles sont plutôt habituées dans ces jours difficiles à recevoir
des « citations ». Il est vrai aussi que les gros dégâts occasionnés
à la base de Dijon-Longvic par les bombardiers allemands devaient trouver une
explication…
« Dans cette affaire, les éléments
du Groupe III/6 engagés contre un ennemi très supérieur en nombre, ont fait
preuve d'un allant digne des plus grands éloges.
Il est vraisemblable que les résultats
obtenus auraient été bien supérieurs si les patrouilles avaient agi avec plus
de cohésion.
L'examen des comptes rendus montre, en
effet, des départs successifs de patrouilles.
·
Patrouille polonaise 11h05
·
s/c. BOYMOND 11h35
·
adj LE GLOAN 11h
40
·
s/lt VILLEMIN 11h45
Exception faite pour la patrouille
polonaise décollant sur un renseignement déterminé, les trois autres
patrouilles devaient constituer un tout et s'attaquer, toutes forces réunies, à
l'expédition de bombardement de la base aérienne de LONGVIC.
Au contraire, les efforts ont été
dispersés, le sergent-chef BOYMOND, le sous-lieutenant KAWNICK se trouvant
isolés, attaquent chacun un peloton alors qu'une patrouille entière
(patrouille de l'adjudant LE GLOAN) s'attaque à un seul HEINKEL 111.
Il est parfaitement admissible
d'excuser cette faute de manœuvre après quatre jours de combats
intensifs.
Les résultats de l'engagement (deux
avions abattus) ont heureusement couronné les efforts individuels ;
toutefois, nous avons à déplorer la perte de sergent-chef BOYMOND, qui
avec le plus grand courage, s'est porté seul à l'attaque de trois avions
ennemis. »
(3) Le lieutenant-colonel
DAUPHINET a succédé au colonel LAMON (+ 10/05/1940) comme Commandant du
Groupement de Chasse 24. A la date du 15 mai, ce Groupement devient le
Sous-Groupement 41. Un nouveau Groupement 24 est formé sous les ordres du
colonel TURENNNE ; il comprend toutes les formations de l’Aviation de
Chasse de la Zone d’Opérations Aérienne des Alpes.
Début juin 1940 – Transfert du GC III/6 de
Coulommiers vers Le Luc en Provence
C’est la seule photographie connue de Pierre
LE GLOAN aux commandes de son Morane Saulnier MS 406 n°597 codé « 6 »
sur lequel, contrairement à d'autres
appareils du Groupe, le célèbre insigne « Masque Tragédie » de la 5ème
n’a pas encore disparu
Collection personnelle Robert Rohr
Début
juin 1940 – Le Luc en Provence
A la
terrasse de l’hôtel restaurant« L’Etape », 59 avenue Jean Jaurès
Second
plan : LE GUENNEC,GABARD et PIMONT, pilotes à la 6ème escadrille
En bas, Madame CHARDONNET, son mari et LE
GLOAN, pilotes à la 5ème escadrille qui entourent la fille des
propriétaires de l’établissement.
Celle-ci porte sur son corsage les deux
insignes métalliques du GCIII/6 : « masque sévère » à gauche et
« masque rieur » à droite
Collection personnelle Raymond GABARD – Droits réservés
Le même lieu, en 2013
10 juin 1940 – Le Luc en Provence
Prise d’Armes au GC III/6 – Avant la remise
de la Croix de Guerre au Capitaine STEHLIN par son second, le capitaine
CHAINAT, quelques pilotes de la 5ème escadrille :
Sergent-chef CHARDONNET, adjudant Pierre LE
GLOAN, capitaine JACOBI et capitaine polonais Miescyslaw SULERZICKI
Une semaine plus tard,
Collection personnelle Jean Menneglier – Droits réservés
13 juin 1940 n°5 et 6 en coopération (2 pilotes)
Le GC III/6 a été durement
éprouvé du 20 juin au 3 mai sur l’aérodrome de Coulommiers. Il est au bord de
la rupture. L’Etat-Major décide de le rééquiper en Dewoitine 520 au Luc. Le GC
III/6 se retrouve ainsi face aux Italiens quand Mussolini, tel un vautour,
déclare la guerre à la France pour récupérer quelques dépouilles.
Le 13 juin, dix bombardiers BR
20 italiens du 43ème groupe d’assaut, décollent du camp de
Cascina-Varga, dans le nord de l’Italie vers 9h20. Leur objectif est le
bombardement de l’aéroport de Fayence (3ème escadrille) et de la
base aéronavale de Hyères (4ème escadrille). L’opération doit se
dérouler en synergie avec également 10 appareils du 13ème groupe.
Des chasseurs sont chargés de leur sécurité.
Mais de mauvaises conditions
météorologiques, inhabituelles pour la saison, provoquent un tel retard que les
bombardiers arrivent sur zone longtemps après le début des opérations. Les
chasseurs sont repartis entre temps, car à court de carburant, et les laissent
sans protection. Après le bombardement (version italienne) trois appareils, les
MM 21503, MM 21504 et le MM 21505, se trouvent isolés de leur formation.
Pendant ce temps, alertés par le
guet du centre de Toulon, une patrouille de trois chasseurs Dewoitine D.520 du
Groupe III/6 conduite par l’adj
Le Dewoitine 520 de
Profil à la même échelle que celui du BR 20 et du CR 42
ci-dessous
Les rapports italiens permettent
d’en savoir un peu plus.
En fait, le MM21504, dont les
français ne parlent pas, est d’abord touché par plusieurs rafales. Son
Commandant, le s/lt Mario Rondinelli est tué sur le coup et trois membres
d’équipage blessés. Le copilote, le maréchal Raffaelo Bruni parvint à revenir à
Cascina-Varga. Il recevra la médaille d’argent de la valeur militaire.
Le Fiat BR 20 MM21504 après son retour à
Cascina-Varga, posé endommagé par le copilote Raffaelo BRUNI
L’histoire du MM21503 est
dramatique. Pris de panique, son Commandant, le lieutenant Aldo Sammartano
abandonne l’avion et son équipage et saute en parachute par la trappe de
secours. Il tombe en mer et ne sera jamais retrouvé. Le reste de l’équipage,
avec des blessés graves, parvient à quitter au-dessus d’Agay l’avion fou, qui
tombe au large du Cap Camarat. Les parachutistes sont accueillis par des tirs
de mitrailleuses. Deux sont déjà morts en touchant le sol. Le troisième, le
sergent-chef Giuseppe Goracci périt lynché par la foule (3). Le quatrième,
Natale Vanuzzo, ne doit la vie qu’à la protection de deux courageuses personnes
qui le recueillent et le soustraient à la vindicte populaire. Ensuite, les
gendarmes doivent sortir leurs armes pour le protéger jusqu’à l’hôpital.
Le Commandant du troisième, le
MM21505, est le lieutenant Simone Catalano. Il essaie de maintenir en vol le
lourd bombardier mais, touché par une balle, sa blessure est mortelle. Le
pilote en second, le maréchal Ottavio Aliani essaie de l’aider. Ils passent la
frontière malgré un moteur droit hors d’usage et le gauche ne fonctionnant plus
qu’à 50%. Cependant en baie de San Stefano, juste après San Remo, il n’y a pas
d’autre choix que de tenter l’amerrissage. Ils réussissent cette prouesse, mais
le bombardier s’enfonce rapidement dans l’eau. Seuls Aliani et le mécanicien
Raffaelo Ferraris sortent avec peine de la carlingue avant que l’eau ne prenne
possession de l’épave, entraînant avec elle le corps du lieutenant Catalano et
les deux autres membres d’équipage, le radio télégraphiste Salvatore Gaeta et
le sergent major mitrailleur Tommaso Ferrari. Les deux survivants attendent les
secours pendant près de deux heures. A titre posthume, Simone Catalano recevra
la médaille d’or de la valeur militaire.
|
|
Le trajet du Fiat BR 20 MM 21505 |
Son épave en baie de San Stéfano |
De nos jours, l’épave est souvent
visitée par des plongeurs. Elle gît par 50 mètres de fond.
Le Fiat BR 20 « Cigogna » MM 51203
Profil à la même échelle que celui du D.520 ci-dessus et du
CR 42 ci-dessous
FIAT BR 20
- CIGOGNA Constructeur :
Fiat Aviazone Type :
bombardier moyen Année du projet :
1936 Concepteur :
Celestino Rosatelli Membres d’équipage :
5 Envergure :
21,56 m. Superficie alaire :
74,0 m2 Longueur :
16,70 m Hauteur :
4,75 m Train d’atterrissage :
rétractable Moteurs :
2 Fiat A.80.RC.41
18 cylindres en étoile
Refroidissement à l’air Puissance :
1 014 CV chacun. Masse à vide :
6 700 kg Masse maximale :
10 100 kg Vitesse maximale :
430 km/h à 5 000 m Vitesse de croisière :
340 km/h Vitesse ascensionnelle :
? Plafond pratique :
9 000 m Autonomie opérationnelle :
2 750 km Armement défensif :
3 mitrailleuses Breda SAFAT
calibre 7,7 mm à l’avant
calibre 12,7 mm au centre, sur le dos du fuselage Chargement en bombes : 1 600 kg |
|
(3) Citation Né le 3 mars 1917 à Spoleto - Tué en combat aérien
au-dessus de Hyères (France) le 13 juin 1940 « Sous-officier copilote d'un bombardier, au cours d'une attaque
contre une base ennemie fortement défendue, malgré les conditions
météorologiques et le puissant barrage de l'artillerie antiaérienne, a
brillamment assisté son Commandant d'avion dans la réussite de l'attaque
contre l'ennemi. Attaqué par une nombreuse formation de chasseurs ennemis est
demeuré le seul pilote en état de contrôler l'appareil et de soutenir un long
et constant combat avec ses assaillants, réussissant à en abattre un en flammes,
alors qu'à bord de l'appareil, dont un moteur était en feu, le mécanicien de
bord avait été tué et les autres membres de l'équipage blessés. A tenté de
diriger sa machine, avec sa cargaison de gloire et de morts, vers les cieux
de sa Nation. Au milieu des flammes qui se propageaient dans le fuselage,
avec calme et détermination, a donné l'ordre à ses compagnons blessés
d'attacher le corps sans vie de leur camarade mort à un parachute et de le
lancer dans le ciel, afin que son corps glorieux ne soit pas consumé dans
l'enfer. Blessé et gravement brûlé, est descendu en parachute au-dessus de la
France, où une foule furieuse, contre laquelle il a épuisé sa dernière
énergie, lui a apporté son ultime récompense, la couronne des martyrs. Dans
son dernier souffle, a crié « Viva l'Italia ! ». |
15 juin 1940 n°7 et 8 en coopération (2 pilotes)
n°9, 10 et 11 individuelles
On est à huit jours de
l’armistice. Le GC III/6 est toujours au Luc.
En représailles aux bombardements
des ports italiens de Gênes et de Vado par une escadre française, la « Regia Aeronautica » monte
une opération de grande envergure ayant pour cible les terrains d’aviation
français de Cuers -
Deux groupes de 15 et 12 biplans
italiens ont pour mission le mitraillage en rase-mottes des avions au sol sur
les deux aérodromes, protégés à plusieurs niveaux par trois autres groupes
d’une douzaine d’avions chacun.
Quelques Bloch 151 de
l’escadrille AC 3 de l’Aéronautique Navale de Cuers tentent
d’affronter les italiens qui en abattront deux et détruiront au sol au moins
six Vought 156. Plusieurs avions seront aussi
détruits ou endommagés au Luc ; Morane et Dewoitine.
Les Italiens reconnaîtront la
perte de 5 Fiat en territoire français, ce qui paraît juste, des dommages
irrémédiables sur plusieurs autres biplans qui parviendront cependant à
regagner l’Italie et la perte d’un bombardier BR 20 en mission d’observation au-dessus
du Luc.
Le Fiat CR 42 « Falco » du
capitaine FILIPPI
Profil à la même échelle que celui des D.520
et BR 20 ci-dessus
FIAT CR
420 - FALCO Constructeur :
Fiat Aviazone Type :
chasseur Année du projet :
1938 Concepteur :
Celestino Rosatelli Membres d’équipage :
1 Envergure :
9,70 m. Superficie alaire :
Longueur :
8,30 m Hauteur :
3,30 m Train d’atterrissage :
fixe Moteurs :
Fiat A.74.RC.38 Puissance :
840 cv Masse à vide :
1 720 kg Masse maximale :
2 295 kg Vitesse maximale :
440 km/h Vitesse ascensionnelle :
730 m/mn Plafond pratique :
10 500 m Distance franchissable :
785 km Armement interne :
2 mitrailleuses Breda SAFAT de 12,7 mm Armement externe :
200 kg de bombes |
Une des 3 pales de l’hélice d’un des 2
moteurs du bombardier Fiat BR 20 MM21873 de l’escadrille de reconnaissance
stratégique 172a de la Regia Aeronautica,
abattu au-dessus du terrain du Luc le 15
juin 1940 par LE GLOAN, est conservée de nos jours au « Musée historique
du Centre Var » dans ce village provençal.
Merci à Madame Christiane Benazet,
adjointe à la Culture, pour les deux photos ci-dessus.
Du côté français deux victoires
seront décernées à l’Aéronautique Navale et 5 homologuées à l’adjudant LE
GLOAN, dont une ou deux, suivant les documents et les époques, en coopération
avec Jean Assollant. Le compte, comme souvent, n’y est pas tout à fait…
Le dispositif italien devait se
trouver éparpillé sur plus de 40 km dans tout le triangle Saint-Raphaël -Hyères
- Le Luc, avec des avions en retard volant encore vers l’ouest et des avions ne
pouvant sans doute plus combattre repartant par l’est. De ce fait, le film
exact de l’affrontement ne pourra sans doute jamais être parfaitement connu.
Mais cette journée a permis à l’adjudant
LE GLOAN et à son Dewoitine 520 n°277 codé « 6 », même n’il n’a pas
volé avec cet appareil fétiche pour cette mission d’entrer dans la légende, et
à d’autres d’écrire leur légende...
Cliquez sur
le titre ci-dessus pour savoir comment le Figaro raconte la journée de LE GLOAN
du 15 juin 1940
Une page spécifique a été
rédigée pour cette journée du 15 juin 1940 : on peut y trouver une petite
partie des éléments pouvant permettre à chacun de se faire une opinion de ce
qu’elle fût réellement (voir le lien ci-dessous).
GC
III/6 - LA JOURNÉE DU 15 JUIN 1940
Cliquez sur le lien
ci-dessus pour connaître tous les détails de la journée du 15 juin 1940
Quoi qu’il en soit,
Aucun pilote français n’a en
effet abattu autant d’avions en une seule sortie : on parle bien des deux
sextuples victoires de René FONCK pendant la guerre précédente, mais obtenues
au cours de plusieurs missions dans la même journée. De ce fait, juste avant le
départ du III/6 pour Perpignan et son transfert pour l’Algérie, le grand as de
14-18, alors lieutenant-colonel et Chef du Groupe de Contrôle aux Armées,
dépendant directement du général Vuillemin, Chef l'Etat-major de l'Armée de
l'Air, se rend donc au Luc pour féliciter son cadet. Il va aussi lui annoncer
sa promotion exceptionnelle au grade de sous-lieutenant.
L’homologation de 5 victoires à
Le GLOAN en date du 15 juin 1945 est signée en moins de 24 heures par le lt/cl
Armand de Turennne, commandant du groupement 24 : une rapidité tout à fait
extraordinaire ! Tout comme le « Communiqué » gouvernemental
officiel n°574 du 16 juin 1940 qui « cite » pour la première fois
depuis septembre 1939 un pilote de l’Armée de l’Air : « Le
sergent-chef Le Gloan a abattu à lui seul au cours d’une même sortie 5 avions
italiens dont 3 chasseurs et 2 bombardiers ». Également inexplicable,
l’article de presse du « Petit provençal » du 18 juin 1940 qui
raconte en détail la mission victorieuse malgré la censure toujours
vigilante : lire ces
deux documents.
Journal officiel du 14 juillet 1940
La propagande gouvernementale
française, reprenant les communiqués des états-majors qui avaient tendance à
broder un peu pour masquer la situation catastrophique dans laquelle le pays se
trouvait, s’empare de ce nouveau héros, pour avoir à parler d’autre chose que
de l’armistice qui s’annonce. La « légende
des 1 000 victoires de l’Armée de l’Air de 1939-1940 » va bientôt
être écrite et elle aura la vie dure. Les différents travaux faits depuis par
de nombreux historiens, de simples passionnées et aussi, malheureusement, par
certains auteurs mercantiles, sans aboutir finalement à mettre tout le monde
d’accord, ont permis cependant de réduire la fourchette du nombre d’avions
ennemis abattus ou détruits sur les différents fronts, de septembre 1939 à
juillet 1940. L’approche purement comptable des victoires de l’Armée de l’Air
est d’ailleurs sans intérêt primordial (4) : les recherches sont
faites trop souvent partialement sur des archives sujettes à caution, et sans
trop se préoccuper de ces jeunes hommes qui pilotaient des avions démodés et
inadaptés, avec une fougue et un enthousiasme jamais démentis, souvent jusqu’au
sacrifice suprême. Qu’ont-ils pu ressentir quand, vaincus, ils ont pris
conscience que la défaite de la France était celle des gouvernements irresponsables
et des états-majors incompétents des années 1930/1940, et non celle de ceux qui
ont fait sans broncher leur devoir en première ligne ? Seules, l’analyse
des causes et des conséquences de ces incuries servent l’Histoire pour nous
permettre d’assurer notre propre « devoir de mémoire » envers eux !
(4) Pour se faire une idée de certains excès en la matière,
lire : « 14
mai 1940 - Henschel 126 et
Fairey Battle Sedan »
ALGER - MAISON BLANCHE -
1940/1041
Le sous-lieutenant
Eté1940 à Alger–Maison Blanche avec ses
mécaniciens, devant son fameux Dewoitine 520 n°277
Les mécaniciens sont l’adjudant Colin dit
« Le père CO », le soldat Guillemette et le sergent Colin dit
« Le fils CO »
Le GC III/6 est maintenant
replié à Alger, en semi léthargie ; on vole peu…
La cinquième escadrille du GC III/6
Alger-Maison Blanche – 15 octobre 1940
Départ pour Vichy du commandant STEHLIN
De gauche à Droite Sgt PIMONT, s/lt SATGÉ,
lt LEGRAND, cne SAUTIER, cne JACOBI, s/lt BRONDEL, cdt STEHLIN, lt BOIRIES,
s/lt LE GLOAN, s/c MERTZISEN, sgt/C HARDONNET, sgt/c LE GUENEC, adj GOUJON
Collection Joseph Bibert
Le sous-lieutenant
avec la bande tricolore des « As »
et le « masque sévère » - Alger-Maison Manche et Casablanca– De l’été
1940 au début 1941
La casserole de l’hélice et la dérive du
chasseur seront peintes ensuite en jaune pour la campagne du Levant
Le Dewoitine 520 n°277 dans son hangar à
Maison-Blanche
Photographie Jean Menneglier – Droits réservés
A gauche : adjudant Guy JAPIOT et
sous-lieutenant
A droite : lieutenant Robert MARTIN et
sous-lieutenant
Atterrissage à Bouïra (Kabylie) lors du
déplacement de quelques pilotes du III/6 d’Alger à Constantine pour aller
récupérer les Dewoitine D.520 encore sur place :
Un des moteurs du Potez 650 (n°2) qui les
transportait se mit à cafouiller et il dut se poser précipitamment en campagne
pour le plus grand plaisir des enfants autochtones...
Photographies Jean Menneglier – Droits réservés
Alger -Maison Blanche – Début mai 1941
Le sergent Georges GAUTHIER de la 6ème
escadrille, qui vient de rejoindre le GC III/6 après un séjour dans les camps
de jeunesse,
pose avec son béret et son cuir de pilote à
côté de son camarade devenu célèbre, le sous-lieutenant
Collection
CAMPAGNE DU
LEVANT - LIBAN et SYRIE - 05-07/1941
Quelques liens utiles :
Quelques éléments
historiques sur la campagne du Levant
Le
Groupe GC III/6 et la campagne du Levant
Tout change en mai 1941. La
Syrie et le Liban, pays toujours sous l’administration de Vichy, sont menacés
par la Grande Bretagne. Le haut commandement donne l’ordre le 17 mai 194l au
commandant Geille, qui commande alors le GC III/6, de se tenir prêt à être
envoyé en renfort. Les Allemands, qui vont s’engager contre la Russie vont
laisser les Français faire face, en leur fournissant cependant une aide
logistique.
Le palmarès de LE GLOAN va donc
pouvoir s’étoffer pendant la campagne qui va avoir lieu, mais non pas par des
victoires sur des avions des forces de l’axe, mais sur des avions britanniques.
LE GLOAN est probablement le seul pilote français à avoir abattu des Allemands,
des Italiens et des Anglais…et il fallut une météo défavorable pour qu’il n’ait
pas à affronter les Américains lors de l’opération « Torch », le 8
novembre 1942, jour de leur débarquement en A.F.N.
C’est la fleur au fusil et avec
enthousiasme qu’on se prépare à aller se battre à nouveau dans les airs ;
va pour le Moyen-Orient ! Il est vrai que les avions sont magnifiques…
Les 26 Dewoitine, nez peints en
jaune à la demande de la commission d’armistice pour éviter toute méprise
pendant leur voyage par Tunis, Catane et Brindisi, Athènes et Rhodes, quittent
Alger le 24 mai 1941, pour atterrir à Rayack au Liban (50 km plein est de
Beyrouth) 4 jours plus tard, après 3 800 km de vol dont 2 800
au-dessus de la mer. Lors des escales, les pilotes et les mécaniciens de la
Regia Aeronautica et de la Luftwaffe ont eu tout loisir d’admirer de près les
splendides chasseurs aux couleurs de l’aviation de Vichy.
Le déplacement du GC III/6 d’Alger à Rayack
Croquis original annexé à « l’historique
officiel » du Groupe
Les pilotes sont fatigués,
surtout qu’ils ont été accueillis aux escales comme des visiteurs de marque. A
Athènes certains ont dû trouver le monde bien petit. ! En effet, lors de
leur victoire du 2 mars 1940, LE GLOAN et Martin avaient « récupéré »
le lieutenant allemand, chef de bord du Dornier abattu, et l’avaient invité à
dîner avant de l'envoyer en camp de prisonnier, poursuivant ainsi la tradition
chevaleresque des aviateurs de la grande guerre de 14-18. Or cet officier, bien
entendu libéré après l’armistice, se trouvait justement dans une unité de la
Luftwaffe basée à Athènes lors du passage du GC III/6. C’est donc lui qui prit
en charge ses deux « amis » français à leur descente d’avion et il
les emmena ensuite faire le tour des boîtes de nuit de la ville en les initiant
à toutes les traditions bien germaniques de ces soirées très ou trop festive.
Cet officier survécut d’ailleurs au conflit puisqu’il eut l’occasion de croiser
lors d’un stage à l’EOAC 700 à Baden-Baden, en 1957, Jean Menneglier et
26 mai 1941 - Pilotes du GC III/6 en visite
à Athènes avec leurs hôtes Allemands
Collection personnelle
Collection personnelle Jules Piesvaux – Droits réservés
Dewoitine 520 sur la base de Rayack
n°382 du capitaine RIVALS MAZERES (33)
Collection personnelle
Les hostilités entre les forces
de Vichy et les anglais, rejoints par les F.F.L. (Forces Françaises Libres)
commencent le 8 juin.
8 juin 1941 n°12 individuelle
Dès l’aube une patrouille double
est détachée sur le terrain de Damas. LE GLOAN - Chardonnet, et Mertzisen -
Coisneau, Ravilly – Méquet vont effectuer un total de 10 sorties. A la
mi-journée, Mertzisen aux commandes du D.320 n° 329 est touché par des tirs
anti-aériens de petit calibre et doit se poser en catastrophe lors du
mitraillage d’une colonne motorisée. Pourtant blessé, le s/c Mertzisen pourra
regagner ses lignes à pied le lendemain. LE GLOAN passe au travers et découvre
peu après le Hurricane MK1 Z4364 du lieutenant J.R. Aldis volant seul (N°208
Squadron) et il l’abat sans difficulté en bordure du terrain de Damas.
Le Dewoitine 520 n°277 de LE GLOAN pendant
la campagne du Levant
Maquette (envergure : 1,80 m) appartenant à Michel
Sollacaro - Photo (Dunes de Temet au Niger) et montage © fx-bibert 1988-2012
9 juin 1941 n°13 et 14 individuelle
Une fois n’est pas coutume,
commençons simplement par le rapport de mission rédigé par Le s/lt Gloan :
« 15h25 : sous-lieutenant LE GLOAN voit trois
chasseurs Hurricane venant de l’ouest dans le soleil La patrouille monte et se
place dans le soleil. Les chasseurs ennemis foncent sur les Bloch, mais nous
intervenons avant l'attaque. La patrouille Montribot reste en protection. Le
sous-lieutenant LE GLOAN attaque le chef de patrouille anglais et l'abat en
flammes; le pilote saute en parachute au large. Le sergent Méquet attaque
l'équipier droit. Le troisième Anglais poursuit son attaque sur les Bloch, mais
ces derniers sont dégagés par Montribot. Le Hurricane disparaît en fumée. Après
avoir fait demi-tour, le sous-lieutenant LE GLOAN voit un Dewoitine (sergent
Méquet) dans la queue d'un Hurricane. Méquet dégage, armes enrayées. Le
sous-lieutenant LE GLOAN attaque cet Anglais et l'abat en flammes. Le pilote
saute en parachute au large. La patrouille double rentre au terrain au complet.
»
Ce jour-là, le GC III/6 a en
fait pour mission de protéger un groupe hétéroclite d’avions partis pour
bombarder l’escadre anglaise. Il s’agit de 6 Glenn Martin 167F du GB 1/39 et de
six antiques Bloch 200 du 3/39, ayant tous décollé de Madjaloun au Liban pour
attaquer la flotte britannique. Heureusement pour eux, deux Bloch ont été
contraints à faire demi-tour avant l’affrontement, car deux des quatre restants
vont être abattus par des Hurricane du 80ème squadron. Ceux-ci,
« voyant les bombardiers sans protection, ont pu se mettre en position
pour leur attaque sans avoir été repérés », d’après les rapports anglais.
Il y aura 3 tués dans les deux Bloch français.
|
|
Glenn Martin 167F |
Bloch 200 |
Lecture faite de son rapport, on
ne sait finalement pas très bien si LE GLOAN a attaqué le premier groupe de
trois Hurricane qui s’en sont pris finalement aux bombardiers français qu’il
devait protéger ou s’il est parti au-devant d’un second groupe de trois avions
du 80ème squadron venant rejoindre le premier.
Les Anglais, qui parlent bien de
deux groupes distincts de trois appareils, reconnaissent la perte de deux
avions avec les Pilot Officer Lynch et Crowther qui sont tués.
Le capitaine
Richard, le sergent Michaux et le s/lt Rivory alertés prennent la suite et
affrontent aussi trois Hurricane. Richard pique avec le feu à Bord mais rejoint
Rayack. Un Hurricane et le Dewoitine n° 346 de Rivory entrent en collision
frontale. Les deux pilotes s’en sortent vivant mais Rivory est fait prisonnier.
Le sergent Michaux revendique une victoire, mais deux Hurricane sont en fait
bien rentrés à leur base…
Une fois de plus les comptes ne
sont pas justes… et le livre de marche de la 5ème escadrille ne
parle malheureusement pas de cette journée.
Le 10 en tout cas, le Groupe n’a
plus que 14 appareils « Bons de Guerre ». Le 12, le capitaine
Jacobi, qui commandait la 5ème escadrille depuis le premier jour
de la guerre est atteint par des armes légères lors d’un mitraillage au sol et
s’écrase « plein gaz » à 6 km au sud de Saïda. Le même jour un autre
D.520, celui du sergent-chef Montribot sain et sauf, est perdu à l’atterrissage
à Rayack. Le 14 c’est le s/lt Brondel qui est pris à parti par des Hurricane et
par la D.C.A. et qui retourne son appareil sur une plage de Beyrouth : il
est juste légèrement commotionné. Le capitaine Sautier, affecté à l’Etat Major
du Groupe jusque-là, devient le nouveau patron de LE GLOAN comme commandant de
la 5ème escadrille.
15 juin 1941 n°15 individuelle
L’affrontement du jour a lieu
vers 9h45 à Ezraa. Il concerne coté anglais une patrouille de six Gloster
Gladiator du 10ème Flight menée par le Flying officier Young qui a décollé
15 minutes plus tôt pour le secteur de Kissoué. Côté français, le s/lt Gloan
est à la tête d’une patrouille triple de 6 D.520 qui a décollé beaucoup plus
tôt en protection du secteur Ezraa-Soueïda où les troupes de Vichy ont lancé
une contre-attaque.
Sur le papier il n’y a pas photo
entre les modernes D.520, rapides et bien armés et les biplans britanniques,
datant de 1934… mais ceux -ci sont plus maniables ! De plus les Français ont l’avantage ; la
patrouille haute de LE GLOAN plonge sur 3 Gladiator qui volent à 2400m
d’altitude et il abat immédiatement le F/O Craigie, dont l’avion, le n° K7947
s’abat avec son pilote 5 km à l’est d’Ezraa. Puis les choses vont assez mal
tourner. Selon la doctrine en vigueur dans la chasse française depuis la
première guerre mondiale et par excès de confiance, LE GLOAN et ses équipiers
se lancent malheureusement dans un combat tournoyant à basse altitude très
confus. Le capitaine Rivals-Mazères croit avoir abattu un appareil. Le s/c
Mertzisen, sévèrement touché par le F/O Jeffrey, détruit son Dewoitine n°367 en
se posant en catastrophe dans les lignes anglaises. « Il réussira au bout
de quelques jours après une véritable odyssée à rejoindre son Groupe grâce au
loyalisme des tribus druzes : deuxième aventure » (livre de marche de
le 5ème escadrille). LE GLOAN, sévèrement accroché par le sgt
Appleby, tuyauteries d’huile et circuit de mise à feu des armes coupés, est
« raccompagné » sur 50 km par deux Anglais agressifs. Il peut
cependant rentrer à Rayack, mais en se posant violement sur le ventre (voir
photo), il détruit complètement son fameux D.520
n°277 codé « 6 »: seul son amour propre est atteint.
Pendant ce temps la patrouille
basse française, les s/c Chardonnet, et Elmlinger et le sgt Méquet se sont fait
surprendre par les trois autres Gladiator et rentrent dans la mêlée. Ils
revendiquent également un anglais abattu.
Mais au final, les anglais ne perdent que l’appareil du F/O Craigie
abattu par LE GLOAN puisque les autres rentrent, même celui du P/O Watson qui
le ramène à la base avec un empennage en bouillie.
Exceptionnelle et sans doute dernière
photographie, jamais publiée, du mythique Dewoitine D.520 n°277 codé
« 6 »
du sous-lieutenant Pierre LE GLOAN après son
atterrissage sur le ventre le 15 juin 1941
Collection
Le livre de marche de la 5ème
escadrille fait état de 3 Gladiator descendus + 1 probable : toujours des
problèmes de concordance dans les chiffres ! Cette journée n’est pas pour
le III/6 une des plus glorieuses du et elle laissera à tous un goût amer :
le malaise a été d’ailleurs renforcé par la perte du « 22 », le D.520
n°357 affecté ordinairement au lieutenant Legrand, que l’adjudant Japiot, en
panne de freins, brise à l’atterrissage en début de soirée au terme d’un
magnifique cheval de bois.
|
|
|
|
Gloster Gladiator |
|
Les Français, qui semblaient
avoir gagné la supériorité aérienne dans les premiers jours de la guerre vont
petit à petit la perdre et le 18 les Gladiator sortent encore victorieux d’un
nouvel affrontement où les Français perdent deux appareils (les n° 382 et 89),
ceux du lieutenant Boiries qui est tué et du sergent Pimont fait prisonnier,
qui après avoir encore une fois commis l’erreur d’engager un combat tournoyant,
est contraint à se poser dans les lignes ennemies. LE GLOAN n’a pas participé
au combat, n’ayant vraisemblablement pas compris les signes d’un de ses
équipiers affolés. Il ne reste plus que 6 Dewoitine « Bons de
Guerre » au Groupe ce soir-là. Le 20 juin, après l’arrivée de 5 nouveaux
pilotes sur de nouveaux appareils et de nouveaux prodiges des équipes de
mécaniciens, le GC III/6 peut aligner 12 D.520 opérationnels.
Le sous-lieutenant
Collection
23 juin 1941 n°16 individuelle
Les Anglais changent de tactique
et mènent une attaque généralisée sur les aérodromes français en vue de
détruire le maximum d’avions au sol. A Rayack des avions sont en l’air et les
autres peuvent décoller avant l’attaque en deux vagues de huit et six Hurricane
(80ème et 260ème squadron) à quelques minutes
d’intervalle.
Dans la mêlée qui s’ensuit 3 ou
4 Hurricane sont abattus. Le premier par LE GLOAN, le second par le capitaine
Richard, le s/c Mertzisen et le sgt Coisneau en collaboration, le troisième par
le lt Steunou seul et le dernier, sans certitude, par toute la patrouille du lt
Steunou qui vole avec le s/lt Satgé et le s/c MACIA.
Le nouvel avion de l’adjudant LE
GLOAN est cependant touché et il doit revenir rapidement se poser.
Faute d’avoir mené leur projet à
bien dans la matinée, c’est au tour de 12 puissants Curtiss P-40
« Tomahawk » des Australiens du 3ème RAAF squadron de s’en
prendre aux Dewoitine de Rayack vers 18h40. LE GLOAN est touché par le Flying
Officer Bothwell pendant qu’il décolle, et pour la deuxième fois de la journée,
doit revenir se poser, cette fois avec le feu à bord. ; « L’avion de LE GLOAN a les commandes coupées en
combat, il se met deux fois en vrille, redresse la deuxième au ras du sol et
rentre au terrain en rasant les cailloux » (livre de marche
de la 5ème escadrille, qui ne cite que cet incident pour toute la
journée du 23 juin). Malgré tous les efforts des mécaniciens, l’appareil ne pourra pas
être remis en état avant l’évacuation du terrain quelques jours plus
tard :
Curtiss P-40 « Tomahawk »
Le s/L Steunou, D.520 n° 382 et
le sgt Savinel, D.520 n° 370 sont abattus et tués par le même Bothwell. Le
capitaine Richard selon toute vraisemblance touche l’appareil du Flying Officer
Peter Turnbull qui va s’écraser, sans dommage pour lui, avec son Tomahawk AK463
lors de son atterrissage tandis qu’un de ses équipiers se pose avec un avion
endommagé. Côté français, une victoire probable est aussi attribuée à
l’adjudant Balmer sans qu’il soit aujourd’hui possible de la corroborer avec
les rapports britanniques.
Flying Officer (FO) P.St-G.B Turnbull (à
gauche) et J.H.W Saunders, pilotes du N°3 Squadron RAAF au retour d’une mission
sur Curtiss P-40 Tomahawk
L’As australien Peter
Saint-George BruceTurnbull terminera la campagne du Levant avec un score de 4
Glenn Martin 167F (3 détruits et 1 endommagé) et 2 Dewoitine 520 abattus. Il
perdra la vie en avril 1942 en affrontant les japonais en Nouvelle Guinée, avec
un total de 10 victoires.
Le 27 juin après avoir encore
subi des pertes en matériel la veille, lors d’attaques au sol australiennes et
anglaises, le GC III/6 se replie, en Syrie, sur l’aérodrome d’Alep-Nerab loin
au nord, où va se concentrer dans les jours qui suivent tout ce qui reste
encore de la chasse de Vichy au Levant, soit une vingtaine de Dewoitine du GC
I/3 et GC III/6 et quelques Morane 406 du GC I/7. Début juillet, la petite
vingtaine de bombardiers Glenn Martin 167F et de Bloch 200 du GB 1/39 et EB
1/39 présents au début de la campagne a été décimée par la chasse australienne
avec des pertes en hommes importantes. Il ne reste plus qu’environ 25 Lioré et
Olivier LeO 45, récemment arrivés au moyen orient, sur les aérodromes de Hama
et de Homs un peu plus au sud. Les quelques chanceux Martin 167F de
l’Aéronautique Navale survivants sont encore au Liban
à Madjaloun. Le GC III/6 participe à des opérations de mitraillage et de
protection des bombardiers, dont les équipages sacrifiés font preuve d’un
courage trop souvent oublié.
5 juillet 1941 n°17 et 18 en collaboration
Malgré quelques renforts
(arrivée des capitaine Naudy, lieutenant Mourrier, sergent-chef Loï et sergent
Farriol le 4 juillet), les pilotes sont épuisés. Dans la chaleur de désert
d’Alep il faut maintenant voler plus de deux heures et demi pour une vingtaine
de minutes de présence sur les zones de combats. Le front à l’est se rapproche
de plus en plus, après la chute de Palmyre puis de Deir el Zor. L’escadrille AC
1 de l’ Aéronautique Navale se pose tardivement en renfort à Alep avec 12 D.520
avant de regagner Madjadoun au secours des bombardiers restants.
La dernière bagarre des GC III/6
et du GC I/3 a lieu le 5 juillet 1941 au-dessus de Deir et Zor où sont alignés
12 D.520. Les anglais sont là avec 4 Gladiator et 2 Hurricane du 127ème
squadron. Le GC I/3 ne trouve pas les Gladiator qui s’en sortiront mais le GC III/6
pourra mettre à son tableau de chasse les deux Hurricane. LE GLOAN, Mertzisen
et Barberis abattent le premier à 15 km au nord-est de Deir et Zor (victoire
homologuée en collaboration pour les deux premiers pilotes) et le second est
contraint à se poser dans le désert par le capitaine Richard et le sgt Loï
(victoire homologuée en collaboration pour les deux pilotes et l’adjudant LE
GLOAN). Les deux pilotes des Hurricane, le flying lieutenant Cremin et le
squadron leader Jim Bodman, commandant du 127ème s’en sortiront, et
après quelques aventures avec les tribus locales, pourront rejoindre leurs
lignes peu après. Il existe une lettre précieuse (5) du canadien Jim Bodman dans
laquelle il raconte son combat.
(5) Lettre de
Jim Bodman
« J'ai regardé sur ma gauche et j'ai eu un coup au cœur en
apercevant une formation de sept bombardiers ennemis au même niveau que nous
et, au-dessus d'eux et bien au-dessus de nous, cinq chasseurs Dewoitine. Comme
convenu, les quatre Gladiator ont immédiatement viré pour faire une attaque par
l'arrière, tandis que je me suis tourné vers les chasseurs.
Un a foncé droit sur moi et je pense que nous avons ouvert le feu
en même temps, parce que j'ai vu les éclairs rouges de ses armes. Nous avons
tous les deux rompu en virant à droite. Les autres me sont tombés dessus de
tous les côtés et j'entendais les balles siffler autour de moi, un bruit très
désagréable. J'ai ouvert la suralimentation d'urgence pour me donner le maximum
de puissance et j'ai réussi à tirer quelques rafales sans grand effet apparent.
Après environ cinq minutes qui m'ont paru cinq ans, ils m'ont forcé à perdre de
l'altitude progressivement jusqu'à ce que l'un d'entre eux se glisse derrière
moi. Une rafale a touché le moteur qui s'est arrêté net et j'ai été arrosé par
l'essence qui a jailli dans l'habitacle. Des taches rouges sont apparues sous
la jambe gauche de mon short et sur le bras gauche de ma chemise, mais je ne
sentais rien. Une autre rafale m'a balancé une volée de plomb sur le flanc et
de petits copeaux de métal arrachés à l'aile m'ont frappé à la tête, au-dessus
de l'œil droit et à la jambe gauche. Mais, je ne m'en apercevrai que plus tard.
Je ne pensais qu'à une chose, me poser en douceur en évitant l'incendie parce
que je dégoulinais d'essence et elle risquait de s'enflammer à la moindre
étincelle.
J'ai regardé en bas, le paysage était très accidenté et sans
végétation avec des dunes hautes de 50 à 150 mètres à perte de vue. Ce n’était
pas du joli sable ondulant comme on voit sur les photos mais un mélange de
caillasses et d’argile. J'avais très peu de temps pour choisir un lieu
d'atterrissage car l'essence m'aveuglait en partie et le pare-brise était
maculé d'huile. Le train a refusé de s'abaisser, alors j'ai prié comme un
malade, j'ai tout coupé et j’ai redressé l’avion à trois mètres du sol. Par la
grâce de Dieu, j'ai pu poser la machine sur le ventre entre deux longues dunes
et j'ai glissé tout le long sans problème.
L'arrêt a été brutal, mais je m'en suis sorti indemne. Ma
première pensée a été que les Français pouvaient venir me mitrailler au sol,
alors j'ai détaché mes harnais et mon parachute, j'ai sauté hors de l'avion et
couru comme un dératé vers le plus proche ravin où je suis resté caché pendant
près d'un quart d'heure avec le cœur qui battait la chamade. Mais, ils étaient
partis, me laissant à mon problème de me sortir de ce pétrin… »
D’après
« Aéro Journal » hors série n°8 - Le Dewoitine 520 - 12/2004
Lieux des 7 victoires du lieutenant Pierre
Le GLOAN en Syrie
L’amiral Dentz
et les forces de Vichy ont perdu la partie. Le retour du GC III/6 vers
l’Algérie est sa seule issue. Il est d’abord replié sur le petit terrain de
Moulimiyé, 20 km plus au nord. Le GC I/3, n’a pas cette chance, faute de
carburant. Quelques dernières missions sont effectuées ; au cours de l’une
d’elle le capitaine de Rivals-Mazères, ancien et futur commandant du Groupe
après l’intermède du commandant Geille doit poser sont D.520 dans le désert
près d’Abou-Hareira et parcourir une trentaine de kilomètres à pied pour
rejoindre la vie civilisée. L’appareil sera récupéré par les F.A.F.L. et
réutilisé pour l’entraînement des pilotes du Groupe Alsace, créé début
septembre 1941 à Rayack et commandé par le commandant Pouliquen et le capitaine
Tuslane, puis par René Mouchotte qui aura comme jeune ailier
Le retour de la douzaine de
D.520 rescapés du GC III/6 se déroule dans une certaine confusion à partir du 9
juillet, via Rhodes, Athènes, Brindisi. Ils se posent le 15 à Alger, sauf LE
GLOAN retenu une nuit supplémentaire à Athènes, qui ne rentre que le lendemain
(5), le sgt Montribot en panne à Rhodes, de retour quelques jours plus tard, et
le lieutenant Mourier dont le moteur a pris feu, contraint à se poser en
Turquie où il sera interné et qui s’évadera en mars 1943 pour rejoindre le
Normandie-Niemen. Les pilotes sans avion et les « rampants » sont
embarqués dans la nuit du 8 au 9 juillet pour Athènes-.Eleusis dans un
Dewoitine 338 d’Air France
Si le GC III/6 a remporté 24
victoires dont 21 sûres, il perd 8 pilotes ; 5 tués et 3 prisonniers Il
est arrivé à Rayack avec 25 avions sur les 26 au départ d’Alger puisqu’un
appareil avait dû être abandonnée à Catane, il en a reçu 8 en renfort ou en
remplacement, mais il en a perdu 8 en combat aérien et 4 par des tirs de D.C.A.
En outre 2 appareils ont été détruits au sol, 4 accidentés et 4 abandonnés.
Son Dewoitine 520 n°277 ayant été détruit au
Levant,
Illustrations de Michel Martraix
Maquettes du D.520 n°277 du s/lt
réalisées par Lionel BRUNET, en hommage à
son grand-père Albert BALMER qui a côtoyé l’As au GC III/6 pendant deux ans, de
la campagne du Levant en 1941 jusqu’aux sables du bled algériens en 1943
(5) Charles ILTIS (1902/1993)
parle de
Charles Iltis effectua la campagne du Levant avec le détachement du
GC III/6 comme Chef Mécanicien. C’était un alsacien tout comme son grand ami
Joseph Bibert, qui lui était resté à Alger. Ils restèrent après la guerre en
relation tout au long de leur vie. Charles Iltis aimait à raconter cette
anecdote :
Le 14 juillet 1941 au matin, sur le terrain d'Athènes alors qu’il
prenait la piste d'envoi pour décoller vers Brindisi, sur la route d'Alger,
LE GLOAN, têtu comme un breton, voulait être dépanné rapidement
pour rentrer à Alger. Le terrain d'Athènes était occupé à ce moment par
l'aviation allemande qui disposait bien entendu d’ateliers bien organisés.
Iltis, qui parlait évidemment couramment l'allemand, essaya d’y trouver une
hélice adaptable au D.520, mais hélas il ne trouva pas la moindre hélice
tripale en « substitute product ». Il proposa donc à
L'hélice incriminée fut démontée et amenée à l'atelier industriel
de l'Air le 17 juillet. Le service des expertises dirigé par un ingénieur
militaire de l'Air n'a jamais produit son rapport contestant les possibilités
de vols d'Athènes à Brindisi avec une hélice ainsi modifiée et ceci malgré les
affirmations du capitaine Richard, commandant l'escadrille.
Alger - 26 juillet 1941 – En A.F.N. :
« L’Echo d’Alger » du 27 juillet 1941 – En métropole, à titre
d’exemple :« Le Journal » du 28 juillet 1941 et les
« Informations Générales de Vichy » du 5 août 1941
Après la journée du 15 juin 1940
et la « récupération » de ses victoires contre les Italiens par le
Gouvernement de Vichy, les avions anglais abattus par LE GLOAN dans le ciel de
Syrie sont une aubaine pour « l’État Français », qui peut ainsi
alimenter sa propagande et reparler du « Héros National » qu’est devenu
« L’Aviation de Vichy au combat »
de Christian
Editions Lavauzelle - 1985
L’ouvrage de référence indispensable
ALGER - MAISON BLANCHE -
1941/1943
Sur la plage d’Alger et sur l’aérodrome de
Maison Blanche en 1942
Sur la photo de Gauche, STEPHAN, GOUJON et
LE GLOAN
Sur la photo de droite, quelques mécaniciens
devant l’avion du Commandant du Groupe aux nouvelles couleurs de l’armistice
Le s/c BIBERT est à droite et le s/c ROBERT
à côté de lui
Photographies Joseph Bibert – Droits réservés
Le 9 septembre 1941, Pierre LE
GLOAN est promu au grade de lieutenant à titre exceptionnel. Plusieurs pilotes
de son escadrille qui avaient subi des fortunes diverses peuvent la
rejoindre ; le lt Martin (5/11/1941), prisonnier en Syrie, qui a été libéré,
le lt Salaün (15/11/1941) prisonnier en Allemagne depuis le 21 juin 1940, qui a
réussi à s’évader (il sera malheureusement tué par la D.C.A. d’un croiseur
britannique le 18 mai 1942) et le lieutenant Cavaroz (15/11/1941), blessé le 21
mai 1940, qui est enfin sorti de l’hôpital.
Un nouveau pilote est arrivé à
l’escadrille le 15 septembre ; il s’agit du lieutenant André
Sauvage qui rejoindra comme volontaire le Groupe Normandie fin 1943, tout
comme Gabriel Mertzisen. Il
a survécu à la guerre avec 16 victoires (dont 14 en Russie avec son Yakolev) et
s’est rendu aussi célèbre par son livre « Un de Normandie Niémen »
qui fut un best-seller dans les années 1950.
Une des plus belles représentations du
Dewoitine D.520 n°300 de
Illustration de George Olivereau pour « Airfan n°65 de
mars 1984 »
Pierre LE GOLAN, portant ses galons de
lieutenant, et le commandant Raymond DESTAILLAC, le 7 juillet 1942 à Alger -
Maison Blanche lors d’une remise de décorations
29 octobre 1942 – Passage en revue des
troupes de la garnison d’Alger par l’Amiral de la Flotte
Le lieutenant Pierre LE GLOAN est le
porte-drapeau de l’Aviation
« L’Echo d’Alger » du 30 octobre
1942
Dans la nuit du 7 au 8 novembre
1942 les Anglo-Américains débarquent en A.F.N. Le livre de marche de la 5ème
est laconique : « Les
américains débarquent à l’aube. Ils occupent hangars et locaux de Maison
Blanche. Nous nous retirons à Oued-Smar. Le commandant Destaillac nous annonce
officiellement que nous allons reprendre la guerre contre les Allemands. Il
faut attendre le matériel américain… »
Oued Smar, est un vieux
cantonnement à deux kilomètres de Maison Blanche et non un terrain d'aviation
comme beaucoup d'écrits le laissent à penser ; les Dewoitine immobilisés
sont toujours garés en limite du terrain de Maison Blanche occupé par les Alliés.
Du coup les pilotes du III/6 s'ennuient ferme : certains partent en
permission et d'autres ont ainsi le loisir de fraterniser avec leur nouveaux «
amis », les pilotes britanniques et américains. Ils ont failli se mesurer
quelques jours plus tôt avec eux, mais un providentiel brouillard a interdit
aux appareils français de décoller de Maison Blanche le jour de l’opération
« ‘Torch », contrairement à Oran et Casablanca où les combats furent
sévères. On sait que certains pilotes ont regretté cet épisode météorologique
qui les a peut-être empêché d’améliorer leur « score » au palmarès
des victoires…
Mais les américains sont
pragmatiques : il y a en A.F.N. des bons pilotes qui n’ont qu’une seule
envie ! Voler ! Et ils vont leur en donner les moyens : c’est
ainsi que début décembre LE GLOAN est détaché quelques jours chez les Américains
sur le terrain de Nouvion (maintenant El Ghomri, 50 km au sud de Mostaganem),
avec le lt Rivory, l’adj Mertzisen et le s/c Farriol, officiellement pour faire
connaissance avec le nouveau fleuron de la chasse américaine, le puissant
bimoteur Loockeed P-38 « Lighting », mais aussi pour être à minima
« évalués » ! Les conditions météorologiques sont détestables et
seul LE GLOAN fera voler son appareil. Rivory écrase le sien en bout de piste,
tandis que Mertzisen et Farriol s’embourbent : le GC III/6 ne sera pas
équipé avec le plus spectaculaire appareil de l’armada US.
Du drapeau de l’État-Français au drapeau des
États-Unis -
Par contre, le Groupe II/5,
escadrille des « Sioux » du commandant ROZANOFF, qui lui, a donné aux
Américains avant leur débarquement des gages de sa détermination à se battre
avec eux, a échangé à Casablanca ses vieux Curtiss H-75 contre des Curtiss
P-40F courant décembre et devient le Groupe « Lafayette ». Il arbore
toujours l’insigne de la célèbre escadrille américaine de 1914/1918, la « tête
d'indien Séminole ». Devenu rapidement opérationnel, il part se battre en
Tunisie et passe par Alger, où le 9 janvier 1943 une importante cérémonie de
prise en compte et de bénédiction des appareils est faite au cours d’une prise
d’armes, en présence du général BERGERET. Ceux du III/6 y participent et Pierre
LE GLOAN, emblématique habituel porte-drapeau à Alger du pavillon tricolore de
l’État-français lors des cérémonies civiles et militaires, porte cette fois le
drapeau américain ! Étonnant retournement de situation pour lui, mais une
photo utile, habillement exploitée par les Anglo-Saxons, tant politiquement que
militairement, à destination de leurs opinions publiques et des Français
d’A.F.N. Il est nécessaire pour eux que, même sans grand enthousiasme, l’Armée
Française de l’Armistice fasse allégeance !
Dans le journal de marche de la
sixième Escadrille du GC III/6 : «
...Giraud prend le commandement de l'armée d'Afrique. Après nous avoir laissé
entendre qu'il ne faut pas être avec lui, on nous apprend qu'il devient notre
chef. On ne sait plus que penser. Nous retournons notre veste une fois de plus.
Evidemment les événements nous y forcent. Mais notre désarroi est bien grand...
», et plus loin : « ...on a vite
oublié le 8 novembre. Il est vrai que maintenant l'avenir est sous un jour
nouveau. La vieille haine anti-germanique commence à souder, et reprend le
dessus. Il s'agit de faire partir de France ceux qui s'y trouvent actuellement
et qui font souffrir 40 millions de français. Une politique positiviste,
arriviste en somme, remplace la politique attentiste. Nous verrons bien... ».
Ce n'est pas vraiment le grand enthousiasme (6), et bien malins ceux qui
peuvent aujourd'hui savoir ce que chacun pensait réellement au fond de lui-même
à cette époque. On ne demandait finalement rien d'autres aux soldats que d'obéir
aux ordres de leurs supérieurs, pas de les choisir. Ceux qui, plus tôt, avaient
pris courageusement une autre direction, guidés par un sens aigu de leur
devoir, n'en méritent que plus d'honneurs.
(6) De nos jours, certains auteurs veulent gommer cette réalité
pour réécrire autrement la légende du pilote, voire « l’Histoire de
France ». On se demande bien pourquoi ils disent tant de bêtises par
ignorance ou idéologie sur ce sujet épineux !
Au printemps 1943 le GC III/6 est transformé
sur Bell Airacobra P.39 américains – Les Dewoitine 520, utilisés quelques jours
en juin 1940 contre l’Italie puis malmenés en 1941 par les Britanniques, sont à
bout de souffle
Mais c’est sur cet appareil que Pierre LE
GLOAN a construit sa légende – Ci-dessus, les deux dernières photographies
connues de « l’As » aux commandes de cet avion mythique
Collection Joseph Bibert et Albert Balmer
Le GC III/6, est installé –
certains disent exilé ! - fin janvier à Aïn-Sefra (voir carte du
terrain d’aviation), à 400 km d’Alger dans le bled algérien, à la frontière
marocaine et différents personnels sont envoyés en stage chez les Américains
qui ont installé rapidement des bases en AFN, dont Biskra, à 400km au sud-est
d’Alger vers la frontière tunisienne, et Berrechid à 20 km au sud de Casablanca
(Maroc), pour se familiariser sur le matériel américain. En mai, le purgatoire
du III/6 est terminé ; LE GLOAN et ses camarades touchent finalement leurs
nouveaux appareils ; Ce seront des Bell Airacobra
P 39.
Bell P-39 « Airacobra » du GC
III/6 – 5ème escadrille
Le moteur Allison du Bell P-39
« Airacobra » est placé au centre de la cellule, ce qui complique
énormément la maintenance
Photographies d’un appareil américain
ci-dessous
Le lieutenant LE GLOAN est
pressenti au cours de ce même mois de mai par le commandement français pour
devenir le patron d’une future 3ème escadrille du Groupe, devenu
alors le « III/6 - Roussillon » ; escadrille qui devrait
reprendre les traditions de la SPA 84, le « renard au monocle ». Même
s’il existe la trace d’une nomination du lieutenant GLOAN à la fonction de
« commandant d’une 3ème escadrille du III/6 », celle-ci
n’a finalement jamais vu le jour, contrairement à ce qui est généralement écrit.
Il est donc abusif de présenter Pierre LE GLOAN dans certaines de ses
biographies comme « capitaine, commandant la troisième Escadrille du GC
III/6 – Roussillon » ! En fait, ce sont les Américains qui voulaient
que l’organisation du Groupe soit calquée sur les leurs, mais il y a eu des
différents sérieux à ce sujet avec le commandement français. Rappelons
simplement que le Général de Gaulle a pris alors la main en A.F.N., et que le
général BOUSCAT, engagé dans les F.A.F.L, a succédé au général MENDIGAL !
C’est peut-être le nom de Pierre Le GLOAN, proposé par ce dernier, qui a
finalement posé problème… !
Groupe GC III/6 « Roussillon » - Projet de 3ème
escadrille
En tout cas, le 26 mai, c’est
comme pilote de la 1ère escadrille, que le lieutenant LE GLOAN est
aux commandes d’un P-39 pour le tester lors d’une simulation de combat. Dans
des circonstances obscures, sans doute un regrettable défi personnel entre les
deux pilotes, prolongement de leur « compétition » engagée pendant la
campagne du Levant, le capitaine Léon Richard de la 2ème escadrille
qui lui donne la réplique sur le Dewoitine 520 n°162 se tue. L’enquête le de ce
terrible accident conclura très rapidement à une simple « panne
d’essence » ! Plus qu’étonnant ! Voir la biographie
de Léon RICHARD !
Tous deux, ainsi que d’autres
pilotes du III/6, selon de nombreux témoignages concordants d’anciens de ce Groupe
ou de leur veuve, nourrissaient toujours des sentiments anti-britannique et
anti-gaulliste profonds, sans qu’on puisse affirmer qu’ils étaient encore
restés des partisans « fervents » du Maréchal ! Après le
débarquement des Alliés en novembre 1942, l’activité aérienne de « l’Armée
française de l’Armistice » a dépendu plus du bon vouloir des Américains,
neutres avant 1941, que de celui des Britanniques ! Mers-el-Kébir, le
Levant, Madagascar n’avaient rien arrangé pour eux ! Les aviateurs ont
fait « contre mauvaise fortune, bon cœur », et surtout, en bon
professionnels, ils ont tout simplement obéi aux ordres, en appréciant de
pouvoir enfin revoler sur de nouveaux avions fournis par l’oncle SAM !
Comme déjà évoqué plus haut, on peut rester surpris aujourd’hui par la façon
dont certains auteurs qui ont écrit ou écrivent encore dans des revues
spécialisés bien connues sur Le Gloan et Richard, POSTÉRIEUSEMENT à ce qui a
été mis en ligne sur ce site Internet. Pourquoi vouloir cacher les inimitiés et
les rivalités entre ceux de l’aviation qui ont normalement traversé 1939/mi
1943 dans la légalité en obéissant aux ordres de leurs chefs et du
gouvernement, et ceux, finalement peu nombreux, qui refusant la défaite ou le
pouvoir dictatorial du Maréchal, sont entrés heureusement avec honneur dans
« l’illégalité » de la France Libre, mais la « seule
France » pour eux ! Il a fallu plusieurs décennies pour obtenir la
cicatrisation des plaies ouvertes alors dans l’Armée de l’Air ; mais
attention, l’idéologie prend encore le pas pour certains sur l’analyse
historique !
Capitaine Léon RICHARD
Commandant la 6ème escadrille du
GC III/6
Collection personnelle
En juin le III/6 est à Berkane,
à 25 km au sud-ouest de Port-Say (sur la côte algérienne, juste à la frontière
marocaine, maintenant Marsa Ben M'hidi). En août, le III/6 est envoyé à
Lapasset (entre Oran et Blida, maintenant Aïn-el-Hamman) (voir carte du terrain
d’aviation) et se trouve engagé dans des missions de patrouilles côtières,
une activité monotone que n’aime pas les pilotes, parce qu’il faut se
concentrer sur les problèmes de navigation et aussi et surtout parce que les
moteurs Allison de l’Airacobra sont sujets à des pannes fréquentes.
Le 11 septembre, LE GLOAN et le sergent Colcomb
décollent tôt le matin en patrouille simple pour une de ces fastidieuses
missions. Au retour à la base, le moteur du P-39 de LE GLOAN stoppe
brusquement. Lui qui s’est toujours vanté d’avoir pu ramener son appareil à la
base, quel qu’en soit son état, ne veut pas s’éjecter et tente courageusement
un atterrissage forcé. Malheureusement, soit il oublie le réservoir auxiliaire
placé sous le fuselage de son avion, soit il ne s’aperçoit pas que le
« belly-tank » ne s’est pas détaché s’il a voulu procéder à son largage,
et l’appareil disparaît dans une formidable explosion au moment même où il
touche le sol dans un champ de vignes en cuvette, près de Lapasset.
Rapport officiel de
l’accident du lieutenant Pierre LE GLOAN
Profil hypothétique du Bell P-39
« Airacobra » à bord duquel le lieutenant Pierre LE GLOAN trouva la
mort
Le numéro de série de l’appareil est exact
Profil de Vincent Dhorne
Âgé de 30 ans, marié depuis
seulement deux mois avec Mme Mireille FISCHER (7),
Pierre LE GLOAN est « Mort en Service Aérien Commandé (MSAC) » 26 ans
jour pour jour, heure pour heure, après Georges
Guynemer. Il est Chevalier de la Légion d'honneur, titulaire de la Médaille
Militaire et de la Croix de Guerre 1939-1945 avec dix palmes et une étoile et
il a reçu de multiples citations. Il a été inhumé à Mostagadem, en présence de
son vieux compagnon Gabriel Mertzisen et de son mécanicien Omer Borreye. Ce
n’est qu’un an jour pour jour après sa mort, par la note n°4666/OREC du
11.09.44, qu’il fut déclaré « Mort pour la France » (MpF). Cinq ans
après la fin de la guerre, sa famille a pris l’initiative de faire rapatrier
son cercueil et il repose depuis le 7 octobre 1950 dans le petit cimetière de
Plougernével, dans sa Bretagne natale...
(7) Mireille Antoinette Louise IZERN, divorcée
de Louis FISHER (1911/2009)
Quelques erreurs sont à noter...
Lieutenant
Sa tombe à Plougernével à la fin des années
1950
Bulletin de l’A.A.A.M.B.A.C.
Au moment où l'Etat-major a les
plus grandes difficultés à faire
fusionner les forces aériennes d'Afrique et des F.A.F.L (Forces Aériennes
Françaises Libres), si la disparition brutale du lieutenant LE GLOAN a été
douloureuse pour les quelques équipiers de la première heure encore à ses côtés
en cette année 1943, elle a aussi retiré une belle épine du pied au général
d'Armée Aérienne René Bouscat, le nouveau Chef d’Etat Major Général de l’Armée
de l’Air depuis le 1er juillet 1943, qui aurait eu certainement beaucoup de mal
à lui confier un nouveau commandement sans faire de vagues.
On se saura donc jamais si
Pierre LE GLOAN aurait pu le devenir le plus grand « As » français de
la guerre sans son regrettable accident qui l’a privé des derniers mois
d’activité contre l’aviation allemande affaiblie et peu présente lors de la
remontée des escadrilles françaises parties de Corse vers Strasbourg, puis vers
le cœur de l’Allemagne, d’octobre 1944 à l’Armistice ; c’eût été
difficile ! En tout cas, comme il venait juste de se marier, il est
probable qu’il n’aurait pas été volontaire pour aller combattre les Allemands
sur le front Russe, comme l’ont été Jean
Sauvage (8)
et Gabriel Mertzisen qui ont quitté le GC III/6
« Roussillon » le 27 octobre 1943 et se sont illustrés avec le fameux
Groupement « Normandie Niémen » (9). Après la libération de la
France, l’Armée tira un voile pudique sur l’année 1941 et la campagne du
Levant, la campagne de Madagascar de l’été 1942 (Ironclad)
et les tristes et cruels combats contre les Anglo-américains lors de leur
débarquement en A.F.N de novembre 1942 (Torch). Les
archives concernant ces épisodes méconnus de notre Histoire ne furent plus
accessibles pendant longtemps. Des pages de certains documents (livres de
marche) ont d’ailleurs été arrachées puis réécrites.
(8) Jean Sauvage (1917/2014) à ne pas confondre avec Roger Sauvage (1917/1977), l’As aux 16
victoires, tous deux au « Normandie Niémen », mais c’est Roger
Sauvage qui est l’auteur de « Un du Normandie Niémen »
(9) A Chartres au début des années 2000, parmi les rares survivants de celles ou ceux
qui ont bien connu les aviateurs de La Base
aérienne 122 d’avant-guerre, certains ont
la certitude que LE GLOAN est mort glorieusement au « Normandie
Niémen »… Comme quoi il faut toujours se méfier des légendes…
En 1950 sa Veuve, sa Famille et la
municipalité de Plouguernével organisèrent le rapatriement de la dépouille de
l’aviateur et son inhumation dans la sépulture familiale. La cérémonie eut lieu
le 7 octobre. Un télégramme de René PLEVEN, Président du Conseil, a été reçu le
5 octobre par le Maire de la commune : « Serai
représenté obsèques lieutenant aviateur Le Gloan –
Stop - Ai donné instructions honneurs militaires soient rendus – Stop –
Cordialement. ». Ce qui fut fait par un détachement d'aviateurs de
Rennes et de Villacoublay, placé sous les ordres de l'adjudant-chef Gadona. C’est le chef de cabinet de la préfecture de Rennes
qui représenta à la fois le Président du Conseil et le Préfet. Le Ministre de
l’Air, le Commandant de la 3ème Région Aérienne et le Commandant de
la base de Rennes s’étaient faits également représenter par des officiers
subalternes ; un service minimum donc, signe évident de l’embarras des
autorités civiles et militaires de l’époque. Voir
les informations sur cette cérémonie par ce lien.
La tombe de LE GLOAN, son nom
même tombèrent alors plus ou moins dans l’oubli en France et c’est sans doute
la publication de « L’Aviation de
Vichy au combat » de Christian
Mais le pilote avait gardé
cependant de solides amitiés. En Algérie, quand le colonel
(10) Les Généraux René
Chesnais et
Disons pour conclure que l’on
assiste très bizarrement depuis le début des années 2 000 à une certaine
« réécriture » de l’Histoire de 1941 et 1942, ainsi qu’à des
manifestations de « mémoire », qui font la part moins belle pour ceux
qui ont rejoint la France Libre les premiers et qui par contrecoup recherchent
les mérites oubliés de certains de ceux qui ont été fort compromis avec
l’occupant, voire condamnés à la libération ! Ce n’est certainement pas
par hasard !
(*) Note de l’État
–major de l’Armée de l’Air au sujet des archives du GC III/6 en en 1952 Campagne de Syrie « Cette partie sera momentanément séparée de l’historique
du groupe jusqu'à ce que les renseignements qui s'y trouvent ne puissent plus
être exploités à des fins que purement historiques. La décision d’utiliser le groupe en Syrie, les conditions dans
lesquelles il a exécuté ses missions, les noms de ceux qui ont participé aux
opérations risqueraient en effet, actuellement encore (avril 1952), d'être utilisés contre certains des
anciens exécutants et contre les divers échelons du commandement de cette
époque. Cette partie de l’historique est donc considérée jusqu’à
nouvel ordre comme confidentielle et ne devra pas être diffusée. |
« Camp lieutenant
Collection
« Les AILES » – 29
septembre 1956 UNE BASE QUI PERPÉTUE LE
SOUVENIRDU LIEUTENANT PIERRE LE GLOAN Ce n’est pas encore le désert, avec ses rares oasis et ses
nomades chameliers. Ce n’est pas non plus la mer de sable des immensités
sahariennes, mais un petit coin de ce pays déshérité situé au pied de la
chaîne montagneuse des Aurès. Ce lieu où l’été est torride, l’hiver froid, sec où neigeux,
c’est Télergma. A la ronde, ni eau, ni végétation ! C’est pourtant ici, qu’en 1955 et en moins de deux mois, une
Base Aérienne est née qui porte, depuis, le nom du « Lieutenant-Pierre
Le Gloan ». Le 3 septembre 1955, à 8 heures, sous la présidence effective
du général de Maricourt, commandant le Groupement Aérien Tactique n° 1
d’Algérie; et en présence de la totalité des officiers, sous-officiers et
hommes de troupe de la Base Aérienne d’Opérations en Afrique du Nord n°211,
ainsi que du personnel civil ayant travaillé à sa réalisation, le
lieutenant-colonel André Duranthon prononçait l'allocution rituelle pour le
batême du nouveau camp « Lieutenant Pierre Le Gloan » Il rappela
brièvement la carrière de celui qui fut un chasseur émérite, un prestigieux
pilote, un « as » de la guerre 1939-1940 et qui se tua
accidentellement, à Ouillis, entre Mostaganem et Alger, le 11 septembre 1943,
à 8 heures 20, date et heure anniversaires de la mort du héros légendaire de
1914-1918, Georges Guynemer, dont on a célébré le 11 septembre 1956, le
souvenir. Après lecture de la dernière citation du Lieutenant Le Gloan, sur qui un lourd silence s’était fait depuis la
Libération, citation qui le liait indissolublement à Guynemer dans la
légende des ailes françaises, retentit la sonnerie « Aux Morts ».
Dans l’air pur, la sonnerie « Aux Couleurs », scandée par les
tambours de la clique du 3ème Régiment de Tirailleurs Algériens,
succéda à la minute de silence. Un immense drapeau fila le long du mât,
découvrant la stèle érigée à la mémoire du héros, et claquant pour la
première fois dans le vif éclat du ciel africain sur la Base Aérienne « Pierre Le Gloan »
de Télergma. C’est avec beaucoup de fierté et d’émotion, que les aviateurs
de la précédente génération, présents dans les rangs, assistèrent à cette
cérémonie. Le Gloan reprenait la place qui lui revient parmi ceux dont la
France a le droit de s’enorgueillir. Chaque « allée », chaque « avenue » de la
nouvelle Base porte le nom d’un de ces anciens, formés aux exaltantes et
rigoureuses disciplines de l’air, qui surent, en leur temps, faire face à
l’ennemi dans tous les ciels de bataille. Le Gloan avait faite sienne la
devise de Georges Guynemer : « Faire Face ». Avec ce magnifique exemple de courage, la voie est ouverte,
toute droite, aux jeunes, dans la loyauté des esprits et des cœurs, dans la
justice des paroles et des actes. Venus de toutes les provinces d’Afrique et
de Métropole, ces jeunes aviateurs ont œuvré pour faire sortir de terre ce
qui est aujourd’hui « leur Base » |
Promotion 1971 « Lieutenant Pierre LE GLOAN » de
l’École Militaire de l’Air
Trois
pages extraites du « Cahier de marche » de la promotion réalisé par
l’aspirant Bernard Gaillac – Via
VICTOIRES
HOMOLOGUÉES de PIERRE LE GLOAN Adjudant-chef 23.11.39 (2) Do 17 Verdun [55] 02.03.40 (2) Do 17 Bouzonville [55] 11.05.40 (7) He 111 Pirey [25] 14.05.40 (4) He 111 Fougerolles [70] 13.06.40 (2) BR.20 Agay [83] 13.06.40 (2) BR.20 Cap Camarat [83] 15.06.40 (2) CR.42 Beauvallon [83] 15.06.40 (2) CR.42 Ramatuelle [83] 15.06.40 (1) CR.42 St-Amée [83] 15.06.40 (1) BR.20 Ferme Moulin Rouge [83] 15.06.40 (1) CR.42 Ferme des Thermes [83] Sous-lieutenant 08.06.41 (1) Hurricane Damas [Levant] 09.06.41 (1) Hurricane Saïda [Levant] 09.06.41 (1) Hurricane Saïda [Levant] 15.06.41 (1) Gladiator Ezraa [Levant] 23.06.41 (1) Hurricane Rayack [Levant] 05.07.41 (2) Hurricane Deir-ez-Zor [Levant] 05.07.41 (3) Hurricane Deir-ez-Zor [Levant] (*) Nombre de
participants |
Mise en ligne le 08/10/2008
« Taïhaut ! » - Dewoitine 520 de (Gouache : 70 x 50 cm) - Benjamin Freudenthal |
Une des dernières photographies du
lieutenant
en Algérie, en compagnie d’aviateurs
américains
Collection
Cinquantième anniversaire de
la mort de
Cette cérémonie a été organisée à
l’initiative de son neveu, Monsieur Guy RAOULT
Centième anniversaire de la
naissance de de
Devant le monument au mort
Au cimetière de Plouguernével
Photograhies transmises par M. Raymond Thouelin,
neveu de
Les cérémonies ont eu lieu à
Plouguernével avec un an de retard, le 6 janvier 2014, à l’initiative de la
Municipalité et de diverses associations militaires telles que l’A.N.O.R.A.A et
l’A.N.S.O.R.A.A. (Officiers et Sous-Officiers de Réserve de l'Armée de l'Air)
et en présence de différents membres de la famille de l’as disparu. Après un
dépôt de gerbe Monument aux Morts, le cortège s’est rendu au cimetière sur la
tombe du pilote. Divers hommages ont été rendus ; par M. Guéguen
(Maire) et
Cliquez sur
l’image
LA LÉGENDE DE PIERRE LE GLOAN
AU XXIème SIÈCLE – SES DEWOITNE 520 DANS LES JEUX ÉLECTRONIQUES DE SIMULATION
Campagne de France
13
juin 1940 – Contre les Fiat BR 20 « Cigogna »de
la « Regia Aeronautica »
italienne…
15 juin 1940 – Contre les Fiat
CR 42 « Falco »
Campagne du Levant
Juin 1941 – Aux couleurs de
Vichy contre les chasseurs de la RAF en Syrie…
Merci au contributeur
anonyme : attention, la numérotation des appareils n’est pas conforme à la
réalité
Cliquez sur le titre
ci-dessus pour savoir comment le Figaro raconte la journée de l’adjudant
Les
hommes du GC III/6 - Historique
officiel du GC III/6 - Livre de marche de la 5° - Livre de marche
de la 6°
GC
3/6 - La journée du 15 juin 1940 – Rapport
d’engagement du 15 juin 1940
Page
d’accueil du site de François-Xavier BIBERT
Et pour conclure, un grand merci aux différents
« auteurs » qui utilisent recherches, textes et images de cette page
internet, sans vergogne, pour publier dans des revues spécialisées la Nième
histoire de
15 juin 2000 – Le Luc – Journée du timbre
80ème anniversaire du combat
aérien de Pierre LE GLOAN