Sergent ARNOULD JEAN SEBRAN
THIROUX DE GERVILLIER
Pilote au GROUPE de CHASSE
GC 3/6
5ème Escadrille
(1915 – 1940)
Photographie
du livre de marche de la 5ème escadrille du GC III/6
Les
hommes du GC III/6 - Historique
officiel du GC III/6 - Livre de marche
de la 5° - Livre de marche
de la 6°
Page
d’accueil du site de François-Xavier BIBERT
Arnould
THIROUX de GERVILLIER sur le site « Mémorial-genweb »
Arnould
THIROUX de GERVILLIER sur le site « Mémoire des Hommes »
NOUVEAU - NEW
Samedi 15 mai 2010 à Villers-Plouich – La Vacquerie (Nord)
70ème anniversaire de la mort d’Arnould Thiroux
de Gervillier
Voir
les photographies de la commémoration organisée par les Anciens Combattants du
village
Représentation du
Morane-Saulnier MS-406-C1 – n°803 (L832) de la 5ème escadrille du GC III/6
surnommé « le Dahut » par son pilote, Arnould Thiroux
de Gervillier
Arnould Thiroux de Gervillier a volé
aussi en avril 1939 à bord d’un Potez 63 C3 identique à celui-ci
Photographie
aimablement communiquée par M. Philippe LAFARGE – Historien du Cambrésis
Engagé volontaire pour 3 ans dans l’Armée de l’Air le 9 avril 1935,
avant ses 20 ans, il apprend à piloter à l’école d’Ambérieu en Bugey où il est
breveté pilote (n° 24578) dès le 9 août 1935. Arnould Thiroux
de Gervillier a été nommé sergent le 26 novembre
1935, le lendemain de son vingtième anniversaire, et a été affecté en août 1936
à la 1ère escadrille du GC 1/7 (SPA 15), Groupe basé alors avec la 7ème
Escadre sur la BA 102 à Dijon-Longvic. Après avoir volé sur SPAD 510, il se
réengage pour un an en avril 1938. Entre septembre et décembre, il est affecté
temporairement au centre de perfectionnement de Romilly-sur-Seine, puis, ayant
regagné Dijon, il a finalement la chance de prendre en main le Morane Saulnier
405, le chasseur le plus moderne de l’époque, quand les premiers appareils de
ce type ont équipé son escadrille fin 1938. Faute d’avoir pu consulter son
« Carnet Individuel des Services Aériens », on a cependant retrouvé
quelques traces de vols qu’il a effectué à Dijon sur le Bloch 200 n°125 de
commandement de la SPA 15 en mai 1938 et sur le Potez 63 codé 2 début
avril 1939. La photo ci-dessus, faisant partie de la collection familiale, est
celle du Potez 630 C3 n° 5, appareil mis en service en 1938, sans doute à
Dijon, mais sans certitude qu’Arnould de Gervillier
soit à bord.
Insigne de la 1ère
escadrille du GC I/7 – Tradition SPA 15
Merci à Daniel Gilberti pour son
aide
Le MS 406 n°608 du
sergent De Gervillier après un « cheval de
bois »
C.I.C. de Chartres –
23 septembre 1939
Collection Bernard Philippe – Droits réservés
Son engagement terminé, il est versé dans la réserve le 9 avril
1939 et s’en retourne provisoirement à la vie civile pour apprendre la
mécanique chez Marcel Bloch, ambitionnant de devenir ainsi pilote d’essais. Il
est rappelé dès le 2 septembre 1939, à la déclaration de guerre, pour être
affecté provisoirement au C.I.C.
de Chartres (Centre d’Entraînement à la Chasse), à la 1ère
Escadrille du 1er Groupe. Après trois mois de reprise en main du
Morane, devenu 406 dans sa version de série, et malgré un magnifique cheval de
bois le 23 septembre 1939 aux commandes du MS 406-C1 n°608 qui pourra être
cependant réparé, il rejoint en première ligne début décembre la 5ème
escadrille du GC III/6 qui vient juste de s’installer sur l’aérodrome de Wez-Thuisy.
Le lieutenant Robert
Martin et le sergent Arnould Thiroux de Gervillier, au début de l’hiver 1939/1940 sur le terrain de
Wez-Thuisy
Morane Saulnier MS
406 n° 413 codé « 2 » (*)
(*) Cet appareil sera détruit en combat aérien le 10 mai 1940, son
pilote l’adjudant Charles Goujon se parachutant. Mais il n’était pas ce jour là le pilote habituel de cet appareil qui était en
fait la monture du Lieutenant Robert Martin depuis le début de la guerre. Le
poisson peint sur le fuselage n’a donc à priori rien à voir avec le patronyme
du pilote rescapé ce 10 mai 1940 et qui, après la guerre, fut le célèbre pilote
d’essai du fameux prototype « Trident » sur lequel il se tua le 21
mai 1957 : avec un peu d’humour, on peut imaginer que le poisson pourrait
avoir un rapport avec le lieutenant Martin : pêcheur passionné !!!
... ou simplement mauvais jeu de mot avec « martin-pêcheur » !!!.
Arnould Thiroux de Gervillier et son
mécanicien au GC III/6, au printemps 1940, sur le terrain de Wez-Thuisy
Morane Saulnier MS
406 n° 803 « Le Dahut (*)» avec le masque
« Tragédie » de la 5ème escadrille
Photographies aimablement communiquées par Lionel Persyn - Origine : Fonds G. Botquin
- Reproduction interdite
Photographies aimablement communiquées par Philippe Lafarge
- Reproduction interdite
(*) Un dahu : sans « t », est un animal imaginaire.
On propose à une personne crédule de « l’emmener à la chasse au
dahu »
Sur le terrain de Wez-Thuisy en avril 1940, sous-officiers pilotes et
mécaniciens de la 5ème escadrille du GC III/6
1. Arnoult de
GERVILLIER (pilote) – 2. Charles GOUJON
(pilote) – 3. Jules PIESVAUX (mécanicien), Gabriel MERTZISEN (pilote), etc...
Le calme avant la
tempête...
Photographies de la collection personnelle de Jules Piesvaux – Droits réservés
Livre de Marche de
la 5ème escadrille
21 mai 1940
Le groupe fournit de 16h30 à 17h10 une patrouille triple en
couverture aux corps du secteur de St Quentin Cambrai.
A 2000 m les M 406 sont accueillis par une DCA très nourrie, par
des patrouilles de Me 109.
La patrouille se disloque et part en combat tournoyant.
Score :
S Lt Salaün
blessé, est fait prisonnier
Sgt de Gervillier descendu en flammes,
tué
S Lt Cavaroz,
blessé au pied parvient à poser son avion criblé d’éclats à Claye Souilly
Le Lt Martin et l’Adj Goujon rentrent au
terrain avec leurs avions durement perforés.
Citation du Sergent
DE GERVILLIER Jeune chasseur plein
d’allant, a pris part à un combat acharné contre un peloton de seize
bombardiers ennemis. Croix de guerre avec étoile de vermeil |
Lien
vers la page consacrée à Pierre Le Gloan et aux
combats du GC III/6 du 11 mai 1940
Citation du Sergent
DE GERVILLIER A abattu le 14 mai
1940, en collaboration avec trois autres pilotes, un bombardier ennemi. Croix de guerre avec étoile de vermeil A 11h 40, une nouvelle patrouille
(adj Le Gloan, sgt Trinel, sgt de Gervillier) décolle et se porte sur Dijon. Elle est
rejointe peu après par le s/lt Steunou qui a repris
l'air à 11h 45. Ces 4 pilotes arrivent trop tard sur le terrain de Dijon
qui a été bombardé, mais ils sont envoyés sur Vesoul, puis à nouveau sur
Dijon. C'est là qu'ils tombent sur un Heinkel 111 aussitôt attaqué. Dès les
premières passes, le Heinkel accuse le coup et part en descente de plus en
plus accentuée. Les 2 moteurs fument bientôt, et le train sort alors que des
tôles s'échappent du bombardier qui finit par se poser près de Fougerolles à
12h 45. |
|
16 avril 1941 –
Extraction de l’épave du MS 406 « 803 » Avril 1941 – Tombe
provisoire d’Arnould de Gervillier à Gonnelieu A droite :
l’hélice de l’appareil |
Document et photographies aimablement communiquées par
Philippe Lafarge - Reproduction interdite
Précisions de Monsieur Jocelyn LECLERCQ – Historien de l’aviation -
Merci pour sa contribution
« Concernant la
découverte du corps d'Arnould de Gervillier,
contrairement à ce qui est souvent affirmé, on ne la doit pas à G.L.M (Germaine l’Herbier Montagnon), mais à un comité cambrésien,
« L’Union des Mutilés et Réformés du Cambrésis », qui était présidé
par M. Pierre Carré. Il a écrit le 23 avril 1941 à G.L.M. L'inhumation eut
lieu le 16 avril 1941. Divers effets personnels furent découverts lors de
l'exhumation du corps, transmis à G.L.M. qui les a elle-même remis à la mère du
pilote, qu'elle connaissait déjà, le 3 mai 1941.
D'après les archives que j'ai
consultées au S.H.D. (Air), il ne semble pas que G.L.M. se soit déplacée à
Villers-Plouich - Gonnelieu à cette période. La rédaction de la fiche
77 est datée du 28 avril 1941, et reprend mot à mot les éléments de la
lettre de M. Carré datée du 23. A lire la fiche, on peut en conclure
aisément que G.L.M. a elle-même procédé à l'exhumation. J'accepterai volontiers
toute contradiction du moment qu'elle est argumentée par des documents, car
j'avoue que la formulation de la fiche 77 est assez ambiguë avec des
"on" et des "nous". »
Voir
la correspondance entre Monsieur Pierre CARRE et Germaine l’HERBIER MONTAGNON
d’avril 1941
Page consacrée à Germaine
L’Herbier Montagnon sur ce site
Après la découverte du corps et l’inhumation de celui-ci, une
troisième citation avec Croix de guerre et la Médaille militaire ont été
attribuées au sergent Arnould Thiroux de Gervillier : publication dans les journaux officiels
des 8 juillet et 4 août 1942.
Dernière citation du
Sergent DE GERVILLIER Brillant pilote de
chasse , plein d’allant et d’audace ; déjà deux fois cité, a trouvé une mort
glorieuse dans le combat acharné qu’il a livré le 21 mai 1940 à un ennemi
très supérieur en nombre. Croix de guerre - Médaille militaire |
Morane Saulnier MS-406 par Craig
Murray - Couleur Nigel Dickinson
Lettre N° 893 du 27 Mai 1940
le
Commandant COSTANTINI
Commandant
la Compagnie de l’Air 75/118, Officier d’Etat Civil
Secteur
Postal 13/753
à
Monsieur
le Commandant de la BA 122 à CHARTRES
J’ai
l’honneur de vous signaler l’établissement et l’envoi au Ministère des Anciens
Combattants de deux actes de disparition concernant :
1.
Le Sous- Lieutenant SALAUN etc.
2.
Le Sergent THIROUX de GERVILLIER, fils de Guillaume et de BONNEAU du MARTRAY
Marie, né le 25 Novembre 1915, à Boulogne/mer département du Pas de Calais,
inscrit sous le n°3894 du registre matricule du recrutement de Lille disparu au
cours d’une mission aérienne le 21 mai 1940.
Ces
pièces ont été établies sur demande du Commandant du Groupe de Chasse 3/6.
Une autre
représentation du Morane-Saulnier MS-406-C1 – n°803 (L832) « le Dahut »
d’Arnould Thiroux
de Gervillier
Silhouette de Philippe Cappé pour
AVIONS
Plaque à la mémoire
d’Arnould de Gervillier posée sur le monument au mort
de Villers PLouich,
lors de la commémoration
de 1979, à l'initiative de Michel Bacquet, un historien local, maintenant
décédé.
A noter les erreurs d’orthographe : « I »
rajouté, « S » à Gervillier en trop et nom
du Groupe de Chasse erroné.
En effet, l’Escadron de chasse 1/11, s’il a bien repris les
traditions du GC III/6 « Roussillon », n’a été créé que le 1er
août 1952, après la dissolution du GC III/6 la veille, à son retour
d’Indochine.
Cérémonie de 1979 à
Gonnelieu
Documents aimablement communiqué par M. Philippe LAFARGE –
Historien du Cambrésis
La tombe d’Arnould
de Gervillier à Gonnelieu avant sa remise en valeur,
après la cérémonie de 2004 et dans l'état actuel
L'histoire
de la rénovation de la tombe d’Arnould de Gervillier
mérite d’être racontée. Les petites histoires font l’Histoire... mais elles
peuvent être aussi le témoignage de certaines petites bassesses humaines.
Dans
un premier temps, dans les années 1970, une des trois pales de son appareil qui
avait été déposée sur la tombe a été volée ! Par précaution, la plaque
IPSA « Les Infirmières, Pilotes et
Secouristes de l’Air à l’Aviateur Mort pour la France en 1940 » a été
récupérée et conservée par une association historique du Cambrésis pour éviter
une nouvelle « indélicatesse »...
La
dernière cérémonie officielle datant de mai 1979, la section régionale d’une
association liée à l’Armée de l’Air a lancé l’idée de commémorer à nouveau le
souvenir du pilote en 2004. En marge d’une petite exposition organisée à la
Mairie par des passionnées et les enfants des écoles, d’un office religieux et
d’un dépôt de gerbe au Monument aux Morts du village, l’objectif principal
annoncé était la rénovation de la tombe de l’aviateur qui commençait à se
dégrader sérieusement..
Le
principal obstacle était bien entendu d’ordre financier mais par un concours de
circonstances bienvenu, M. Lafarge, historien du Cambrésis, fortement impliqué
dans le projet, a eu la chance de faire la connaissance d’une généreuse
donatrice qui a accepté d’offrir le marbre de très belle facture de son caveau
familial qui devait être relevé, séduite par l’idée que le monument serve à
pérenniser la mémoire d’un aviateur Français « Mort pour la France ».
Il
n'y avait plus qu'à le poser sur l'encadrement de briques que l’on voit sur la
photo initiale. Une représentation de Morane 406 devait également être gravée
sur la dalle.
Le
9 mai 2004, pendant la cérémonie, beaucoup eurent la stupéfaction de
s’apercevoir que le président X et le secrétaire Y de cette association avaient
fait graver leurs deux noms en fronton du monument funéraire, comme s’il
s'agissait du caveau de la famille X-Y. On trouva assez honteux que ces
personnages se soient servis de la tombe d'un héros de la « Bataille de
France » pour se faire valoir et se donner ainsi le plaisir de voir leur
nom gravé dans le marbre pour la postérité. Cette initiative personnelle s’est
révélée être encore plus grave lorsqu’on apprit que la famille du pilote avait
été sollicitée financièrement pour ce travail et qu’on voyait bien que celui-ci
n’était finalement pas à la hauteur de leur don ; il suffisait pour cela de
constater la manière enfantine avec laquelle le Morane avait été dessiné et
gravé dans la pierre !
Malgré
des démarches pressantes pour faire rectifier cette « faute de goût »
- pour ne pas dire plus ! - les choses sont restées en l’état pendant deux
ans et il a fallu en venir aux grands moyens. Un courrier est parti au siège
national de la dite
association et on peut penser qu'il y a eu alors un sérieux « remontage de
bretelles ». L’information est finalement parvenue au frère du pilote,
officier encore en vie à cette date, et, dans le mois qui a suivi, le mal était
enfin réparé...enfin presque, puisque la pierre n’a pas été recoupée et que
c’est simplement une fine plaque de marbre qui a été collée pour masquer le nom
des indélicats...
« La révélation
de la bassesse ravit toujours la foule. Il est petit comme nous, il est vil
comme nous !... ».
Alexandre Pouchkine
« La
voix du Nord » - 10 mai 2004
Cliquez
sur le lien ci-dessus pour mieux connaître ce musée
Cet appareil
appartenait à la 5ème Escadrille du Groupe de Chasse III/6 qui opéra
depuis le terrain de Wez-Thuisy près de Reims du 15
Novembre 1939 au 30 Avril 1940. Il était piloté par le Sergent Arnould Thiroux, Comte de Gervillier qui
l'avait baptisé "le Dahut". Le 21 Mai 1940,
lors d'une mission de reconnaissance au sud de Cambrai, il fut abattu par la
chasse allemande et percuta verticalement le sol à La Vacquerie, département du
Nord, tuant son pilote ; le corps intact de ce dernier, ne sera retrouvé que le
16 Avril 1941, dans le poste de pilotage de l’avion enfoui dans le sol au
milieu des autres débris. Il sera inhumé au cimetière de Gonnelieu. L'Abbé
Grégoire Peugniez, prêtre de ce village, auteur
de la découverte, récupéra cette dérive et la cacha derrière les orgues de son
église afin qu'elle ne tombât pas aux mains de l'occupant. Elle fut retrouvée
en 1979 et constitue aujourd'hui un précieux témoignage des sacrifices
consentis par l'Aviation française.
Légende et photographie fournies par le musée
Cimetière de FRAZÉ - Eure et Loir
Cimetière du petit
village de Frazé en Eure-et-Loir
Caveau de la famille
Thiroux de Gervillier
Stèle à la mémoire de :
« Arnould Thiroux
comte de Gervillier »
tué en combat aérien
à 24 ans le 21 6 1940
inhumé à Gonnelieu
nord »
Généalogie de Arnould Thiroux
de GERVILLIER
La généalogie royale
d’Arnould Thiroux de Gervillier
peut être consulté sur des sites spécialisés
Ses ascendants sont
connus sur plusieurs dizaines de générations
Voir
l’acte de naissance d’Arnould de Gervillier
Clin d’œil de l’histoire, Arnould de Gervillier
pilote de la 5ème escadrille ignorait totalement qu’il avait du sang commun
avec le mécanicien Joseph Adolphe BIBERT, chef de hangar
de la 6ème escadrille du GC III/6…
|
Son père, Guillaume Claude Charles Thiroux
de Gervillier est né à Paris le 7 mai 1868. De la
promotion 1886 de l’Ecole Navale, il est nommé aspirant le 5 octobre 1889 et
enseigne de vaisseau le 8 juillet 1892. A partir du 1er janvier
1899 il navigue sur le cuirassé garde-côtes Valmy, est nommé lieutenant de
vaisseau le 1er août 1899, devient le 1er janvier
1901 le second du contre-torpilleur Condor de l’Escadre de Méditerranée et
embarque le 1er janvier 1903 sur le cuirassé garde-côtes Valmy
de l’Escadre du Nord. Il est fait Chevalier de la Légion d’Honneur et devient
le 6 août 1910 le Commandant la canonnière Vigilante, auprès du
contre-amiral Marie de La Croix de Castries, Commandant la Division navale
d'Extrême-Orient. Promu capitaine de frégate le 11 août 1916, il termine
sa carrière militaire à Cherbourg. Il est décédé à Paris en 1958.
Garde–côtes cuirassé
VALMY 1889-1911
Aviso Torpilleur
CONDOR – 1885-1907
Canonnière VIGILANTE
1900-1919 (vendue)
Sa mère, Edmée Marie Camille BONNEAU du MARTRAY, est née au Vésinet
le 24 juillet 1884. Le père de celle-ci, Gaston Dominique (1848-1927) est à
cette date capitaine au vingt huitième Régiment d’Infanterie de Ligne et déjà
Chevalier de la Légion d’Honneur : il en était Commandeur à sa mort. Son
grand-père paternel Edmond BONNEAU de MARTRAY (1810) et son grand-père
maternel, Charles Alexandre FAY (1828), tous les deux issus de familles
comprenant de nombreux officiers supérieurs, furent Général de Brigade et
Commandeur de la Légion d’Honneur. Elle est décédée en 1984, juste avant de
fêter sa centième année. Arnould était le second des six enfants du couple. Son
frère cadet Denis, plus enclin aux études que son aîné de 5 ans, fit l’école
navale et une brillante carrière militaire.
Le comte Arnould Thiroux de Gervillier (1915/1940)
Portrait posthume de
la collection familiale
Document aimablement communiqué par M. Philippe LAFARGE –
Historien du Cambrésis
Un dernier message de Denis Thiroux
de Gervillier
J’ai eu la chance de pouvoir prendre contact à l’automne 2008, avec
la famille d’Arnould de Gervillier pour lui présenter
cette page. Son frère Denis, cité plus haut, Officier de marine et Commandant
d’escadrille dans l’Aéronautique Navale, a eu la gentillesse de me transmettre
le message suivant :
Quelques souvenirs complémentaires concernant le sergent Arnould Thiroux De Gervillier
Mort en Service Aérien Commandé le 21 Mai 1940
« Mon
frère est né le 25 novembre 1915 à Boulogne sur mer. Son père Guillaume était
officier de marine et a été pendant la guerre 1914-1918 constamment affecté à
une unité combattante soit en Adriatique , soit en Mer du Nord.
L’un
de ses grands-pères était colonel, l’autre, mort jeune, avait le grade de
capitaine dans l’armée. Deux de ses arrières grands-pères étaient généraux dans
l’armée de terre.
Il
a fait ses études à Lille, mais il faut reconnaître qu’elles n’étaient pas son
premier souci. C’était un mordu d’aviation, il était du genre fanatique car
c’était la seule chose qui le passionnait. C’est ainsi qu’à l’age
de 17 ans, il a, avec l’aide de camarades, fondé à Lille un mouvement qu’il
avait appelé la « Ligue des Jeunes pour l’Aviation ».
Dans « Les Ailes
du 21 février 1935 -Création de la « Ligue des Jeunes pour
l’Aviation »
Dès
que cela fut possible, il abandonna ses études et s’engagea dans l’armée de
l’air pour devenir pilote de chasse. Il obtint son livret de pilote militaire
en août 1935. Fin 1938 (*), il dut quitter l’armée de l’air car son engagement
était terminé.
En
fait il voulait être pilote d’essais en vol mais il savait que ses
connaissances étaient insuffisantes pour exercer ce métier, aussi il se fit
engager début 1939 comme mécanicien par la société des avions Marcel Bloch afin
d’effectuer tous les stages nécessaires pour obtenir la qualification voulue.
En
septembre 1939, mobilisé lors de la déclaration de la guerre dans l’Armée de
l’Air, il reprit son entraînement de pilote pendant deux mois, puis il fut
affecté au groupe de chasse 3/6 qui se trouvait alors sur le terrain de Wez-Thuisy près de Reims. D’après son carnet de vol il
participa principalement à des missions de patrouilles et de couvertures à
priori.
Le
10 mai 1940, c’est l’offensive allemande. Les pilotes de chasse font alors
l’impossible pour contenir les forces aériennes allemandes bien plus nombreuses
et dont les appareils possédaient généralement des performances supérieures aux
nôtres.
Au
cours des missions qu’il a effectués dans les 10 jours suivants, il a abattu en
collaboration trois avions allemands. Cela s’arrêta là, car le 21 mai 1940 son
appareil est malheureusement abattu au cours d’un combat aérien qui s’est passé
au-dessus de la Vacquerie.
Son
Morane 406 s’étant profondément enfoncé dans le sol, il était impossible
d’identifier le pilote, aussi Arnould fut-il porté
disparu par les autorités militaires.
Sa
famille et surtout sa mère se sont longtemps accrochées à l’espoir qu’il était
tombé en Allemagne et qu’il avait été fait prisonnier. C’est seulement un an
après que le Morane a été sorti et que le corps du pilote a pu être identifié.
Arnould
Thiroux de Gervillier a été
cité à l’ordre de l’armée aérienne. Voici sa citation : « Brillant pilote
de chasse , plein d’allant et d’audace ; déjà deux fois cité les 11 et 14
mai, a trouvé une mort glorieuse dans le combat acharné qu’il a livré le 21 mai
1940 à un ennemi très supérieur en nombre . »
(*) Avril 1939, en
réalité (note de FXB)
Denis Thiroux
de Gervillier
Denis J. A. Thiroux de Gervillier
Né le 23/06/1920
Ecole Navale : promotion 1941 FR
Breveté pilote : n°
431A, le 04/09/1946 à l'école (civile) Homstead en
Floride.
Qualification : pilote
d'hydravion à la 53S d'Hourtin le 10/06/1949
Commandant de l'escadrille
22S/12S : du 17/02/1952 au 16/02/1954
Commandant la flottille
27F : du 02/02/1957 au 21/06/1958
Décédé en 2009
Merci à
Lucien Morareau pour ces informations
Lire : Histoire de la flottille 12S
Septembre 2009 – Récupération du moteur du MS 406 n°803
d’Arnould Thiroux de Gervillier
La première plaque
de la rue baptisée du nom du pilote à La Vacquerie
Avec 4 fautes d’orthographe ! : la plaque a été
remplacée depuis
La plaque posée à
l'initiative des anciens combattants sous le porche de l'église de La Vacquerie
en mai 2005
Toujours une faute d’orthographe : « S » à Gervillier en trop
A l’initiative de Messieurs Lucien MARCHEUX, Agriculteur et Jacques
Parmentier, Président de l’Association des Anciens Combattants, à La
Vacquerie, hameau de Villers-Plouich, le moteur du Morane Saulnier 406 que
pilotait Arnould Thiroux de Gervillier
le 21 mai 1940 a été extrait du champ appartenant à Monsieur Jean Jacques Oubry le 10 août 2009. Il a fallu creuser la terre à une
profondeur de 3,50 mètres pour l’atteindre. A noter que sur les lieux se
trouvait Monsieur Michel Teillier qui était
adolescent en 1941 et avait assisté avec sa tante à la sortie de terre du corps
du pilote conduite par l’abbé Grégoire
Peugniez, qui avait été préalablement pilote
militaire et par une incroyable coïncidence instructeur d’Arnould de Gervillier au C.I.C. de Chartres au début de la guerre.
L’édition de Cambrai du journal « La Voix du Nord » a rendu compte de
cette opération le samedi 5 novembre 2009…
Article de la Voix du Nord du samedi 5 septembre 2009
« Depuis qu'on en parlait ! Les grandes vacances ont été
propices à des travaux permettant de mettre à jour le moteur du MS 406 C1 tombé
le 21 mai 1940 à la limite de Gonnelieu et de Villers-Plouich dans un
champ situé sur la propriété de Jean-Jacques Oubry,
agriculteur à La Vacquerie.
Il fallait en effet que le champ dans lequel il était situé soit
libre de toute culture, qu'il y ait une météo favorable, et que cela soit
entrepris avant que le champ ne soit à nouveau ensemencé. Tout le monde, dont
Lucien Marcheux, agriculteur à La Vacquerie, savait, à quelques mètres près où
se situaient les débris du Morane 406 à bord duquel se trouvait le 21 mai 1940,
le sergent, Arnould Thiroux de Gervillier,
pilote de chasse, appartenant au groupe de chasse 3/6 basé arrivé la veille à
Coulommiers, venant de Chissey (Jura). Déjà, la queue
de cet appareil avait été extraite du sol, peu de temps après le crash, par l'abbé Peugniez, curé de la paroisse, qui avait été
instructeur du pilote, qui l'avait entreposée dans l'église Saint-Joseph. Elle
est désormais exposée au musée de La Pompelle près de
Reims. Il y a quatre ou cinq ans, en labourant, Lucien Marcheux avait retrouvé
la mitrailleuse de cet appareil. Il avait, avec des amis ACPG de
Villers-Plouich, repéré les lieux, posé des jalons en se promettant qu'un jour,
il faudrait creuser à cet endroit, quasiment certain qu'il y avait encore des gros
morceaux de l'appareil enfouis, dont le moteur. Et, en cette fin août 2009, 69
ans après le crash, il a été extrait... Arnould Thiroux
de Gervillier était né le 25 septembre 1915 à
Boulogne. Sergent, il obtient le brevet de pilote 24578 il est affecté au
groupe de chasse III/6, et fait partie de la 5e escadrille (SPA 89). Il avait
alors baptisé son Morane « le Dahut ». Le
21 mai 1940, il tombait en service aérien commandé et son avion s'écrasait sur
le territoire de Gonnelieu. En couvrant en contre-attaque des troupes au sol
dans la zone au sud de Cambrai, il était abattu par un avion ennemi. Seul, le
sergent de Gervillier manquait au retour de cette
mission. L'histoire de crash est bien connue dans la commune même s'il n'y a
pas eu grands témoins à cette époque. Une rue du hameau de la Vacquerie porte
son nom. De nombreux passionnés d'aviation et des associations se sont penchés
sur ce moment de l'histoire. Restait donc à récupérer le moteur. Sur le
terrain, après l'accord du propriétaire de la parcelle, les « bonnes
volontés » se retrouvaient donc avec des mordus de l'histoire locale comme
Philippe Gorczinski, et Philippe Lafarge, les anciens
combattants locaux emmenés par Jacques Parmentier, Daniel Dubray
et son matériel et, bien entendu, Lucien Marcheux. Ils ont creusé à un endroit
assez précis jusqu'à trois mètres de profondeur et le moteur apparaissait. Il a
pris le chemin de la ferme de Lucien Marcheux. Jacques Parmentier a fabriqué un
berceau sur lequel ce moteur sera posé et permettra aux amateurs d'apprécier la
technologie de cette époque. La découverte a bénéficié d'une subvention de
Villers-Plouich. ».
Le moteur canon Hispano Suiza (1) 12 Y-31 du MS 406
n°803 extrait fin août 2009 à la Vacquerie Photographies © Lucien Defawe - 06-11-2009 Nota : Ces
clichés montrent que le moteur a sérieusement souffert dans le crash
puisqu'il se retrouve sans son compresseur et ses deux lignes latérales de
conduites d'admission, incluant les carburateurs. On peut noter qu’entre les
deux rangées de cylindres il subsiste les canalisations rigides du
distributeur de démarrage, lequel était en prise sur l'arrière de l'ACT droit
(2), qui amenaient le mélange carburé du démarreur Viet aux
cylindres. (1) Voir schéma (2)
Précision utile : Le motoriste regardait le moteur face à l’avant de l’avion
uniquement pour définir son sens de rotation, mais comme l'avionneur il
positionnait les équipements à Gauche ou à Droite (G/D) dans le sens de
marche de l'aéronef - Moteur. indice pair (sens
négatif, tournant à gauche ou rotation anti-horaire), ou impair (sens
positif, tournant à droite ou rotation horaire). Les 12Y31, 33,… tournent donc à droite et leur homologue négatif
pair, 12Y30, 32,.. tournent à gauche. . |
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Photo
1 : Moyeu
d'hélice Chauvière pneumatique. On voit les protubérances
de passage des vis sans fin tangenter les pieds de pales. A l'arrière la
cloche abritant les engrenages du mécanisme de changement de calage, et le
tambour extérieur (rainuré) de freinage. |
Photo
2 : Culasse
du canon Hispano Suiza 404, l'absence du chargeur
laisse voir l'orifice d'entrée des obus. A l'arrière des blocs cylindre, au
niveau de la culasse, les renvois par pignons coniques de la commande de
distribution. A côté du moteur (cercle rouge), un chargeur rond de
mitrailleuse MAC (3). Celle-ci n’a pas été encore posée à coté au moment où la photo
a été prise. |
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Photo
3 : Vue d'ensemble
côté droit du moteur (2). |
Photo
4 : Voir
photo 2. |
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Photo
5 : Face
arrière du bloc moteur sans le compresseur. En bas la sortie d'arbre de
commande du démultiplicateur du compresseur, en haut l'orifice de la prise de
commande des magnétos. |
Photo
6 : Gros
plan sur un arbre à came en tête et sortie d'échappement juste dessous. |
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7 : Gros
plan sur la culasse du canon Hispano Suiza. |
Photo
8 : Roue à
denture droite du réducteur d'hélice (rapport 2/3). |
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Photo
9 : Voir
photo 1 – Moyeu d’hélice vue par l’avant (2) - Les
pales ont complètement disparu (3). |
Photo
10 : Commande
de distribution par pignons coniques. |
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Photo
11 : Voir
photo 1- Moyeu d’hélice et coté droit du moteur (2) - Sous
le moyeu d'hélice, le compresseur d'air de servitude a disparu, probablement
arraché lors de la pénétration dans le sol, comme de nombreux autres
éléments. |
Photo
12 : Arbre à
came en tête, les disque crénelés sont les
"champignons de soupape" sur lesquels appuient les cames, ils sont vissés
dans les queues de soupape. Sous la tête du champignon, la
"cuvette" (plateau d'appui) des 2 ressorts concentriques. Les
faces, inférieure du champignon et supérieure de la cuvette possèdent des
"dents de souris" évitant ainsi le déréglage accidentel. |
Un
grand merci à Messieurs Sosthène Billault
et
Alain Breton, grands
spécialistes de la technique aéronautique, qui ont bien voulu légender ces
photographies
Notice du canon Hispano Suiza HS 404
Monsieur Lucien MARCHEUX, « l’inventeur du moteur » de la
Vacquerie, qui habite d’ailleurs « rue de Gervillier
» a pu me donner les précisions suivantes :
(3) Les 3 pales de l’hélice
ont été retrouvées sur le sol par les habitants du village après l’armistice,
dispersées autour du point d’impact.
La première a été déposée à Gonnelieu sur la tombe d’Arnould de Gervillier, dont le corps n’avait d'ailleurs été découvert
qu’en 1941. Sa mère Emée Marie Camille, née Bonneau
du Martray, décédée dans sa 99ème année en 1984, est venue longtemps s’y
recueillir, ainsi que sur le champ où l’avion était tombé bien qu’aucune trace
n'y subsistait plus. Une année, elle ne put que constater que cette pale avait
été volée ! Elle avait voulu que la dépouille de son fils reste dans la terre
de son département natal et que sa mémoire soit entretenue par les habitants du
village, et en particulier par Madame Teillier,
présente lors de l’exhumation du corps de son fils en 1941, avec qui elle avait
noué de solides liens d’amitié…
La seconde a été conservée longtemps par M. Parmentier, un
agriculteur du village, qui s’est laissé un jour abuser par un quidam se
présentant comme un membre de la famille et qui est parti avec…
La troisième avait été mise en lieu sûr par l’abbé du village avec
la dérive arrière de l’appareil et d’autres petits éléments de l’avion, dont le
harnais du pilote. Tout a été récupéré finalement par le Musée de la Reddition
de Reims.
A noter que c’est une mitrailleuse d’aile MAC avec son chargeur
plein, vidé ensuite par mesure de sécurité, (voir photo 2) qui a été retrouvée
la première il y a quelques années au cours d’un labour. C’est cette découverte
qui a permis de localiser le point de chute de l’avion et d’entreprendre une
fouille plus complète. Par contre seuls des débris du chargeur conique du canon
HS 404 semblent avoir extraits en août 2009, sans aucune munition de 20
mm, et le canon n’est pas approvisionné. Arnould de Gervillier
avait donc vraisemblablement engagé le combat au canon avant d’être abattu.
La plaque commémorative (photo plus haut sur cette page) a été
apposée en 2005 sous le préau de l’église pour le 65ème anniversaire de la mort
du pilote du GC III/6, à l’initiative des Anciens Combattants du village, et en
présence de deux membres de sa famille. La municipalité est bien décidé aujourd’hui à conserver la pièce historique
exceptionnelle que représente le moteur canon Hispano Suiza
du Morane MS 406 de la 5ème escadrille du GC III/6 et à le placer en
lieu sûr, pour qu’il puisse être vu par le plus grand nombre et participer
ainsi au devoir de mémoire envers les combattants des airs de cette terrible
année 1940.
Précisions
données par Monsieur Lucien MARCHEUX, « l’inventeur du moteur » de la
Vacquerie, qui habite d’ailleurs « rue de Gervillier
» ! Merci à lui.
La plaque IPSA de la
tombe d’Arnould de Gervillier
avant et après sa
restauration
Informations rassemblées par François Xavier BIBERT -
09/2008 et 11/2008
Les
hommes du GC III/6 - Historique
officiel du GC III/6 - Livre de marche
de la 5° - Livre de marche
de la 6°
Page
d’accueil du site de François-Xavier BIBERT
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